L’idée de l’impossibilité d’enseigner les sciences dans les langues nationales est ‘’un stéréotype raciste’’ repris par des intellectuels africains, affirme l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, rappelant que quelle que soit langue, ‘’tous les termes scientifiques [...] ont été fabriqués’’.
’’C’est un stéréotype raciste que reprennent certains intellectuels africains prompts à se rouler dans la fange. Ce sont les humains qui forgent les mots, et tous les termes scientifiques, dans quelque langue que ce soit, ont été fabriqués’’, a dit l’écrivain sénégalais dans un entretien paru sur le Monde.fr, le site du journal Le Monde.
’’Au bout d’un temps plus ou moins long, on a l’impression qu’ils ont toujours été là ou qu’ils ont été sécrétés par la langue comme s’ils en étaient la sève, ce qui est proprement insensé’’, explique-t-il.
Interpellé sur le fait qu’il est serait ‘’impossible d’enseigner les sciences dans les langues nationales, faute de vocabulaire scientifique adéquat…’’, Boubacar Boris Diop, estime que ‘’c’est l’objection la plus fréquente’’ à ce sujet.
’’Mais rappelons que Cheikh Anta Diop a traduit en 1954, dans Nations nègres et Culture, des concepts scientifiques et une synthèse par Paul Painlevé de la théorie de la relativité généralisée d’Einstein’’, soutient-il.
’’C’est du reste une dimension de l’apport intellectuel de Cheikh Anta Diop qu’on a tendance à perdre de vue : il s’est d’abord positionné en traducteur pour répondre à la critique selon laquelle les langues africaines sont inaptes à l’abstraction et à une création littéraire digne de ce nom’’, ajoute-t-il.
Selon lui, ’’le mathématicien sénégalais Sakhir Thiam a pris le relais de Cheikh Anta Diop en enseignant les maths en wolof à l’université. L’Unesco a par ailleurs financé des classes tests dans les six principales langues du Sénégal’’.
’’Les résultats de ces apprenants ont été meilleurs que ceux de leurs camarades formés en français, surtout dans les matières scientifiques’’, note encore l’auteur.
Professeur de philosophie, journaliste et écrivain, Boubacar Boris Diop a décidé d’écrire en wolof, sans abandonner pour autant le français. Il est l’auteur de ’’Doomi Golo’’ (2003), traduit en français sous le titre ’’Les Petits de la guenon’’ en (2009) et ’’Bàmmeelu Kocc Barma’’ (2017).
APS
’’C’est un stéréotype raciste que reprennent certains intellectuels africains prompts à se rouler dans la fange. Ce sont les humains qui forgent les mots, et tous les termes scientifiques, dans quelque langue que ce soit, ont été fabriqués’’, a dit l’écrivain sénégalais dans un entretien paru sur le Monde.fr, le site du journal Le Monde.
’’Au bout d’un temps plus ou moins long, on a l’impression qu’ils ont toujours été là ou qu’ils ont été sécrétés par la langue comme s’ils en étaient la sève, ce qui est proprement insensé’’, explique-t-il.
Interpellé sur le fait qu’il est serait ‘’impossible d’enseigner les sciences dans les langues nationales, faute de vocabulaire scientifique adéquat…’’, Boubacar Boris Diop, estime que ‘’c’est l’objection la plus fréquente’’ à ce sujet.
’’Mais rappelons que Cheikh Anta Diop a traduit en 1954, dans Nations nègres et Culture, des concepts scientifiques et une synthèse par Paul Painlevé de la théorie de la relativité généralisée d’Einstein’’, soutient-il.
’’C’est du reste une dimension de l’apport intellectuel de Cheikh Anta Diop qu’on a tendance à perdre de vue : il s’est d’abord positionné en traducteur pour répondre à la critique selon laquelle les langues africaines sont inaptes à l’abstraction et à une création littéraire digne de ce nom’’, ajoute-t-il.
Selon lui, ’’le mathématicien sénégalais Sakhir Thiam a pris le relais de Cheikh Anta Diop en enseignant les maths en wolof à l’université. L’Unesco a par ailleurs financé des classes tests dans les six principales langues du Sénégal’’.
’’Les résultats de ces apprenants ont été meilleurs que ceux de leurs camarades formés en français, surtout dans les matières scientifiques’’, note encore l’auteur.
Professeur de philosophie, journaliste et écrivain, Boubacar Boris Diop a décidé d’écrire en wolof, sans abandonner pour autant le français. Il est l’auteur de ’’Doomi Golo’’ (2003), traduit en français sous le titre ’’Les Petits de la guenon’’ en (2009) et ’’Bàmmeelu Kocc Barma’’ (2017).
APS