«Mandela n'est pas dans un état végétatif»
Cette femme de 67 ans, brillante mais discrète, qu'il a épousée en troisièmes noces en 1998, n'a jamais quitté plus de quelques heures la Medicinic Heart Hospital de Pretoria, où est soigné le héros de la lutte antiapartheid et premier président noir d'Afrique du Sud. À part de rares communiqués exprimant sa gratitude pour les messages de soutien reçus du monde entier, elle n'a pris publiquement la parole qu'une fois, jeudi, pour soutenir une action caritative de la Fondation Mandela.
Diaporama
La vie de Nelson Mandela
Alors que d'autres proches de Nelson Mandela utilisaient les médias pour régler leurs comptes avec la presse étrangère, avec le président Jacob Zuma ou avec leur propre famille, Graça Machel a préféré adresser un message d'unité au pays. «Tant qu'il est à l'hôpital, il nous permet d'être à nouveau tous unis», a-t-elle dit, en référence au rôle de réconciliateur joué par Nelson Mandela pendant sa présidence (1994-1999) à la tête d'une Afrique du Sud divisée entre Noirs, Blancs, métis et Indiens.
Discrète et dévouée
Précisant que son mari, de 27 ans son aîné, n'avait que «très peu souffert», elle a répété: «Merci, merci, merci (...) pour vos démonstrations d'amour et de soutien». Sa discrétion et son dévouement lui ont valu un article dithyrambique en une du journal du dimanche, City Press sous le titre «la veillée d'amour de Graça» et des commentaires flatteurs sur Twitter. «Beaucoup de gens déçoivent, quelques uns épatent», écrit un certain Maaza sur le site de microblogs en la classant dans la seconde catégorie.
Pourtant, les Sud-Africains avaient observé avec scepticisme l'arrivée de cette Mozambicaine dans la vie de leur héros national. Graça Machel et Nelson Mandela se sont rencontrés dans les années 90 alors qu'ils étaient «tous les deux très, très seuls», a-t-elle confié ultérieurement. Elle peinait à se remettre de la mort de son mari, et père de ses deux enfants, le président mozambicain Samora Machel, tué dans un accident d'avion en 1986, imputé au gouvernement d'apartheid.
Pas besoin de Nelson Mandela pour exister
Quant à Nelson Mandela, à sa libération en 1990 après 27 ans dans les geôles de la minorité blanche, il n'avait pas réussi à s'entendre avec sa deuxième épouse, la flamboyante Winnie Madikizela Mandela. Le couple se sépare dès 1992 et divorce formellement en 1996. Nelson Mandela et Graça Machel, d'abord amis, s'affichent peu à peu ensemble et se marient en 1998, lors du 80e anniversaire du père de la Nation arc-en-ciel, qui s'épanche dans la presse sur «le merveilleux sentiment d'être amoureux».
Les Sud-Africains, attachés à Winnie qui a porté l'image de Nelson Mandela pendant toute sa détention, observent la nouvelle venue avec méfiance. Mais Graça Machel ne cherche pas à profiter de l'aura de son mari. Elle garde le nom de son premier époux, continue son militantisme en faveur des enfants, des femmes et de l'alphabétisation. Diplômée en droit, ancienne ministre dans son pays, cette combattante de la lutte pour l'indépendance (qui selon la presse sud-africaine sait démonter un fusil d'assaut) n'a pas besoin de Nelson Mandela pour exister.
Le retour de dépouilles
Femme de caractère, elle refuse de contribuer à l'idolâtrie ambiante, en expliquant que son mari «n'est pas un saint», et qu'il «a ses faiblesses». Mais elle se tient de plus en plus aux côtés de son pas fragilisé. «Les Sud-Africains ont une grande dette envers Graça Machel», a déclaré cette semaine à City Press le Nobel de la Paix, Desmond Tutu, ami du couple. «Elle n'a pas seulement apporté de la joie à Madiba, elle a aussi essayé très fort de garder la famille Mandela unie».
Pour être sûre que les volontés de son mari soient satisfaites, elle a toutefois dû entrer dans une querelle familiale. Le 27 juin, elle s'est jointe à une action en justice contre un petit-fils de son mari pour obtenir le retour de dépouilles familiales à Qunu (sud), où Nelson Mandela veut être enterré.
