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Du printemps arabe à l’hiver terroriste : Regards sur une guerre de tous contre tous au moyen orient. Par Alioune NIANG

Jeudi 12 Avril 2018

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York engendrant le plus lourd bilan jusqu'ici jamais connu dans une attaque terroriste, les concepts les plus redondants dans le débat sur la sécurité demeurent aujourd'hui islamisme, extrémisme, fondamentalisme, terrorisme, séparatisme, armement etc. Il s'en est suivi une reconfiguration de la géopolitique mondiale au gré des intérêts politico-économiques des grandes puissances dont les contours les plus abyssales ne tarissent encore de révélations surprenantes et de rebondissements inattendus.
dix ans après, le vent démocratique encore appelé printemps Arabe a généralisé l’embrasement des tensions au moyen orientouvrant la voie à des hostilités ou ravivant celles qui existaient déjà : entre les troupes de l’armée Syrienne (légale et républicaine) et « l’armée syrienne libre » devenu maintenant « forces démocratiques syriennes » ; Israël et la Syrie ; l’armée turc et l’armée Syrienne ; Israël et le Liban ; les forces turcs contre les forces américaines à Manbij ; USAF (United States Air Force) contre les forces aérospatiales Russes ; forces américaines contre forces Iraniennes ; la guerre au Yémen. Et pour comble, une guerre hybride et une menace de l’état islamique s’y greffent à fond.
Des groupes djihadistes ont commencé à voir le jour un peu partout comme une trainée de poudre dans des zones potentiellement stratégiques parce qu’économiquement riches en ressources naturelles ou politiquement incontournables dans la diplomatie des ensembles sous-régionaux.
Ce désordre international par des groupuscules séparatistes ou par des organisations terroristes va pourtant être la source d'une infrastructure théorique pour légitimer un combat d'avant-poste qui n'a pas fini de dire son mot.
Cette fatidique lutte contre le terrorisme avec ses dénouements tragiques sur le plan humain, environnementale, économique, sécuritaire et sociale mérite a notre avis, une solide réflexion sur les moyens de financement de ces entrepreneurs de la violences, leur attachement ou leur connivences avec certains états et/ou groupes corporatistes, et l’intérêt géostratégique qui territorialise leurs zones d'activité.


De quelques faits révélateurs

Le 23 janvier 2016, le New York times publie un article sur l'implication des états-unis dans la crise Syrienne. Les auteurs de l'article, Mark Mazzetti et Matt Apuzzo révèlent que le président Obama avait secrètement ordonné a la CIA « d’armer les rebels syriens » pour mieux contrer le président Bachar Al Assad qui commençait alors a gagner du terrain. Tel était menaçant pour les intérêts étasuniens dans la région.


Au moins, s’il y eu un bon coté des choses, c’est que ces révélations ont permis de mettre un terme aux multiples discours de journalistes qui niaient toute implication ou responsabilité des Etats-Unis dans la crise syrienne.
La CIA s’est bien appuyée alors sur l’Arabie saoudite, son allié fidèle et historique dans la région pour exécuter cette mission sous le commandement du prince Bandar ibn Sultan(ancien ambassadeur du royaume a Washington).Le royaume saoudien a ainsi fourni des milliers de fusils d’assaut AK-47 ainsi que millions de munitions et une importante somme d’argent pour la menée de cette opération digne d’un scénario à la scenario à la « Pablo escobar ». La CIA a assuré la formation des rebels au maniement de ces armes achetées en Croatie et dont la Central Intelligence Agencya aussi joué un rôle de facilitateur dans la négociation des transactions.

Loin d’être fini, laJordanie et le Qatar ont fourni aux rebels des camps d’entrainement où ils devaient se former militairement.

Qu’est ce qui sous tend ce « deal » savamment organisé et planifié. L’engagement balèze de l’Arabie saoudite dans cette vaste opération baptisée secrètement « timber sycamore » par l’administration américaine peut se justifier par le soutien décisif de l’Iran (pays rival et ennemi), et du hezbollah à Bachar Al Assad. Dans le même temps, la Russie de Vladimir Poutine déclare qu’elle compte intervenir auprès de son allié.

