Monsieur le président,
Je vis en permanence au Sénégal, dans la région de Saint Louis, depuis de nombreuses années et je travaille dans le domaine de l’environnement notamment avec vos services des Parcs Nationaux.
Je me trouvais à Dakar lors de votre discours d’investiture de votre deuxième mandat présidentiel, et j’ai entendu clairement votre plaidoyer pour la défense de l’environnement avec plaisir.
Il semble toutefois que ce discours officiel ne soit pas en phase avec la réalité des évènements : Aujourd’hui de tous côtés, les nouvelles de destructions faites ou à venir de ce beau territoire affluent.
J’en citerai pour l’exemple quelques unes :
Je vis en permanence au Sénégal, dans la région de Saint Louis, depuis de nombreuses années et je travaille dans le domaine de l’environnement notamment avec vos services des Parcs Nationaux.
Je me trouvais à Dakar lors de votre discours d’investiture de votre deuxième mandat présidentiel, et j’ai entendu clairement votre plaidoyer pour la défense de l’environnement avec plaisir.
Il semble toutefois que ce discours officiel ne soit pas en phase avec la réalité des évènements : Aujourd’hui de tous côtés, les nouvelles de destructions faites ou à venir de ce beau territoire affluent.
J’en citerai pour l’exemple quelques unes :
- Déclassement et privatisation d’une partie de la réserve de la Somone au profit d’un intervenant privé qui va la transformer sans nul doute en parc de loisirs, anéantissant le travail de conservation de ce site Ramsar.
- Destruction massive de la savane à l’Est du lac de Guiers pour la transformer en nouvelle « Beauce » africaine . Déforestation, accentuation de la désertification, perte d’espèces animales
La savane à l’Est du Lac de Guiers, le même endroit aujourd’hui
Qui replantera les arbres ?
Je suis très conscient que le Sénégal ne peut pas rester en l’état et a besoin d’un développement économique et social afin de progresser dans la qualité de vie de ses citoyens.
Mais est-il vraiment nécessaire de faire de ce développement un copié-collé de ce qu’il s’est passé dans les pays occidentaux avec les mêmes erreurs ?
Dégradation de l’environnement, pollutions chimiques des cours d’eau et lacs, perte d’une grande partie de la faune, pour arriver à un résultat catastrophique aujourd’hui. ( sachant de plus que la plus grande partie des richesses qui ont bâti l’Europe notamment sont provenues du pillage minier, agricole et humain de l’Afrique).
Le sujet qui me préoccupe aujourd’hui est le projet de création d’un port à Saint Louis piloté par l’OMVS :
Les renseignements obtenus sur l’implantation de ce port montrent qu’aucune étude d’impact environnementale sérieuse a réellement été faite :
D’ abord le lieu d’implantation : Pratiquement le même que le lieu de création de la brèche de 2003 qui a eu des conséquences désastreuses pour l’environnement immédiat et pour les populations de Gandiol et de Saint Louis . ( sachant que de plus les plans fabriqués le sont par rapport à une situation de 2016 qui aujourd’hui est caduque)
- Destruction massive de la savane arbustive dans le secteur des Trois Marigots au profit de l’agriculture agro-industrielle. Déforestation, perte d’un fantastique biotope.
- Destruction massive de la savane dans la zone des Niayes au profit de l’agro-industrie . Déforestation. Utilisation intensive de la nappe phréatique sans connaissance réelle de sa ressource.
- Création d’un port digué sur la Langue de Barbarie au Sud de Saint Louis et risque d’accentuation de l’érosion côtière et de disparition pure et simple de la région côtière de Gandiol
Je suis très conscient que le Sénégal ne peut pas rester en l’état et a besoin d’un développement économique et social afin de progresser dans la qualité de vie de ses citoyens.
Mais est-il vraiment nécessaire de faire de ce développement un copié-collé de ce qu’il s’est passé dans les pays occidentaux avec les mêmes erreurs ?
Dégradation de l’environnement, pollutions chimiques des cours d’eau et lacs, perte d’une grande partie de la faune, pour arriver à un résultat catastrophique aujourd’hui. ( sachant de plus que la plus grande partie des richesses qui ont bâti l’Europe notamment sont provenues du pillage minier, agricole et humain de l’Afrique).
Le sujet qui me préoccupe aujourd’hui est le projet de création d’un port à Saint Louis piloté par l’OMVS :
Les renseignements obtenus sur l’implantation de ce port montrent qu’aucune étude d’impact environnementale sérieuse a réellement été faite :
D’ abord le lieu d’implantation : Pratiquement le même que le lieu de création de la brèche de 2003 qui a eu des conséquences désastreuses pour l’environnement immédiat et pour les populations de Gandiol et de Saint Louis . ( sachant que de plus les plans fabriqués le sont par rapport à une situation de 2016 qui aujourd’hui est caduque)
Situation de la brèche en 2014 Situation de la brèche en 2018 4 kilomètres de reconstruction naturelle de la Langue de Barbarie en 4 ans et dérive de la brèche de la même distance
Ensuite la manière dont pourrait être construite l’embouchure artificielle diguée : deux digues perpendiculaires à la côte longues de plusieurs centaines de mètres .
