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ENTRETIEN AVEC AMARA TRAORE : “Je m’interdis de rester trois ans sans remporter une Can "

Mardi 3 Janvier 2012

ENTRETIEN AVEC AMARA TRAORE : “Je m’interdis de rester trois ans sans remporter une Can "
Le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal est un homme de défis. En vrai Guet-Ndarien, Amara Traoré aime les challenges. De la Linguère à l’équipe nationale, il n’est animé que par une seule chose : gagner. Dans l’interview exclusive qu’il a accordée à Sud Quotidien, le 31 décembre 2011, “Mamar“ comme l’appellent les intimes, affiche des ambitions pour les trois prochaines années, à l’issue desquelles, il compte écrire d’une empreinte indélébile son nom dans le football sénégalais. Pendant 90 minutes, le temps d’un match de football, sans esquive, il a passé en revue les différentes questions de l’heure. Son contrat, la liste des 23 Lions, les adversaires du Sénégal à la Can, les matches amicaux contre le Soudan et le Kenya, sa méthode de travail, l’omniprésence du Directeur technique national dans le staff, la place des xons etc.

oach, vous avez signé un nouveau contrat de trois avec la Fédération sénégalaise de football. On peut dire que tout est bien qui finit bien ?


Oui, oui ! C’est ce qui se passe dans le football, dans tous les pays, dans toutes les équipes. Pour moi, il n’y avait aucune complication dans le contrat. Il y avait un sélectionneur qui était en fin de contrat et qui a eu à faire un certain travail constaté par son employeur (FSF). Nous étions en discussions. Il y avait juste des propositions et des contre-propositions. Pendant tout ce débat, je n’ai réagi qu’une seule fois. C’est quand on a dit des choses que je n’ai ni faites, ni demandées. Sinon, je n’aurais jamais parler, parce que ce n’est pas mon rôle.


Quelles sont ces choses ?


Vous le savez très bien. Ce n’est pas la peine d’y revenir. En tout professionnel, je peux dire dès l’instant que nous sommes d’accord sur une somme, je peux vous demander les modalités de paiement. Et il appartient à l’employeur d’accepter ou de refuser. La preuve, quand nous nous sommes mis autour d’une table avec le ministre d’Etat, le président de la FSF et moi-même, la discussion n’a même pas duré une heure de temps. Ça a été expéditif. Le seul problème, c’est qu’il n’y a jamais eu cette communication.


Etes vous certain que ce problème n’a eu aucun impact psychologique au sein de votre groupe : staff et joueurs y compris ?


(Catégorique). L’avance qu’on avait s’est quelque peu effritée. C’est comme la Tabaski. A un mois de cette fête, les enfants sont hyper-excités. Ils vont voir les tailleurs, acheter le mouton, refaire la peinture de la maison. Ce sont plutôt les préparatifs. C’est la même chose avec la CAN. Tout le monde était excité à l’idée d’y être. Malheureusement, le contrat de Amara a pris le dessus même sur le débat qui devrait avoir sur la liste.


Mais est-ce que psychologiquement, cela n’a pas affecté le moral groupe ?


Bon (il hésite). Il y a des joueurs qui ont appelé. Je leur dis de penser à la Can et à leur propre préparation parce qu’avec ou sans Amara, le Sénégal lui ira en Guinée-Equatoriale. L’équipe nationale du Sénégal ne peut pas être une affaire d’une personne. C’est l’affaire de tout un peuple. Je peux même tomber malade (je touche du bois) mais l’équipe elle va partir à la Can.


Quid des objectifs assignés par la Fédération, à savoir une demi-finale en 2012, un trophée en 2013 et une qualification au Mondial 2014 ?


La Fédération m’a assigné des objectifs clairs. Et même si tel n’a pas été le cas, personnellement, j’interdis de rester trois ans au sein de la sélection sans remporter une Can. Je m’interdis ça.


Une Coupe oui. Mais en 2012 ou en 2013 ?


(Il coupe). J’aime bien les raccourcis (éclats de rires).


Vous avez signé pour trois ans. Mais, vos adjoints sont toujours en attente ?