Riyad n’a jamais caché son aversion pour le communisme dans le passé comme l’illustre son soutien aux rebels Angolais pour contrer le gouvernement communiste au pouvoir dans les années 80 et son financement de la guerre d’Afghanistan pour tenter de destabiliser l’union soviétique.

Même si aujourd’hui les membres de la coalition internationale justifient la légitimité de leur intervention en Syrie par l’attitude anti-démocratique de ses gouvernants et l’utilisation du gaz sarin considérée comme une « ligne rouge » par Obama, cela ne devait pas conclure hâtivement a un recours à la force militaire comme alternative immédiate sans piocher rigoureusement une issue diplomatique jugée plus salutaire.Quand bien même après l’échec des pourparlers de Genève, ce sont les Etats-Unis qui avait demandé à l’opposition syrienne de boycotter les négociations de Sotchi.

ZbigniewBrzezinski, ancien conseiller à la sécurité nationale du président J. Carter, avait alors jugé l’intervention américaine en Syrie inopportune en ces termes « Il n’est pas clair pour moi que tout gouvernement non démocratique dans le monde doit être enlevé par la force. La guerre en Syrie est une lutte pour le pouvoir, pas pour la démocratie».

Le cas récent de la Libye devrait servir un exemple édifiant. Lors de son intervention dans une emission televisee difffusée sur france2 le 12 avril 2012, le president Fançais N. Sarkozy dégageait déjà l’idée qu’une intervention seule de la force en Syrie pourrait bien se montrer potentiellement inefficace et amenuiser toute chance de trouver une solution politique si l’on ne donne pas place a une action diplomatique puissante et de bonne foi. Il annonça ainsi que « l’avenir de la Syrie n’est pas avec Bachar Al Assad mais l’avenir de la Syrie ne peut pas se faire sans Bachar Al Assad ». même si au regard de la suite des événements, l’on peut se demander si la France est indépendante dans la conduite de sa diplomatie internationale.

Il est important de noter aussi que dans un télégramme daté du 30 décembre 2009, la candidate malheureuse de la dernière présidentielle américaine demandait alors une action pour l’engagement au niveau supérieur en matière de financement du terrorisme en ces termes : » les donateurs en Arabie Saoudite constituent la source de financement la plus importante pour les groupes terroristes sunnites à travers le monde. Il est nécessaire de continuer à mobiliser les hauts responsables des États-Unis pour consolider les efforts initiaux et encourager le gouvernement saoudien à prendre davantage de mesures pour endiguer le flux de fonds provenant de sources saoudiennes vers des terroristes et des extrémistes du monde entier ».Le rôle de l’Arabie saoudite semble n’être finalement qu’un secret de polichinelle aux yeux du pentagone. Celui-ci joue-t-il le double jeu alors, en omettant d’exercer une politique de fermeté vis-à-vis du royaume ?


Alors qu’il connaissait bien la racine du mal pourquoi, se demande-t-on, refusait-il de la saisir et de l’extirper une bonne fois pour toute. Quelles mesures contraignantes avait-il prises en guise de sanction contre le Qatar et l’Arabie saoudite surtout pour leur soutien sans faille au terrorisme international ? Mme Clinton n’avait pas le choix que de caresser le problème dans le sens du poil sachant que le financement de 20 millions de dollars qu’elle avait reçu pour la création de la fondation Clinton en 1997 état un don de l’Arabie Saoudite.
Soft power ? Mieux est de circonscrire cela – à tout le mois prudemment- dans le contexte alambiqué de lutte pour le pouvoir.

La Syrie : cœur battant d’une guerre stratégique


La succession des événements dans le moyen orient depuis presque une vingtaine d’années semble être un scenario déjà prédéfini. Le plan d’Oded Yinon ( fonctionnaire au ministère Israélien des affaires étrangères ) de 1982 méconnu ou peu connu de certains-vise à disloquer le monde arabe pour favoriser la montée en puissance d’Israël. Tel que mentionnées dans ce document stratégique, « la désintégration de l’Irak et de la Syrie en provinces ethniquement ou religieusement homogènes comme au Liban est l’objectif prioritaire d’Israël ». Ce dernier s’est toujours accoudé sur les querelles intestines et les dissensions internes de ses voisins arabes pour mener sa politique de colonisation de territoires.