Ce schéma entrainera automatiquement l’arrêt du transfert de sable Nord-Sud qui engraisse les plages de la région, et donc entrainera une érosion côtière sur plusieurs dizaines de kilomètres au Sud faisant pratiquement à coup sûr disparaître la Langue de Barbarie et son Parc National, mais aussi les villages bordant l’actuel fleuve Sénégal de Keur Bernard à Potou.
Ensuite, l’apport de sable venant du Nord étant tellement important ( pour vous donner un ordre d’idée la Langue de Barbarie qui se reconstruit naturellement aujourd’hui après l’erreur de la Brèche, se reconstruit d’un kilomètre par an , ce qui correspond à des millions de m3 annuels déposés). Donc l’apport de sable est tellement important qu’inévitablement , étant donné le peu de profondeur de l’océan à cet endroit, le sable viendra à terme boucher l’embouchure au bout des digues et posera à nouveau le problème de la dangerosité et de l’accès simplement dans le fleuve.
Ce schéma entrainera automatiquement l’arrêt du transfert de sable Nord-Sud qui engraisse les plages de la région, et donc entrainera une érosion côtière sur plusieurs dizaines de kilomètres au Sud faisant pratiquement à coup sûr disparaître la Langue de Barbarie et son Parc National, mais aussi les villages bordant l’actuel fleuve Sénégal de Keur Bernard à Potou.
Ensuite, l’apport de sable venant du Nord étant tellement important ( pour vous donner un ordre d’idée la Langue de Barbarie qui se reconstruit naturellement aujourd’hui après l’erreur de la Brèche, se reconstruit d’un kilomètre par an , ce qui correspond à des millions de m3 annuels déposés). Donc l’apport de sable est tellement important qu’inévitablement , étant donné le peu de profondeur de l’océan à cet endroit, le sable viendra à terme boucher l’embouchure au bout des digues et posera à nouveau le problème de la dangerosité et de l’accès simplement dans le fleuve.
Enfin si ce port se veut « fluvio-maritime » comment réaliser de cet endroit un trafic fluvial alors que le pont Faidherbe reste un obstacle infranchissable pour des bateaux conséquents, sauf à l’ouvrir plusieurs heures par jour ( et uniquement à marées haute car autrement pas assez de fond pour le passage des bateaux) et donc paralysera définitivement le trafic dans la ville de Saint Louis.
D’autres options peuvent être étudiées sérieusement sans poser tous ces problèmes : implantation du port au Nord de Dartout et donc plus de gêne pour le trafic fluvial et pour la circulation dans Saint Louis. En ce qui concerne la partie maritime, création d’un wharf au bout duquel les bateaux peuvent décharger, wharf qui ne stoppe pas le passage sédimentaire. Et transport des marchandises d’un côté à l’autre par un système de grues sur rails. Avec au préalable une vraie étude d’impact.
Cette option aurait de plus l’avantage de laisser la Langue de Barbarie se reconstruire naturellement comme elle le fait aujourd’hui, et ne pas impacter ni les populations de Gandiol, ni le Parc de la Langue de Barbarie, ni l’Aire Marine Protégée de Saint Louis.
Monsieur le président,
J’espère que vous aurez l’occasion de lire ce courrier, et que vous prendrez en compte l’avenir de la région en réfléchissant sur les réalisations à effectuer avant que l’irréparable ne soit commis.
Jean-Marie DUPART
D’autres options peuvent être étudiées sérieusement sans poser tous ces problèmes : implantation du port au Nord de Dartout et donc plus de gêne pour le trafic fluvial et pour la circulation dans Saint Louis. En ce qui concerne la partie maritime, création d’un wharf au bout duquel les bateaux peuvent décharger, wharf qui ne stoppe pas le passage sédimentaire. Et transport des marchandises d’un côté à l’autre par un système de grues sur rails. Avec au préalable une vraie étude d’impact.
Cette option aurait de plus l’avantage de laisser la Langue de Barbarie se reconstruire naturellement comme elle le fait aujourd’hui, et ne pas impacter ni les populations de Gandiol, ni le Parc de la Langue de Barbarie, ni l’Aire Marine Protégée de Saint Louis.
Monsieur le président,
J’espère que vous aurez l’occasion de lire ce courrier, et que vous prendrez en compte l’avenir de la région en réfléchissant sur les réalisations à effectuer avant que l’irréparable ne soit commis.
Jean-Marie DUPART