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Décès d’Aminata Fall : un 13e anniversaire pas à la hauteur de l’envergure de l’artiste.

Mardi 24 Novembre 2015

Sous la houlette de Mamadou Konte d’Africa Fête, elle sort en 1998 son unique cassette dans laquelle figure le tube Kan Fore qui confirma son talent et la fit découvrir aux plus jeunes. ‘’Quand je chante, tout le monde applaudit. Le public adore ce que je fais’’, expliquera-t-elle.

Parallèlement, Aminata Fall mène une carrière de comédienne. Elle joue un rôle dans le film Touki Bouki (voyage de la hyène) de Djibril Diop Mambety, un film primé au Festival international du film de Moscou en 1973 (Prix international de la critique). Elle fait ensuite une petite apparition dans le film Hyène du même réalisateur.

Treize ans après le décès de la chanteuse et comédienne sénégalaise Aminata Fall, la vie et l’œuvre de la reine du jazz et du blues sénégalais ne semblent toujours pas célébrées à leur juste valeur, au regard de la quasi indifférence entourant l’anniversaire de sa mort.

L’artiste s’était éteinte dans la nuit du 24 novembre 2002, à l’âge de 72 ans, dans sa ville natale de Saint-Louis (nord).

Treize ans après, c’est à croire que la vie et l’œuvre d’Aminata Fall n’intéressaient pas grand monde. A commencer par sa ville natale. Aucune manifestation ou cérémonie d’hommage n’est en effet prévue mardi à Saint-Louis pour commémorer sa disparition.

Ce détachement, qui sonne comme une trahison, ne tranche que trop avec l’immense talent de la chanteuse et sa grande contribution au rayonnement de la culture locale et nationale.

La fille de Garmy Ndiaye et de Saloum Fall s’initie en effet très top à la musique. Enfant, elle vendait des cacahuètes devant le lycée Faidherbe de Saint-Louis et occasionnellement au cinéma.

‘’J’ai pu voir des films avec d’excellents chanteurs comme Louis Armstrong, Aretha Franklin, Tino Rossi’’, témoignera plus tard celle qui sera surnommée la Mahalia Jackson sénégalaise en raison certainement de sa voix rocailleuse de blueswoman.

EN 1958, elle intègre un groupe local, la Star Jazz de Saint-Louis et s’illustre par sa parfaite maîtrise du blues et du jazz huit années durant. Elle s’y fait remarquer au point d’être invitée par le président Senghor pour prendre part au premier Festival mondial des arts nègres (Fesman), organisé en 1966 à Dakar.

Garmy participe également au Festival panafricain d’Alger aux côtés de grands noms de la musique noire : Myriam Makeba, Barry White, Manu Dubango, Nina Simone, entre autres. Entre temps, elle intègre l’ensemble lyrique traditionnel du Théâtre national Daniel Sorano et participe pendant une vingtaine d’années aux nombreuses tournées du groupe.

Toutefois, l’immensité de son talent ne s’est pas traduite en termes de disques ou d’albums. Néanmoins, elle figure en 1992 dans le premier album produit par l’Institut français Léopold Sedar Senghor de Dakar. Une production musicale consacrée au mbalax, au rap et au jazz.
A l’image de grands artistes sénégalais, cette riche carrière n’a pas pour autant assuré à la reine du jazz sénégalais une vie à l’abri du besoin. Les derniers moments de sa vie ont été rythmés par une maladie qui l’a d’ailleurs contrainte à se déplacer en fauteuil roulant.

Un concert de solidarité avait dû être organisé pour financer son évacuation afin de subir une opération. Et plus tard son internement dans un grand hôpital de Dakar.

Malgré tout, Garmy a continué à vivre sa passion. Elle participe avec brio au Festival international de jazz de Saint-Louis en 1998. Un festival dont elle a contribué à la renommée et qui le lui a rendu à travers plusieurs hommages.

L’Institut français Léopold Sedar Senghor lui a également rendu hommage. La maladie finit par la fragiliser et eut raison d’elle dans la nuit du 23 au 24 novembre 2002. Elle est inhumée dès le lendemain par les siens. On raconte qu’aucune autorité administrative ou municipale ni aucun artiste de renom n’y a pris part.

Trahison suprême à l’immensité du talent de Garmy. Il n’est certainement pas surprenant que rien ne soit prévu pour le treizième anniversaire de sa mort.

Abdou Kogne SALL
Source: APS



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1.Posté par papa boubacar bob le 26/11/2015 15:36 (depuis mobile)
L''absence d''hommage pour maman Aminta fall,''est tout simplement dû à la médiocrité et au manque d inspiration de Saint Louis jazz association qui va jusqu''à ignorer l''existence d''une jazzwoman de la ville qui l abrite.Une femme oubliée par ses siens

2.Posté par Moussa Sow le 27/11/2016 17:41
Just une petite correction KAN FORÉ a été produit 1994 et non en 1998!!!

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