Chef-d’œuvre éphémère confectionné au temps par les signares se rendant à la messe de minuit, le Fanal est considéré comme l’une des fêtes les plus populaires de Saint-Louis du Sénégal. Au-delà de son caractère festif, la manifestation porte l’identité d’une ville réputée pour son bouillonnement culturel.
Malgré la concurrence imposée par les grandes villes, Saint-Louis n’a pas dépéri. L’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française ne s’est toujours pas départie de ses fastes réjouissances. Ses fêtes traditionnelles comme le Fanal continuent de donner à la cité tricentenaire son ambiance chaude et subtile. Mais aussi l’image d’une ville creuset d’une civilisation colorée, un lieu portant l’empreinte d’un passé mouvementé.
Née en pleine période de domination française, la tradition du Fanal a grandi dans le sud de l’île, dans le quartier Sindoné appelé encore Kertian. Un quartier dont les maisons gardent encore tout leur charme avec leur petit balcon en fer forgé à l’allure tropicale.
De la nuit jaillit la lumière
Vers le 18ème siècle, la ville de Saint-Louis n’avait pas de lumière. Les belles Signares aux « longues robes à larges jupes garnies de volants », lorsqu’elles se rendaient à la messe de minuit, pendant la fête de la Nativité, étaient accompagnées par leurs esclaves qui portaient des lampions pour leur éclairer le passage. Ainsi, puisqu’elles allaient toutes à la messe de minuit à la même heure, on assistait à une magnifique procession au quartier Sindoné. Les esclaves qui restaient à l’entrée de l’église, explique la journaliste et comédienne Marie Madeleine Diallo, maintenaient leurs lampions allumés.
« Le beau spectacle auquel assistaient les passants leur faisait penser à une « Panal », qui signifie en Français, le beau, l’extase. C’est de là qu’est venu le mot « Fanal ». Les gens ont, par la suite, pensé à faire des « mbootaye » (regroupements) qui portaient le nom d’un parrain. Ils concoctaient des chants qui n’ont toujours pas changé », révèle-t-elle.
Le parrain, une personne influente de la colonie
Toutefois, les chants de procession n’avaient rien à voir avec les chants du parrain. Dans son ouvrage «Reflets de mode et traditions saint-louisiennes », l’écrivaine Fatou Niang Siga définit le spectacle du Fanal de l’époque coloniale comme une grande manifestation qui « était accompagnée de garçons porteurs de pantins en bois et cartons gigotant au bout d’une perche dès qu’ils tiraient les ficelles qui les mettaient en action ».
Selon elle, la danse « qui accompagnait le son du tam-tam distrayait les spectateurs ; le salut faisait sourire le blanc ; le culbute polarisait l’attention des enfants ».
Pour Fatima Fall, directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal (Crds), le Fanal était une concession très légère qu’on fabriquait en hommage à un parrain ou à une marraine, en l’occurrence quelqu’un de très influent au niveau de la colonie. Il se déroulait pendant les soirées de Noël, de la Saint Sylvestre ou à l’occasion de la réception de certaines personnalités à Saint-Louis.
« Les gens défilaient le soir dans les rues avec des lampions accompagnés des chansons à l’endroit de la marraine, du parrain ou de l’hôte de marque qui séjournait à Saint-Louis », avance-t-elle. A l’accession du Sénégal à l’indépendance, le président Léopold Sedar Senghor n’hésitait pas à l’époque de faire organiser un Fanal à l’honneur de ses hôtes de marque. C’est ainsi qu’on a eu le Fanal de Félix Houphouët Boigny, du président Jacques Chirac plus tard.
« Je me rappelle toute jeune que le président Senghor, chaque fois qu’il avait des hôtes de marque, les amenait à Saint-Louis. Il y avait à la place Faidherbe le Fanal qui portait le nom de l’hôte de marque qui séjournait dans l’île. Comme mon père était enseignant, on habitait juste à côté de la Place Faidherbe où nous allions chaque fois pour profiter du spectacle », se rappelle Mme Fall, par ailleurs présidente de l’Association « Nd’art ».
