Le nouveau roman de Aminata Sow Fall, intitulé ’’L’empire du mensonge’’, se veut ’’une introspection sociale’’ qui met au centre ’’l’humain’’.
Le livre de 133 pages, mis en librairie il y a une semaine, met en scène la vie de Sada, un enfant dont les parents, des villageois installés en ville pour fuir la sécheresse, vivent d’abord dans ’’un quartier populeux, où il n’y a ni électricité, ni eau…’’.
Les inondations poussent le père de Sada, Mapaté, +un boudjou+ (appellation péjorative d’un fouilleur d’ordure) à se déplacer vers une décharge où il implante sa cabane.
Entre temps, ces voisins de quartier préfèrent retourner au village pour inscrire leurs enfants à l’école.
Des années plus tard, les amis d’enfance Sada Waar, Mignane Sonko et Boly se retrouvent, chacun a eu ’’un parcourt glorieux’’ malgré ’’la vie de misère’’ de leurs parents.
En décrivant avec un réalisme poignant ’’le destin de petits gens’’ comme dirait le cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety (1945-1998), l’auteur Aminata Sow Fall, Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2016, ’’élève leur histoire de vie faite d’abnégation, de courage, de labeur et de réussite’’.
La romancière reste fidèle aux thématiques développées dans ces précédents romans tels que ’’Festins de la détresse’’ publié en 2005 et mettant en scène ’’des personnages engagés dans une quête permanente de l’ascension éthique et morale’’.
Pour Sabou, épouse de Mapaté et mère de Sada, les valeurs humaines sont fondamentales.
« (…), Mapaté ! Que Dieu bénisse ton chemin. Reviens-nous plus solide, plus costaud, la tête pleine. Et n’oublie pas d’où tu viens. (…)’’, écrit la romancière. Pour Aminata Sow Fall, ’’d’où tu viens ne suggérait aucune référence sur l’origine, l’appartenance, le statut social ou la confession’’.
Elle rappelle ’’les principes fondamentaux méthodiquement éprouvés, forgés et transmis pour façonner l’être humain dans le respect des valeurs cardinales qui garantissent la dignité, l’honneur, et le +diom+’’.
Tout ceci, ajoute l’écrivain, ’’sur le socle immuable de l’amour, de la tolérance, de la générosité et de la justice. Et surtout de l’humilité’’.
’’L’empire du mensonge’’ permet à la romancière de relever les tares de la société sénégalaise voire du monde : ’’L’argent, le maître absolu aujourd’hui’’, ’’la paresse, la tendance ici’’, ’’le manque d’estime de soi, le malheur suprême’’, ’’le mensonge politique, mensonge industriel, le style en vogue’’.
’’Où va le monde ? Plus de valeurs ! Degré zéro de l’Amour, ciment de la fraternité et de la paix. L’Humanité dépouillée de sa noblesse. Horreur ! Tous les moyens bons pour assouvir de bas instincts. A qui la faute ? (…)’’, s’interroge t-elle.
L’écrivain pointe du doigt le manque d’éducation, la corruption, etc.
’’La faute revient à nous tous qui n’éduquons plus nos enfants, occupés que nous sommes à courir derrière les honneurs, à tout prix. (…)’’, indique-t-elle.
’’L’éducation n’est pas simplement le fait de l’école’’, note la romancière, rappelant qu’elle ’’est surtout façonnée à partir de la maison’’.
Aminta Sow Fall invite à ’’se ressaisir’’ et à ’’bannir la haine, le mépris, l’injustice, les cruautés incroyables. (…)’’.
Le livre ’’L’empire du mensonge’’ est édité par le Centre africain d’animation et d’échanges culturels (CAEC) et les ’’Editions Khoudia’’.
L’ouvrage sera présenté jeudi prochain à la Maison des écrivains du Sénégal "Keur Birago".
C’est le 9e roman (douzième ouvrage ) de Aminata Sow Fall, née à Saint-Louis en avril 1941, Grand-croix de l’Ordre national du lion et Docteur honoris causa de plusieurs universités américaines.
