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Le sculpteur Ousmane Sow : " J’ai logiquement renoncé à la double nationalité "

Lundi 26 Décembre 2011

Le sculpteur Ousmane Sow : " J’ai logiquement renoncé à la double nationalité "
Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a soutenu lundi que sa décision de renoncer à la double nationale à la survenue des indépendances, alors que cette option lui était proposée en France où il vivait et travaillait à l’époque, relevait de l’évidence, surtout que son éducation ne laissait pas de place selon lui à un quelconque ‘’complexe’’.

Infirmier et kinésithérapeute de formation, il a expliqué sur les ondes de RFI que sa hiérarchie de l’hôpital Fernand Vidal où il travaillait à l’époque, l’avait convoqué pour lui dire qu’il lui était loisible d’opter pour la double nationalité franco-sénégalais. Sow leur avait rétorqué qu’il préférait jouir de sa seule nationalité sénégalaise.

‘’C’était évident’’ d’opter pour la nationalité sénégalaise, a-t-il répondu au cours de l’émission ‘’En Sol majeur’’ consacrée par la chaîne internationale française aux personnalités emblématiques d’une double culture.

‘’Il y avait aussi un peu de romantisme’’ lié à la fièvre des indépendances nouvellement acquises par beaucoup de colonies françaises de l’époque, a expliqué Ousmane Sow. ‘’Et depuis, j’ai toujours eu la nationalité sénégalaise et je n’en ai pas d’autre’’, a précisé le sculpteur, réputé de par le monde pour ses sculptures géantes dont certaines sont consacrées aux guerriers noubas et massaïs.

‘’A un moment donné’’, il a dit qu’il a été aussi emporté un peu par l’expression de la fierté noire. ‘’Je n’ai jamais eu de complexe’’, a-t-il déclaré en allusion à l’éducation qu’il a reçue de ses parents. ‘’Je n’ai jamais mais vraiment jamais eu de complexe’’.

Après avoir exercé le métier de kinésithérapeute en France jusqu’en 1965, date à laquelle il retourne au Sénégal, Ousmane Sow décide en 1984 de retourner encore dans son pays pour y ouvrir un cabinet privé de kinésithérapie qu’il abandonne ensuite, à l’âge de cinquante ans – il est né en 1935- pour se consacrer entièrement à la sculpture.

Il réussit à mettre au point une technique très personnelle dont lui seul a le secret. Sur une armature faite de métal, de paille, de toile de jute et d’autres matériaux, il modèle son sujet en étalant une pâte de sa composition faite de terre et minéraux mélangés à divers produits.

Il expose pour la première fois sa série Nouba qui lui a été inspirée par les photos de Leni Riefenstahl, au Centre culturel français de Dakar. Il n’arrête plus d’exposer après, en Allemagne, au Japon, en Amérique, au Sénégal, en Belgique et Italie notamment.

En 1999, l’exposition de ses œuvres, dont la série Little Big Horn, sur le Pont des Arts, à Paris, est visitée par trois millions de personnes, achevant de lui apporter la reconnaissance du grand public après celles des milieux artistiques. Ousmane Sow est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains, selon différents spécialistes.

Après des allers retours entre le Sénégal et certains pays étrangers comme la France, il s’est définitivement installé à Dakar. ‘’Je m’y sens bien malgré les vicissitudes’’, souligne l’artiste-sculpteur.

‘’La terre, c’est un prétexte pour approcher la lumière’’, dit Ousmane Sow selon qui l’Egypte antique reste une référence. Pour lui, la sculpture moderne ‘’n’a pas encore dépassé’’ celle de l’Egypte antique, d’où l’appellation de sphinx donné à sa maison dakaroise.


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