Comme chaque année ont eu lieu au mois d’août Les Nuits d’Ô à Montpellier, festival de musique et de cinéma en plein air. A l’occasion de la soirée « Sénégal - France », African Jazz Roots, quartet mené par Ablaye Cissoko et Simon Goubert est venu pour un concert envoûtant, à la chaleur communicative.
Le cadre était particulièrement propice à se laisser emmener dans un beau moment de musique. Sous les arbres de la grande pinède du Domaine d’Ô, de longues tablées appellent au pique-nique ou à l’apéro, face à la scène. Les musiciens gagnent celle-ci ; la nuit tombe à peine et la lune se lève derrière eux.
Goubert et Cissoko ouvrent le bal, seuls pour l’instant. Le feutré de la kora nous plonge aussitôt dans une douceur de coton, une atmosphère onirique qui apaise aussitôt le public. Derrière sa batterie et son mur de cymbales, Simon Goubert joue sa caisse claire à la main dans un accompagnement aussi doux et fin que son compère. Ablaye Cissoko, quant à lui, captive par son charisme. Droit sur son siège, kora sur les genoux, il envoie des nuées d’arpèges en restant parfaitement impassible. Les yeux fermés, en toute immobilité malgré la fougue de son jeu et la passion qui s’évade de ces notes jouées par grappes. Une concentration bouddhique.
Montent sur scène Sophia Domancich qui s’installe au piano, et Jean-Philippe Viret à la contrebasse.
De longues plages modales, très africaines et pleines de transe, sont ponctuées par des interludes aux harmonies jazz qui viennent surprendre par leur richesse. Puis la transe reprend, et finit par faire l’effet d’une persistance auditive quand on croit encore entendre l’ostinato de basse pendant le solo de batterie.
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