Yahya Jammeh a bel et bien négocié les conditions de son imminent départ du pouvoir. Il a demandé l’amnistie pour lui et ses proches impliqués dans des affaires qui ont jalonné ses vingt-deux ans de règne. Ce, pour prévenir toute action publique à son encontre. En effet, en recevant les émissaires de la Cedeao qui ont joué la carte diplomatique jusqu’à la dernière seconde pour éviter une intervention militaire aux conséquences multiples, l’ex-président gambien a mis cette carte sur la table, contrairement à la fermeté qu’il affiche dans ses sorties guerrières.
Cette demande d’amnistie était pourtant bien recevable, si le temps avait permis aux parlementaires de la Cedeao de statuer sur la question, à en croire Marcel Alain de Souza, président de la commission de la Cedeao qui estime que cette faveur aurait pu lui être accordée. Sauf que les députés de la Cedeao, censés examiner la proposition, se trouvent à divers endroits. Et pour ce faire, ils devront être convoqués, ce qui est improbable, étant donné que le mandat de Jammeh a expiré, et que l’ultimatum fixé à Jammeh a pris fin, mercredi à minuit.
Yahya Jammeh, en reconnaissant sa défaite, en décembre dernier, avait évoqué l’idée de passer une retraite paisible dans sa ferme, en campagne. Ce qui, désormais, compte tenu des derniers développements de la situation, n’est pas exempt de risques pour le nouveau pouvoir de Barrow, estime la Cedeao. Pour dire que Jammeh devrait quitter le pays, contraint. En cas de refus d’obtempérer, l’organisation, qui tend une dernière perche à Jammeh, ouvrira les hostilités ce vendredi, dès midi.
Avec SENEWEB