APS
Le livre de 133 pages, mis en librairie il y a une semaine, met en scène la vie de Sada, un enfant dont les parents, des villageois installés en ville pour fuir la sécheresse, vivent d’abord dans ’’un quartier populeux, où il n’y a ni électricité, ni eau…’’.
Les inondations poussent le père de Sada, Mapaté, +un boudjou+ (appellation péjorative d’un fouilleur d’ordure) à se déplacer vers une décharge où il implante sa cabane.
Entre temps, ces voisins de quartier préfèrent retourner au village pour inscrire leurs enfants à l’école.
Des années plus tard, les amis d’enfance Sada Waar, Mignane Sonko et Boly se retrouvent, chacun a eu ’’un parcourt glorieux’’ malgré ’’la vie de misère’’ de leurs parents.
En décrivant avec un réalisme poignant ’’le destin de petits gens’’ comme dirait le cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety (1945-1998), l’auteur Aminata Sow Fall, Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2016, ’’élève leur histoire de vie faite d’abnégation, de courage, de labeur et de réussite’’.
La romancière reste fidèle aux thématiques développées dans ces précédents romans tels que ’’Festins de la détresse’’ publié en 2005 et mettant en scène ’’des personnages engagés dans une quête permanente de l’ascension éthique et morale’’.
Pour Sabou, épouse de Mapaté et mère de Sada, les valeurs humaines sont fondamentales.
« (…), Mapaté ! Que Dieu bénisse ton chemin. Reviens-nous plus solide, plus costaud, la tête pleine. Et n’oublie pas d’où tu viens. (…)’’, écrit la romancière. Pour Aminata Sow Fall, ’’d’où tu viens ne suggérait aucune référence sur l’origine, l’appartenance, le statut social ou la confession’’.
Elle rappelle ’’les principes fondamentaux méthodiquement éprouvés, forgés et transmis pour façonner l’être humain dans le respect des valeurs cardinales qui garantissent la dignité, l’honneur, et le +diom+’’.
Tout ceci, ajoute l’écrivain, ’’sur le socle immuable de l’amour, de la tolérance, de la générosité et de la justice. Et surtout de l’humilité’’.
’’L’empire du mensonge’’ permet à la romancière de relever les tares de la société sénégalaise voire du monde : ’’L’argent, le maître absolu aujourd’hui’’, ’’la paresse, la tendance ici’’, ’’le manque d’estime de soi, le malheur suprême’’, ’’le mensonge politique, mensonge industriel, le style en vogue’’.
’’Où va le monde ? Plus de valeurs ! Degré zéro de l’Amour, ciment de la fraternité et de la paix. L’Humanité dépouillée de sa noblesse. Horreur ! Tous les moyens bons pour assouvir de bas instincts. A qui la faute ? (…)’’, s’interroge t-elle.
L’écrivain pointe du doigt le manque d’éducation, la corruption, etc.
’’La faute revient à nous tous qui n’éduquons plus nos enfants, occupés que nous sommes à courir derrière les honneurs, à tout prix. (…)’’, indique-t-elle.
’’L’éducation n’est pas simplement le fait de l’école’’, note la romancière, rappelant qu’elle ’’est surtout façonnée à partir de la maison’’.
Aminta Sow Fall invite à ’’se ressaisir’’ et à ’’bannir la haine, le mépris, l’injustice, les cruautés incroyables. (…)’’.
Le livre ’’L’empire du mensonge’’ est édité par le Centre africain d’animation et d’échanges culturels (CAEC) et les ’’Editions Khoudia’’.
L’ouvrage sera présenté jeudi prochain à la Maison des écrivains du Sénégal "Keur Birago".
C’est le 9e roman (douzième ouvrage ) de Aminata Sow Fall, née à Saint-Louis en avril 1941, Grand-croix de l’Ordre national du lion et Docteur honoris causa de plusieurs universités américaines.
APS