La pandémie Covid 19, lourde de menaces, a bousculée la quiétude de toute une nation et rendu le consensus national,nécessaire pour faire face à l’ennemi commun, le coronavirus.
Largement médiatisée et mise en scène, une concertation nationale est rapidement lancée, avec le Président de la République qui reçoit pour l’occasion, leaders politiques,représentants des organisations patronales, syndicalistes, acteurs socioculturels, membres de la société civile, chefs religieux etc.
Le vote de la loi d’habilitation, en cette période exceptionnelle, suivra pour donner à l’Exécutif, les moyens de lutter contre la pandémie. Ainsi le peuple sénégalais, à travers ses représentants, reste derrière le chef suprême de la nation, le Président de la République.
Quelques jours plus tard, la « Force Covid19 » est née avec un budget de 69 milliards de FCFA pour venir en aide auxpopulations les plus démunies. Dans le cadre de cette aide, un pack de divers produits est prévu, dont la quantité de chaque produit et non la qualité est fixée. La méthodologie de sélection des bénéficiaires en respectant l’équité et la transparence est définie. En somme, tout ce qui touche le bas de la pyramide de distribution jusqu’aux bénéficiaires est clairement déterminé. Il reste à voir les critères s’imposant ausommet de la pyramide, c'est-à-dire, les organes de décision et de gestion des opérations.
Pour ce type d’opération, les exigences de transparence, d’efficacité et d’efficience voudraient que les montants dédiés soient distribués directement aux bénéficiaires en argent liquide (cash) afin d’éviter les intermédiaires, la perte de temps et les coûts opérationnels exorbitants (à l’exemple de la France, des États-Unis.....).
Au Sénégal, l’option choisie à été de s’engager dans des manœuvres inefficientes et lourdes en logistique et qui rendent l’opération difficile à exécuter, difficile à suivre et surtout difficile à contrôler.
Le pack par ménage est estimé à environ 60.000 francs CFA en valeur réelle après l’achat et le transport des produits et sa remise aux bénéficiaires. Si cela est multiplié par 1.000. 000 de ménages, cela donnera 60 milliards en valeur réelle.
Ainsi, on s’aperçoit qu’il y’a un manque à gagner de 9 milliards de FCFA consommés par les intermédiaires et le transport.
Si l’argent était distribué directement aux bénéficiaires, l’unedes deux hypothèses se produirait
1- soit on gagne un plus grand nombre de bénéficiaires (69milliards/60.000),
2- soit on distribue des packs à des valeurs plus intéressantes(69 milliards/1000.000 de ménages).
Aujourd’hui, près de deux mois après le lancement de la Force Covid19, les populations du monde rural attendent toujours…Mais avec beaucoup d’inquiétudes, surtout avec cette multiplication d’informations ou de rumeurs qui portent sur des soupçons de scandales, touchant le sommet de la pyramide. Ce bruissement d’accusations, porte sur l’attribution des marchés, sur les prix homologués, sur la qualité et la disponibilité des produits, sur le transport etc.
A cela, il faudra ajouter la création d’un comité de suivi qui arrive après que l’essentiel du travail est déjà exécuté à savoir, la définition des éléments suivants : qualité du bénéficiaire, le nombre de bénéficiaires au niveau national, les critères de sélection et de criblage, les quotas par commune, les commissions de suivi et la validation des choix au niveau régional, départemental et de l’arrondissement ».”.
Ce qui est surprenant dans tout cela, c’est de voir que des gens qui n’ont même pas démarré les tâches qu’on leur a assignées, se battent déjà pour un per diem (3,5 millions FCFA x 30, cela fait quelques dizaines de tonnes de riz). Ces individus oublient complètement que nous sommes en lutte contre une pandémie dont les effets négatifs rendent nos populations -surtout rurales- particulièrement vulnérables.
Pendant qu’on s’éternise dans cette affaire de gestion de l’aide aux populations démunies, l’hivernage s’approche et la période de distribution des semences s’annonce difficile. Lespaysans commencent déjà à défricher les champs et dans quelques temps, ils commenceront à scruter le ciel et à guetter la météo qui annonce un hivernage précoce.
Sous la menace de la pandémie, les marchés hebdomadaires communément appelés “Loumas” sont fermés. Et pourtant, ce sont ces rencontres hebdomadaires qui permettaient aux habitants du monde rural de faire des échanges en vendant parexemple un mouton pour acheter du riz ou un poulet pour de l’huile. Tout cela est aujourd’hui impossible car on demande à ces habitants du monde rural de rester chez eux pour se sauver et sauver d’autres vies.
Or, en l’absence des marchés hebdomadaires, l’équilibre des échanges que régulait la loi de l’offre et de la demande est complètement chamboulé. En effet, à défaut de voir des clients et de pouvoir faire jouer la concurrence, le paysan est obligé de vendre son mouton pour acheter du riz ou de l’huile pour sa subsistance, à un prix dérisoire, celui que veut bien lui payer, le premier client qui se présente devant lui.
Ainsi avec la hausse des prix des produits importés (parce que demandés et rares) et la baisse des prix des produits contrôlés par le paysan (parce que non demandés), la pauvreté risque de s’accentuer. Le paysan perd en pouvoir d’achat.
En tout état de cause, entre le marteau de la faim et l’enclume de la peur légitime d’une maladie meurtrière, avec l’hivernage et les travaux champêtres qui se profilent, le brave paysan a-t-il une seule raison de ne pas s’inquiéter ?