L’on comprend alors que le printemps arabe de 2011 n’a été alors que le prétexte et le début d’une guerre par procuration qui jusque là semblait se jouer en faveur de l’entité sioniste. L’Israël a su saisir l’occasion dés le début pour dérouler son agenda dans la sous région avec l’appui des Etats-Unis et des entités terroristes (Al Qaida, Jabhat Al Nosra) créées de toute pièce par la CIA. Bien qu’ayant déclaré officiellement une politique de non intervention dans le conflit devant sa porte, Israël s’est constamment employé à donner main forte à « l’armée Syrienne libre » comme en témoigne la photo publiée par Thetimes of Israël montrant des medecins militaires israeliens prodigant des soins à un jeune combattant contre le regime de Assad.


Au juste, qu’englobe la nouvelle phraséologie de la guerre dont personne n’y prête, semble-t-il, une attention singuliére.

Après les termes manipulateurs de conscience comme l’armée syrienne libre ou rebels modérés, voilà qu’on nous parle, de suite, de forces démocratiques syriennes. Le plus souvent (et c’est le cas ici) les uns de ces groupes ne sont que les avatars des autres, soutenu dans ce fait par une manipulation informationnelle subjective. Al Qaida a été depuis très longtemps le passe-partout des Etats-Unis pour légitimer certaines interventions au nom de la lutte contre le terrorisme ou pour la démocratie.


Présentement, en Syrie, 1800 conseillers militaires américains et 1100 soldats des pays de l’OTAN distillent une formation aux combattants affiliés aux forces démocratiques syriennes pour reprendre le combat qu’ils (les occidentaux) ont perdu face à la détermination du kremlin et de ses alliés Iraniens et du Hezbollah.
Le commandant du bataillon Al haramein de l’armée syrienne libre, Sharif As Safouri, affirme être rentré en Israël à 5 cinq reprises pour rencontrer des officiers Israéliens qui lui fourniront par la suite des armes anti-chars soviétiques et des armes légères toujours selon le journal The times of Israël.


Cette entrée en lice de la Russie semble redistribuer les cartes et pose Moscou comme puissance incontournable dans la résolution du conflit. Le chef d’état-major des forces des armées américaines raymond Odierno déclarait en 2015 à la chaine CBS que la coalition pourrait avoir plus de 10 ans pour pouvoir vaincre Daesh. La Russie, en l’espace de 2 ans, a repoussé le groupe terriste avec le soutien de l’Iran et du Hezbollah libanais. L’Israël est désormais conscient que son allié américain n’est plus la puissance hégémonique qui incarnait en elle seule le rôle de médiateur dans la région. Pékin et Moscou ne pouvaient plus en tout cas méconnaitre l’intention cachée de l’Amérique et de son bras armé l’OTAN , suite à la capture d’un agent de la CIA en 2016 à la sortie de la ville Alepp commandant un état-major du Jabbat Al Nosra (le relais Syrien d’Al Qaida) ; celle de 4 officiers du renseignement (français, américain, turc et saoudien) à Samaan par le Hezbollah ; d’un officier saoudien prés de la ville d’Idlib par les forces spéciales Syrienne « spetznaz » (formées par les militaires Russes).


Si B. Assad a réussi à repousser ses assaillants (l’opposition Rebel, Daesh et jabbat nosra soutenus et assistés par la CIA) jusque dans leurs derniers retranchements, c’est en grande partie grâce à l’aide de la Russie, du Hezbollah et de l’Iran. Une pilule amère et dure à avaler par ceux qui se réclament comme première puissance mondiale et de leurs alliés féodaux européens.


Le succès retentissant de Poutine est non seulement militaire mais économique puisque Moscou est désormais l’un des meilleurs partenaires des pays arabes au moyen orient et vient de signer un accord avec l’Arabie saoudite pour la construction de deux réacteurs nucléaires. La compagnie nationale pétrolière (Aramco) compte investir 20milliards de dollars dans les projets russes de gaz naturel liquéfié. Des pourparlers sont actuellement en cours entre Moscou et Beyrouth à la sortie desquels seront établis des escales navales au Liban, des opérations de recherches et de sauvetage en mer, la lutte contre la piraterie maritime, l’utilisation des aeroports , l’échange d’informations et le flux d’instructeurs militaires russes pour former le personnel militaire Libanais. D’autres accords ont été signés avec la Jordanie et l’Egypte. L’Irak vient de réceptionner, le 15 février dernier, le premier lot de chars de combat dernier cri T-90 en exécution du contrat d’armement conclu l’année dernier.


