JE VAIS DEMISSIONNER…
Mais avant, permettez-moi de rendre grâce à Allah le Tout Puissant de m’avoir façonné d’une manière qui puisse me valoir la confiance de mes semblables.
Remercier et rendre hommage à mes camarades, frères et sœurs, Etudiantes et Etudiants, qui ont porté et renouvelé leur confiance sur ma modeste personne. Alors que je n’étais pas, et de loin, le plus intelligent encore moins le plus courageux d’entre vous tous, vous m’aviez choisi un certain 25 mars 2014 pour que je porte votre voix et votre cause. Je n’avais pas réussi à un concours pour avoir aujourd’hui la prétention d’avoir mérité cette faveur. Je n’étais que le chanceux dépositaire d’une confiance. J’ai saisi et je saisi toujours à sa juste valeur la portée symbolique d’un tel choix. Mais alors qu’aussi je n’avais pas réussi avec perfection et peut-être même pas à moitié la mission qui m’avait été confiée, vous m’avez renouvelé votre confiance le 31 janvier 2016.
Deux généreuses fois successives ! Cette marque d’estime, de considération et de confiance, je ne pourrai la reconnaitre avec effectivité et perfection car je sais combien il est remarquable de bénéficier d’une confiance renouvelée. Je m’incline quand même devant vous tous, mes très chers pour vous exprimer toute ma reconnaissance et toute ma fierté de vous avoir représenté et porté votre si précieuse voix. Les mots me manquent pour exprimer toute ma sensation du moment mais sachez que ces deux moments de ma vie ont touché et continuent encore de toucher discrètement les fibres mystérieuses de mon cœur. Je remercie et prie pour mes parents, mon père et ma mère, pour m’avoir inculqué une éducation qui m’aura permis même modestement de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, le rôle du devoir. Je leur souhaite une longue vie ainsi que toutes les mamans du monde et tous les papas du monde.
Mes pensées vont aussi directement et naturellement vers ces personnes, fervents défenseurs de la cause étudiante, particulièrement du mieux-être des Etudiants de Sanar, depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui. Mais certains d’entre eux se particularisent par leur caractère responsable et respectable, par leur loyauté et leur persévérance dans la cause. Que leurs noms soient prononcés ici avec respect ! Il s’agit du Président du comité des sages, Monsieur Ibrahima DEH, Gorgui Massamba BOYE et de tous les autres. Si aujourd’hui on peut nous reconnaitre ne serait-ce qu’un grain de valeur syndicale, c’est d’eux que nous l’avons hérité. Merci beaucoup GRANDS pour votre soutien moral constant et inconditionnel. A travers vous, je remercie Madame Félicité, Monsieur Mamadou DIALLO,Grand Ali Cissé, Grand Matar, Grand Alpha, Grand Alain, Daouda SANE, Grand Babacar Niang, et tous les autres. Je ne pourrai citer toutes les bonnes volontés qui m’ont dressé dans ce chemin noble de la servitude volontaire.
Mention spéciale à Cheikh Mbacké SENE. Cet homme est d’une responsabilité extraordinaire. Il nous a soutenus dans le cadre du Collectif des Etudiants Déçus(CED) alors même qu’il était membre du bureau que nous avions remplacé. Cheikh, vous avez mes honneurs !
Dans cette entreprise de remerciements et de reconnaissance, il y a un homme qui est le plus méritant. Je veux nommer le doyen BALDE ou BALDE resto comme on l’appelle affectueusement. Si nous sommes devenus délégués, c’est grâce à lui. Toutes les bonnes choses que nous avons réalisé, il doit se l’est approprier. Doyen, qu’Allah vous récompense au-delà de vos agissements et vous comble de succès dans toutes vos entreprises.
A mes amis et proches, je reconnais leur courage et leur endurance, car ayant souffert des attaques en ma direction dans le cadre de mes fonctions. Bass, Khadim, Daouda NIANG Mame Saliou FALL, Mouha, Sankara, Aziz, Kholle, Cabral, Rosa, Tioro, Sonia, Fabi, Natacha, Mame Diarra, Mygé, Aicha, Lamine Gueye, Amadou GUEYE, Abdoul BA, Oumy Touré,je ne vous oublierai jamais. Je vous garantis mon amitié en toute circonstance.
A mes chers camarades de la COM-SOC et de la CESL, j’exprime mon plus profond respect et ma très haute considération pour m’avoir épaulé et encouragé avec responsabilité et loyauté dans les moments paisibles comme dans les situations difficiles.
