Macky ne veut pas du renflouement du Joola - Peut-être que l’épave emprisonne beaucoup de secrets compromettants, mettant en cause la mauvaise gestion du dossier par les pouvoirs et l'armée ?
Nous sommes loin de 2012, lorsque le Président Macky Sall «enterrait» le bateau «Le Joola», en donnant, à l’occasion du dixième anniversaire de son naufrage, des instructions au chef du gouvernement d’alors (Abdoul Mbaye), lors de la réunion de Conseil des ministres, «de tout mettre en œuvre pour instituer, tous les ans, l’observation d’une minute de silence et une cérémonie de dépôt de gerbes aux monuments aux morts et à la place du Souvenir».
Aucun mot, à l’époque, sur les exigences du Collectif des familles des victimes du naufrage qui demandait le renflouement du bateau, la publication de la liste officielle des victimes, la prise en charge des orphelins et assistance psychologique des rescapés du Joola, la réouverture du dossier judiciaire et la construction d’un mémorial-musée Le Joola.
Mais, 2018 n’est pas 2012. La recherche d’un second mandat à la tête du pays exige une attention particulière aux préoccupations des populations.
La résonnance du communiqué du Conseil des ministres du mercredi 19 septembre, fait croire que Macky Sall et son gouvernance, veulent donner beaucoup de couleurs à cet anniversaire, pour renvoyer l’image d’un Etat soucieux du sort des victimes du Joola.
Symphonie d’une mort lente et douloureuse
Rassurez-vous, la belle fête en perspective fonctionnera comme un tranquillisant, un opium, qui aidera à traverser une mer agitée, enfermant dans ses profondeurs abyssales, l’épave d’un bateau dont la rouille «écaillée» narre en secret, les péripéties d’une nuit agitée, semant les graines d’une mort lente et douloureuse.
Macky Sall ne veut, visiblement pas, du renflouement du Joola, comme l’exige le Collectif des victimes. Peut-être que l’épave «emprisonne» dans son creux, beaucoup de secrets compromettants, mettant en cause la mauvaise gestion du dossier par les pouvoirs publics et l’armée ? Quitte à différer le travail de deuil des familles des victimes qui vivent toujours avec le traumatisme de la perte des êtres chers.
Bis repetita !
Le président semble résumer cette douleur à quelques chèques, puisqu’il parle de «soutien social», de finalisation du projet du Mémorial, de la consolidation du développement économique et social durable, et du désenclavement de la région sud. Bis repetita !
Qu’est-ce qu’on fait de la réouverture du dossier judiciaire, puisque les familles des victimes ignorent toujours les véritables responsables du drame ? La vérité doit éclater au grand jour pour, non seulement, le repos de l’âme des victimes, mais aussi prévenir d’éventuelles défaillances dans la gestion des dossiers publics.
Bis repetita placent ! C’est encore, les mêmes thèmes de campagne qui reviennent. On fait miroiter aux populations de la Casamance naturelle, le désenclavement et le développement. Et nos autorités comptent sur le coup de pouce de la Gambie pour relier les deux bouts du Sénégal, en parlant du pont sur le fleuve du même nom.
Désenclaver sans passer par la Gambie
Pourquoi, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, nos autorités étatiques ne se sont jamais donné les moyens de désenclaver cette région, en oubliant la Gambie et le long détour par Tambacounda. Elles connaissent le tracé qui part de la région de Kaffrine à Vélingara. Ne compter que sur le pont du fleuve Gambie pour connecter la Casamance au reste du Sénégal, c’est manquer de vision pour quelqu’un qui se veut le chantre de l’émergence. Il faut se donner les moyens de sa propre indépendance, en créant les conditions de sa souveraineté et le désenclavement en est une.
Tirer le bilan du PPDC
Le président Macky Sall, dans sa «générosité» au parfum de campagne électorale, a demandé à son gouvernement de «hâter le processus de financement, par la Banque mondiale, de la deuxième phase du Projet Pôle de Développement de la Casamance (PPDC), lancé le 17 mars 2014 à Ziguinchor».
Si, en soi, c’est une excellente initiative, nous n’avons pas souvenance du bilan de la première phase du Ppdc. L’exigence de transparence commande qu’on dise aux populations comment l’argent destiné à ce projet a été dépensé ? Les destinataires sont-ils contents de son management ? A-t-il vraiment répondu aux attentes ?