Non, non, non ! J’ai discuté avec le président. Je lui ai dit que je suis honoré de pouvoir continuer mon travail, mais je veux le faire avec mon équipe, avec tous les collaborateurs sans exception. Nous sommes d’accord. Il fallait d’abord signer avec le sélectionneur principal qui dira ensuite avec qui il veut travailler. Mais, il faut toujours éviter d’imposer ses choix. Il faut éviter de dire : moi, je signe à condition de travailler avec untel ou untel. Je suis le responsable de l’équipe nationale. Le président de la Fsf est responsable du football sénégalais. Le directeur technique est le patron de tout le football sénégalais. C’est mon patron.


Concrètement quels sont les rôles de vos adjoints ?


Abdoulaye Sarr est avant tout entraîneur avec tout ce que cela comporte. Il est l’entraîneur chargé de la convocation, de la liste des joueurs. Il coordonne presque tout. Moi, je réfléchis sur la stratégie. Ablaye, en plus de la stratégie, s’occupe des convocations, de l’administration, du relationnel. Quant à Mayacine, je vous ai entendu souvent dire qu’il est chargé de la communication. Je ne suis pas d’accord avec vous. C’est mon avis. Je sais que vous dites non quand vous n’êtes pas d’accord aussi. On se dit des vérités.


Précisément, de quoi Mayacine Mar est-il chargé au sein de votre staff ?


Je vais y venir. Mayacine est avant tout entraîneur comme Ablaye Sarr, chargé de la technique, de la stratégie. De plus, il seconde Ablaye dans la coordination. Mayacine s’occupe de tout ce qui est information. Il fait les rapports pendant les matches, etc. C’est pour cela d’ailleurs que je ne veux pas parler d’adjoints. Je parle plutôt de collaborateurs. Un adjoint, c’est quelqu’un qui est là, qui exécute les ordres et qui ne donne pas son opinion.


Et Ferdinand Coly ?


Ferdinand Coly est un coordonnateur. Il est le contact entre les joueurs et le staff. Je m’appuie beaucoup sur lui pour faire passer des messages. Il recueille les récriminations en contact direct avec les joueurs qui se confient beaucoup à lui. Et cela est très important. Il paie les primes etc.


C’est le rôle que vous avez eu à jouer en 2002 ?


Ce n’est pas la même chose parce qu’en 2002, j’étais joueur. Quand on est joueur, on peut se permettre de convoquer les réunions et c’est ce que je faisais en 2002. On se disait des vérités les yeux dans les yeux. Vous entendez souvent parler des problèmes dans les vestiaires. Mais à chaque fois que ça nous arrive, les gens en font toute une montagne alors que c’est le propre de tous les clubs, de toutes les équipes nationales. Une équipe qui n’a pas des « bons vestiaires », n’est pas une bonne équipe. Ce n’est même pas la peine. Tout part des vestiaires. Je vais vous raconter une anecdote. J’étais à Gueugnon. Nous avons eu un joueur en provenance de Cannes sous forme de prêt. Il court avec le coach adjoint qui lui demande : c’est quoi la différence entre Cannes et Gueugnon ? Le joueur lui répond : “il y a une grande différence. Je ne parle pas seulement de Cannes, mais de tous les clubs où je suis passé“. L’adjoint lui dit c’est quoi la différence ? Il dit : “à Gueugnon, il y a un entraîneur dans les vestiaires“. Et c’était moi.


Dans votre sélection, qui est l’entraîneur dans les vestiaires ?


Ça le terrain nous le dira (rires).


Ça fait deux ans que vous dirigez l’équipe nationale. Et vous n’avez toujours pas d’entraîneur dans les vestiaires ?


Aujourd’hui, il y a le Capitaine (Mamadou Niang). Il y a Daf (Omar), Mangane (Kader). Il y a de plus en plus Souleymane Diawara qui s’investit beaucoup. Il y a même Diomansy (Kamara) qui n’a pas été retenu.


Vous avez publié la liste des 23 Lions devant défendre les couleurs du Sénégal à la prochaine Can. Certains observateurs estiment qu’il y a un déséquilibre notamment avec l’absence de créateur au milieu de terrain. Que répondez-vous ?


