Le peintre, sculpteur et artiste graphique sénégalais, Amadou Sow, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Dakar, à l’âge de 64 ans, a annoncé hier, sa famille. Il a été l’un des meilleurs talents de sa génération. Son œuvre reste immense puisqu’on retiendra de lui, de grandes créations telles que la mosaïque murale de 15 m x 7 m qu’il a produite en 1975 pour l’Université de Dakar.
Il est aussi l’auteur du logo de la Biennale de l’art contemporain africain de Dakar (Dak’Art), organisée depuis 1992. Des œuvres qu’il a réalisées se trouvent dans des collections publiques et privées au Sénégal, Congo, Côte d’Ivoire, Autriche, Allemagne, France, Etats-Unis et en Italie. La peinture, la sculpture, les arts graphiques, la gravure, la céramique et la lithographie sont les techniques qu’il a souvent privilégiées dans son travail.
«Très tôt dans ma première jeunesse, je suis devenu peintre, à l’école préparatoire nous apprenions à dessiner, à peindre et à bricoler. Un jour j’ai fait un dessin : Il va à Djenné…
C’était après avoir lu un livre illustré pour enfants sur une ville qui s’appelle Djenné. Ce que je ne savais pas à l’époque : mon père était originaire du Mali. Mon grand-père était une sorte de demi-roi, c’est-à-dire un juge, un patriarche, puissant et peut-être un peu fou. Après la mort du grand-père, mon père a dû quitter le pays, il est allé au Sénégal. Il n’est plus jamais retourné… », contait Amadou Sow qui a fait plus de 40 ans de métier dans son domaine. Né le 17 novembre 1951 à Saint-Louis, il a effectué sa formation académique à l’Institut national des Beaux-Arts du Sénégal et à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, en Autriche. D’ailleurs c’est en Autriche qu’il vit depuis 1972, mais il revient régulièrement à Dakar. De lui, le journaliste Baba Diop écrira : «Il ne fait pas dans viennoiserie mais le plasticien Amadou Sow, avec le batteur qu’est sa palette à alvéoles, a su marier la neige et le soleil d’Afrique à Viennes où il vit et travaille. Son pinceau, il le plonge dans l’encrier peul et soninké que sont ses origines, pour tracer ses lignes, affermir ses ronds et y «creuser» un gros trou noir».
Sa dernière exposition
L’écriture picturale de Amadou Sow, mentionnera le doyen Baba Diop dans un article publié en 2012, «est une écriture céleste car la voûte est un immense livre ouvert au-dessus de nos têtes qui raconte la création de l’univers et son devenir. Ce n’est pas pour autant que sa peinture soit inscrite dans l’art divinatoire». «Amadou Sow ne cherche pas à interpréter les signes, ni à les dévier de leur sens mais juste pour nous rappeler qu’ «au début était le signe» et que «le signe est ce qui donne sens, parce que servant à représenter une chose»», explique-t-il. En octobre dernier, le regretté artiste inaugurait sa dernière exposition intitulée : Ecriture et Lumière à la résidence de l’ambassadeur d’Autriche. C’était à l’occasion de la Fête nationale de ce pays. A cette occasion, il confiait au journal Le Quotidien : «Je n’aime pas ce nom influence. Quand on est un maître, on est maître de soi-même. On sait où l’on va. Je respecte tous ces aspects d’autres cultures et civilisations, mais j’ai ma propre personnalité dans mon travail.»
Pour ce peintre, rappelle la journaliste Aïssatou Ly dans la parution du Quotidien du 30 octobre dernier, «la personnalité artistique est très importante. Aussi, surveille-t-il la sienne pas à pas». «Des fois, je n’ai même pas besoin de signer certaines œuvres. Les personnes qui me connaissent me reconnaissent automatiquement», confessait-il au reporter du journal Le Quotidien. L’ambassadrice d’Autriche au Sénégal, Caroline Gudenus, qualifiait Amadou Sow, lors de cette dernière exposition, de vrai «pont vivant entre le Sénégal et l’Autriche». Le peintre des lumières, dont la levée du corps est prévue mardi matin à l’hôpital Principal, suivie de l’inhumation au cimetière de Thiaroye, laisse en définitive, une belle leçon sur son parcours et son œuvre. «Mes œuvres sont ce qu’elles sont, violentes des fois, parfois tendres, poétiques. Je refuse le maquillage dans un travail créateur», disait-il. A méditer.