El Hadj Amar Lo Gaydel,
Maire de Sagatta Gueth.
Largement médiatisée et mise en scène, une concertation nationale est rapidement lancée, avec le Président de la République qui reçoit pour l’occasion, leaders politiques,représentants des organisations patronales, syndicalistes, acteurs socioculturels, membres de la société civile, chefs religieux etc.
Le vote de la loi d’habilitation, en cette période exceptionnelle, suivra pour donner à l’Exécutif, les moyens de lutter contre la pandémie. Ainsi le peuple sénégalais, à travers ses représentants, reste derrière le chef suprême de la nation, le Président de la République.
Quelques jours plus tard, la « Force Covid19 » est née avec un budget de 69 milliards de FCFA pour venir en aide auxpopulations les plus démunies. Dans le cadre de cette aide, un pack de divers produits est prévu, dont la quantité de chaque produit et non la qualité est fixée. La méthodologie de sélection des bénéficiaires en respectant l’équité et la transparence est définie. En somme, tout ce qui touche le bas de la pyramide de distribution jusqu’aux bénéficiaires est clairement déterminé. Il reste à voir les critères s’imposant ausommet de la pyramide, c'est-à-dire, les organes de décision et de gestion des opérations.
Pour ce type d’opération, les exigences de transparence, d’efficacité et d’efficience voudraient que les montants dédiés soient distribués directement aux bénéficiaires en argent liquide (cash) afin d’éviter les intermédiaires, la perte de temps et les coûts opérationnels exorbitants (à l’exemple de la France, des États-Unis.....).
Au Sénégal, l’option choisie à été de s’engager dans des manœuvres inefficientes et lourdes en logistique et qui rendent l’opération difficile à exécuter, difficile à suivre et surtout difficile à contrôler.
Le pack par ménage est estimé à environ 60.000 francs CFA en valeur réelle après l’achat et le transport des produits et sa remise aux bénéficiaires. Si cela est multiplié par 1.000. 000 de ménages, cela donnera 60 milliards en valeur réelle.
Ainsi, on s’aperçoit qu’il y’a un manque à gagner de 9 milliards de FCFA consommés par les intermédiaires et le transport.
Si l’argent était distribué directement aux bénéficiaires, l’unedes deux hypothèses se produirait
1- soit on gagne un plus grand nombre de bénéficiaires (69milliards/60.000),
2- soit on distribue des packs à des valeurs plus intéressantes(69 milliards/1000.000 de ménages).
Aujourd’hui, près de deux mois après le lancement de la Force Covid19, les populations du monde rural attendent toujours…Mais avec beaucoup d’inquiétudes, surtout avec cette multiplication d’informations ou de rumeurs qui portent sur des soupçons de scandales, touchant le sommet de la pyramide. Ce bruissement d’accusations, porte sur l’attribution des marchés, sur les prix homologués, sur la qualité et la disponibilité des produits, sur le transport etc.
A cela, il faudra ajouter la création d’un comité de suivi qui arrive après que l’essentiel du travail est déjà exécuté à savoir, la définition des éléments suivants : qualité du bénéficiaire, le nombre de bénéficiaires au niveau national, les critères de sélection et de criblage, les quotas par commune, les commissions de suivi et la validation des choix au niveau régional, départemental et de l’arrondissement ».”.
Ce qui est surprenant dans tout cela, c’est de voir que des gens qui n’ont même pas démarré les tâches qu’on leur a assignées, se battent déjà pour un per diem (3,5 millions FCFA x 30, cela fait quelques dizaines de tonnes de riz). Ces individus oublient complètement que nous sommes en lutte contre une pandémie dont les effets négatifs rendent nos populations -surtout rurales- particulièrement vulnérables.
Pendant qu’on s’éternise dans cette affaire de gestion de l’aide aux populations démunies, l’hivernage s’approche et la période de distribution des semences s’annonce difficile. Lespaysans commencent déjà à défricher les champs et dans quelques temps, ils commenceront à scruter le ciel et à guetter la météo qui annonce un hivernage précoce.
Sous la menace de la pandémie, les marchés hebdomadaires communément appelés “Loumas” sont fermés. Et pourtant, ce sont ces rencontres hebdomadaires qui permettaient aux habitants du monde rural de faire des échanges en vendant parexemple un mouton pour acheter du riz ou un poulet pour de l’huile. Tout cela est aujourd’hui impossible car on demande à ces habitants du monde rural de rester chez eux pour se sauver et sauver d’autres vies.
Or, en l’absence des marchés hebdomadaires, l’équilibre des échanges que régulait la loi de l’offre et de la demande est complètement chamboulé. En effet, à défaut de voir des clients et de pouvoir faire jouer la concurrence, le paysan est obligé de vendre son mouton pour acheter du riz ou de l’huile pour sa subsistance, à un prix dérisoire, celui que veut bien lui payer, le premier client qui se présente devant lui.
Ainsi avec la hausse des prix des produits importés (parce que demandés et rares) et la baisse des prix des produits contrôlés par le paysan (parce que non demandés), la pauvreté risque de s’accentuer. Le paysan perd en pouvoir d’achat.
En tout état de cause, entre le marteau de la faim et l’enclume de la peur légitime d’une maladie meurtrière, avec l’hivernage et les travaux champêtres qui se profilent, le brave paysan a-t-il une seule raison de ne pas s’inquiéter ?
El Hadj Amar Lo Gaydel,
Maire de Sagatta Gueth.