Cela ne suscite guère le contentement de Washington qui ne le voit pas d’un bon œil. Surtout le partenariat de bonne augure qu’il Ya entre le Liban la Russie. Un autre point qui suscite l’inquiétude des Etats unis est le projet one belt one road (OBOR) qui consiste à relier la Chine au reste du monde Asiatique jusqu’au Liban en passant par l’Asie central, l’Asie de l’est, et le moyen orient. Cette nouvelle route de la soie serait sans nul doute une garantie de l’accroissement des flux d’activités économiques des pays concernés et une source d’intégration économique promettant.


Depuis sa création en 2013, plus de 60 pays ont répondu favorable à l’initiative de Pékin dont la Russie. Après avoir prétexté une nécessité de réflexion autour de cette proposition d’intégration économique, les Etats-Unis se sont empressés de réunir l’Australie, le Japon et l’Inde pour constituer un ensemble économique capable de rivaliser le projet chinois OBOR. Rien d’incompréhensible à coup sûr, que les velléités américaines de tenir instable la région ne sont mues que par une politique qui commande d’atrophier toute activité économique au rebours de leurs intérêts économiques et par extension, militaires.


La guerre en Syrie est devenu une tragédie humaine avec ses constellations de déplacés, de morts, de blessés, femmes et enfants. : La même situation prévaut actuellement en Syrie à échelle variable. Le droit humanitaire, et quid alors ?
Le sarcasme de ces prises de liberté, le prolongement de leurs métastases et leurs effets résiduels secouent tous les terrains où ils se ruissèlent désintégrant foncièrement le contrat social.


Aujourd’hui, la disparition de Kadhafi a laissé un vide sécuritaire préjudiciable à tout un continent faisant de ce pays presque une zone de non-droit. Il ne s’agit nullement de promouvoir une béatification du leader libyen, bien qu’il n’est pas exempt de reproches dans le cadre du respect des droits de l’homme, mais Kadhafi était connu aussi pour son combat contre l’islamisme radical, pour le droit des minorités religieuses à pratiquer leur culte sans risques de subir quelques violences que ce soit. Il luttait aussi contre le trafic des êtres humains entre l’Afrique subsaharienne et la méditerranéen.


Sa chute a favorisé la montée en puissance du terrorisme en Afrique subsaharienne et en Afrique du nord obligeant ses bourreaux d’hui à revenir combattre ce même fléau. De même que la pratique de l’esclavage y a fait cité permettant ainsi à l’EI de faire une importante levée de fonds grâce à cette activité illégale et inhumain. Rappelons que l’EI est allé même jusqu’à vendre les organes de ses victimes dans le marché noir pour financer ses activités terroristes comme l’avait mentionnait l’ambassadeur d’Iraq auprès de l’ONU, Mohammed Al Hakim, et relayé par la presse internationale.


Dans le figaro du 14 octobre 2014, le journaliste Renaud Girard disait ceci : « pire que la dictature, il y a l’anarchie, pire que l’anarchie, il y a la guerre civile ». Voilà la sombre description de ce que ressemble la Libye d’après Khadafi. En prétextant de combattre la dictature, la France et l’OTAN ont souhaité la bienvenue à l’anarchie et la guerre civile.Bien que la Libye est aujourd’hui sur la voie de recoller les morceaux d’un pays entamé.
Tel est le « matérialisme dégradant » qui aveugle l’Occident et dont un grand penseur de notre époque n’avait de cesse d’en parler.

Bioterrorisme : vers une terreur amplifiée du terrorisme


La récente montée en puissance de l’organisation de l’ «Etat islamique en Iraq et au Levant » (EIIL) a fait d’elle l’organisation terroriste la plus extrémiste et la plus cynique dans son modus operandi. Elle ne cesse d’attirer des centaines de combattants étrangers dans ses rangs. Une majorité non negligeable d’entre eux est issue des pays occidentaux. Ce qui marque alors la resurgence du terrorisme endogène qui devient un phénomène de plus en plus préoccupant en occident.


