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Le festival de jazz de Saint-Louis menacé, sur une île en sursis

Mardi 30 Avril 2019

Le festival de jazz de Saint-Louis menacé, sur une île en sursis
Des concerts, des master-classes et des jam-sessions: pendant près d'une semaine, Saint-Louis, ville historique du Sénégal, bat au rythme de son 27e festival de jazz, un événement menacé par des problèmes financiers, sur une île elle-même attaquée par l'érosion côtière.

Dans les rues ensablées, l'atmosphère est fébrile. Sur la place Faidherbe, au coeur de la ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco pour son architecture coloniale française, les accords de répétition générale se mêlent au bruissement du trafic, au concert des klaxons et à la mélopée des vendeurs ambulants.

Le festival s'est ouvert le 26 avril et s'achèvera le 30, par un concert du pianiste français Lorenzo Naccarato. Cette édition, placée sous le sceau de la parité avec une majorité d'artistes féminines, a pourtant bien failli ne jamais voir le jour.

"Cette année a été compliquée", reconnaît Birame Seck, responsable de la programmation du festival: "Il y a eu des tensions de trésorerie terribles". Certains partenaires historiques du festival ont retiré leurs financements. "Un mois avant le lancement, on ne savait toujours pas si le festival allait avoir lieu", soupire M. Seck. "On a perdu beaucoup d'artistes pourtant programmés à cause de ce flottement".

Quand, vers minuit, résonnent les dernières notes du concert place Faidherbe, le "off" bat son plein. Il n'est alors pas un bar, pas une discothèque ni un restaurant qui ne produise des talents venus de tout le Sénégal.

"Dans le off, on voit nos artistes émerger", se réjouit David Lapolice, originaire de Saint-Louis. Fou de jazz, le jeune homme y revient tous les ans pour le festival. "On peut les voir, prendre des photos avec eux, communiquer, échanger. Je ne manquerais ça pour rien au monde", assure le jeune consultant économique.

- Rendez-vous immanquable -

"Si le festival disparaît, ce serait la fin d'un événement culturel majeur, qui donne une voix aux artistes sénégalais et africains", estime Christine Traoré, jeune consultante indépendante venue spécialement de Dakar pour la troisième année d'affilée.

"Saint-Louis, c'est le jazz, et le jazz, c'est Saint-Louis", résume Malick Sall, Saint-Louisien qui ne compte plus le nombre de festivals à son actif. Ce jeune professeur est cependant soucieux. "Tout est en péril ici: la musique comme la lagune. Il faut protéger Saint-Louis, comme son festival".

Edifiée sur une île à l'embouchure du fleuve Sénégal, à 260 km au nord de la capitale Dakar, et menacée par l’érosion côtière, Saint-Louis pourrait disparaître sous les assauts de l'océan Atlantique. Quelque 200 familles ont déjà été contraintes de déménager. A terme, "plus de 10.000 personnes devront être relogées", indiquait en 2018 à l'AFP Louise Cord, la directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal.

Sans compter que le patrimoine architectural de la ville, insuffisamment entretenu, est en déclin.

Ce péril annoncé n'empêche pas des centaines d'amoureux de la note bleue d'affluer, à la nuit tombée, sur la place Faidherbe. Deux semaines avant le concert inaugural, tous les hôtels de la ville affichaient déjà complet. Selon les organisateurs, le festival a attiré 92.000 visiteurs d'une trentaine de pays en 2018.

Cette année, les festivaliers ont découvert Manou Gallo, bassiste ivoirienne qui a régalé l'assistance de sa virtuosité audacieuse et de sa voix puissante. "Elle est fantastique", se réjouit Fatou Diop, étudiante Saint-Louisienne. "C'est encourageant de voir toutes ces femmes africaines dans la programmation. C'est un signal fort pour les femmes, et pour l'Afrique".

Birame Seck, le programmateur, veut croire en l'avenir du festival malgré les problèmes. "Tous les ans, on a des difficultés, mais on réussit à faire le festival malgré tout. C'est un rendez-vous immanquable et une véritable aubaine économique pour Saint-Louis".

Par Anne-Sophie FAIVRE LE CADRE
TV5 MONDE
 


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1.Posté par zeugma le 30/04/2019 15:18
aubaine économique pas pour saint-louis mais pour les hôteliers, les prostituées et le bureau du festival!

2.Posté par Souleymane le 01/05/2019 14:53
Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement du Sénégal ne fait rien pour sauver cette partie de Saint Louis menacée par la mer . IL existe des solutions réelles et efficaces pour remédier à cela . IL existe aussi des aides financières d'associations et d'organismes internationaux pour financer les ouvrages pour faire barrière à la mer . Évidemment il faut opter pour l'établissement d'ouvrages réels capable de faire face efficacement à l'avancée de la mer . IL ne faut pas négliger ce problème de la ville de Saint Louis . Ne laissez pas la mer prendre le dessus sur cette terre et ses habitants . Ce serait une grosse perte pour le Sénégal et vous le regretterez . Saint Louis est une ville mythique , amblèmatique, historique et touristique qui a beaucoup d'importance touristique et économique . Bon sang , ne restez pas comme ça à regarder cette ville se dégadrer . Battez vous pour la sauver . Allez voir les Organismes Internationaux de protection de protection de l'environnement en France , aux États Unis et ailleurs encore qui vous aideront à sauver la ville avant qu'il ne soit trop tard .

3.Posté par Alioune Badara Tall le 01/05/2019 21:16
Faites nous le bilan économique de ce festival qui en est à sa 27eme édition.
Personnellement j'aime le jazz.
Mais ce n'est pas tout. Ailleurs les festivals de jazz sont de facteurs de développement culturel, social et économique.
Ici dites moi franchement vos réalisations. Saint-Louis a connu des musiciens comme Mba DIOP, Amineta FALL dignes fils de cette ville tricentenaire. Qu'avez vous pour leur mémoire?
Aux environs de la place qui abrite l'événement il n'y a rien qui magnifie votre organisation.
Triste réalité !

4.Posté par DIOP le 01/05/2019 22:57
un festival, qui crée des embouteillages qui freinent l’économie de SAINT LOUIS et menacent la santé des évacués vers l’hôpital ,n'a pas sa place a la place FAIDHERBE.

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