Une question d’honneur et de prestige
D’autant plus que chaque quartier avait son Fanal, une véritable compétition s’ouvrait durant un mois. Les répétitions de chants à l’honneur du parrain allaient bon train. « Les femmes répétaient pendant des semaines l’arbre généalogique du parrain, l’histoire de sa famille, son cursus, son histoire personnelle, ce qu’il a apporté à la ville, etc. Elles se cachaient pour le faire car le Fanal était un concours et il ne fallait pas que le quartier concurrent soit au courant les chants concoctés par le quartier rival », renseigne le Directeur du Tourisme, de la culture et du patrimoine de la commune de Saint-Louis, Ahmadou Cissé.
Pour les concurrents, c’était une question d’honneur et de prestige d’obtenir l’onction populaire. A l’image des autres fêtes de l’époque, le Fanal était aussi un marqueur identitaire. « Comme c’était le cas de certains combats de lutte traditionnelle qu’on a connus au Sénégal, pendant des semaines les gens ne parlaient que de cela, l’événement rythmait la ville, les grandes places, les causeries. Le Fanal se tenait le 31 décembre, donc durant tout le mois de décembre on ne parlait que de cela. On était fier de voir le Fanal de son quartier le jour-j », raconte M. Cissé.
Chaque équipe représentant soit Sor, Langue de Barbarie, les quartiers du Nord et du Sud, s’ingéniait à donner le meilleur de lui pour présenter le plus beau Fanal de toute la ville. Il fallait faire preuve de beaucoup d’ingéniosité et de créativité pour convaincre le jury instauré par le gouverneur en vue de primer le plus beau Fanal.
Les menuisiers rivalisaient d’ingéniosité dans la fabrication du Fanal. « Le premier grand Fanal roulant parut après la première guerre mondiale. Il fut l’œuvre du nommé Aziz Diallo, un menuisier habitant le faubourg de Sor. L’artiste avait reproduit « Lourdes », l’église de son quartier. L’ouvrage avait été décomposé en pièces à superposer au dessus d’un chariot à encadrement de bois entouré de cretonne, reposant sur quatre roues », écrit Fatou Niang Siga.
Dans sa conception, note Alioune Diagne Golbert, le Fanal devait symboliser un édifice très important de la ville. Les concurrents avaient donc le choix entre la mosquée, le gouvernorat, l’église, la gare… Le jour-j, les différents quartiers, chacun avec son Fanal qui pouvait atteindre jusqu’à cinq mètres de hauteur, convergeaient vers la Place Faidherbe sous le rythme du tam-tam. Grand moment de communion et de ferveur populaire, le Fanal était un événement auquel les Saint-Louisiens étaient fortement attachés, un symbole de solidarité entre les habitants d’un même quartier.
Le Fanal version moderne
Aujourd’hui, même si les époques ont changé, le Fanal continue de résister aux vicissitudes du temps. La célèbre journaliste et comédienne Marie Madeleine Diallo s’efforce, depuis 2000, à travers sa structure de communication et d’événementiel, Dialloré Productions, de redonner à cet événement phare de la culture saint-louisienne son lustre d’antan.
Elle a donné au Fanal un nouveau contenu avec un thème pour chaque édition. Contrairement à ce qui se faisait dans le passé, la manifestation n’est plus une affaire de quartier. Elle est organisée actuellement en « In » et « Off » avec des activités qui mettent en exergue toutes les structures culturelles de la région de Saint-Louis.
« Ce qui est intéressant aujourd’hui avec le Fanal, c’est que nous avons toutes les filières artistiques qui l’accompagnent : les compagnies de danse, les troupes de théâtre etc. », se félicite Moustapha Ndiaye, directeur du Centre culturel régional de Saint-Louis. La vieille ville garde toujours cette activité ancrée dans la programmation culturelle et touristique de la cité.
