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Avec "105 rue Carnot", Felwine Sarr se veut "authentique"

Dimanche 22 Mai 2011

Avec "105 rue Carnot", Felwine Sarr se veut "authentique"
Partagé entre sa passion pour l’écriture et la nécessité impérieuse de s’inscrire dans une perspective de création, l’écrivain sénégalais Felwine Sarr se veut un ‘’auteur authentique’’ qui assume sa propre voix littéraire en informant sur sa propre expérience voire son existence.

Loin des postures de l’écrivain dénonciateur, Felwine Sarr entend mettre plus l’accent sur l’aspect création dans son œuvre, au lieu de se ‘’définir un cahier de charge’’ par rapport à des problématiques particulières. De fait, Felwine Sarr se veut inclassable dans sa démarche littéraire.

Cette démarche de Sarr qui refuse l’étiquette d’écrivain africain ou même de plaidant pour telle ou telle cause est visible dans son dernier livre intitulé "105 Rue Carnot" (Editions Mémoire d’encrier) dont la cérémonie de dédicace a réuni samedi après-midi à la librairie Athéna un public composé notamment d’écrivains.

Etaient également présents à cette cérémonie, le recteur de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Marie Teuw Niane et le père de l’auteur.

L’ouvrage de Felwine Sarr, 77 pages, rend compte d’un pan de la vie de l’auteur, de sa naissance à son adolescence et se présente comme un livre facile à lire. Il y aborde différentes thèmes qui lui sont ‘’chers’’.

Ces thèmes vont de l’initiation à l’écriture aux souvenirs de paysages urbains, en passant par les rapports Nord-Sud, la problématique des études à l’Université de Dakar, le casse-tête pour l’obtention des visas d’études pour la France, la protection des animaux, etc.

Ces différentes thématiques sont abordées dans les nouvelles suivantes : ‘’Comme une mélodie’’, ‘’Irrévocable’’, ‘’Le destin de J’’, ‘’Un souvenir qui coûte cher’’, ‘’Annie chez les pauvres’’.

Chargé de modérer les débats lors de la cérémonie de présentation de "105 Rue Carnot", Louis Camara, écrivain et Grand Prix du chef de l’Etat pour les Lettres, a présenté l’auteur comme ‘’un écrivain authentique’’, ‘’caustique’’ qui aborde souvent des thèmes ’’tabous’’.

Sur cette dernière problématique, les commentateurs ont même estimé que l’écrivain a abordé une question taboue, en évoquant le sacrifice à grande échelle de moutons lors de la fête de l’Aïd-el-kébir ou Tabaski.

Pour l’auteur, en procédant ainsi, c’est comme ‘’si les humains refusaient la sacralité de la vie aux animaux’’. Pourquoi l’imam de La Mecque, par exemple, ne procèderait-il pas à ‘’un sacrifice symbolique’’ pour toute la Ummah au lieu de se ‘’livrer à un génocide’’ des moutons, s’interroge t-il.

Felwine Sarr est économiste et enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Son premier roman, ‘’Dahij’’, est paru en 2009 chez Gallimard. Il fait également de la musique.

Se considérant comme un écrivain qui ‘’dit ce qu’il a envie de dire’’, Felwine Sarr ne compte pas ainsi pas se soumettre à une sorte de tyrannie du public.

‘’Si on veut s’adresser à tout le monde, on ne s’adresse à personne’’, a-t-il répondu à une interpellation relative à la nécessité d’écrire sur un thème précis ou pour un public donné.

‘’Un écrivain doit être authentique avec soi-même. J’écris ce que j’ai envie d’écrire’’, a-t-il avancé. ‘’Il faut résister à la société capitaliste, ne pas descendre au niveau du public’’, a insisté l’auteur.

APS


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