Le Lycée de Jeunes filles de Ameth Fall est charge d'histoire: son ancêtre, « l'Ecole de Otages fut crée par l'arrêté » du 5 mars 1861 par Faidherbe, sept ans après sa nomination au poste de Gouverneur du Sénégal.
Cette école, au nom révélateur, était destinée à garder à vue les fils de chef soumis, pour en faire, à leur sortie les meilleurs auxiliaires de la politique d'expansion française an Afrique. Faidherbe avait. En outre; l'intention de former un petit groupe d'Africains destinés à remplir les fonctions les moins importantes de l'appareil administratif (interprètes, écrivains publics etc.) qu'on s’efforcera de modeler suivant les « règles de bon esprit ». Ils devaient reconnaître la supériorité du Blanc, dont la civilisation a les sauvées de la cruauté sanguinaire, lui vouer reconnaissance et surtout obéissance.
Cree par l'arrêté du 5 mars 1861, puis supprimé pour des raisons budgétaires par un arrêté de 1871, l'Ecole fut de nouveau ouverte le 31 mars 1893 sous le nom un peu mois choquant de « Collège des fils des chefs et interprètes ». Elle devait poursuivre les mêmes objectifs que « l'Ecole des otages ». Mais au personnel originel, on avait adjoint un notable indigène spécialement chargé de l'entretien et de la discipline générale, un instituteur muni d'un brevet de capacité et assisté d'un professeur d'arabe et d'un moniteur chargé des cours.
Le Gouverneur de Lamothe disait à ce propos en 1893 : « l'Ecole des fils de chefs a pour but d'imprégner de civilisation française les cerveaux de jeunes gens pris dans un milieu que la tradition locale entoure d'un respect stavique, pour en faire plus tard des collaborateurs de notre commandement territorial ».
Cette école a fonctionné de façon régulière jusqu'en 1946. Bouna Albory (fils de Alboury Ndiaye), Mbakhane et Mbaye Khar Diop (fils de Lat Dior) passèrent tous par cette école.
Le « Collège des fils de chefs et interprètes » a partagé les mêmes locaux et la même direction que la Medersa ou Ecole d'Enseignement Supérieur Musulman. Cette école, qui fut crée pour but de « former le personnel enseignant des écoles coraniques, d'assurer le recrutement des magistrats musulmans ou des interprètes, d'incliner vers les apprécier les idées de tolérance et de progrès une élite des jeunes indigènes capables de faire apprécier le rôle de la France en Afrique ».
Les locaux de la Medersa abriteront par la suite l'Ecole urbaine de Sor qui deviendra Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles Ameth Fall, Collège Ameth Fall et, Depuis 1962, Lycée de Jeunes Filles Ameth Fall.
Le nom de Ameth Fall est étroitement lié à l'Ecole de Otages. La prise d'otages, que l'on contentait de garder à vue pour tenir en respect leurs parents, était une pratique utilisée par le colonisateur dès sa prise de possession des territoires.
Il appartenait alors à Ameth Fall, avant la création de l'Ecole des Otages, de les garder chez lui (actuelle infirmerie de Sor). La création de l'Ecole par Faidherbe en 1861 ne fit qu'officialiser ses fonctions de même que celles de sa femme, Fatou Diagne Mourad (fille de Mourad Ndaw, grand commerçant à Saint Louis qui était, en même temps, la cuisinière et la blanchisseuse de cette école.
Ameth Fall, de son vrai nom, Ameth Ould Khoury Sène est, sans conteste, d'origine maure. Il est né en 1836 à Boutilimith, ville située au sud de l'actuelle République Islamique de Mauritanie. Il a été successivement interprète de 4e classe (arrêté du 25 décembre 1862), interprète de 3e classe, de 2e classe, de 1ere classe (1881), interprète principal, rédacteur d'arabe à la Direction des Affaires politiques -1885). Il parlait le maure, le toucouleur et bien des autres langues. Son premier poste fut Podor en 1862.
Ameth Ould Khoury Sène, le parrain, a gravi tous les échelons du corps des interprètes. Sur ces interprètes, on ne connait pas grand chose, on les rencontre partout ; les différents séries d'archives, les annuaires, les journaux officiels en font mention sans qu'il soit possible de préciser leur origine, de connaitre les différents emplois qu'ils ont occupés avant d'être utilisés comme interprètes. Beaucoup furent; sans aucun doute, d'anciens tirailleurs, d'anciens cuisiniers qui maniaient plus ou moins le français.
Ameth Fall a exercé les fonctions de surveillant et de surveillant général de l'Ecole des fils de chefs jusqu'au 10 mai 1904, date à laquelle il démissionné. Il a été membre du Conseil colonial de Saint Louis.
Apres sa démission en 1904, il a été nommé surveillant principal honoraire du «Collège des fils de chefs et interprètes ». Entre temps il a été cité comme témoin principal dans le traité conclu entre Victor Ballot Directeur des affaires politiques représentant du gouverneur du Sénégal Signac, Lesseps et Alboury Ndiaye, Bourba Djolof, traité plaçant le Jolof sous souveraineté et sous protectorat français.
