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L’Afrique pourrait fabriquer ses propres vaccins, à condition que Big Pharma la laisse faire

Samedi 25 Décembre 2021

L’Afrique pourrait fabriquer ses propres vaccins, à condition que Big Pharma la laisse faire
Les laboratoires africains sont d’ores et déjà en capacité technique de fabriquer des vaccins contre le Covid-19. Seulement voilà, note Quartz Africa, cela ne sera possible que si “Big Pharma réduit sa résistance” à ces initiatives locales.

Alors que le monde est aux prises avec le variant Omicron, un récent rapport de Human Rights Watch (HRW) indique que plus de 100 entreprises peuvent produire les injections d’ARN messager (ARNm) requises, rapporte Quartz Africa.

Parmi ces entreprises, huit sont africaines : elles se trouvent en Égypte, au Maroc, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tunisie.

L’Afrique laissée-pour-compte vaccinale

Pourtant, fait remarquer le site d’actualité, l’industrie pharmaceutique n’a cessé d’affirmer que seules quelques entreprises dans le monde sont capables de fabriquer des vaccins contre le Covid-19. Derrière cet argument visiblement infondé, il y a de simples questions financières de brevet.

“Pfizer, BioNTech et Moderna [les trois sociétés pharmaceutiques qui commercialisent des vaccins anti-Covid] s’accrochent à la propriété intellectuelle qui leur a rapporté des milliards”, note Quartz Africa.

Des voix militantes en Afrique estiment donc que ces entreprises devraient transférer cette technologie à des fabricants capables de fournir une protection urgente contre le virus pour des millions de personnes.

L’Afrique reste largement dépendante d’une politique de dons de vaccins alors qu’elle aurait largement les capacités et les moyens de produire ces mêmes vaccins.

Jusqu’à présent, c’est dans le cadre du programme Covax, en partie dirigé par l’OMS, que le continent a reçu des vaccins, d’ailleurs “presque périmés”, indique Quartz. Mais ce programme a très vite atteint ses limites, incapable de répondre à la demande. Résultat, moins de 10 % de la population africaine est vaccinée, contre 60 % des Américains et 80 % des Britanniques.

Avec l’émergence du variant Omicron, cette situation incertaine pour l’Afrique s’est aggravée, puisque “les pays riches ont également accéléré leurs programmes de rappel”.

L’OMS prévient d’ailleurs qu’il y a six fois plus de rappels quotidiens dans ces pays que de premières doses administrées dans les pays pauvres. Dès lors, selon l’Organisation mondiale de la santé, par simple effet mécanique, il pourrait manquer 3 milliards de vaccins au premier trimestre 2022 au niveau mondial, entravant davantage la vaccination en Afrique.

57 000 euros de bénéfices par minute

Devant cette situation, les industries pharmaceutiques ont semblé faire un pas en avant vers une meilleure répartition des vaccins. Ainsi, note Quartz Africa, BioNTech a annoncé la construction d’usines de fabrication de vaccins à ARNm au Sénégal et au Rwanda, a²vec une capacité de production de 50 millions de doses par an. Moderna entend également construire une installation en Afrique, qui pourra produire jusqu’à 500 millions de doses par an.

Autre initiative, Pfizer et BioNTech ont conclu un accord avec le laboratoire sud-africain Biovac, né en 2003 d’un partenariat formé avec le gouvernement sud-africain. L’accord porte sur un processus de “remplissage et de finition”, le vaccin restant fabriqué en Europe, puis envoyé en Afrique du Sud pour être mis en flacons.

Mais des critiques émergent face à ces initiatives. “Certains soutiennent que ces annonces récentes sont un écran de fumée permettant aux entreprises d’éviter de partager la technologie vitale.”

“La construction des installations de BioNTech ne commencera qu’à la mi-2022”, indique au site d’actualité Achal Prabhala, coauteur du rapport de HRW. “Moderna n’a pas précisé où l’installation serait construite ni quand elle serait achevée, et l’accord avec Biovac est un simple accord de distribution.” poursuit-il.

Plus encore, Pfizer, Moderna et BioNTech ne sont toujours pas parties prenantes du premier centre de transfert de technologie d’ARNm sur le continent africain. Ce centre a été lancé à l’initiative de l’OMS et d’un certain nombre de partenaires locaux en Afrique du Sud.

Un tel transfert de technologie “impliquerait également de partager les bénéfices”. Ceux des industries productrices de vaccins à ARNm seraient de 65 000 dollars (soit plus de 57 000 euros) par minute, indique Quartz Africa citant en cela une étude précise.

Le transfert de technologie et la renonciation aux droits de propriété intellectuelle ne se feront pas volontairement, conclut le site d’information. Seules des pressions ciblées sur les laboratoires pharmaceutiques pourront faire évoluer la situation. “Il existe plusieurs options juridiques que les gouvernements pourraient explorer pour forcer ces entreprises à partager la technologie, mais ils ne l’ont pas encore fait.”

Source QuartzNew York qz.com
 


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