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Baaba Maal :«Je serais fumiste de ne pas dire que cette situation sociale (...) me dérange»

Samedi 3 Décembre 2011

Baaba Maal :«Je serais fumiste de ne pas dire que cette situation sociale (...) me dérange»
La 6e édition Festival «Les Blues du fleuve» s’est ouverte, hier, à Podor sur le thème : «Culture et eau». Initiateur de ce rendez-vous, Baaba Maal a profité de l’occasion pour lancer un appel aux acteurs politiques sénégalais à l’approche de l’élection présidentielle. Il demande aux Sénégalais d’être matures en 2012 et de décider, comme en 2000, avec leurs cartes.
«Je fais appel à tous les acteurs de la scène politique et à ceux qui doivent organiser les élections, s’il y a un scrutin et je ne doute pas de sa tenue. Mais comme tous les Sénégalais, je suis très impatient de savoir où on va, parce que c’est un moment très important pour la vie de notre nation. On doit être assez bien fixé pour se préparer. Aux organisateurs de faire en sorte que le scrutin se déroule d’une façon très propre et très transparente afin que l’opinion publique puisse dire cela c’est un grand pays qui a acquis des notions en matière de maturité», a dit Baaba Maal, lors d’un point de presse à la fin de la cérémonie d’ouverture du festival.
Et aux acteurs de la scène politique et au peuple, il lance : «Ce dont on a besoin, c’est que ceux qui sillonnent le Sénégal nous donnent leurs programmes, nous disent leurs aspirations. Et personnellement, en tant que citoyen, je dis que tous nous devons être conscients et se dire j’ai ma carte d’électeur et de tout faire pour, le jour des élections, arriver en sécurité dans les bureaux de vote. Parce qu’on a les isoloirs et c’est pour mettre les gens en confiance avec eux-mêmes, avec leur conscience. En 2012, durant les élections, si la population montre que c’est un peuple qui a plus de maturité et va aux élections comme on l’a fait en 2000 et dire ce que l’on veut avec nos cartes, c’est déjà bien».
Sur son appartenance politique, le «Roi du Yéla» de soutenir qu’il ne peut pas appartenir à un quelconque camp parce que étant un musicien. «Tout le monde sait que je n’ai pas de carte d’un tel ou d’un tel autre parti politique. Mais j’ai ma carte d’électeur et je lis les programmes. J’essaie de voir ce qui se passe et si je sais que telle personne dont le bilan où les propositions vont avec ce que je souhaite, je vote pour elle», confie-t-il.
Par rapport à la situation sociale du pays d’il y a quelques semaines avec la situation socio-politique tendue, les coupures d’électricité, Baaba Maal assène : «Je serais ingrat et fumiste de ne pas dire que cette situation sociale qui sévit actuellement me dérange. N’importe quel bon citoyen doit prier pour que cela change et c’est mon souhait le plus absolu. Lors de l’enregistrement de mon dernier album, j’ai eu une coupure et ce n’est pas confortable».

150 millions pour «Les Blues du fleuve»
PODOR - C’est devant une foule monstre venue de l’intérieur du Sénégal, de la Mauritanie, de la Guinée, du Mali, que la 6e édition du Festival «Les Blues du fleuve» initiée par Baaba Maal, a été lancée, hier, sur les bords du fleuve Sénégal, avec de l’animation culturelle.
Pour l’occasion il y avait beaucoup de célébrités. En plus du chanteur, il y avait le maire de Podor Mme Aïssata Tall Sall, le lutteur Lac de Guiers 2 qui a été l’attraction, avec une entrée remarquée. Tout le public était en délire lorsque Baaba Maal lui a demandé de le rejoindre sur l’estrade. Habillé en Bazin «Gañila» marron beige, il a esquissé des pas de «bakk» au grand bonheur du public.
Durant tout le temps du festival, il y aura des plateaux de musique avec Bidëw Bou Bess, Fou Malade, Daraa Family, Duggy Tee, Niagass, Fatou Laobé, Abou Guité Seck, etc. Il est aussi prévu un défilé, une exposition sur le défunt manager de Baba Maal, Mbassou Niang, un atelier de peinture, une campagne de sensibilisation sur l’eau et la culture…
Baaba Maal, renseigne que le budget du Festival ne peut pas être précis puisque toute la population de Podor y met du sien et s’accapare de la chose. «Maintenant, avec tous ces professionnels qui y viennent, cela dépasse plus de 150 millions chaque année. Et depuis le début, je sors ça de ma poche. Parfois aussi les autorités nous aident jusqu’à hauteur de 30%. Mais tout le reste, c’est Baaba Maal». Et conscient qu’il n’aura pas maintenant de bénéfices, il affirme ne pas être pressé et attendra le temps nécessaire. Car il le fait pour son peuple.

Oumou Sidya DRAME


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