L’urgence ne doit pas être une excuse à l’entorse des procédures. Vive le Sénégal !
BACARY DOMINGO MANÉ
Nous sommes loin de 2012, lorsque le Président Macky Sall «enterrait» le bateau «Le Joola», en donnant, à l’occasion du dixième anniversaire de son naufrage, des instructions au chef du gouvernement d’alors (Abdoul Mbaye), lors de la réunion de Conseil des ministres, «de tout mettre en œuvre pour instituer, tous les ans, l’observation d’une minute de silence et une cérémonie de dépôt de gerbes aux monuments aux morts et à la place du Souvenir».
Aucun mot, à l’époque, sur les exigences du Collectif des familles des victimes du naufrage qui demandait le renflouement du bateau, la publication de la liste officielle des victimes, la prise en charge des orphelins et assistance psychologique des rescapés du Joola, la réouverture du dossier judiciaire et la construction d’un mémorial-musée Le Joola.
Mais, 2018 n’est pas 2012. La recherche d’un second mandat à la tête du pays exige une attention particulière aux préoccupations des populations.
La résonnance du communiqué du Conseil des ministres du mercredi 19 septembre, fait croire que Macky Sall et son gouvernance, veulent donner beaucoup de couleurs à cet anniversaire, pour renvoyer l’image d’un Etat soucieux du sort des victimes du Joola.
Symphonie d’une mort lente et douloureuse
Rassurez-vous, la belle fête en perspective fonctionnera comme un tranquillisant, un opium, qui aidera à traverser une mer agitée, enfermant dans ses profondeurs abyssales, l’épave d’un bateau dont la rouille «écaillée» narre en secret, les péripéties d’une nuit agitée, semant les graines d’une mort lente et douloureuse.
Macky Sall ne veut, visiblement pas, du renflouement du Joola, comme l’exige le Collectif des victimes. Peut-être que l’épave «emprisonne» dans son creux, beaucoup de secrets compromettants, mettant en cause la mauvaise gestion du dossier par les pouvoirs publics et l’armée ? Quitte à différer le travail de deuil des familles des victimes qui vivent toujours avec le traumatisme de la perte des êtres chers.
Bis repetita !
Le président semble résumer cette douleur à quelques chèques, puisqu’il parle de «soutien social», de finalisation du projet du Mémorial, de la consolidation du développement économique et social durable, et du désenclavement de la région sud. Bis repetita !
Qu’est-ce qu’on fait de la réouverture du dossier judiciaire, puisque les familles des victimes ignorent toujours les véritables responsables du drame ? La vérité doit éclater au grand jour pour, non seulement, le repos de l’âme des victimes, mais aussi prévenir d’éventuelles défaillances dans la gestion des dossiers publics.
Bis repetita placent ! C’est encore, les mêmes thèmes de campagne qui reviennent. On fait miroiter aux populations de la Casamance naturelle, le désenclavement et le développement. Et nos autorités comptent sur le coup de pouce de la Gambie pour relier les deux bouts du Sénégal, en parlant du pont sur le fleuve du même nom.
Désenclaver sans passer par la Gambie
Pourquoi, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, nos autorités étatiques ne se sont jamais donné les moyens de désenclaver cette région, en oubliant la Gambie et le long détour par Tambacounda. Elles connaissent le tracé qui part de la région de Kaffrine à Vélingara. Ne compter que sur le pont du fleuve Gambie pour connecter la Casamance au reste du Sénégal, c’est manquer de vision pour quelqu’un qui se veut le chantre de l’émergence. Il faut se donner les moyens de sa propre indépendance, en créant les conditions de sa souveraineté et le désenclavement en est une.
Tirer le bilan du PPDC
Le président Macky Sall, dans sa «générosité» au parfum de campagne électorale, a demandé à son gouvernement de «hâter le processus de financement, par la Banque mondiale, de la deuxième phase du Projet Pôle de Développement de la Casamance (PPDC), lancé le 17 mars 2014 à Ziguinchor».
Si, en soi, c’est une excellente initiative, nous n’avons pas souvenance du bilan de la première phase du Ppdc. L’exigence de transparence commande qu’on dise aux populations comment l’argent destiné à ce projet a été dépensé ? Les destinataires sont-ils contents de son management ? A-t-il vraiment répondu aux attentes ?
L’urgence ne doit pas être une excuse à l’entorse des procédures. Vive le Sénégal !
BACARY DOMINGO MANÉ