Il est toujours difficile de confectionner une liste. Il n’y a pas au monde une liste qui fait l’unanimité. Pour la bonne et simple raison que c’est l’entraîneur, entouré de ses collaborateurs, qui dresse la liste à soumettre à toute une population comme celle du Sénégal où, tout le monde est entraîneur, tout le monde est connaisseur, tout le monde a son mot à dire.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai eu à dire qu’il y aura 21 joueurs sur lesquels tout le monde va s’accorder et deux noms qui feront l’objet de discussions et de contestations.
Par rapport à l’absence de créateur, je réponds que j’ai une philosophie de jeu : soit nous avons le ballon, on attaque en créant des espaces. Soit, on n’a pas le ballon et on se met dans la posture de défenseur. Dans ce cas, il faut réduire les espaces pour mettre plus de densité au plan offensif. Le football de haut niveau ne peut pas se reposer sur un seul joueur. Je me perds même dans certains termes. Pour moi, créer le jeu, c’est être capable de faire une passe, de 10, 20 ou 30 mètres. Ou encore éliminer un adversaire pour créer un surnombre.
Partant de là, je pense que (Mohamed) Diamé, Remi (Gomis), Guirane (Ndaw) sont tous capables de dribbler et de faire des passes. Idem pour Issiar Dia, Moussa Sow (quand il joue excentré), Souleymane Camara etc.
Au niveau de la polyvalence, Malickou, Lamine Sané, même Bayal Sall sont capables de faire ça. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Il se situe plutôt à notre maîtrise collective. Parce qu’on pose des problèmes à l’adversaire quand on maitrise collectivement le ballon.


Quels sont les noms qui font l’objet de discussions à votre avis ?


Très honnêtement, j’entends rarement parler de Daf (Omar) et de Bayal (Sall). La chance que j’aie, c’est que je suis sénégalais. Je rentre dans les maisons et j’entends les récriminations des gens. Souvent, ce sont les deux noms qui reviennent.


Qu’est ce qui explique le choix porté sur Bayal Sall qui ne joue pas en club et qui n’est pas titulaire au sein de la sélection. Alors que d’aucuns pensent que vous auriez pu sélectionner Idrissa Gana Guèye ?


Pour la sélection, je pars du vécu en équipe nationale et du vécu en club. En confectionnant la liste, je suis parti d’un tableau sur les six matches des éliminatoires de la Can 2012. Le constat, c’est qu’il n’y a qu’Armand Traoré qui a moins joué. Il a joué le dernier match contre l’Ile Maurice. Bayal (Sall) est entré en cours de jeu. Daf (Omar) a fait trois matches. Donc, il y a une logique dans cette liste. Il y a ce vécu en sélection et celui en club. Le premier critère, c’est la compétitivité. C’est à partir de là qu’il est sélectionné. Mais, il y a aussi ce qu’il fait en équipe nationale.


Autrement, un joueur qui n’a participé à aucun des six matches des éliminatoires n’est pas sélectionnable ?


Regardez la liste ! Le faire, c’est aller vers l’inconnu ! C’est vraiment aller vers l’inconnu ! Sauf qu’un joueur exceptionnel, sort exceptionnellement du lot. Dans ce cas, je suis preneur. Si vous regardez la liste, tous, sauf Latyr (Pape Latyr Ndiaye, 3ème gardien, Ndlr), ont joué les éliminatoires. Latyr est un cas spécial.


En quoi est-il un cas spécial ?


C’est le poste de gardien de but qui est spécial, déjà. La preuve, Khadim a fait trois matches. Bouna a fait trois matches. Je n’ai pas pu voir Latyr. C’est d’ailleurs pour cette raison que je l’ai amené en Colombie pour le voir évoluer.


Pourtant, vous avez eu à voir Cheikh Tidiane Ndiaye de Rennes que vous n’avez pas sélectionné ?


Pour le cas de Cheikh Tidiane Ndiaye, je le mets sur le compte d’un choix (il le répète 3 fois). Je l’ai vu sur les deux matches contre la Guinée (le 9 février 2011 à Dakar et le 11 novembre 2011 à Paris). A un moment donné, le coach fait des choix pour X raisons. Il y a des choses que l’on ne peut pas expliquer.


Revenons sur le cas de Idrissa Gana Guèye. Certes, il n’a pas joué avec la sélection A dans les éliminatoires. Mais il reste très performant dans son club (Lille). Mieux, vous l’avez vu jouer avec la sélection olympique ?


