Belle aventure que la Fête Internationale du Livre à St-Louis !
Une Mauritanienne, Khadi et un Mauritanien, Djibril. Toute la Mauritanie, la vraie, a répondu à l’appel.
Non, pas la Mauritanie monocolore, monoculturelle qui apparaît dans toutes les iconographies, toutes les télévisions, tous les media. Mais celle, réelle, de toutes les ethnies distinctes et confondues, de la diversité enrichissante, du métissage fécond. Celle qui a laissé aux générations des empreintes profondes, indélébiles, pérennes.
‘’Empreintes Culturelles’’ a répondu à l’appel de Saint-Louis du Sénégal. Saint-Louis de la Mauritanie. Elle est venue à la rencontre.
Rencontre de sensibilités, de couleurs, de langues.
Rencontre de poésie, de contes, de lectures,
Rencontre de femmes, d’hommes, de jeunes, de moins jeunes.
Le maestro de sa baguette a fait jouer un beau morceau musical qui résonne encore dans les oreilles et restera dans les annales de la littérature musicale.
Avez-vous observé ces jeunes lorsque les beaux poèmes leur sont déclamés ?
Avez-vous vu leurs yeux écarquillés aux aguets du dénouement des contes ?
Avez-vous écouté leurs belles voix qui vous rappellent vos années juvéniles ?
Quel plaisir que de les entendre, à leur tour, dire, lire ou nous faire rire
Que d’émotions éprouvées à leur contact !
Que de souvenirs longtemps ensevelis reviennent en surface, ressuscités par ceux qui assureront une relève certaine! Imbus d’espérance, de la volonté de devenir.
Saint-Louis !
C’est d’ici qu’est parti mon vénéré ancien instituteur, N’Diawar N’Diaye.
C’est lui qui m’a fait aimer le mot, lui, maître du verbe. Qui, à Aleg, en Mauritanie, m’a fait aimer, déjà petit, la poésie et la chanson, la lecture, l’enfant et la vie.
Je le revois là, l’entends, le palpe.
Même si je n’ai encore pu rencontrer aucun membre de sa famille, malgré mes incessantes sollicitations, même s’il est désormais dans un autre monde.
Que le Paradis soit sa demeure éternelle !
Il aurait été là que je serais redevenu élève et lui, demeuré Maître. Celui qu’il n’a jamais cessé d’être.
Il m’aurait provoqué au jeu compétitif.
Sous votre regard étonné, j’aurais relevé le défi. Nous nous serions affrontés pour une victoire incertaine. Pour m’éprouver, après l’élimination progressive de tous mes camarades, resté seul avec moi, il aurait tenté de brouiller les chaussures dans ‘’Laissez-les passer’’. Parce que je ne me serais laissé ni impressionner ni troubler par la vitesse de plus en plus accélérée, de plus en plus effrénée de la passe. Il aurait arrêté le jeu, m’aurait serré dans ses bras, caressé affectueusement la tête et traité de ‘’petit futé’’.
Je me confonds avec ces enfants de Saint-Louis !
Comme eux, j’ai aimé le merveilleux, le beau.
Comme eux, je ne sentais ni l’ardeur du soleil au zénith ni la morsure du froid vespéral. Happé par les passionnantes histoires, les motivantes activités.
Comme moi, quand j’étais petit, ils ont dit.
Ils ont exprimé leurs sentiments, leurs préoccupations, leurs attentes.
Les enrichissants et à la fois furtifs passages à Podor et à Dagana loin d’être vains sont à revivre avec intensité.
Les jeunes venus de Dagana ont prolongé à Saint-Louis les plaisirs des échanges du conte, de la lecture, à l’espace des Jeunes ; des discussions entre deux bouchées, au restaurant.
Ceux qui sont venus de France, de Côte d’Ivoire, du Burkina, du Mali, de Mauritanie, de différentes contrées du Sénégal, se sont fondus dans un ensemble harmonieux. L’osmose a été telle que la séparation a été ressentie comme un démembrement douloureux.
Mais le goût agréable d’un mets délicieux est resté dans les palais. Dans les gorges.
Vivement un autre banquet à Saint- Louis !
D’autres encore en Mauritanie, au Burkina, au Mali, en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays encore, ayant chacun sa teinte particulière, donnant chacun une autre tonalité, de plus en plus variée, de plus en plus forte.
A table, nous parlerons de nos valeurs, de nos différences complémentaires, de nos parcours, de nos faiblesses.
De nos projets.
Nous rirons, nous interrogerons, nous étonnerons.
Ensemble.
Nous utiliserons les mots qu’il faut pour dire et guérir nos maux.
Le repas fini, chacun, à nouveau, quittera, dans l’espoir de nous revoir ailleurs et encore plus nombreux, plus enthousiastes autour d’autres mets nouveaux, encore plus variés, plus savoureux, plus nourrissants.
Nous finirons toujours par un dessert. Un fruit.
Tant de fois le Coran a cité le raisin ! Fruit juteux. Fruit délicieux. Fruit béni.
Que les Ceps donc se démultiplient, s’épanouissent et se chargent de lourdes grappes de toutes les couleurs !
Que les vendanges soient de toute culture et de toute saison !
Vendanges au pays des dunes de sable et des dattes.
Vendanges au pays des mangues et des bananes,
Vendanges de la savane et de la forêt.
Vendanges du fleuve et de la mer, de la jonction de l’eau douce et de l’eau amère.
Qu’il pleuve, qu’il vente. Et s’il le faut qu’il neige !
Vendanges !
Vents d’anges !
