Poète, toi qui tant aime les mots et le beau
Tu es triste, tu as mal et tu souffres dans ta chair
Mais tu demeures stoïque car tu veux rester digne
Et solidaire de ceux qui sont dans la détresse
Où les a plongés l’iniquité d’un système
Qui favorise les riches et qui écrase les pauvres
Qui renforce l’injustice et les inégalités.
Pendant que les uns souffrent les autres se réjouissent
D’un côté les nantis et de l’autre les démunis
Les élus du sort toisent les damnés de la terre
Et se gaussent de leurs souffrances et de leurs agonies.
Tu le sais, poète, et tu aimerais que ça change
Tu aimerais que disparaissent la corruption,
La gabegie, la fraude et cette kyrielle de maux
Qui gangrènent la société, détruisent les vies
Et font le lit de la pauvreté et de la violence.
Toi-même poète, tu partages les misères du peuple
Et tu es parfois en proie aux pires difficultés
Qui t’éreintent et plombent ton quotidien.
Tu sais ce que sont la faim, l’angoisse, le manque
Et tu es différent de ces laudateurs mal inspirés
Qui ont mis leur plume au service des puissants
Préférant ignorer les souffrances du peuple.
Tels de serviles rhapsodes ils composent des dithyrambes
À la gloire de ceux qui les couvrent d’or et d’argent.
Tu es différent de ces rimailleurs sentimentaux
Piètres imitateurs de Ronsard le galant poète
Qui chanta l’amour et les charmes de la rose,
Ni comme ces fabricants de vers alambiqués
Et de métaphores douteuses ou tarabiscotées
Faux surréalistes et vrais mystificateurs.
Tu n’es pas comme ces prétendus émules de Bossuet
Qui aiment à écrire d’hypocrites oraisons funèbres
Lorsqu’un authentique adorateur des Muses
Rongé par la misère ou par la maladie
Est, comme le loup de Vigny, mort sans pousser un cri.
Quant à toi, poète, tu t’es bâti un joli palais de mots
Où tu trouves refuge et protection contre la chienlit,
Lieu de paix où tu te recueilles, médites et crées
Dans l’altière liberté qu’offre la solitude.
C’est là que souvent tu rêves de ce pays de Cocagne
Où chacun pourra donner libre cours à sa créativité,
Où Mozart ne sera plus jamais assassiné,
Où l’amour et la beauté seront les valeurs cardinales,
Où l’art et la poésie seront ces armes miraculeuses
Grâce auxquelles l’on bâtira un monde vraiment humain
Un monde de justice, de paix et de liberté.
Poète, tu as mal et tu souffres dans ta chair
Pourtant tu as le regard tourné vers les lointains
Et la nuit tes grands yeux grands ouverts scrutent les étoiles.
Ton cœur est palpitant d’espoir, tel celui de l’hirondelle
Quand surgit l’aube annonciatrice du printemps
Et que résonne la musique des lendemains qui chantent.
Mais la route est encore longue et parsemée d’embûches,
Tu dois encore faire preuve de patience et d’endurance
Si tu veux arriver au bout de cet obscur et long tunnel
Et voir apparaitre enfin la lumière d’un jour nouveau.
Tu dois pareillement hâter le pas car le temps presse,
Les années passent et le crépuscule de la vie descend.
L’âge t’impose son implacable loi d’airain,
Peu à peu ta vue baisse comme une lampe qui s’éteint :
« Quand tu auras mon âge tu auras presque complètement
Perdu l’usage de la vue
Tu ne verras que du jaune, des ombres et des lumières »
Écrivait Borges le génial aveugle de Buenos-Aires.
Mais qu’importe, poète ! Poursuis ta marche en avant,
Et laisse-toi porter par la jubilation de ton rêve intérieur
Ne cherche ni les honneurs ni la notoriété
Mais seulement la beauté, l’harmonie et la vérité
Qui sont la quintessence des arts et de la poésie
Et les clefs de la céleste musique des sphères.
Puisse un souriant destin t’accorder la faveur
D’achever l’œuvre à laquelle tu t’es consacré.
