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Hommage à Birago Diop: Les cent cinq ans d’un conteur immortel( Par Louis Camara)

Jeudi 8 Décembre 2011

Dimanche prochain le 11 décembre sera le jour anniversaire de ta naissance.


Hommage à Birago Diop: Les cent cinq ans d’un conteur immortel( Par Louis Camara)
Si tu étais encore en vie tu aurais eu cent cinq ans très exactement et tu aurais sans aucun doute été un vieillard chenu et plein de sagesse comme on les aime en Afrique. Ton ami Sédar, le prince des poètes, est lui aussi parti au tout début du troisième millénaire. Ces temps derniers il est souvent malmené par quelqu’un que tu connais certainement mais dont je tairai le nom par respect pour ce qu’il représente. J’ai été très peiné de l’entendre traiter publiquement ton ami d’ignorant, de rêveur inconsistant, de mauvais philosophe et je ne sais quoi d’autre encore. Mais bon, passons et mettons cela sur le compte des choses de la vie, avec leurs ombres et leurs lumières. En tout cas grâce à toi je sais maintenant, à travers tes mots toujours très lourds de sens, que les morts ne sont pas morts, qu’ils restent auprès de nous si ce n’est en nous et qu’ « ils marchent dans les vents du monde » pour reprendre la belle formule du grand poète Autrichien Rainer Maria Rilke. C’est pourquoi, cher tonton Birago, et aussi parce que je te considère comme mon modèle et mon père spirituel, je voudrais célébrer l’anniversaire, non de ta mort, mais plutôt de ta naissance, en t’offrant ce poème composé en ton honneur :

Merci du fond du cœur cher Birago Diop

Merci d’avoir bercé nos jeunes années
De ces contes merveilleux si finement ciselés
Par l’orfèvre des mots que tu fus ta vie durant
Ressuscitant aussi l’ancestrale tradition
Dans laquelle tu sus tirer ton inspiration
Certes tu as quitté ce bas-monde sur la pointe des pieds
Mais tu es toujours parmi nous et ton souvenir demeure
Par la magie évocatoire des versets de « Souffles »
Ce grand poème des morts à la gloire de la vie
Gravé à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires


De toi nous avons appris que les morts ne sont pas morts
Que ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Et qu’il suffit d’écouter plus souvent les choses que les êtres
D’écouter dans le vent le buisson en sanglots
Pour voir aussitôt ressurgir du lointain passé
L’image souriante de ceux qui nous furent si chers

Merci du fond du cœur cher Birago Diop
Merci de nous avoir fait goûter à la saveur incomparable
Des contes, des lavanes et des légendes de la savane
Qui te furent transmis jadis autour du feu

Par le verbe enchanté du vieux Amadou Koumba
Aux heures obscures où batifolent les génies
Les elfes, les kouss et les lutins aux longs cheveux

Merci de tout cœur Prince des conteurs
Repose en paix dans le giron de l’éternité


Louis Camara Le conteur d'Ifa


N.B : Je ne puis m’empêcher de reprendre ce passage de la préface que ton ami Sédar avait en son temps consacré aux contes d’Amadou Koumba :

« Birago Diop ne fait que traduire à travers la loi de l’interaction des forces vitales, la dialectique de la vie qui est celle de l’univers. » Euskeye ! comme on dit chez nous…En plus d’être un grand poète, ton ami était aussi unvrai philosophe, même si on l’a beaucoup chicané pour sa fameuse boutade : « La raison est hellène et l’émotion est nègre »



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1.Posté par Papa Birahim Douta BENAR le 09/12/2011 09:45
Que de joie de devoir lire un commentaire de vous qui cette fois ci ne concerne pas la culture Horuba.
Puisse DIEU vous prêter à vous aussi une très longue vie avec aux fondements une santé de fer un bonheur et une joie immenses comme les étendues d'eau de ce globe et une clairvoyance et sagesse chaque grandissante afin que la jeunesse Saint-Louisienne puisse s'en abreuver.

2.Posté par Astou Fall,professeur de français le 10/12/2011 13:01
Merci beaucoup Louis d'avoir pensé rendre hommage à ce grand homme qui fait la fierté non seulement de tout sénégalais mais de tout africain!!! C'est vrai que comme il l'a si bien dit '' les morts ne sont pas morts'',surtout que quand ils ont joué un grand role dans l'épanouissement de la culture africaine!!

3.Posté par Louis Camara le 11/12/2011 19:20
Merci beaucoup pour tes voeux à mon endroit mon cher élève BENAR! Puisse Dieu les exaucer et exaucer ceux que je formule également pour toi. La culture Yoruba (et non Horuba comme tu l'écris) restera cependant au coeur de mes projections littéraires. N'est ce pas grâce à elle que je suis devenu écrivain et que j'ai obtenu la notoriété littéraire (avec le choix de l'Ori)? Mais bien entendu je ne m'enferme dans un aucun système et je reste un farouche partisan de l'ouverture vers les autres!

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