"La cellule opérationnelle prend contact avec les communautés qui choisissent quatre éléments pilotes de leur région. Ces éléments sont renseignés pour cette inventaire pilote", a expliqué le chef de la division du patrimoine culturel au ministère de la Culture et de la Communication, Oumar Badiane.
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Il s’exprimait lors de la cérémonie de restitution de l’inventaire pilote du patrimoine culturel immatériel, organisée au Monument de la renaissance africaine.
Ces éléments recensés concernent notamment les pratiques sociales, les rites initiatiques, les évènements festifs qui rythment le cycle de la vie de la naissance à la mort, les savoirs et les savoirs-faire, a-t-il détaillé.
A Dakar, le "Bakk", le "Ndawrabine", le "Leul" et le "Tourou Mame Ndiaré" ont été retenus par la communauté lébou, laquelle a fait une présentation en direct de ces traditions, en présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, et du ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop.
A Louga, le "Raw" du puits de Kaloum, le "Waru Guewel", le "Jaara" et le "Cadio" sont les éléments du patrimoine culturel immatériel pris en compte par cet inventaire.
Le "Yela" à Matam, le "Tiébou Jeen" à Saint-Louis, le "Xoy" à Fatick, le "Labane" à Diourbel, le "Ngoyane" à Kaolack et le rite du "Kankourang" à Sédhiou, entre autres éléments, ont été également retenus.
Selon Oumar Badiane, le programme national d’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI), lancé en 2016 avec l’accompagnement de l’UNESCO, avait dans une phase test de pré-inventaire recensé 375 éléments.
"On s’est rendu compte que la constitution de l’information n’était pas assez consolidée pour la plupart des éléments. Ce qui fait que de 375 éléments, on s’est retrouvé avec 188 éléments. Cela veut dire qu’il y a un défi de formation. C’est pourquoi le Sénégal a misé sur la formation de 28 personnes pour disposer d’une expertise nationale en matière d’inventaire du PCI avec la participation des communautés", a-t-il annoncé.
Trois plans de sauvegarde sont en phase d’élaboration pour la valorisation du patrimoine culturel immatériel, selon Oumar Badiane.
Selon le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, ce patrimoine culturel immatériel constitue "le socle de l’affirmation de notre identité culturelle".
"Les inventaires que vous venez de réaliser avec les communautés s’inscrivent dans une dynamique de revalorisation de ce patrimoine culturel impérissable que nous avons hérité de nos aïeux et que nous devons transmettre aux générations actuelles et futures", a souligné M. Diop.
Le Sénégal, signataire de la Convention 2003 de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel, est "un très bon exemple" dans ce domaine, soutient le directeur régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, rappelant que le pays compte déjà "sept sites inscrits au patrimoine mondial".
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