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Haïti. Cinq questions sur le séisme qui a causé la mort d’au moins 304 personnes

Dimanche 15 Août 2021

Le pays a été frappé par un séisme de 7,2 sur l’échelle de Richter, samedi 14 août. Le bilan provisoire fait état de 304 morts et de centaines de disparus. Ce nouveau drame rappelle le traumatisme de 2010 où 200 000 personnes avaient été tuées par un fort séisme.


L’histoire se répète, tristement. Haïti a été une nouvelle fois frappée par un séisme, samedi 14 août. En 2010, la capitale et plusieurs provinces avaient déjà été ravagées par tremblement de terre. Hier, la secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays. On fait le point sur la situation.


1. Quelle était l’intensité de la secousse ?

Selon le centre américain de sismologie, le tremblement de terre enregistré samedi à 8 h 30, heure locale, en Haïti est d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter. En 2010, le séisme était de 7 sur l’échelle de Richter. Un tel niveau de secousse prédit un séisme « destructeur » selon les critères développés par le sismologue Charles F. Richter, à l’origine de l’unité de mesure.


L’épicentre du séisme est proche de la ville de Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne Port-au-Prince, selon les données de l’Institut américain de géophysique. Cette zone est située à l’extrémité sud-ouest de l’île. La longue secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays et des dégâts matériels sont enregistrés dans plusieurs villes.


Quelques minutes après la secousse, une alerte tsunami a été déclenchée par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine mais elle a été rapidement levée.

Une nouvelle secousse de 5,9 sur l’échelle de Richter a été ressentie quelques heures plus tard, a rapporté le Centre sismologique euroméditerranéen (CSEM).

2. Quel est le bilan humain provisoire après ce séisme ?

Pour l’instant, les autorités font état de 304 morts. Des centaines de personnes sont portées disparues et près de 1 800 blessés ont été recensés dans le sud-ouest-de l’île. Les rares hôpitaux existant dans les régions affectées peinent déjà à fournir les soins d’urgence. Samedi après-midi, le directeur de la protection civile Jerry Chandler a indiqué à l’AFP qu’au moins trois centres hospitaliers, dans les communes de Pestel, Corailles et Roseaux, étaient saturés.


Sans souvent beaucoup de moyens, les habitants se sont pressés pour sortir des victimes blessées dans l’effondrement des édifices, un effort salué par les services de la protection civile.

« Les premières interventions, menées tant par les sauveteurs professionnels que par des membres de la population ont permis d’extraire de nombreuses personnes des décombres », ont-ils indiqué. Une véritable course contre-la-montre est engagée pour retrouver les survivants.

3. Les dégâts matériels sont-ils importants ?

Sur la côte sud, un hôtel de plusieurs étages, baptisé Le Manguier, s’est totalement effondré aux Cayes, troisième ville d’Haïti. La longue secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays. Comptant plus de 200 000 habitants, l’agglomération de Jérémie, à l’extrémité sud-ouest de la péninsule, a souffert d’importants dommages dans le centre-ville, constitué principalement d’anciennes maisons de plain-pied. « Le toit de la cathédrale est tombé », a détaillé à l’AFP Job Joseph, habitant de Jérémie. « La grande rue est bloquée […] C’est là qu’il y a toute l’activité économique de la ville », ajoute-t-il.

Sur des vidéos partagées en ligne, des riverains ont ainsi filmé des ruines de divers bâtiments en béton, dont une église dans laquelle une cérémonie était apparemment en cours samedi matin dans la commune de Les Anglais, à 200 km au sud-ouest de Port-au-Prince.

Le chef du gouvernement, qui a survolé en hélicoptère les zones les plus affectées samedi après-midi, a annoncé que l’état d’urgence avait été déclaré pour un mois sur les quatre départements affectés par la catastrophe.

4. Quelles sont les réactions internationales face à ce drame ?

Sur le plan politique, Joe Biden a été le premier à réagir après le séisme. Le président américain a fait part de sa « tristesse » face à la catastrophe samedi, offrant l’assistante « immédiate » des États-Unis. Il a chargé la directrice de l’agence américaine d’aide internationale (USAID), Samantha Powers, de coordonner cet effort.

La République dominicaine, voisine de Haïti sur la même île, a annoncé l’envoi de 10 000 rations d’urgence et des équipements médicaux.

Le Mexique, le Pérou, l’Argentine, le Chili et le Venezuela ont également proposé leur aide, tout comme l’Équateur qui dépêche une équipe de 34 sapeurs pompiers pour participer aux recherches.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a assuré aux Haïtiens qu’ils pouvaient « compter sur l’aide de l’Espagne ».

De son côté, la communauté haïtienne de Montréal a annoncé la création d’une cellule de crise pour venir en aide aux victimes, selon le journal La Presse canadienne. Le Québec compte 143 000 personnes haîtiano-canadienne dans sa population.

La star du tennis Naomi Osaka, dont le père est haïtien, a partagé son désarroi sur Twitter : « Cela me fait vraiment mal de voir toute la dévastation en Haïti », écrit-elle.


Elle a également annoncé qu’elle reverserait tous ses gains financiers du tournoi de Cincinnati « aux efforts d’aide en Haïti. Je sais que le sang de nos ancêtres est fort, nous irons de l’avant », a ajouté la joueuse de 23 ans, numéro deux mondiale.

5. Pourquoi ce séisme ravive les douleurs d’il y a onze ans ?

Ce nouveau séisme rouvrir forcément les plaies à peine refermée du séisme du 12 janvier 2010. Ce tremblement de terre, très violent, avait causé la mort de 200 000 personnes et blessé 300 000 autres.
Plus d’un million et demi d’Haïtiens s’étaient ensuite retrouvés sans logis, plaçant les autorités et la communauté humanitaire internationale devant le colossal défi d’une reconstruction dans un pays sans cadastre ni règles de bâtisse. Ce défi n’a finalement pas été relevé et le pays est, depuis, plongé dans une crise socio-politique aiguë.

 


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