Les particularités de ce groupe encore appelé « Daesh » sont l’utilisation très stratégique et redoutable des réseaux sociaux comme moyen de propagande ; les exécutions barbares et inhumaines de ses victimes ; l’accès à un important réseau de financement en plus de vendre les organes de ses victimes dans le marché noir pour lever des fonds.

Une autre forme de violence est encore à redouter. Celle de l’usage d’armes de destruction massivement ou l’utilisation des agents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaire (CBRN). Daesh est aujourd’hui suspecté de murir une attaque d’envergure par le moyen des CBRN. Le risque n’est pas à minimiser d’autant plus que les cibles les plus visée sont souvent les grandes mégalopoles comme New York, Barcelone, Londres, Paris, Madrid etc.
Au Japon, dans les années 90 , une secte nommé Aum shirinkyo avait tenté à plusieurs reprises de perpétrer des attentats par le moyen des CBRN : tentative d’utilisation de la toxine botulique dans la ville de Tokyo, dans la base navale américaine de Yokosuka et dans la zone de l’aéroport international de Narita en 1990 ; Tentative de se procurer le virus Ebola en Zaïre en 1992 ; une attaque en 1994 à Matsumoto. Toutes ces tentatives d’attentats n’avaient pas pu prospérer avant que le groupe ne lança alors une énième tentative d’attaque chimique le 20 mars 1995 prenant pour cible le métro de Tokyo.

Un groupe de 5 terroristes de la secte Aum frappe le métro de Tokyo avec du gaz sarin diffusé sous forme de liquide faisant 12 morts et 5000 blessés. Qu’adviendrait-il si la secte avait diffusée le gaz sous forme d’aérosol comme elle l’avait initialement planifié sachant qu’elle n’a finalement pas recouru à la quantité totale de gaz dont elle disposait.


Ce genre de scenario est tout à fait envisageable dans l’avenir et les pays occidentaux devraient s’y attendre. Pour cause, l’ « état islamique » a pu contrôler dans le passé, un vaste territoire allant de la Syrie à l’Iraq et ce, pendant plusieurs mois. L’occupation de cette zone géographique immense lui a permis d’avoir accès au complexe d’Al-Muthanna en Iraq. Ce site était mis en place par Saddam Hussein dès son arrivée au pouvoir pour abriter le « projet922 »avec pour objectif d’accélérer les recherches qui permettront de mettre au point des armes chimiques. Durant la guerre du golf, les bombardements de la coalition internationale dans le cadre de l’opération « tempête du désert » ont endommagé la plupart des bunkers.


D’autres sont restés fonctionnels. La CIA a confirmé dans un rapport publié en 2007 que « certains des Bankers contenaient de grandes quantités de munitions chimiques non remplies, de munitions conventionnelles, de conteneurs d’expédition d’une tonne, d’anciens équipements de productions handicapés (présumés handicapés sous contrôle de l’UNSCOM) et d’autres produits chimiques industriels dangereux. »


Dans une publication de l’OTAN du 13 février 2018, celle-ci affirme que pendant l’occupation de ’EIIL en 2014, le site contenait « 2000 obus vides contaminés par du gaz moutarde, 605 réservoirs d’une tonne contenants des résidus de cet agent et des matériaux de construction fortement contaminés » Le groupe a aussi mis la main sur 40kg d’uranium faiblement enrichi dans les établissements scientifiques de l’université de Mossoul toujours selon l’OTAN.
Daesh dispose alors d’un arsenal dangereux capable d’ébranler une partie du monde et dont les effets pourraient être dévastateurs.

Face à une telle menace, les pays de l’OTAN ont déjà amorcé une série de dispositions pour contrer d’éventuelles attaques de cette envergure. Des centres d’excellence interarmées pour la défense CBRN dans certains pays membres de l’OTAN et proches de la zone de conflit ont amorcé des missions d’entrainement pour être à mesure de parer à toute éventualité. Depuis 2014, des missions de contamination et d’’entrainement conjoint sont organisées avec les services de protection civiles des pays alliés de l’OTAN.

