En pleine saison des pluies, c'est la dernière chose dont une capitale sous les eaux a besoin. Alors qu'Abidjan constate les dégâts des pluies torrentielles qui sont tombées dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 juin 2018, la météo prévoit encore des précipitations. Peut-être même jusqu'au début de la semaine prochaine.
19 morts, des secours désorganisés et des secouristes de quartier
Ce mardi au journal télévisé de 20 heures sur la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI 1, publique), le général Fiacre Kili, chef de l'Office national de la protection civile (ONPC), vient mettre un cachet officiel sur les tristes chiffres des inondations qui ont frappé la capitale en ce début de semaine. Le bilan officiel fait état de 19 morts, dont plusieurs enfants emportés par les eaux qui ont parfois atteint un mètre et demi de hauteur.
Au lendemain du sinistre, Abidjan constate les dégâts. Les images diffusées par les journalistes sur place, par les agences de presse ou ceux partagés sur les réseaux sociaux montrent des murs de bâtiments effondrés, des voitures entrechoquées ou encore des maisons, parfois des quartiers entiers, engloutis par une grande quantité d'eau -parfois jusqu'à plus de 2 mètres- notamment à la Riviera Palmeraie dans la commune de Cocody.
Malgré le retard et la désorganisation des secours, le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) a été à pied d'œuvre pour tenter de secourir des familles entières, parfois réfugiées sur les toits pour fuir le risque d'être emportées. Par endroit, des riverains des quartiers sinistrés ont spontanément formé des «groupes d'intervention d'urgence» pour pallier la lenteur des secours face à la rapide montée des eaux.
Vers un plan gouvernemental de gestion d'après-sinistre
Au niveau des autorités, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a présidé une réunion ministérielle dite de «crise» dans la journée du mardi 19 juin au ministère de l'Intérieur. En l'absence d'Alassane Ouattara, en séjour à Paris avec Daniel Kablan Duncan, son vice-président, c'est le locataire de la primature qui a effectué une visite de quelques zones de sinistres. Seulement, la réunion de crise n'a pas été sanctionnée d'un communiqué sur les mesures d'urgence.
Pourtant, la pluie laisse derrière elle de nombreuses personnes sans-abri, sans compter le danger des eaux stagnantes non évacuées faute de canalisations adéquates. Le gouvernement ne s'est contenté que de consignes de sécurité aux populations en enjoignant ses membres ainsi que le personnel de l'Administration à apporter toute leur aide aux populations. «Malgré toutes les mesures de prévention (...) un l'adage dit : "Le risque zéro n'existe pas"», tempère Fiacre Kili, le chef de l'ONPC.
Mais au-delà de la catastrophe, c'est l'impréparation des villes africaines et leur gestion des sinistres naturels qui sont encore posées. L'année dernière, des pluies diluviennes en Sierra Leone et les coulées de boue meurtrières qui s'en sont suivies ont fait plus de 400 morts. Elles ont mis à nu le manque de prévention et de prévision face à ce genre d'événement.
Aujourd'hui, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur les risques d'inondation au Niger pour cette saison des pluies 2018. Dans le cas de la Côte d'Ivoire, l'annonce d'un plan d'organisation des secours (ORSEC) en cas de catastrophes tablait en 2011 sur un investissement de 122 milliards pour des infrastructures dédiées à l'assainissement à Abidjan. Un objectif mis à mal qui doit être renforcé par un plan d'après-sinistre, dans une saison qu'on annonce parmi les plus pluvieuses.
LA TRIBUNE
19 morts, des secours désorganisés et des secouristes de quartier
Ce mardi au journal télévisé de 20 heures sur la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI 1, publique), le général Fiacre Kili, chef de l'Office national de la protection civile (ONPC), vient mettre un cachet officiel sur les tristes chiffres des inondations qui ont frappé la capitale en ce début de semaine. Le bilan officiel fait état de 19 morts, dont plusieurs enfants emportés par les eaux qui ont parfois atteint un mètre et demi de hauteur.
Au lendemain du sinistre, Abidjan constate les dégâts. Les images diffusées par les journalistes sur place, par les agences de presse ou ceux partagés sur les réseaux sociaux montrent des murs de bâtiments effondrés, des voitures entrechoquées ou encore des maisons, parfois des quartiers entiers, engloutis par une grande quantité d'eau -parfois jusqu'à plus de 2 mètres- notamment à la Riviera Palmeraie dans la commune de Cocody.
Malgré le retard et la désorganisation des secours, le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) a été à pied d'œuvre pour tenter de secourir des familles entières, parfois réfugiées sur les toits pour fuir le risque d'être emportées. Par endroit, des riverains des quartiers sinistrés ont spontanément formé des «groupes d'intervention d'urgence» pour pallier la lenteur des secours face à la rapide montée des eaux.
Vers un plan gouvernemental de gestion d'après-sinistre
Au niveau des autorités, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a présidé une réunion ministérielle dite de «crise» dans la journée du mardi 19 juin au ministère de l'Intérieur. En l'absence d'Alassane Ouattara, en séjour à Paris avec Daniel Kablan Duncan, son vice-président, c'est le locataire de la primature qui a effectué une visite de quelques zones de sinistres. Seulement, la réunion de crise n'a pas été sanctionnée d'un communiqué sur les mesures d'urgence.
Pourtant, la pluie laisse derrière elle de nombreuses personnes sans-abri, sans compter le danger des eaux stagnantes non évacuées faute de canalisations adéquates. Le gouvernement ne s'est contenté que de consignes de sécurité aux populations en enjoignant ses membres ainsi que le personnel de l'Administration à apporter toute leur aide aux populations. «Malgré toutes les mesures de prévention (...) un l'adage dit : "Le risque zéro n'existe pas"», tempère Fiacre Kili, le chef de l'ONPC.
Mais au-delà de la catastrophe, c'est l'impréparation des villes africaines et leur gestion des sinistres naturels qui sont encore posées. L'année dernière, des pluies diluviennes en Sierra Leone et les coulées de boue meurtrières qui s'en sont suivies ont fait plus de 400 morts. Elles ont mis à nu le manque de prévention et de prévision face à ce genre d'événement.
Aujourd'hui, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur les risques d'inondation au Niger pour cette saison des pluies 2018. Dans le cas de la Côte d'Ivoire, l'annonce d'un plan d'organisation des secours (ORSEC) en cas de catastrophes tablait en 2011 sur un investissement de 122 milliards pour des infrastructures dédiées à l'assainissement à Abidjan. Un objectif mis à mal qui doit être renforcé par un plan d'après-sinistre, dans une saison qu'on annonce parmi les plus pluvieuses.
LA TRIBUNE