Cette manifestation continue d’attirer, de montrer les costumes historiques et les savoir-faire des « Domou Ndar ». La vision de Marie Madeleine Diallo d’en faire un produit culturel est aujourd’hui en marche eu égard à l’engouement populaire que suscite le Fanal version moderne.
Quand le président Senghor interdisait le Fanal
Après avoir fait le bonheur de plusieurs générations de Saint-Louisiens, les lampions du Fanal se sont « éteints » pendant plusieurs années sous les ordres du Président Léopold Sédar Senghor. L’ingérence des politiques dans cette réjouissance à connotation hautement culturelle lui avait fait perdre son essence. L’aspect festif, de communion, de partage et de solidarité entre habitants du même quartier avait cédé le pas à la confrontation entre militants d’obédiences politiques ou idéologiques opposées.
« En un moment, les gens utilisaient le Fanal pour non seulement chanter les louanges des parrains mais aussi pour invectiver des adversaires politiques. L’utilisation de cette manifestation à des fins politiques avait poussé le président Senghor à l’interdire », soutient Fatima Fall, président de l’Association « Nd’art ». En effet, le Fanal, en changeant de parrain pour devenir un Fanal de parti, avait perdu son sens. C’est ainsi que les fanaux de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) et du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) « comme ceux des dioufistes et des laministes ont été à l’origine de la discorde entre voisins, de la dislocation de certaines familles et de la rupture de plusieurs liens d’amitié. Des inconscients qui trouvaient l’occasion la meilleure pour exploiter les candidats aux postes politiques, haussèrent d’une façon excessive les dépenses d’organisation », écrit Fatou Niang Siga dans son ouvrage « Reflets de mode et traditions saint-louisiennes ».
A l’en croire, l’autorité administrative, en constatant les méfaits sur la gestion des deniers publics, interdit cette manifestation qui étaient déjà ancrée dans les mœurs des Saint-Louisiens. Jusqu’à ce que, au début des années 2000, Marie Madeleine Diallo prit l’initiative de ressusciter cette fête portant la marque d’identité de la ville tricentenaire. Depuis, le Fanal est organisé tous les ans au mois de décembre, sauf en 2015 où l’événement n’a pas eu lieu, faute de moyens financiers.
LE SOLEIL
Malgré la concurrence imposée par les grandes villes, Saint-Louis n’a pas dépéri. L’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française ne s’est toujours pas départie de ses fastes réjouissances. Ses fêtes traditionnelles comme le Fanal continuent de donner à la cité tricentenaire son ambiance chaude et subtile. Mais aussi l’image d’une ville creuset d’une civilisation colorée, un lieu portant l’empreinte d’un passé mouvementé.
Née en pleine période de domination française, la tradition du Fanal a grandi dans le sud de l’île, dans le quartier Sindoné appelé encore Kertian. Un quartier dont les maisons gardent encore tout leur charme avec leur petit balcon en fer forgé à l’allure tropicale.
De la nuit jaillit la lumière
Vers le 18ème siècle, la ville de Saint-Louis n’avait pas de lumière. Les belles Signares aux « longues robes à larges jupes garnies de volants », lorsqu’elles se rendaient à la messe de minuit, pendant la fête de la Nativité, étaient accompagnées par leurs esclaves qui portaient des lampions pour leur éclairer le passage. Ainsi, puisqu’elles allaient toutes à la messe de minuit à la même heure, on assistait à une magnifique procession au quartier Sindoné. Les esclaves qui restaient à l’entrée de l’église, explique la journaliste et comédienne Marie Madeleine Diallo, maintenaient leurs lampions allumés.
« Le beau spectacle auquel assistaient les passants leur faisait penser à une « Panal », qui signifie en Français, le beau, l’extase. C’est de là qu’est venu le mot « Fanal ». Les gens ont, par la suite, pensé à faire des « mbootaye » (regroupements) qui portaient le nom d’un parrain. Ils concoctaient des chants qui n’ont toujours pas changé », révèle-t-elle.
