Une jeune Nigériane a décrit dimanche devant la presse comment elle était parvenue à s'échapper deux jours plus tôt des griffes de Boko Haram après avoir été enlevée et droguée par deux insurgés qui voulaient la transformer en kamikaze.
C’est à la demande du gouverneur de l’État de Kano, Umar Ganduje, que cette mère de trois enfants a livré son témoignage devant la presse, le 22 mai. Khadija Ibrahim, 30 ans, est persuadée d’avoir été enlevée par deux combattants de Boko Haram, puis droguée, pour être utilisée comme bombe humaine contre un marché de Kano, dans le nord du pays.
Quand je me suis réveillée, j’ai réalisé qu’on m’avait déshabillée et équipée d’un gilet bourré d’explosifs.
C’est d’elle-même qu’elle est montée dans la voiture des deux ravisseurs le 20 mai alors qu’elle attendait le bus dans la gare routière de Maiduguri (nord-est), pour se rendre chez le médecin.
« Ils m’ont proposé de me déposer, ce que j’ai tout de suite accepté parce que je voulais arriver à l’heure à l’hôpital. Ils m’ont alors droguée en plaçant quelque chose sur mon nez et j’ai perdu connaissance », a-t-elle raconté.
« Quand je me suis réveillée, j’ai réalisé qu’on m’avait déshabillée et équipée d’un gilet bourré d’explosifs. Et j’ai entendu l’un de mes ravisseurs murmurer à mon oreille que j’allais accomplir l’oeuvre de Dieu. »
Les deux insurgés lui ont alors révélé qu’ils comptaient l’emmener à Kano, à plus de 500 kilomètres à l’ouest, pour attaquer le marché au textile de Kantin Kwari dans le nord-est de la ville.
Pour s’enfuir, elle feint d’être toujours sous l’effet de la drogue…
Une fois les effets de la drogue dissipés, la jeune femme a fait semblant d’être inconsciente jusqu’à ce qu’une occasion de s’enfuir se présente. À deux reprises, les rebelles ont dû arrêter le véhicule en surchauffe, a-elle ainsi raconté. C’est lors du second arrêt, tard le soir, alors qu’ils étaient déjà arrivés à Kano, que Khadija est parvenu à détacher son gilet explosif et s’échapper.
« Tandis que le conducteur est parti chercher de l’eau, l’autre homme est sorti examiner le moteur derrière le capot grand ouvert, ce qui m’a donné une occasion pour sortir en courant du véhicule. »
Selon Khadija, une autre femme se trouvait avec elle dans la voiture. Elle aussi avait été droguée car elle semblait « abêtie et inconsciente de ce qui se passait autour d’elle », a-t-elle souligné.
Si cette femme n’avait pas retrouvé connaissance, l’histoire aurait été bien différente
La jeune femme dit avoir ensuite été prise en charge autour de 23H00 (20H00 GMT) par un homme dans le quartier de Hotoro, à Kano, qui l’a conduite au poste de police. Là-bas, les policiers l’ont accompagnée chez le gouverneur. « Si cette femme n’avait pas retrouvé connaissance, l’histoire aurait été bien différente », a commenté Umar Ganduje face aux journalistes.
Boko Haram a régulièrement recours à des jeunes filles pour les transformer en kamikazes et Kano a déjà connu plusieurs séries d’attentats-suicides commises par des femmes. En juillet 2014, la ville avait ainsi été touchée quatre fois en l’espace d’une semaine. Plus récemment, en novembre 2015, une quinzaine de personnes avaient ainsi été tuées, plus de 50 autres blessées par deux jeunes filles kamikazes.
Source : Jeune Afrique
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C’est à la demande du gouverneur de l’État de Kano, Umar Ganduje, que cette mère de trois enfants a livré son témoignage devant la presse, le 22 mai. Khadija Ibrahim, 30 ans, est persuadée d’avoir été enlevée par deux combattants de Boko Haram, puis droguée, pour être utilisée comme bombe humaine contre un marché de Kano, dans le nord du pays.
Quand je me suis réveillée, j’ai réalisé qu’on m’avait déshabillée et équipée d’un gilet bourré d’explosifs.
C’est d’elle-même qu’elle est montée dans la voiture des deux ravisseurs le 20 mai alors qu’elle attendait le bus dans la gare routière de Maiduguri (nord-est), pour se rendre chez le médecin.
« Ils m’ont proposé de me déposer, ce que j’ai tout de suite accepté parce que je voulais arriver à l’heure à l’hôpital. Ils m’ont alors droguée en plaçant quelque chose sur mon nez et j’ai perdu connaissance », a-t-elle raconté.
« Quand je me suis réveillée, j’ai réalisé qu’on m’avait déshabillée et équipée d’un gilet bourré d’explosifs. Et j’ai entendu l’un de mes ravisseurs murmurer à mon oreille que j’allais accomplir l’oeuvre de Dieu. »
Les deux insurgés lui ont alors révélé qu’ils comptaient l’emmener à Kano, à plus de 500 kilomètres à l’ouest, pour attaquer le marché au textile de Kantin Kwari dans le nord-est de la ville.
Pour s’enfuir, elle feint d’être toujours sous l’effet de la drogue…
Une fois les effets de la drogue dissipés, la jeune femme a fait semblant d’être inconsciente jusqu’à ce qu’une occasion de s’enfuir se présente. À deux reprises, les rebelles ont dû arrêter le véhicule en surchauffe, a-elle ainsi raconté. C’est lors du second arrêt, tard le soir, alors qu’ils étaient déjà arrivés à Kano, que Khadija est parvenu à détacher son gilet explosif et s’échapper.
« Tandis que le conducteur est parti chercher de l’eau, l’autre homme est sorti examiner le moteur derrière le capot grand ouvert, ce qui m’a donné une occasion pour sortir en courant du véhicule. »
Selon Khadija, une autre femme se trouvait avec elle dans la voiture. Elle aussi avait été droguée car elle semblait « abêtie et inconsciente de ce qui se passait autour d’elle », a-t-elle souligné.
Si cette femme n’avait pas retrouvé connaissance, l’histoire aurait été bien différente
La jeune femme dit avoir ensuite été prise en charge autour de 23H00 (20H00 GMT) par un homme dans le quartier de Hotoro, à Kano, qui l’a conduite au poste de police. Là-bas, les policiers l’ont accompagnée chez le gouverneur. « Si cette femme n’avait pas retrouvé connaissance, l’histoire aurait été bien différente », a commenté Umar Ganduje face aux journalistes.
Boko Haram a régulièrement recours à des jeunes filles pour les transformer en kamikazes et Kano a déjà connu plusieurs séries d’attentats-suicides commises par des femmes. En juillet 2014, la ville avait ainsi été touchée quatre fois en l’espace d’une semaine. Plus récemment, en novembre 2015, une quinzaine de personnes avaient ainsi été tuées, plus de 50 autres blessées par deux jeunes filles kamikazes.
Source : Jeune Afrique
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