Le futur port géant de Ndayane est l’un des projets phare du Plan Sénégal Emergent. Ainsi, sa construction dans une localité située à une heure de Dakar sur une superficie estimée à 1 200 d’hectares fera de ce nouveau projet l’un des plus grands ports d’Afrique de l’ouest. Le gouvernement sénégalais et le groupe émirati DP World ont signé un accord pour la réalisation et l’exploitation de l’infrastructure. Toutefois, certains habitants regroupés en collectif s’inquiètent des répercussions environnementales et sociales d’un tel projet.
En effet, depuis qu’a été annoncée la construction d’un port dans la commune de Ndayane-Yenne, les populations riveraines et les nombreuses associations de protection de l’environnement ne connaissent pas de répit dans leur combat pour empêcher l’érection de cette infrastructure.
Si on en croit des propos tenus en décembre 2018 par Ababacar Sadikh Bèye, directeur du Port autonome de Dakar, nous entrons dans ce qui devrait être la première phase de construction du port de Ndayane, un projet gargantuesque qui nécessitera près de 1 000 milliard de nos francs en investissements directs étrangers.
Ce port qui se fera en trois phases nécessitera des surfaces de 600, 1 200 et 1800 hectares. Ce projet et ses énormes proportions ciblées dans cette zone menace de nombreuses installations touristiques (hôtels et auberges), religieuses (la grotte mariale de Popenguine, le centre Kisito) et culturelles (l’École des Sables vieille de vingt ans, le centre FIFA) mais, le plus grave, c’est que de nombreux impacts sociaux et écologiques sont à craindre si le projet voit le jour, a mis en garde l’association Ndoungouman.
« En effet, des travaux de dragage des fonds marins sur une profondeur de 18 mètres sont prévus pour permettre aux navires gros porteurs d’accoster dans le futur port, Pour Mamadou Berté, architecte et président du Rassemblement des écologistes du Sénégal (RES), ce serait une catastrophe écologique. On se souvient qu’il y a quelques années, lorsque les membres de ce rassemblement avaient prédit les impacts écologiques désastreux de l’ouverture de la brèche dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, ils n’avaient pas vraiment été pris au sérieux alors qu’aujourd’hui, Saint-Louis est menacée de disparition », a déploré l’association.
« Dans cette zone, les fonds marins sont entre 6-7 mètres. Avec ce projet, il est question de train d’eau de 18 à 20 mètres de profondeur. Donc, il faudrait forcement draguer et une fois ceci fait, le niveau de la mer va augmenter sur toute la côte, de Thiaroye à Joal. Les conséquences d’un tel phénomène sont difficilement imaginables. Et il n’y a pas que la Nature qui risque d’en pâtir », a de son côté expliqué Mamadou Berté qui semble être convaincu que le même scénario semble se profiler pour la petite côte avec l’érection de ce port.
Dans la commune de Ndayane-Yenne et sur quasiment tout le littoral sont installés des communautés dont les activités principales tournent autour de la pêche et de la commercialisation des produits halieutiques. « Nous ne vivons quasiment que de la pêche. Ce port nous fait peur parce que nous avons vu comment le port de Bargny a transformé la vie de nos parents qui vivent vers Rufisque » a confié Anta Mbengue, une habitante de la zone. Le port de Bargny, qui se situe à moins de 10 km de là, a en effet eu de gros impacts sur la vie des pêcheurs de la zone. « J’ai des oncles et des cousins qui sont obligés aujourd’hui de se rendre jusqu’en Gambie pour avoir du poisson, alors que les côtes de Bargny étaient si riches » a renchéri Anta Mbengue.
Il n’est effectivement pas rare que des installations de ce genre nuisent à l’environnement des zones dans lesquels elles sont implantées. Le trafic incessant des bateaux et autres engins de transport marins, le bruit incessant des machines et les nombreuses substances comme les huiles de moteur et carburants déversés dans l’eau, sont des éléments qui impactent forcément la biodiversité et l’écosystème alentour, ce qui sur la petite côte signifierait également la mise en péril de l’activité socio-économique de nombreuses communautés riveraines.
« Voilà les nombreuses motivations qui poussent les membres de l’association Ndougouman (une association à but non lucratif qui se bat pour les intérêts des populations de la zone) à se battre de toutes leurs forces pour l’annulation de ce projet ou, tout au moins, pour la mise en œuvre d’études d’impacts environnementaux sérieuses, pour accompagner son exécution. L’association a déjà à son compte de nombreuses pétitions signées, elle organise également des séances d’information environnementale pour les populations et a déjà rencontré plusieurs fois les autorités en charge du projet », a-t-on appris des dirigeants de cette association.
