Qui est Aminata Diouf Yade et quel genre de musique faites-vous ?
Je suis Me Aminata Diouf Yade plus connue sous le vocable de Aminata Kassé. Je suis greffière au Tribunal hors classe de Dakar. Je suis née avec la musique dans le sang même si par ailleurs, je n’appartiens pas à une famille musicale de naissance. J’appartiens à une famille noble, ce qui fait que nous avons des griots qui nous chantent mais nous, nous ne chantons pas. Seulement, moi j’ai piqué ce virus-là. Peut-être que c’est un don de Dieu. La musique est une passion qui s’est éveillée en moi depuis le très bas âge. Mais avec les considérations sociales, je ne pouvais pas pratiquer parce mon papa n’était pas tout à fait d’accord, tout comme la maman. Mais avec le temps et la patience, j’arrive aujourd’hui à faire de la musique.
Donc vous avez attendu d’être adulte alors que ce don était en vous depuis l’enfance ?
Non. Déjà à l’école, au lycée on avait une classe de chant et j’avais des professeurs qui m’encadraient. A l’université aussi, je continuais à pratiquer. Mais je ne le faisais pas au grand jour. Je le faisais pour moi-même à mes heures libres. Ça me soulageait quand je me sentais seule. Quand j’étais désolée ou déçue de quelque chose, je me recueillais dans ma chanson. Et voilà chaque chose arrive à son temps, aujourd’hui j’ai commencé à faire connaître ma musique aux autres. J’évolue dans le genre folk, un peu de tradi-moderne, mais aussi un tout petit peu de mbalax, parce que nous sommes des Sénégalais, nous avons cette sensation-là.
Comment arrivez-vous à cumuler ce métier de greffier et la musique à la fois ?
(Rires). C’est vrai que ce n’est pas facile mais quand on aime une chose, on parvient toujours à équilibrer. J’y arrive parce que la musique, c’est une passion qui est en moi. Le travail de greffe c’est ma profession. Je vis de cette profession-là, je vis de ce travail, mais à mes temps libres, j’essaie de faire ma musique surtout de l’apprendre. J’en suis vraiment à mes débuts mais j’essaie d’équilibrer. J’avoue quand même que c’est très difficile.
Quelles sont les thématiques que vous abordez dans vos chansons ?
J’aborde des thématiques de société : l’éducation, la place qui devrait être celle des femmes. Je pars du constat que je fais actuellement, ce que vivent les femmes dans nos sociétés modernes ou traditionnelles. Je chante la vie, l’amour,…
A quoi ressemble exactement le tradi-moderne que vous faites ?
Dans le tradi-moderne nous mélangeons la kora, le balafon, le boulome, la flûte, un peu de djembé et la guitare basse. En plus de la voix bien sûr qui est aussi un instrument.
Vous avez un orchestre qui joue avec vous ?
Pas vraiment, pas un orchestre proprement dit, parce qu’en réalité le tradi-moderne j’ai pu le faire avec l’appui de Sankomé Cissokho venu de la Suisse. Il joue de la kora et il évolue de l’autre côté, donc je fais appel à lui en cas de besoin. J’ai aussi des amis qui sont là et qui m’appuient à chaque fois que j’ai besoin d’eux. Ils m’aident à répéter et à finaliser les choses.
Vous avez, nous dit-on, un album en préparation… ?
Oui mon album est en préparation. Il est même déjà prêt car on est au niveau du mastering. Il faut dire que c’est même deux albums, qui sortiront. Mon staff est en train de planifier les choses. Je préfère ne pas avancer une date encore. Disons plutôt s’il plait à Dieu !
Peut-on déjà connaître le titre de l’album?
