Si tu étais encore en vie tu aurais eu cent cinq ans très exactement et tu aurais sans aucun doute été un vieillard chenu et plein de sagesse comme on les aime en Afrique. Ton ami Sédar, le prince des poètes, est lui aussi parti au tout début du troisième millénaire. Ces temps derniers il est souvent malmené par quelqu’un que tu connais certainement mais dont je tairai le nom par respect pour ce qu’il représente. J’ai été très peiné de l’entendre traiter publiquement ton ami d’ignorant, de rêveur inconsistant, de mauvais philosophe et je ne sais quoi d’autre encore. Mais bon, passons et mettons cela sur le compte des choses de la vie, avec leurs ombres et leurs lumières. En tout cas grâce à toi je sais maintenant, à travers tes mots toujours très lourds de sens, que les morts ne sont pas morts, qu’ils restent auprès de nous si ce n’est en nous et qu’ « ils marchent dans les vents du monde » pour reprendre la belle formule du grand poète Autrichien Rainer Maria Rilke. C’est pourquoi, cher tonton Birago, et aussi parce que je te considère comme mon modèle et mon père spirituel, je voudrais célébrer l’anniversaire, non de ta mort, mais plutôt de ta naissance, en t’offrant ce poème composé en ton honneur :
Merci du fond du cœur cher Birago Diop
Merci d’avoir bercé nos jeunes années
De ces contes merveilleux si finement ciselés
Par l’orfèvre des mots que tu fus ta vie durant
Ressuscitant aussi l’ancestrale tradition
Dans laquelle tu sus tirer ton inspiration
Certes tu as quitté ce bas-monde sur la pointe des pieds
Mais tu es toujours parmi nous et ton souvenir demeure
Par la magie évocatoire des versets de « Souffles »
Ce grand poème des morts à la gloire de la vie
Gravé à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires
De toi nous avons appris que les morts ne sont pas morts
Que ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Et qu’il suffit d’écouter plus souvent les choses que les êtres
D’écouter dans le vent le buisson en sanglots
Pour voir aussitôt ressurgir du lointain passé
L’image souriante de ceux qui nous furent si chers
Merci du fond du cœur cher Birago Diop
Merci de nous avoir fait goûter à la saveur incomparable
Des contes, des lavanes et des légendes de la savane
Qui te furent transmis jadis autour du feu
Par le verbe enchanté du vieux Amadou Koumba
Aux heures obscures où batifolent les génies
Les elfes, les kouss et les lutins aux longs cheveux
Merci de tout cœur Prince des conteurs
Repose en paix dans le giron de l’éternité
Louis Camara Le conteur d'Ifa
N.B : Je ne puis m’empêcher de reprendre ce passage de la préface que ton ami Sédar avait en son temps consacré aux contes d’Amadou Koumba :
« Birago Diop ne fait que traduire à travers la loi de l’interaction des forces vitales, la dialectique de la vie qui est celle de l’univers. » Euskeye ! comme on dit chez nous…En plus d’être un grand poète, ton ami était aussi unvrai philosophe, même si on l’a beaucoup chicané pour sa fameuse boutade : « La raison est hellène et l’émotion est nègre »
Merci du fond du cœur cher Birago Diop
Merci d’avoir bercé nos jeunes années
De ces contes merveilleux si finement ciselés
Par l’orfèvre des mots que tu fus ta vie durant
Ressuscitant aussi l’ancestrale tradition
Dans laquelle tu sus tirer ton inspiration
Certes tu as quitté ce bas-monde sur la pointe des pieds
Mais tu es toujours parmi nous et ton souvenir demeure
Par la magie évocatoire des versets de « Souffles »
Ce grand poème des morts à la gloire de la vie
Gravé à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires
De toi nous avons appris que les morts ne sont pas morts
Que ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Et qu’il suffit d’écouter plus souvent les choses que les êtres
D’écouter dans le vent le buisson en sanglots
Pour voir aussitôt ressurgir du lointain passé
L’image souriante de ceux qui nous furent si chers
Merci du fond du cœur cher Birago Diop
Merci de nous avoir fait goûter à la saveur incomparable
Des contes, des lavanes et des légendes de la savane
Qui te furent transmis jadis autour du feu
Par le verbe enchanté du vieux Amadou Koumba
Aux heures obscures où batifolent les génies
Les elfes, les kouss et les lutins aux longs cheveux
Merci de tout cœur Prince des conteurs
Repose en paix dans le giron de l’éternité
Louis Camara Le conteur d'Ifa
N.B : Je ne puis m’empêcher de reprendre ce passage de la préface que ton ami Sédar avait en son temps consacré aux contes d’Amadou Koumba :
« Birago Diop ne fait que traduire à travers la loi de l’interaction des forces vitales, la dialectique de la vie qui est celle de l’univers. » Euskeye ! comme on dit chez nous…En plus d’être un grand poète, ton ami était aussi unvrai philosophe, même si on l’a beaucoup chicané pour sa fameuse boutade : « La raison est hellène et l’émotion est nègre »