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Les comédiens de Saint-Louis du Sénégal dans l’objectif d’Eudes Pokou.

Mardi 19 Août 2014

Lorsque la caméra d’un réalisateur ivoirien se pose sur des comédiens sénégalais, le résultat est un documentaire baptisé S POCIBLE. Il s’agit de la dernière production du comédien et réalisateur ivoirien Eude Pokou. De nombreux cinéphiles ivoiriens se demandaient où était passé le père du court métrage « Le voile déchiré ». Silencieux et invisible sur les bords de la lagune Ebrié, Eudes Pokou s’était retiré au pays du poète-président pour des raisons d’étude. C’est ailleurs à Saint Louis du Sénégal qu’il a réalisé son dernier film. De retour en Côte d’Ivoire, le réalisateur est venu nous présenter ce documentaire qui est aussi quelque part le film de sa propre vie d’artiste.



Eburnietoday : Eudes Pokou quelle est la trame de ton documentaire ?


Eudes Pokou : Ce documentaire nous entraine dans l’univers de jeunes comédiens de la ville de Saint-Louis au Sénégal qui ont décidé de monter des spectacles de one-man-show pour présenter leur condition de vie d’artiste. Surtout, le regard de leur famille sur leur choix.

ET : Pourquoi le choix particulier de Saint Louis puisse qu’on sait qu’il y a des comédiens dans toute l’Afrique ?

E.P : J’y étais dans le cadre de mes études en Cinéma Documentaire de Création à l’Université Gaston Berger de ladite ville. Et ce film sanctionne le diplôme de fin d’étude. J’y ai fait un Master 2 en Réalisation Documentaire de Création. On devrait pour ce faire réaliser un film sur la ville et ses environs. Etant moi-même comédien avant tout, mon choix s’est vite porté sur ces jeunes que j’avais rencontrés au paravent au Burkina-Faso lors du Festival International de Théâtre et de Développement de Ouagadougou en 2010.

ET : Comment ont-ils accueilli ton idée ?

Les comédiens ? Ils étaient plutôt ravis que quelqu’un s’intéressent à eux. Et que par ce film, les uns et les autres pourront voir au-delà de la scène ce qu’ils vivent. C’était une immersion dans leur vie, leur rapport avec la famille, leurs rêves…

ET : S’agit-il de ton histoire que tu extériorise aussi à travers ce documentaire ?

E.P : (rire) Effectivement ma vie n’est pas différente de celle de ces jeunes gens. Il y a beaucoup de similitudes…

ET : Pour un projet de fin d’étude il s’agit d’une belle œuvre. Comment tu as pu réunir les moyens techniques et financiers pour la produire ?

E.P : Pour les moyens techniques, la formation était financée par AFRICADOC et ses partenaires. Pour le film, il fallait se débrouiller financièrement. Pour le matériel, vu qu’il était insuffisant, j’ai dû tourner avec ma propre caméra. Voilà pour dire qu’a tous les niveaux c’est dur. Ce n’est pas pour autant qu’on devrait baisser les bras. AFRICADOC fait beaucoup pour le cinéma africain en ce moment. Et je crois qu’il serait temps que les Etats africains pensent à apporter un coup de main au cinéma. Depuis 7 ans, AFRICADOC forme huit (8) jeunes réalisateurs d’Afrique francophone et ça c’est important pour la survie du cinéma africain.

ET : Une production en système « D » mais penses-tu la proposer pour d’autres initiatives ? (concours, prix, bourses)


E.P : C’est une piste à explorer…mais je n’y ai pas encore pensé sérieusement. Je suis à peine de retour au pays et pour le moment, je voudrais monnayer et transmettre mes acquis et faire d’autres films./.



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