Par M. Mamadou Moustapha DIENG
Professeur d'Histoire et de Géographie
Lycée Ameth FALL
Année scolaire 1984-1985
Cette école, au nom révélateur, était destinée à garder à vue les fils de chef soumis, pour en faire, à leur sortie les meilleurs auxiliaires de la politique d'expansion française an Afrique. Faidherbe avait. En outre; l'intention de former un petit groupe d'Africains destinés à remplir les fonctions les moins importantes de l'appareil administratif (interprètes, écrivains publics etc.) qu'on s’efforcera de modeler suivant les « règles de bon esprit ». Ils devaient reconnaître la supériorité du Blanc, dont la civilisation a les sauvées de la cruauté sanguinaire, lui vouer reconnaissance et surtout obéissance.
Cree par l'arrêté du 5 mars 1861, puis supprimé pour des raisons budgétaires par un arrêté de 1871, l'Ecole fut de nouveau ouverte le 31 mars 1893 sous le nom un peu mois choquant de « Collège des fils des chefs et interprètes ». Elle devait poursuivre les mêmes objectifs que « l'Ecole des otages ». Mais au personnel originel, on avait adjoint un notable indigène spécialement chargé de l'entretien et de la discipline générale, un instituteur muni d'un brevet de capacité et assisté d'un professeur d'arabe et d'un moniteur chargé des cours.
Le Gouverneur de Lamothe disait à ce propos en 1893 : « l'Ecole des fils de chefs a pour but d'imprégner de civilisation française les cerveaux de jeunes gens pris dans un milieu que la tradition locale entoure d'un respect stavique, pour en faire plus tard des collaborateurs de notre commandement territorial ».
Cette école a fonctionné de façon régulière jusqu'en 1946. Bouna Albory (fils de Alboury Ndiaye), Mbakhane et Mbaye Khar Diop (fils de Lat Dior) passèrent tous par cette école.
Le « Collège des fils de chefs et interprètes » a partagé les mêmes locaux et la même direction que la Medersa ou Ecole d'Enseignement Supérieur Musulman. Cette école, qui fut crée pour but de « former le personnel enseignant des écoles coraniques, d'assurer le recrutement des magistrats musulmans ou des interprètes, d'incliner vers les apprécier les idées de tolérance et de progrès une élite des jeunes indigènes capables de faire apprécier le rôle de la France en Afrique ».
Les locaux de la Medersa abriteront par la suite l'Ecole urbaine de Sor qui deviendra Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles Ameth Fall, Collège Ameth Fall et, Depuis 1962, Lycée de Jeunes Filles Ameth Fall.
Le nom de Ameth Fall est étroitement lié à l'Ecole de Otages. La prise d'otages, que l'on contentait de garder à vue pour tenir en respect leurs parents, était une pratique utilisée par le colonisateur dès sa prise de possession des territoires.
Il appartenait alors à Ameth Fall, avant la création de l'Ecole des Otages, de les garder chez lui (actuelle infirmerie de Sor). La création de l'Ecole par Faidherbe en 1861 ne fit qu'officialiser ses fonctions de même que celles de sa femme, Fatou Diagne Mourad (fille de Mourad Ndaw, grand commerçant à Saint Louis qui était, en même temps, la cuisinière et la blanchisseuse de cette école.
Ameth Fall, de son vrai nom, Ameth Ould Khoury Sène est, sans conteste, d'origine maure. Il est né en 1836 à Boutilimith, ville située au sud de l'actuelle République Islamique de Mauritanie. Il a été successivement interprète de 4e classe (arrêté du 25 décembre 1862), interprète de 3e classe, de 2e classe, de 1ere classe (1881), interprète principal, rédacteur d'arabe à la Direction des Affaires politiques -1885). Il parlait le maure, le toucouleur et bien des autres langues. Son premier poste fut Podor en 1862.
Ameth Ould Khoury Sène, le parrain, a gravi tous les échelons du corps des interprètes. Sur ces interprètes, on ne connait pas grand chose, on les rencontre partout ; les différents séries d'archives, les annuaires, les journaux officiels en font mention sans qu'il soit possible de préciser leur origine, de connaitre les différents emplois qu'ils ont occupés avant d'être utilisés comme interprètes. Beaucoup furent; sans aucun doute, d'anciens tirailleurs, d'anciens cuisiniers qui maniaient plus ou moins le français.
Ameth Fall a exercé les fonctions de surveillant et de surveillant général de l'Ecole des fils de chefs jusqu'au 10 mai 1904, date à laquelle il démissionné. Il a été membre du Conseil colonial de Saint Louis.
Apres sa démission en 1904, il a été nommé surveillant principal honoraire du «Collège des fils de chefs et interprètes ». Entre temps il a été cité comme témoin principal dans le traité conclu entre Victor Ballot Directeur des affaires politiques représentant du gouverneur du Sénégal Signac, Lesseps et Alboury Ndiaye, Bourba Djolof, traité plaçant le Jolof sous souveraineté et sous protectorat français.
Par M. Mamadou Moustapha DIENG
Professeur d'Histoire et de Géographie
Lycée Ameth FALL
Année scolaire 1984-1985