Cet album s’intitulera «Njirim». Ce qui veut dire «l’orphelin». L’orphelin parce que cet album a été inspiré après le décès du papa de mes enfants, donc de mon défunt mari. J’ai pensé à ma fille et au-delà d’elle, tous ces enfants-là qui auraient voulu avoir leur papa ou bien leur maman à leurs côtés mais qui par l’action de Dieu se sont trouvés dans cette situation-là. Alors je fais cet album pour leur donner un peu de réconfort et leur dire que «Dieu est là, même si papa est parti, la maman est là, ou bien si la maman est partie, le papa est là. Et à travers papa ou bien maman, il y a Dieu qui est là et qui est plus qu’un père, plus qu’une mère pour tous ces orphelins-là».
Peut-on dire que cet album est à la fois un hommage à votre défunt mari et un réconfort pour les orphelins ?
C’est vrai que c’est ce deuil qui m’a inspiré cet album. Mais par-delà ce njirim, il y a d’autres chansons qui sont sur l’album. Il y a «Adouna». J’y chante l’amour, l’amitié, mon guide spirituel Mame Cheikh Ibrahima Fall. Il y a eu plusieurs thèmes que j’ai eu à visiter, mais vraiment ce qui m’a inspirée, ce qui a été à l’origine de cet album-là, c’est ce son njirim.
Vous êtes wolof ou peulh ?
Oui je suis wolof, peulh, (rires). Oui ! Ma maman du côté de sa mère est halpulaar, du côté de mon papa je suis purement wolof. Du côté du papa de ma maman, nous sommes aussi des Baol-Baol. Je suis donc le fruit d’un vrai métissage à la sénégalaise. Ce métissage est important parce que le Sénégalais est métis de naissance. Nous avons des sérères dans nos familles, des hapulaars,… Nous avons un peu de tout, et c’est ce qui nous aide à rester un tout. Quand on écoute la chanson njirim, le timbre, le tempo, c’est un tempo halpulaar. C’est du Yela.
Vous avez déjà partagé des scènes avec des artistes ici au Sénégal ?
Oui ! Je viens de Saint-Louis, toute ma vie jusqu’ici je l’ai passée à Saint-Louis. Je viens de demander tout juste mon affection à Dakar, parce que je voulais me parfaire un tout petit peu musicalement. J’avais besoin de faire des cours un peu en vocalise, un peu en instrument et puis être un peu plus proche des infrastructures culturelles de notre pays. Mais à Saint-Louis, j’avais eu à sortir un maxi avec deux sons «kharit» et Golbert. Le lancement de ce single avait été fait à travers un concert à l’Institut français de Saint-Louis. C’était le 8 mars dernier pour marquer la journée de la femme. J’avais invité toutes les autres femmes artistes de Saint-Louis. C’est comme ça que j’ai eu à chanter avec toutes celles qui m’avaient précédée dans ce métier-là, dans cette passion.
Vous avez donc chanté Golbert Diagne. Mais pourquoi Golbert Diagne ?
J’ai chanté Golbert Diagne pas en tant que personne. J’ai des rapports particuliers avec papa Golbert. C’est un peu comme un père pour moi. Parce que j’ai eu à présenter le journal quand j’étais étudiante à la Radio fréquence teranga. Ça fait assez longtemps quand même. Mais outre tout cela, je l’ai chanté en tant que personne ressource, parce que Golbert comme nous l’appelons de manière très sensible, de manière affectueuse, c’est une icône à Saint-Louis.
Golbert ce n’est pas n’importe qui, c’est quelqu’un qui inspire la citoyenneté, quelqu’un qui inspire la foi, quelqu’un qui inspire la sociabilité. Avec sa radio, il ne cherche vraiment aucun bénéfice. Il l’a ouverte pour panser un tout petit peu les maux de Saint-Louis…. Avec cette radio, il incite les gens à être des citoyens, des modèles dans la société. Il communique sur ce qui devrait être en avant-garde même du développement de la société. C’est pour tout cela et vu ce qu’il représente pour Saint-Louis et pour tout le Sénégal, que j’ai chanté Golbert. Dans cette chanson je le désigne pour qu’il soit une image, un exemple pour tous les Saint-louisiens, tous les Sénégalais même Africains.