Le parrain, une personne influente de la colonie
Toutefois, les chants de procession n’avaient rien à voir avec les chants du parrain. Dans son ouvrage «Reflets de mode et traditions saint-louisiennes », l’écrivaine Fatou Niang Siga définit le spectacle du Fanal de l’époque coloniale comme une grande manifestation qui « était accompagnée de garçons porteurs de pantins en bois et cartons gigotant au bout d’une perche dès qu’ils tiraient les ficelles qui les mettaient en action ».
Selon elle, la danse « qui accompagnait le son du tam-tam distrayait les spectateurs ; le salut faisait sourire le blanc ; le culbute polarisait l’attention des enfants ».
Pour Fatima Fall, directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal (Crds), le Fanal était une concession très légère qu’on fabriquait en hommage à un parrain ou à une marraine, en l’occurrence quelqu’un de très influent au niveau de la colonie. Il se déroulait pendant les soirées de Noël, de la Saint Sylvestre ou à l’occasion de la réception de certaines personnalités à Saint-Louis.
« Les gens défilaient le soir dans les rues avec des lampions accompagnés des chansons à l’endroit de la marraine, du parrain ou de l’hôte de marque qui séjournait à Saint-Louis », avance-t-elle. A l’accession du Sénégal à l’indépendance, le président Léopold Sedar Senghor n’hésitait pas à l’époque de faire organiser un Fanal à l’honneur de ses hôtes de marque. C’est ainsi qu’on a eu le Fanal de Félix Houphouët Boigny, du président Jacques Chirac plus tard.
« Je me rappelle toute jeune que le président Senghor, chaque fois qu’il avait des hôtes de marque, les amenait à Saint-Louis. Il y avait à la place Faidherbe le Fanal qui portait le nom de l’hôte de marque qui séjournait dans l’île. Comme mon père était enseignant, on habitait juste à côté de la Place Faidherbe où nous allions chaque fois pour profiter du spectacle », se rappelle Mme Fall, par ailleurs présidente de l’Association « Nd’art ».
Une question d’honneur et de prestige
D’autant plus que chaque quartier avait son Fanal, une véritable compétition s’ouvrait durant un mois. Les répétitions de chants à l’honneur du parrain allaient bon train. « Les femmes répétaient pendant des semaines l’arbre généalogique du parrain, l’histoire de sa famille, son cursus, son histoire personnelle, ce qu’il a apporté à la ville, etc. Elles se cachaient pour le faire car le Fanal était un concours et il ne fallait pas que le quartier concurrent soit au courant les chants concoctés par le quartier rival », renseigne le Directeur du Tourisme, de la culture et du patrimoine de la commune de Saint-Louis, Ahmadou Cissé.
Pour les concurrents, c’était une question d’honneur et de prestige d’obtenir l’onction populaire. A l’image des autres fêtes de l’époque, le Fanal était aussi un marqueur identitaire. « Comme c’était le cas de certains combats de lutte traditionnelle qu’on a connus au Sénégal, pendant des semaines les gens ne parlaient que de cela, l’événement rythmait la ville, les grandes places, les causeries. Le Fanal se tenait le 31 décembre, donc durant tout le mois de décembre on ne parlait que de cela. On était fier de voir le Fanal de son quartier le jour-j », raconte M. Cissé.
Chaque équipe représentant soit Sor, Langue de Barbarie, les quartiers du Nord et du Sud, s’ingéniait à donner le meilleur de lui pour présenter le plus beau Fanal de toute la ville. Il fallait faire preuve de beaucoup d’ingéniosité et de créativité pour convaincre le jury instauré par le gouverneur en vue de primer le plus beau Fanal.
Les menuisiers rivalisaient d’ingéniosité dans la fabrication du Fanal. « Le premier grand Fanal roulant parut après la première guerre mondiale. Il fut l’œuvre du nommé Aziz Diallo, un menuisier habitant le faubourg de Sor. L’artiste avait reproduit « Lourdes », l’église de son quartier. L’ouvrage avait été décomposé en pièces à superposer au dessus d’un chariot à encadrement de bois entouré de cretonne, reposant sur quatre roues », écrit Fatou Niang Siga.
