Cet hivernage 2003 s’est caractérisé par une forte pluviométrie au nord et a engendré une nouvelle crue qui a dépassé le seuil d’inondation qui est de 1,2 m et l’eau monte progressivement et atteint rapidement les 1,35 m le 28 septembre, malgré les capacités de stockage des barrages de Diama et de Manantali. La ville fortement inondée avec la montée de la crue fait craindre le pire. Le 1er octobre, les autorités gouvernementales, en concertations avec celles locales, ordonnent la prise de mesures d’urgence enfin de faire baisser le niveau de l’eau. C’est ainsi qu’une brèche artificielle de 4m de large et 1,5 m de profondeur a été créé le 3 octobre dans la Langue de Barbarie à 7 km au sud du pont Faidherbe. Elle eut un effet immédiat sur les inondations car le niveau de l’eau baisse 48h après la création et les pêcheurs ont de facto un passage pour atteindre la mer.
Cependant, au fil ses mois la brèche s’élargit. Huit mois après son ouverture, elle atteint une largeur de 800m. Les études et mesures effectuées en 2006 font état d’une largeur de près de 1500 m et d’une profondeur de 6m. Depuis la brèche ne cesse de s’élargir et est devenue, de facto, la nouvelle embouchure du fleuve Sénégal. Aujourd’hui, on parle de 15 km de large. Si les risques d’inondations sont atténués, un gros problème s’est créé car cela a entraîné le changement de comportement hydrologique du fleuve avec la hausse répétitive du niveau du fleuve en fin d’hivernage chaque année. Les accidents sont de plus en plus nombreux. On parle de plus de 500 morts depuis son ouverture. « La brèche de Saint-Louis a, entre 2003 et maintenant, tué plus de 650 pêcheurs. Ce qui s’est passé dernièrement avec la mort d’une dizaine de pêcheurs nous ramène à la vieille revendication. La brèche qui est aujourd’hui un passage emprunté par les pêcheurs à Saint-Louis est dangereuse et on se demande pourquoi il n’y a toujours pas de solution. La brèche n’est pas naturelle donc il y a possibilité d’y effectuer des travaux pour la rendre moins dangereuse », estime Moustapha Dieng, secrétaire général du syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal.
Les pêcheurs indexent un travail mal fait. « Le travail a été fait sans études poussées. Au fur et mesure que la brèche s’élargit, elle perd en profondeur, ce qui provoque des mouvements de sable régulier et la création de bancs de sable. Ce sont ces mouvements de sable qui surprennent les pêcheurs au retour de l’océan quand le niveau de la mer est supérieur a celui du fleuve et cela provoque ces graves accidents », affirme M. Dieng. Pour le président de la commission environnement et préservation des ressources de l’association des pêcheurs à la ligne, ce travail revient à l’Etat du Sénégal qui a ouvert la brèche. « Il y a un problème d’entretien. Dans le passé, on a eu à baliser la brèche qui n’est rien d’autre qu’un canal, un point de passage instable. Il appartient à l’Etat d’entretenir cet ouvrage. Des fonds doivent être injectés pour l’entretenir et faire le travail de balisage », a dit Mamadou Sarr. Le secrétaire général du syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal estime que le Sénégal doit s’inspirer de la Mauritanie voisine pour apporter une solution définitive.
« La Mauritanie, qui n’est pas un pays de pêche, a réussi à mettre en place du coté l’océan atlantique deux à trois ports pourquoi le Sénégal n’est pas capable de le faire ? Il suffit d’une volonté politique du gouvernement pour régler le problème. Les initiatives entreprises sous l’ère Macky Sall n’ont donné aucun résultat et pourtant des milliards ont été dépensés. Par exemple, 7 milliards ont été payés pour amener un engin qui devait effectuer le balisage du sable dans la brèche et le déverser sur la terre ferme mais rien est fait » se désole M. Dieng. Les pêcheurs eux, réclament des ports à Saint-Louis et des concertations avec les pays de l’Omvs pour une solution définitive.
Jeanne SAGNA
LE SOLEIL
Cependant, au fil ses mois la brèche s’élargit. Huit mois après son ouverture, elle atteint une largeur de 800m. Les études et mesures effectuées en 2006 font état d’une largeur de près de 1500 m et d’une profondeur de 6m. Depuis la brèche ne cesse de s’élargir et est devenue, de facto, la nouvelle embouchure du fleuve Sénégal. Aujourd’hui, on parle de 15 km de large. Si les risques d’inondations sont atténués, un gros problème s’est créé car cela a entraîné le changement de comportement hydrologique du fleuve avec la hausse répétitive du niveau du fleuve en fin d’hivernage chaque année. Les accidents sont de plus en plus nombreux. On parle de plus de 500 morts depuis son ouverture. « La brèche de Saint-Louis a, entre 2003 et maintenant, tué plus de 650 pêcheurs. Ce qui s’est passé dernièrement avec la mort d’une dizaine de pêcheurs nous ramène à la vieille revendication. La brèche qui est aujourd’hui un passage emprunté par les pêcheurs à Saint-Louis est dangereuse et on se demande pourquoi il n’y a toujours pas de solution. La brèche n’est pas naturelle donc il y a possibilité d’y effectuer des travaux pour la rendre moins dangereuse », estime Moustapha Dieng, secrétaire général du syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal.
Les pêcheurs indexent un travail mal fait. « Le travail a été fait sans études poussées. Au fur et mesure que la brèche s’élargit, elle perd en profondeur, ce qui provoque des mouvements de sable régulier et la création de bancs de sable. Ce sont ces mouvements de sable qui surprennent les pêcheurs au retour de l’océan quand le niveau de la mer est supérieur a celui du fleuve et cela provoque ces graves accidents », affirme M. Dieng. Pour le président de la commission environnement et préservation des ressources de l’association des pêcheurs à la ligne, ce travail revient à l’Etat du Sénégal qui a ouvert la brèche. « Il y a un problème d’entretien. Dans le passé, on a eu à baliser la brèche qui n’est rien d’autre qu’un canal, un point de passage instable. Il appartient à l’Etat d’entretenir cet ouvrage. Des fonds doivent être injectés pour l’entretenir et faire le travail de balisage », a dit Mamadou Sarr. Le secrétaire général du syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal estime que le Sénégal doit s’inspirer de la Mauritanie voisine pour apporter une solution définitive.
« La Mauritanie, qui n’est pas un pays de pêche, a réussi à mettre en place du coté l’océan atlantique deux à trois ports pourquoi le Sénégal n’est pas capable de le faire ? Il suffit d’une volonté politique du gouvernement pour régler le problème. Les initiatives entreprises sous l’ère Macky Sall n’ont donné aucun résultat et pourtant des milliards ont été dépensés. Par exemple, 7 milliards ont été payés pour amener un engin qui devait effectuer le balisage du sable dans la brèche et le déverser sur la terre ferme mais rien est fait » se désole M. Dieng. Les pêcheurs eux, réclament des ports à Saint-Louis et des concertations avec les pays de l’Omvs pour une solution définitive.
Jeanne SAGNA
LE SOLEIL