*Président de PEN Mauritanie
Vice-président d’Empreintes Culturelles
Une Mauritanienne, Khadi et un Mauritanien, Djibril. Toute la Mauritanie, la vraie, a répondu à l’appel.
Non, pas la Mauritanie monocolore, monoculturelle qui apparaît dans toutes les iconographies, toutes les télévisions, tous les media. Mais celle, réelle, de toutes les ethnies distinctes et confondues, de la diversité enrichissante, du métissage fécond. Celle qui a laissé aux générations des empreintes profondes, indélébiles, pérennes.
‘’Empreintes Culturelles’’ a répondu à l’appel de Saint-Louis du Sénégal. Saint-Louis de la Mauritanie. Elle est venue à la rencontre.
Rencontre de sensibilités, de couleurs, de langues.
Rencontre de poésie, de contes, de lectures,
Rencontre de femmes, d’hommes, de jeunes, de moins jeunes.
Le maestro de sa baguette a fait jouer un beau morceau musical qui résonne encore dans les oreilles et restera dans les annales de la littérature musicale.
Avez-vous observé ces jeunes lorsque les beaux poèmes leur sont déclamés ?
Avez-vous vu leurs yeux écarquillés aux aguets du dénouement des contes ?
Avez-vous écouté leurs belles voix qui vous rappellent vos années juvéniles ?
Quel plaisir que de les entendre, à leur tour, dire, lire ou nous faire rire
Que d’émotions éprouvées à leur contact !
Que de souvenirs longtemps ensevelis reviennent en surface, ressuscités par ceux qui assureront une relève certaine! Imbus d’espérance, de la volonté de devenir.
Saint-Louis !
C’est d’ici qu’est parti mon vénéré ancien instituteur, N’Diawar N’Diaye.
C’est lui qui m’a fait aimer le mot, lui, maître du verbe. Qui, à Aleg, en Mauritanie, m’a fait aimer, déjà petit, la poésie et la chanson, la lecture, l’enfant et la vie.
Je le revois là, l’entends, le palpe.
Même si je n’ai encore pu rencontrer aucun membre de sa famille, malgré mes incessantes sollicitations, même s’il est désormais dans un autre monde.
Que le Paradis soit sa demeure éternelle !
Il aurait été là que je serais redevenu élève et lui, demeuré Maître. Celui qu’il n’a jamais cessé d’être.
Il m’aurait provoqué au jeu compétitif.
Sous votre regard étonné, j’aurais relevé le défi. Nous nous serions affrontés pour une victoire incertaine. Pour m’éprouver, après l’élimination progressive de tous mes camarades, resté seul avec moi, il aurait tenté de brouiller les chaussures dans ‘’Laissez-les passer’’. Parce que je ne me serais laissé ni impressionner ni troubler par la vitesse de plus en plus accélérée, de plus en plus effrénée de la passe. Il aurait arrêté le jeu, m’aurait serré dans ses bras, caressé affectueusement la tête et traité de ‘’petit futé’’.
Je me confonds avec ces enfants de Saint-Louis !
Comme eux, j’ai aimé le merveilleux, le beau.
Comme eux, je ne sentais ni l’ardeur du soleil au zénith ni la morsure du froid vespéral. Happé par les passionnantes histoires, les motivantes activités.
Comme moi, quand j’étais petit, ils ont dit.
Ils ont exprimé leurs sentiments, leurs préoccupations, leurs attentes.
Les enrichissants et à la fois furtifs passages à Podor et à Dagana loin d’être vains sont à revivre avec intensité.
Les jeunes venus de Dagana ont prolongé à Saint-Louis les plaisirs des échanges du conte, de la lecture, à l’espace des Jeunes ; des discussions entre deux bouchées, au restaurant.
Ceux qui sont venus de France, de Côte d’Ivoire, du Burkina, du Mali, de Mauritanie, de différentes contrées du Sénégal, se sont fondus dans un ensemble harmonieux. L’osmose a été telle que la séparation a été ressentie comme un démembrement douloureux.
Mais le goût agréable d’un mets délicieux est resté dans les palais. Dans les gorges.
Vivement un autre banquet à Saint- Louis !
D’autres encore en Mauritanie, au Burkina, au Mali, en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays encore, ayant chacun sa teinte particulière, donnant chacun une autre tonalité, de plus en plus variée, de plus en plus forte.
A table, nous parlerons de nos valeurs, de nos différences complémentaires, de nos parcours, de nos faiblesses.
De nos projets.
Nous rirons, nous interrogerons, nous étonnerons.
Ensemble.
Nous utiliserons les mots qu’il faut pour dire et guérir nos maux.
Le repas fini, chacun, à nouveau, quittera, dans l’espoir de nous revoir ailleurs et encore plus nombreux, plus enthousiastes autour d’autres mets nouveaux, encore plus variés, plus savoureux, plus nourrissants.
Nous finirons toujours par un dessert. Un fruit.
Tant de fois le Coran a cité le raisin ! Fruit juteux. Fruit délicieux. Fruit béni.
Que les Ceps donc se démultiplient, s’épanouissent et se chargent de lourdes grappes de toutes les couleurs !
Que les vendanges soient de toute culture et de toute saison !
Vendanges au pays des dunes de sable et des dattes.
Vendanges au pays des mangues et des bananes,
Vendanges de la savane et de la forêt.
Vendanges du fleuve et de la mer, de la jonction de l’eau douce et de l’eau amère.
Qu’il pleuve, qu’il vente. Et s’il le faut qu’il neige !
Vendanges !
Vents d’anges !
*Président de PEN Mauritanie
Vice-président d’Empreintes Culturelles