Si vous devez dire un dernier mot aux lecteurs qui peuvent devenir vos mélomanes et pour qu’ils puissent venir vers votre musique, ce serait quoi ?
(Rires) Je leur dis à tous Aminata est là, elle est là pour vous. Elle est là aussi pour vous rendre heureux, pour vous rappeler certaines valeurs essentielles, qu’on oublie, parfois à cause de la vie avec ses lourdeurs, ses fardeaux. Alors aidez-moi, aidez-moi, à vous aider !
LEQUOTIDIEN.SN
Donc vous avez attendu d’être adulte alors que ce don était en vous depuis l’enfance ?
Non. Déjà à l’école, au lycée on avait une classe de chant et j’avais des professeurs qui m’encadraient. A l’université aussi, je continuais à pratiquer. Mais je ne le faisais pas au grand jour. Je le faisais pour moi-même à mes heures libres. Ça me soulageait quand je me sentais seule. Quand j’étais désolée ou déçue de quelque chose, je me recueillais dans ma chanson. Et voilà chaque chose arrive à son temps, aujourd’hui j’ai commencé à faire connaître ma musique aux autres. J’évolue dans le genre folk, un peu de tradi-moderne, mais aussi un tout petit peu de mbalax, parce que nous sommes des Sénégalais, nous avons cette sensation-là.
Comment arrivez-vous à cumuler ce métier de greffier et la musique à la fois ?
(Rires). C’est vrai que ce n’est pas facile mais quand on aime une chose, on parvient toujours à équilibrer. J’y arrive parce que la musique, c’est une passion qui est en moi. Le travail de greffe c’est ma profession. Je vis de cette profession-là, je vis de ce travail, mais à mes temps libres, j’essaie de faire ma musique surtout de l’apprendre. J’en suis vraiment à mes débuts mais j’essaie d’équilibrer. J’avoue quand même que c’est très difficile.
Quelles sont les thématiques que vous abordez dans vos chansons ?
J’aborde des thématiques de société : l’éducation, la place qui devrait être celle des femmes. Je pars du constat que je fais actuellement, ce que vivent les femmes dans nos sociétés modernes ou traditionnelles. Je chante la vie, l’amour,…
A quoi ressemble exactement le tradi-moderne que vous faites ?
Dans le tradi-moderne nous mélangeons la kora, le balafon, le boulome, la flûte, un peu de djembé et la guitare basse. En plus de la voix bien sûr qui est aussi un instrument.
Vous avez un orchestre qui joue avec vous ?
Pas vraiment, pas un orchestre proprement dit, parce qu’en réalité le tradi-moderne j’ai pu le faire avec l’appui de Sankomé Cissokho venu de la Suisse. Il joue de la kora et il évolue de l’autre côté, donc je fais appel à lui en cas de besoin. J’ai aussi des amis qui sont là et qui m’appuient à chaque fois que j’ai besoin d’eux. Ils m’aident à répéter et à finaliser les choses.
Vous avez, nous dit-on, un album en préparation… ?
Oui mon album est en préparation. Il est même déjà prêt car on est au niveau du mastering. Il faut dire que c’est même deux albums, qui sortiront. Mon staff est en train de planifier les choses. Je préfère ne pas avancer une date encore. Disons plutôt s’il plait à Dieu !
Peut-on déjà connaître le titre de l’album?
Cet album s’intitulera «Njirim». Ce qui veut dire «l’orphelin». L’orphelin parce que cet album a été inspiré après le décès du papa de mes enfants, donc de mon défunt mari. J’ai pensé à ma fille et au-delà d’elle, tous ces enfants-là qui auraient voulu avoir leur papa ou bien leur maman à leurs côtés mais qui par l’action de Dieu se sont trouvés dans cette situation-là. Alors je fais cet album pour leur donner un peu de réconfort et leur dire que «Dieu est là, même si papa est parti, la maman est là, ou bien si la maman est partie, le papa est là. Et à travers papa ou bien maman, il y a Dieu qui est là et qui est plus qu’un père, plus qu’une mère pour tous ces orphelins-là».