(L'essentiel Online/AFP)
Cette femme de 67 ans, brillante mais discrète, qu'il a épousée en troisièmes noces en 1998, n'a jamais quitté plus de quelques heures la Medicinic Heart Hospital de Pretoria, où est soigné le héros de la lutte antiapartheid et premier président noir d'Afrique du Sud. À part de rares communiqués exprimant sa gratitude pour les messages de soutien reçus du monde entier, elle n'a pris publiquement la parole qu'une fois, jeudi, pour soutenir une action caritative de la Fondation Mandela.
Diaporama
La vie de Nelson Mandela
Alors que d'autres proches de Nelson Mandela utilisaient les médias pour régler leurs comptes avec la presse étrangère, avec le président Jacob Zuma ou avec leur propre famille, Graça Machel a préféré adresser un message d'unité au pays. «Tant qu'il est à l'hôpital, il nous permet d'être à nouveau tous unis», a-t-elle dit, en référence au rôle de réconciliateur joué par Nelson Mandela pendant sa présidence (1994-1999) à la tête d'une Afrique du Sud divisée entre Noirs, Blancs, métis et Indiens.
Discrète et dévouée
Précisant que son mari, de 27 ans son aîné, n'avait que «très peu souffert», elle a répété: «Merci, merci, merci (...) pour vos démonstrations d'amour et de soutien». Sa discrétion et son dévouement lui ont valu un article dithyrambique en une du journal du dimanche, City Press sous le titre «la veillée d'amour de Graça» et des commentaires flatteurs sur Twitter. «Beaucoup de gens déçoivent, quelques uns épatent», écrit un certain Maaza sur le site de microblogs en la classant dans la seconde catégorie.
Pourtant, les Sud-Africains avaient observé avec scepticisme l'arrivée de cette Mozambicaine dans la vie de leur héros national. Graça Machel et Nelson Mandela se sont rencontrés dans les années 90 alors qu'ils étaient «tous les deux très, très seuls», a-t-elle confié ultérieurement. Elle peinait à se remettre de la mort de son mari, et père de ses deux enfants, le président mozambicain Samora Machel, tué dans un accident d'avion en 1986, imputé au gouvernement d'apartheid.
Pas besoin de Nelson Mandela pour exister
Quant à Nelson Mandela, à sa libération en 1990 après 27 ans dans les geôles de la minorité blanche, il n'avait pas réussi à s'entendre avec sa deuxième épouse, la flamboyante Winnie Madikizela Mandela. Le couple se sépare dès 1992 et divorce formellement en 1996. Nelson Mandela et Graça Machel, d'abord amis, s'affichent peu à peu ensemble et se marient en 1998, lors du 80e anniversaire du père de la Nation arc-en-ciel, qui s'épanche dans la presse sur «le merveilleux sentiment d'être amoureux».
Les Sud-Africains, attachés à Winnie qui a porté l'image de Nelson Mandela pendant toute sa détention, observent la nouvelle venue avec méfiance. Mais Graça Machel ne cherche pas à profiter de l'aura de son mari. Elle garde le nom de son premier époux, continue son militantisme en faveur des enfants, des femmes et de l'alphabétisation. Diplômée en droit, ancienne ministre dans son pays, cette combattante de la lutte pour l'indépendance (qui selon la presse sud-africaine sait démonter un fusil d'assaut) n'a pas besoin de Nelson Mandela pour exister.
Le retour de dépouilles
Femme de caractère, elle refuse de contribuer à l'idolâtrie ambiante, en expliquant que son mari «n'est pas un saint», et qu'il «a ses faiblesses». Mais elle se tient de plus en plus aux côtés de son pas fragilisé. «Les Sud-Africains ont une grande dette envers Graça Machel», a déclaré cette semaine à City Press le Nobel de la Paix, Desmond Tutu, ami du couple. «Elle n'a pas seulement apporté de la joie à Madiba, elle a aussi essayé très fort de garder la famille Mandela unie».
Pour être sûre que les volontés de son mari soient satisfaites, elle a toutefois dû entrer dans une querelle familiale. Le 27 juin, elle s'est jointe à une action en justice contre un petit-fils de son mari pour obtenir le retour de dépouilles familiales à Qunu (sud), où Nelson Mandela veut être enterré.
(L'essentiel Online/AFP)