Aux jeunes générations, l’ancien directeur général de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), Jacques Diouf, vient d’offrir deux exemples : son parcours du gouvernement sénégalais jusqu’aux plus hautes instances onusiennes et celui de son grand-père, un éminent traitant saint-louisien, engagé toute sa vie durant pour le développement de son terroir et de la religion musulmane dans sa cité.
« Le levain de l’espérance », livre-entretien avec le Pr. Mohamed Nader Aziz, publié chez l’Harmattan, retrace le parcours « existentiel, professionnel, intellectuel et spirituel » de Jacques Diouf ; tandis que dans le second, « Hamet Gora Diop, Homme de religion, Homme d’action », édité chez Présence Africaine, l’ingénieur agronome raconte les qualités humaines et de grand négociant de son grand-père maternel. Samedi, à la Librairie 4 Vents, il revenait à Cheikh Hamidou Kane, également ancien fonctionnaire international et éminent écrivain, ainsi qu’à l’ancien ministre Robert Sagna et aux universitaires Mamadou Diouf, Khadim Mbacké et Aboul Aziz Kébé, de présenter les deux ouvrages au nombreux public parmi lequel des ministres, hommes politiques, intellectuels, proches amis, etc.
Et c’était un prétexte pour l’auteur de « L’aventure ambiguë », ami de longue date de Jacques Diouf et préfacier de l’ouvrage « Le levain de l’espérance », de rendre hommage à la ville de Saint-Louis, ville contact entre l’Afrique noire et le monde arabo-berbère, entre religions musulmane et chrétienne, carrefour des différentes ethnies sénégalaises… Natif de Saint-Louis, communément appelée Ndar, en 1938, l’ancien directeur général de la Fao, a estimé Robert Sagna, est né sous cette bonne étoile et demeure un « homme de défis, au caractère trempé qui ne connaît pas de limite dans la pratique » et un exemple de fierté pour le Sénégal et l’Afrique.
Jacques Diouf, poursuit l’ancien ministre sénégalais Sagna, est un disciple de Léopold Sédar Senghor dont il s’est inspiré des méthodes intellectuelles. Réélu deux fois à la tête de la Fao, le natif de Saint-Louis, a remarqué Robert Sagna, a engagé d’importantes réformes et mené une lutte acharnée contre la faim et la malnutrition dans le monde durant ses trois mandats, marquant ainsi de manière historique cette institution du système des Nations unies. « Jacques, merci de nous avoir fait avancer dans les relations humaines », a lancé M. Sagna à l’endroit de l’auteur qui, souligne-t-il, est un musulman pratiquant et un optimiste structurel.
Histoire de Saint-Louis
Présentant le second ouvrage de Jacques Diouf, une biographie consacrée à son grand-père, « Hamet Gora Diop, Homme de religion, Homme d’action », l’historien Mamadou Diouf de Columbia University, de même que les professeurs Khadim Mbacké et Abdoul Aziz Kébé de l’Ucad ont relevé le caractère pédagogique de ce livre. El Hadj Hamet Gora Diop (1846-1910), riche traitant saint-louisien, qui a effectué quatre fois le pèlerinage à la Mecque, fut un grand mécène de la religion musulmane, en érigeant une mosquée au quartier Sud de Ndar et offrant le gîte aux différentes figures des confréries islamiques en séjour dans l’ancienne capitale du Sénégal, à l’époque…
Une biographie qui, estime le Pr. Khadim Mbacké, livre beaucoup d’informations sur la ville de Saint-Louis. Un ouvrage qui selon l’éditeur, « nous offre ainsi une tranche d’histoire dont les enseignements sont précieux pour les générations présentes qui, l’indépendance conquise, se voient mises au défi de se réapproprier leur histoire pour imaginer et construire le futur sur des fondements solides ».
Omar DIOUF
Le SOleil