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Atelier de partage sur l'évolution de la brèche: Comment protéger Saint-louis contre les inondations

Mercredi 24 Août 2011

Atelier de partage sur l'évolution de la brèche: Comment protéger Saint-louis contre les inondations
A la demande de la commune de Saint-Louis et d'ONU HABITAT, le directeur du Management Côtier du groupe ARCADIS (une entreprise internationale de construction et de gestion de l'environnement) a séjourné dans la ville tricentenaire de Saint-Louis du 13 au 17 septembre 2010 dans le cadre d'une mission d'observation de l'évolution de la brèche.
A cet effet, ARCADIS a réalisé une étude détaillée des dynamiques environnementales et risques relatifs et des scenarii à moyen et long terme sur les contraintes et opportunités créés par la situation environnementale de Saint-Louis. Les premières conclusions ont été exposées lors du forum international sur les changements climatiques organisé au mois de décembre dernier.
Fruit d'un partenariat entre ONU HABITAT et ARCADIS, cette étude, selon le maire Bamba Dièye, a débouché sur des scémas techniques divergents d'avec ceux jusqu'ici connus concernant la brèche.
Ainsi, la ville de Saint-Louis , à travers le programme "Initiative ville et changements climatiques" financé par ONU HABITAT, a jugé nécessaire d'organiser un atelier de partage qui s'est adressé principalement aux acteurs scientifiques, afin de leur permettre de discuter des résultats de l'étude et de les confronter avec ceux des autres chercheurs.
Organisé avec le soutien d'ONU Habitat, en partenariat avec l'université Gaston Berger et l'Agence de Développement Communal (ADC), ce séminaire a permis de réfléchir sur les menaces de disparition de la ville de Saint-Louis, les changements climatiques, la problématique de l'érosion côtière, etc.
Supervisé et animé par le Directeur Général de l'ADC, Dr Demba Niang, le professeur serigne Modou Fall et autres experts de l'UGB et de l'ADC, cet atelier s'est déroulé dans la salle des actes du Rectorat de sanar. Organisé sous forme de séances plénières, d'échanges, de débats, il a donné l'occasion aux participants d'aborder de manière approfondie, les problématiquesiées à la dynamique de l'embouchure du fleuve Sénégal (atelier 1) et celles de l'érosion côtière (atelier 2).
En 2003, de fortes pluies dans le bassin du fleuve Sénégal alarmèrent les autorités, car il était prévu que les niveaux d'eau à Saint-Louis s'élèveraient au-dessus des niveaux critiques. Il fut décidé de creuser un canal de délestage (la nouvelle brèche) pour évacuer les eaux du fleuve.
Un canal d'environ 100m de longueur (soit de la largeur de la Langue de Barbarie à cet endroit précis), 4m de large et environ 1,5 m de profondeur, fit creusé. Sa taille s'est développée rapidement dans les premiers jours et le canal a continué de croître au cours des mois et des années suivantes. L'amènagement de ce canal de délestage a engendré des conséquences désastreuses.
ainsi, la plage en face de Doune Baba Dièye, située en face de la nouvelle embouchure du fleuve, s'est érodée rapidement, causant la perte de dizaines de maisons. La zone située au sud de la nouvelle embouchure du fleuve, a été dépourvue d'apport d'eau douce, ce qui a augmenté la salinité de l'eau. Cette partie de l'ancien estuaire est devenue un lagon. Cela a été positif pour l'extraction de sel dans cette région, mais d'un point de vue général, posa plutôt un inconvénient pour l'écosystème (en particulier les mangroves). Les marées ne peuvent plus facilement pénétrer dans l'estuaire et atteindre Saint-Louis. La moyenne du niveau des eaux a augmenté d'environ 0,3m. Puisque les eaux fluviales ne peuvent plus facilement s'écouler dans l'océan, le niveau d'eau lié aux débits fluviaux extrêmes, est devenu moindre. Cet effet est plus important que son opposé, l'effet de la hausse des marées, ce qui signifie que la probabilité d'inondation de Saint-louis est en fait réduite (les données statistiques d'avant 2003, ne sont donc plus utiles).
alors que la nouvelle brèche s'est agrandie et a migré vers le sud, l'ancienne embouchure du fleuve s'est refermée.
Selon ce rapport, la nouvelle embouchure a atteint sa taille maximale et ne présente plus que des fluctuations saisonnières. Elle n'entamera pas la Langue de Barbarie au nord de son emplacement actuel et, par conséquent, ne causera pas une menace pour la ville. En fait, la nouvelle embouchure réduit la probabilité d'occurence des inondations en milieu urbain, qui était l'idée première motivant la création du canal.
Les débats ont porté sur les mesures techniques spécifiques qui pourraient être envisagées pour réduire la probabilité de risques d'inondations à Saint-Louis.
Selon les experts d'ARCADIS, un système de circuit fermé de digues robustes, y compris des solutions adaptées mises en oeuvre à chaque portail étanche (par exemple, où une route croise une digue), pourrait être mis en place.
Afin de contrôler le niveau des eaux souterrainnes dans la zone de la digue, des systèmes supplémentaires tels que des pompes devront aussi être considérés.
Des protections contre les inondations temporaires ou adaptables, telles que des sacs de sable, des murs mobiles d'endiguement, ou des barrières à panneaux multiples, sont envisageables.
Une installation de systèmes d'atténuation d'inondations, qui s'activent quand un niveau d'eau critique est atteint, est également possible La montée des eaux est ainsi réduite, à mesure que l'eau se déverse dans des bassins de rétention en contrebas ou dans l'océan par la brèche, aménagée d'une structure de débordement adaptée.
D'autres mesures spécifiques peuvent être envisagées pour réduire les conséquences dues à toute inondation. Il s'agira de construire dorénavant dans des zones où le terrain est élevé, de sécuriser les voies d'évacuation, et d'accroître la compréhension locale sur la façon d'agir face aux crues, ou concevoir de nouveaux bâtiments de telle sorte que les inondations ne causent pas de dégâts graves. Une combinaison de ces deux types de mesures peut être considérée afin de développer une approche durable plus intégrée et équilibrée.
Si le sujet de l'eau est abordé comme une opportunité au lieu d'un ennemi qui doit être combattu, alors Saint-Louis peut faire sa forte déclaration au monde entier, semblable à ce que les Vénitiens ont fait il y a longtemps. C'est à dire, utiliser la dimension de l'eau comme un point de vente uniqueet l'intégrer complètement dans la planification du milieu urbain à court et à long terme.
Mbagnick Kharachi Diagne


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