Louis CAMARA, Écrivain
Grand prix du Président de la république pour les lettres
Lauréat de la Fondation Léopold Sédar Senghor
Chevalier des palmes académiques françaises
Lauréat du concours de poésie japonaise « Haï-Ku » email : louiscamara1@gmail.com
Tu es triste, tu as mal et tu souffres dans ta chair
Mais tu demeures stoïque car tu veux rester digne
Et solidaire de ceux qui sont dans la détresse
Où les a plongés l’iniquité d’un système
Qui favorise les riches et qui écrase les pauvres
Qui renforce l’injustice et les inégalités.
Pendant que les uns souffrent les autres se réjouissent
D’un côté les nantis et de l’autre les démunis
Les élus du sort toisent les damnés de la terre
Et se gaussent de leurs souffrances et de leurs agonies.
Tu le sais, poète, et tu aimerais que ça change
Tu aimerais que disparaissent la corruption,
La gabegie, la fraude et cette kyrielle de maux
Qui gangrènent la société, détruisent les vies
Et font le lit de la pauvreté et de la violence.
Toi-même poète, tu partages les misères du peuple
Et tu es parfois en proie aux pires difficultés
Qui t’éreintent et plombent ton quotidien.
Tu sais ce que sont la faim, l’angoisse, le manque
Et tu es différent de ces laudateurs mal inspirés
Qui ont mis leur plume au service des puissants
Préférant ignorer les souffrances du peuple.
Tels de serviles rhapsodes ils composent des dithyrambes
À la gloire de ceux qui les couvrent d’or et d’argent.
Tu es différent de ces rimailleurs sentimentaux
Piètres imitateurs de Ronsard le galant poète
Qui chanta l’amour et les charmes de la rose,
Ni comme ces fabricants de vers alambiqués
Et de métaphores douteuses ou tarabiscotées
Faux surréalistes et vrais mystificateurs.
Tu n’es pas comme ces prétendus émules de Bossuet
Qui aiment à écrire d’hypocrites oraisons funèbres
Lorsqu’un authentique adorateur des Muses
Rongé par la misère ou par la maladie
Est, comme le loup de Vigny, mort sans pousser un cri.
Quant à toi, poète, tu t’es bâti un joli palais de mots
Où tu trouves refuge et protection contre la chienlit,
Lieu de paix où tu te recueilles, médites et crées
Dans l’altière liberté qu’offre la solitude.
C’est là que souvent tu rêves de ce pays de Cocagne
Où chacun pourra donner libre cours à sa créativité,
Où Mozart ne sera plus jamais assassiné,
Où l’amour et la beauté seront les valeurs cardinales,
Où l’art et la poésie seront ces armes miraculeuses
Grâce auxquelles l’on bâtira un monde vraiment humain
Un monde de justice, de paix et de liberté.
Poète, tu as mal et tu souffres dans ta chair
Pourtant tu as le regard tourné vers les lointains
Et la nuit tes grands yeux grands ouverts scrutent les étoiles.
Ton cœur est palpitant d’espoir, tel celui de l’hirondelle
Quand surgit l’aube annonciatrice du printemps
Et que résonne la musique des lendemains qui chantent.
Mais la route est encore longue et parsemée d’embûches,
Tu dois encore faire preuve de patience et d’endurance
Si tu veux arriver au bout de cet obscur et long tunnel
Et voir apparaitre enfin la lumière d’un jour nouveau.
Tu dois pareillement hâter le pas car le temps presse,
Les années passent et le crépuscule de la vie descend.
L’âge t’impose son implacable loi d’airain,
Peu à peu ta vue baisse comme une lampe qui s’éteint :
« Quand tu auras mon âge tu auras presque complètement
Perdu l’usage de la vue
Tu ne verras que du jaune, des ombres et des lumières »
Écrivait Borges le génial aveugle de Buenos-Aires.
Mais qu’importe, poète ! Poursuis ta marche en avant,
Et laisse-toi porter par la jubilation de ton rêve intérieur
Ne cherche ni les honneurs ni la notoriété
Mais seulement la beauté, l’harmonie et la vérité
Qui sont la quintessence des arts et de la poésie
Et les clefs de la céleste musique des sphères.
Puisse un souriant destin t’accorder la faveur
D’achever l’œuvre à laquelle tu t’es consacré.
Louis CAMARA, Écrivain
Grand prix du Président de la république pour les lettres
Lauréat de la Fondation Léopold Sédar Senghor
Chevalier des palmes académiques françaises
Lauréat du concours de poésie japonaise « Haï-Ku » email : louiscamara1@gmail.com