Peut-on dire que cet album est à la fois un hommage à votre défunt mari et un réconfort pour les orphelins ?
C’est vrai que c’est ce deuil qui m’a inspiré cet album. Mais par-delà ce njirim, il y a d’autres chansons qui sont sur l’album. Il y a «Adouna». J’y chante l’amour, l’amitié, mon guide spirituel Mame Cheikh Ibrahima Fall. Il y a eu plusieurs thèmes que j’ai eu à visiter, mais vraiment ce qui m’a inspirée, ce qui a été à l’origine de cet album-là, c’est ce son njirim.
Vous êtes wolof ou peulh ?
Oui je suis wolof, peulh, (rires). Oui ! Ma maman du côté de sa mère est halpulaar, du côté de mon papa je suis purement wolof. Du côté du papa de ma maman, nous sommes aussi des Baol-Baol. Je suis donc le fruit d’un vrai métissage à la sénégalaise. Ce métissage est important parce que le Sénégalais est métis de naissance. Nous avons des sérères dans nos familles, des hapulaars,… Nous avons un peu de tout, et c’est ce qui nous aide à rester un tout. Quand on écoute la chanson njirim, le timbre, le tempo, c’est un tempo halpulaar. C’est du Yela.
Vous avez déjà partagé des scènes avec des artistes ici au Sénégal ?
Oui ! Je viens de Saint-Louis, toute ma vie jusqu’ici je l’ai passée à Saint-Louis. Je viens de demander tout juste mon affection à Dakar, parce que je voulais me parfaire un tout petit peu musicalement. J’avais besoin de faire des cours un peu en vocalise, un peu en instrument et puis être un peu plus proche des infrastructures culturelles de notre pays. Mais à Saint-Louis, j’avais eu à sortir un maxi avec deux sons «kharit» et Golbert. Le lancement de ce single avait été fait à travers un concert à l’Institut français de Saint-Louis. C’était le 8 mars dernier pour marquer la journée de la femme. J’avais invité toutes les autres femmes artistes de Saint-Louis. C’est comme ça que j’ai eu à chanter avec toutes celles qui m’avaient précédée dans ce métier-là, dans cette passion.
Vous avez donc chanté Golbert Diagne. Mais pourquoi Golbert Diagne ?
J’ai chanté Golbert Diagne pas en tant que personne. J’ai des rapports particuliers avec papa Golbert. C’est un peu comme un père pour moi. Parce que j’ai eu à présenter le journal quand j’étais étudiante à la Radio fréquence teranga. Ça fait assez longtemps quand même. Mais outre tout cela, je l’ai chanté en tant que personne ressource, parce que Golbert comme nous l’appelons de manière très sensible, de manière affectueuse, c’est une icône à Saint-Louis.
Golbert ce n’est pas n’importe qui, c’est quelqu’un qui inspire la citoyenneté, quelqu’un qui inspire la foi, quelqu’un qui inspire la sociabilité. Avec sa radio, il ne cherche vraiment aucun bénéfice. Il l’a ouverte pour panser un tout petit peu les maux de Saint-Louis…. Avec cette radio, il incite les gens à être des citoyens, des modèles dans la société. Il communique sur ce qui devrait être en avant-garde même du développement de la société. C’est pour tout cela et vu ce qu’il représente pour Saint-Louis et pour tout le Sénégal, que j’ai chanté Golbert. Dans cette chanson je le désigne pour qu’il soit une image, un exemple pour tous les Saint-louisiens, tous les Sénégalais même Africains.
Si vous devez dire un dernier mot aux lecteurs qui peuvent devenir vos mélomanes et pour qu’ils puissent venir vers votre musique, ce serait quoi ?
(Rires) Je leur dis à tous Aminata est là, elle est là pour vous. Elle est là aussi pour vous rendre heureux, pour vous rappeler certaines valeurs essentielles, qu’on oublie, parfois à cause de la vie avec ses lourdeurs, ses fardeaux. Alors aidez-moi, aidez-moi, à vous aider !