Idrissa Gana est un bon joueur, jeune, sur qui nous avons une grande espérance. C’est pour cette raison que je l’avais sélectionné contre la Guinée où il a joué 45 minutes. C’était pour le voir aussi. Mais, il faut reconnaitre que les joueurs qui sont là aussi, sont très bons (éclats de rires). Je ne peux pas prendre 24 joueurs. Il faut prendre 23. C’est un choix. Peut-être que dans un avenir très proche, mon choix va se porter sur Gana.
Je répète encore une fois que je n’aime pas aller vers l’inconnu. Nous allons vers une Can. Il y a des joueurs qui ont fait deux ans avec moi notamment dans les éliminatoires. Nous avons des certitudes avec un milieu composé par Guirane, Diamé, Remi, Issiar Dia plus ou moins Moussa Sow, Ndiaye Dème Ndiaye, plus ou moins Lamine Sané, Malickou, Bayal. J’ai même entendu par moment des gens dire que nous avons pris que trois milieux de terrain. C’est extraordinaire, hein (éclats de rires). Cette équipe là comporte beaucoup, beaucoup de milieux de terrain (éclats de rire). Quand on fait une liste, on met l’accent sur la polyvalence.
La liste a été calquée sur différents système : 4-4-2, 4-3-3 etc. Il faut essayer d’anticiper sur tous les systèmes. Aujourd’hui, dans n’importe quel cas de figure, il y a des joueurs qui seront prêts. Même quand nous serons appelés à jouer avec trois défenseurs.


On constate aussi dans cette liste, une forte présence des binationaux. Presque une bonne dizaine ? Quelle commentaire en faites-vous ?


Vous avez bien fait de dire binationaux. Mais ce sont des Sénégalais (éclats de rire). Ce sont des Sénégalais qui ont la particularité d’être nés en France, d’avoir la double nationalité. D’abord, je tiens à leur rendre hommage. Ce sont des garçons qui pouvaient choisir un autre pays. Mais, ils ont préféré honorer les couleurs de leur origine, le pays de leurs ancêtres. En faisant ce choix, je pense qu’ils ont voulu magnifier leur désir d’apporter quelque chose à leur pays. Ce sont des garçons talentueux, qui ont eu la chance d’avoir une formation très poussée. Parce que le football européen est plus organisé que le nôtre. Ce qui fait qu’au niveau talent, ils gagnent beaucoup de temps.
Ensuite, je ne veux plus qu’on les appelle des binationaux, parce qu’ils sont plus intégrés que ceux qui sont nés ici.


Ah bon ?


Ah oui, oui, oui ! Ah, ils sont très intégrés. La preuve : ce qui me fascine chez eux, c’est que quand je vais en mission, je passe les voir au sein de leur famille. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils sont imprégnés. Ils ont toutes les télévisions sénégalaises. Ils sont connectés via internet sur le pays. Ils vous lisent, vous écoutent et vous regardent tous les jours. Il ya des matchs pour lesquels Demba Bâ déplace quelque 700 supporters. Mamadou Niang en amène huit cent. Issiar Dia, Moussa Sow, idem. Lors du match Sénégal-Cameroun, ce sont eux qui ont rempli pratiquement le stade. Cela veut dire qu’ils vivent les réalités du pays et aident beaucoup les populations. Je suis témoin de beaucoup de choses quand même. Ils ont pris la pleine mesure de ce que le peuple attend d’eux. Leur seul désir, c’est de donner au Sénégal, ce qui lui manque : c’est-à-dire une coupe d’Afrique.


Vos adversaires au premier tour de la Can sont la Zambie, la Guinée-Equatoriale et enfin la Lybie. Que pensez-vous de ces équipes ?


La Zambie a été souvent présente presque dans toutes les CAN. C’est une équipe qui ne fait pas de bruits. Mais, c’est une équipe qu’il faut prendre au sérieux. Dans le passé, la Zambie nous a souvent mis en difficulté. Mais quand on regarde bien la balance, on se rend compte qu’on est en passe de renverser la tendance. Toutefois, elle reste une équipe très difficile à jouer parce que coriace, vive. Nous les connaissons très bien. Je l’ai pratiqué en tant que joueur (Can 2002) et en tant que coach. Nous les avons battus en éliminatoires à Chililabobwe. C’est un bon match de référence. Ils se préparent bien comme nous. Ils ont changé d’entraîneur. Ça peut produire un déclic ou le contraire. C’est la compétition qui le dira. Mais, le Sénégal et la Zambie sont les deux favoris de la poule.
La Guinée-Equatoriale est une équipe inconnue. Mais, en tant qu’organisatrice, avec l’engouement des supporters, du peuple, elle peut créer la surprise. Je remarque seulement qu’ils ont pas mal de problèmes avec la démission de leur coach (Henri Michel, Ndlr). Ce qui n’est pas bon dans une CAN. C’est une équipe composée des joueurs locaux. Il y a peu de professionnels. Si nous jouons sur nos valeurs, je pense que nous pouvons réaliser quelque chose contre eux.
Quant à la Libye, c’est une équipe psychologiquement très forte. C’est une équipe qui a vécu des épreuves durant toutes les éliminatoires. Elle a même été contrainte de jouer certains matchs à l’extérieur. Et ça renforce une équipe. Une équipe a souvent besoin d’épreuve pour se souder. Même si l’épreuve et la solidarité seulement ne suffisent pas. Il faut du talent, de bons joueurs et surtout un bon collectif pour réussir dans ce genre de tournoi.