Quid de l’industrie mondiale de l’armement


S’il est un principe bien connu et légitime que tout état souverain doit doter sa force policière des moyens nécessaires pour assurer sa défense et sa sécurité, cela ne doit pas donner libre cours a une course effrénée aux armements surtout quand cela conduit à un glissement vers une mauvaise destination.
Selon un communiqué de presse du 11 décembre 2017 de l’institut Suédoise SIPRI basée en Suède, les recettes cumulées des ventes d’arme des 100 premières entreprises mondiales du secteur en 2016 sont évaluées à 374,8 milliards de dollars.

Il est à préciser qu’il ne faut pas conclure que tout ce flux de vente et d’achat d’armes conventionnelles est directement lié à la lutte contre le terrorisme. Les Etats ont belle et bien le droit voire même le devoir se prémunir de toute éventuelle attaque et d’être à mesure d’y répondre militairement.

Sur ce, le total de vente combiné des entreprises américaines figurant dans le top 100 est de 272,2 milliards de dollars du montant total des ventes soit une hausse de 4,0% par rapport a 2015. Le géant américain Lockheed Martin est premier au rang mondial. L’institut de Stockholm justifie cette hausse par « les opérations militaires américaines menées a l’étranger ainsi que l’acquisition en nombre de systèmes d’armes par d’autres pays. »
Le budget du département américain de la défense ne cesse de grimper depuis 2001(début de la guerre contre le terrorisme par l’amérique). Dans son rapport 2009, l’agence SIPRI mentionne que le budget global annuel dudit département est passée de 294 à 697miliards de dollars. Soit une hausse de 71%.
Pour comprendre comment les opérations militaires étrangères sont des vaches à lait pour les entreprises étasuniennes de l’armement, il faudra sans doute faire un détour sur le buy américain act et le small business act. Autrement dit, une loi fédérale sur la préférence nationale qui s’applique sur tous les marchés de l’administration fédérale non couverts par un accord commercial international. Suffisant pour qu’un esprit –même moins futé- puisse faire un parallélisme logique.
Par ailleurs, dans le cadre de la position commune de l’UE sur les exportations d’armes, les normes communes élevées et de convergences pour l’évaluation des licences d’exportations d’armes obligent les états membres à observer un refus dans le cas où le risque évident de violations des droits de l’homme ou du droit international humanitaire.
Les experts de l’institut SIPRI ont noté que Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis (deux principaux membres de la coalition l) sont respectivement 2é et 4é importateurs d’armes sur la période 2013-17 . Une augmentation de 225% pour le premier et de 51% pour le second par comparaison à la période 2008-12 sans oublier que 98% des importations vers le royaume Saoudien zn 2015-2016 proviennent des états unis et de l’UE.
Autre point culminant, le Royaume-Uni et la France sont les deuxième et troisième fournisseurs à l’Arabie Saoudite sur la période. Tandis que l’Italie et la France sont deuxième et troisième fournisseurs des Emirats Arabes Unis.
Conformément à la position commune de l’UE, certains Etats commencent à faire preuve de réticence quant à l’octroi de permis à l’exportation vers l’Arabie à cause du conflit au Yémen. Il s’agit des Pays-Bas l, de la région belge de Flandre. D’autres comme la Finlande fournissent plus d’effort en promettant une restriction dans les octrois de licence et la Suède prend adopte une politique dans ce sens.


L’ampleur du débat au niveau national dans ces pays sur la guerre actuelle au Yémen et les rapports de multiples ONG, organismes des droits de l’homme et des divers organes de l’ONU sur les violations du droit international humanitaire ont permis de changer de politique sur les ventes d’arme.


Par contre, d’autres pays membres de l’UE continuent dans leur sillage en argumentant, comme l’Italie, que les pays clients ne sont sujets à aucune restriction au regard du commerce international des armes.


En grande Bretagne, la haute cour de justice a jugé conforme au droit les exportations au motif qu’il n’y avait aucune violation grave du droit international humanitaire et que les civils ne sont pas systématiquement visés. Un appel avait été interjeté par le CAAT (Campaign Against Arm Trade) dont la suite sera connue ce 12 avril.

Ajoutons à ce cadre que le parlement européen avait déjà demandé à l’UE de pratiquer un embargo sur les armes contre l’Arabie Saoudite.

Alioune NIANG
 


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