Récemment, l’association a écrit une lettre ouverte au président de la République suite à la découverte de proportions prévues pour le projet, qui diffèrent scandaleusement de celles annoncées initialement par les autorités. Selon les membres de l’association Ndougouman, cette supercherie doit être largement dénoncée.
Moctar FICOU / VivAfrik
En effet, depuis qu’a été annoncée la construction d’un port dans la commune de Ndayane-Yenne, les populations riveraines et les nombreuses associations de protection de l’environnement ne connaissent pas de répit dans leur combat pour empêcher l’érection de cette infrastructure.
Si on en croit des propos tenus en décembre 2018 par Ababacar Sadikh Bèye, directeur du Port autonome de Dakar, nous entrons dans ce qui devrait être la première phase de construction du port de Ndayane, un projet gargantuesque qui nécessitera près de 1 000 milliard de nos francs en investissements directs étrangers.
Ce port qui se fera en trois phases nécessitera des surfaces de 600, 1 200 et 1800 hectares. Ce projet et ses énormes proportions ciblées dans cette zone menace de nombreuses installations touristiques (hôtels et auberges), religieuses (la grotte mariale de Popenguine, le centre Kisito) et culturelles (l’École des Sables vieille de vingt ans, le centre FIFA) mais, le plus grave, c’est que de nombreux impacts sociaux et écologiques sont à craindre si le projet voit le jour, a mis en garde l’association Ndoungouman.
« En effet, des travaux de dragage des fonds marins sur une profondeur de 18 mètres sont prévus pour permettre aux navires gros porteurs d’accoster dans le futur port, Pour Mamadou Berté, architecte et président du Rassemblement des écologistes du Sénégal (RES), ce serait une catastrophe écologique. On se souvient qu’il y a quelques années, lorsque les membres de ce rassemblement avaient prédit les impacts écologiques désastreux de l’ouverture de la brèche dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, ils n’avaient pas vraiment été pris au sérieux alors qu’aujourd’hui, Saint-Louis est menacée de disparition », a déploré l’association.
« Dans cette zone, les fonds marins sont entre 6-7 mètres. Avec ce projet, il est question de train d’eau de 18 à 20 mètres de profondeur. Donc, il faudrait forcement draguer et une fois ceci fait, le niveau de la mer va augmenter sur toute la côte, de Thiaroye à Joal. Les conséquences d’un tel phénomène sont difficilement imaginables. Et il n’y a pas que la Nature qui risque d’en pâtir », a de son côté expliqué Mamadou Berté qui semble être convaincu que le même scénario semble se profiler pour la petite côte avec l’érection de ce port.
Dans la commune de Ndayane-Yenne et sur quasiment tout le littoral sont installés des communautés dont les activités principales tournent autour de la pêche et de la commercialisation des produits halieutiques. « Nous ne vivons quasiment que de la pêche. Ce port nous fait peur parce que nous avons vu comment le port de Bargny a transformé la vie de nos parents qui vivent vers Rufisque » a confié Anta Mbengue, une habitante de la zone. Le port de Bargny, qui se situe à moins de 10 km de là, a en effet eu de gros impacts sur la vie des pêcheurs de la zone. « J’ai des oncles et des cousins qui sont obligés aujourd’hui de se rendre jusqu’en Gambie pour avoir du poisson, alors que les côtes de Bargny étaient si riches » a renchéri Anta Mbengue.
Il n’est effectivement pas rare que des installations de ce genre nuisent à l’environnement des zones dans lesquels elles sont implantées. Le trafic incessant des bateaux et autres engins de transport marins, le bruit incessant des machines et les nombreuses substances comme les huiles de moteur et carburants déversés dans l’eau, sont des éléments qui impactent forcément la biodiversité et l’écosystème alentour, ce qui sur la petite côte signifierait également la mise en péril de l’activité socio-économique de nombreuses communautés riveraines.
« Voilà les nombreuses motivations qui poussent les membres de l’association Ndougouman (une association à but non lucratif qui se bat pour les intérêts des populations de la zone) à se battre de toutes leurs forces pour l’annulation de ce projet ou, tout au moins, pour la mise en œuvre d’études d’impacts environnementaux sérieuses, pour accompagner son exécution. L’association a déjà à son compte de nombreuses pétitions signées, elle organise également des séances d’information environnementale pour les populations et a déjà rencontré plusieurs fois les autorités en charge du projet », a-t-on appris des dirigeants de cette association.
Récemment, l’association a écrit une lettre ouverte au président de la République suite à la découverte de proportions prévues pour le projet, qui diffèrent scandaleusement de celles annoncées initialement par les autorités. Selon les membres de l’association Ndougouman, cette supercherie doit être largement dénoncée.
Moctar FICOU / VivAfrik