Dans sa conception, note Alioune Diagne Golbert, le Fanal devait symboliser un édifice très important de la ville. Les concurrents avaient donc le choix entre la mosquée, le gouvernorat, l’église, la gare… Le jour-j, les différents quartiers, chacun avec son Fanal qui pouvait atteindre jusqu’à cinq mètres de hauteur, convergeaient vers la Place Faidherbe sous le rythme du tam-tam. Grand moment de communion et de ferveur populaire, le Fanal était un événement auquel les Saint-Louisiens étaient fortement attachés, un symbole de solidarité entre les habitants d’un même quartier.
Le Fanal version moderne
Aujourd’hui, même si les époques ont changé, le Fanal continue de résister aux vicissitudes du temps. La célèbre journaliste et comédienne Marie Madeleine Diallo s’efforce, depuis 2000, à travers sa structure de communication et d’événementiel, Dialloré Productions, de redonner à cet événement phare de la culture saint-louisienne son lustre d’antan.
Elle a donné au Fanal un nouveau contenu avec un thème pour chaque édition. Contrairement à ce qui se faisait dans le passé, la manifestation n’est plus une affaire de quartier. Elle est organisée actuellement en « In » et « Off » avec des activités qui mettent en exergue toutes les structures culturelles de la région de Saint-Louis.
« Ce qui est intéressant aujourd’hui avec le Fanal, c’est que nous avons toutes les filières artistiques qui l’accompagnent : les compagnies de danse, les troupes de théâtre etc. », se félicite Moustapha Ndiaye, directeur du Centre culturel régional de Saint-Louis. La vieille ville garde toujours cette activité ancrée dans la programmation culturelle et touristique de la cité.
Cette manifestation continue d’attirer, de montrer les costumes historiques et les savoir-faire des « Domou Ndar ». La vision de Marie Madeleine Diallo d’en faire un produit culturel est aujourd’hui en marche eu égard à l’engouement populaire que suscite le Fanal version moderne.
Quand le président Senghor interdisait le Fanal
Après avoir fait le bonheur de plusieurs générations de Saint-Louisiens, les lampions du Fanal se sont « éteints » pendant plusieurs années sous les ordres du Président Léopold Sédar Senghor. L’ingérence des politiques dans cette réjouissance à connotation hautement culturelle lui avait fait perdre son essence. L’aspect festif, de communion, de partage et de solidarité entre habitants du même quartier avait cédé le pas à la confrontation entre militants d’obédiences politiques ou idéologiques opposées.
« En un moment, les gens utilisaient le Fanal pour non seulement chanter les louanges des parrains mais aussi pour invectiver des adversaires politiques. L’utilisation de cette manifestation à des fins politiques avait poussé le président Senghor à l’interdire », soutient Fatima Fall, président de l’Association « Nd’art ». En effet, le Fanal, en changeant de parrain pour devenir un Fanal de parti, avait perdu son sens. C’est ainsi que les fanaux de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) et du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) « comme ceux des dioufistes et des laministes ont été à l’origine de la discorde entre voisins, de la dislocation de certaines familles et de la rupture de plusieurs liens d’amitié. Des inconscients qui trouvaient l’occasion la meilleure pour exploiter les candidats aux postes politiques, haussèrent d’une façon excessive les dépenses d’organisation », écrit Fatou Niang Siga dans son ouvrage « Reflets de mode et traditions saint-louisiennes ».
A l’en croire, l’autorité administrative, en constatant les méfaits sur la gestion des deniers publics, interdit cette manifestation qui étaient déjà ancrée dans les mœurs des Saint-Louisiens. Jusqu’à ce que, au début des années 2000, Marie Madeleine Diallo prit l’initiative de ressusciter cette fête portant la marque d’identité de la ville tricentenaire. Depuis, le Fanal est organisé tous les ans au mois de décembre, sauf en 2015 où l’événement n’a pas eu lieu, faute de moyens financiers.
LE SOLEIL