arsene@lequotidien.sn
Il est aussi l’auteur du logo de la Biennale de l’art contemporain africain de Dakar (Dak’Art), organisée depuis 1992. Des œuvres qu’il a réalisées se trouvent dans des collections publiques et privées au Sénégal, Congo, Côte d’Ivoire, Autriche, Allemagne, France, Etats-Unis et en Italie. La peinture, la sculpture, les arts graphiques, la gravure, la céramique et la lithographie sont les techniques qu’il a souvent privilégiées dans son travail.
«Très tôt dans ma première jeunesse, je suis devenu peintre, à l’école préparatoire nous apprenions à dessiner, à peindre et à bricoler. Un jour j’ai fait un dessin : Il va à Djenné…
C’était après avoir lu un livre illustré pour enfants sur une ville qui s’appelle Djenné. Ce que je ne savais pas à l’époque : mon père était originaire du Mali. Mon grand-père était une sorte de demi-roi, c’est-à-dire un juge, un patriarche, puissant et peut-être un peu fou. Après la mort du grand-père, mon père a dû quitter le pays, il est allé au Sénégal. Il n’est plus jamais retourné… », contait Amadou Sow qui a fait plus de 40 ans de métier dans son domaine. Né le 17 novembre 1951 à Saint-Louis, il a effectué sa formation académique à l’Institut national des Beaux-Arts du Sénégal et à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, en Autriche. D’ailleurs c’est en Autriche qu’il vit depuis 1972, mais il revient régulièrement à Dakar. De lui, le journaliste Baba Diop écrira : «Il ne fait pas dans viennoiserie mais le plasticien Amadou Sow, avec le batteur qu’est sa palette à alvéoles, a su marier la neige et le soleil d’Afrique à Viennes où il vit et travaille. Son pinceau, il le plonge dans l’encrier peul et soninké que sont ses origines, pour tracer ses lignes, affermir ses ronds et y «creuser» un gros trou noir».
Sa dernière exposition
L’écriture picturale de Amadou Sow, mentionnera le doyen Baba Diop dans un article publié en 2012, «est une écriture céleste car la voûte est un immense livre ouvert au-dessus de nos têtes qui raconte la création de l’univers et son devenir. Ce n’est pas pour autant que sa peinture soit inscrite dans l’art divinatoire». «Amadou Sow ne cherche pas à interpréter les signes, ni à les dévier de leur sens mais juste pour nous rappeler qu’ «au début était le signe» et que «le signe est ce qui donne sens, parce que servant à représenter une chose»», explique-t-il. En octobre dernier, le regretté artiste inaugurait sa dernière exposition intitulée : Ecriture et Lumière à la résidence de l’ambassadeur d’Autriche. C’était à l’occasion de la Fête nationale de ce pays. A cette occasion, il confiait au journal Le Quotidien : «Je n’aime pas ce nom influence. Quand on est un maître, on est maître de soi-même. On sait où l’on va. Je respecte tous ces aspects d’autres cultures et civilisations, mais j’ai ma propre personnalité dans mon travail.»
Pour ce peintre, rappelle la journaliste Aïssatou Ly dans la parution du Quotidien du 30 octobre dernier, «la personnalité artistique est très importante. Aussi, surveille-t-il la sienne pas à pas». «Des fois, je n’ai même pas besoin de signer certaines œuvres. Les personnes qui me connaissent me reconnaissent automatiquement», confessait-il au reporter du journal Le Quotidien. L’ambassadrice d’Autriche au Sénégal, Caroline Gudenus, qualifiait Amadou Sow, lors de cette dernière exposition, de vrai «pont vivant entre le Sénégal et l’Autriche». Le peintre des lumières, dont la levée du corps est prévue mardi matin à l’hôpital Principal, suivie de l’inhumation au cimetière de Thiaroye, laisse en définitive, une belle leçon sur son parcours et son œuvre. «Mes œuvres sont ce qu’elles sont, violentes des fois, parfois tendres, poétiques. Je refuse le maquillage dans un travail créateur», disait-il. A méditer.
arsene@lequotidien.sn