Avez-vous supervisé ne serait-ce qu’une seule fois, ces équipes ?


Non !


Vous allez donc vers l’inconnu ?

Non ! La Zambie joue le 14 janvier en Afrique du Sud. Nous allons envoyer quelqu’un pour qu’il supervise ce match. Par la même occasion, j’essaie d’avoir les cassettes pour les exploiter. La particularité, c’est que la Zambie et la Libye. La Guinée Equatoriale aussi, a joué contre Madagascar. Nous allons essayer de trouver toutes ses cassettes.



La poule A est logée à Bata. Quand est ce que vous envisagez de quitter cette ville ?


De quitter Bata ? (il s’étonne de la question). Puis il hésite et marque un long temps de réflexion. Nous voulons aller au Gabon.


Mais quand est ce que vous comptez aller au Gabon ?


Dans cette poule, si on finit premier et que tout va bien, on ira au Gabon que pour la finale.


C’est ce que vous vouliez entendre ?


(Eclats de rires). Nous avons tout calculé (éclats de rires).


L’hôtel Carmen, c’était votre choix pour faire office de Tanière. Finalement, les Lions seront logés à Plazza comme l’a décidé la CAF.


Là aussi, il y a eu une fausse information. Carmen, n’a jamais été mon choix. Parce que je n’ai jamais vu Carmen. Je l’ai juste aperçu. Quand on est parti pour le tirage, la mission devait nous amener à Bata. Il y a une erreur qui s’est produite. Au lieu de nous amener à Bata, on nous a amenés au Gabon. Nous sommes revenus le même jour, parce que nous tenions coûte que coûte à visiter Bata. C’est ainsi que le président Cheikh Seck, Abdoulaye (Sarr) et moi, sommes allés à Bata. Les délégations des autres équipes n’ont pas voulu y aller parce qu’on nous avait donné un vieil avion pas très sûr. Ce qui a dissuadé les autres. Mais, nous avons tenu à y être.
Une fois sur place, nous n’avions que 30 minutes pour visiter et repartir. Il faisait déjà nuit et l’avion n’était pas sûr. Ce qui fait que nous n’avons vu que l’hôtel Plazza, qui est quand même un bon cadre.
C’est sur la route du retour qu’on nous a signalé qu’il y a un Sénégalais qui gère un bon hôtel là-bas. C’était Carmen. Nous sommes justes passés devant, sans entrer. Nous avons pu apercevoir que c’est un hôtel qui ressemble à celui de Malabo, avec une plage. Or, dans ce genre de compétition, on a souvent envie d’être seuls.
Dans un premier temps, on nous avait dit que nous allions être dans le même hôtel que les Zambiens. C’est à ce moment qu’avec le ministre d’Etat, nous avons décidé d’aller à Bata pour voir de plus prêts les commodités. Mais jusque là, on ne pouvait pas choisir. Il fallait attendre la mission. Mais, je n’ai jamais choisi Carmen.


Le fait d’être dans un même hôtel que vos adversaires ne vous dérange pas ?


Non, non, nous ne serons pas dans le même hôtel qu’eux. Nous serons seuls à Plazza. Quand nous étions au Maroc (championnat d’Afrique des U-23, Ndlr), le président Senghor m’a remis une liste qui atteste que chaque équipe sera dans son propre hôtel.
Maintenant, ce que nous voulons, c’est d’occuper tout l’hôtel. Il y a beaucoup de chambres et dans ce genre de compétition, on souhaite souvent être seul. Nous voulons avoir plus de quiétude.


Vous allez dans ce cas “déguerpir“ toutes les personnes qui sont dans l’hôtel ?


C’est ce que nous voulons. Parce que si nous prenons nos chambres, il ne restera qu’une dizaine de chambres. J’ai dit au président ce que j’en pensais et il est entrain d’y travailler.


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