A ma future épouse M. Badiane SALL, je renouvelle tout mon amour et toute ma reconnaissance pour avoir enduré avec moi cette lourde charge.
A partir du jour où j’ai été élu, sans trêve, sans relâche, presque sans reprise d’haleine, opiniâtrement, pied à pied, nous luttions pour vous et pour nous. S’il y a eu pour plusieurs d’entre nous quelques labeurs et quelques épreuves, une tempête plus ou moins longue, quelques jets d’écumes sur l’écueil, un peu de ruine, qu’importe si la fin est bonne pour toi UGB. Qu’importe l’augmentation de souffrance pour quelques-uns s’il y a diminution de souffrance pour tous. Qu’importent nos douleurs si les questions avancent, si les problèmes se simplifient, si les solutions murissent, si à travers la clairevoie des impostures et des illusions, on aperçoit de plus en plus distinctement la vérité.
Par la grâce du Seigneur et par le soutien de notre très chère communauté, nous avions entrepris et réussi beaucoup de choses. La climatisation du Centre Médical, la ventilation des restaurants, l’achat d’une ambulance médicalisée, l’installation des modules, le démarrage des travaux des 2000 lits, la réhabilitation du réseau d’eau et d’assainissement, la réhabilitation du réseau électrique, le WIFI, entre autres réalisations, peuvent illustrer avec pertinence nos modestes progrès. Mais l’objet de cet exercice n’est point de faire un bilan sinon merci de vous référer à notre bilan de l’année dernière.
En réalité le plus important pour moi a été la restauration de la dignité et du respect du délégué car pas de respect, point de réalisations. Pendant tout le temps qu’on a bénéficié de votre confiance, nous avons prouvé la force revendicative de la pression. Par la force des arguments et rarement par la force des pierres, nous avons changé autant que faire ce peu le visage de notre campus.
Nous luttions, nous défendions les intérêts matériels et moraux des étudiants, nous œuvrions pour le mieux-être de l’étudiant, avec et à nos côtés nos mandants, notre communauté. Nous avions le soutien des personnes pour lesquelles nous sacrifions beaucoup de choses : obligations pédagogiques en premier, notre raison d’être à l’Université. Oui je le sais, personne ne nous a forcé la charge. Mais sachez que ce n’est pas aussi facile que vous le pensez. D’ailleurs même, il n’y avait aucun souci pour nous de payer le prix de notre engagement. Nous avons opté de vous servir en connaissance de cause. Oui, c’est vrai !
Mais, très cher(e)s camarades, qu’en est-il si la confiance est altérée, si les mandants se désolidarisent, si celui pour qui on lutte ne veut pas de la lutte ? La mission devient plus que difficile, elle devient impossible. Nous ne voulons plus des Journées Sans Tickets (JST), des cessations de cours, même parfois des Assemblées Générales (AG) parce que dit on c’est une perte inutile de temps. Que se passe-t-il dans la conscience du serviteur lorsque les servis ne lui font plus confiance ou ne sont plus prêts à assumer avec lui les conséquences de ces orientations, de ses erreurs ou de ses échecs ? Si c’est bon c’est pour nous tous, si c’est mauvais c’est pour lui seul. Oui, Mesdames et Messieurs, il y a eu bel et bien rupture de confiance. Je peux admettre quand même que cette rupture n’ait pas été délibérée ou qu’elle s’est produite de manière inconsciente.
Qui en est donc l’auteur ? Moi, en toute responsabilité, j’accuse et indexe quatre catégories de notre très chère communauté.
En premier lieu, il y a quelques étudiants-parents de l’autorité, qui nous aiment peut être mais qui préfèrent leur oncle ou père DIAO. Ensuite, il y a les étudiants-salariés de l’administration, ces corrompus jusqu’à la moelle épinière qui prémédite chaque acte posé sur la toile UGB Family ou lors des A.G. Ils sont payés pour décrédibiliser les représentants que vous avez choisis. Ils sont outillés en ordinateur, connexion internet 4G (ils sont en avance sur nous) pour délégitimer vos représentants et ceux dans l’intérêt exclusif de l’autorité. Mais, en troisième lieu, viennent les partisans aveugles qui pensent qu’être de l’APR c’est suivre sans raison le chemin tracé par le leader local ou faire l’avocat du diable. Non mes très cher(es), la vérité avant tout et en tout ! Un bon militant doit parfois reconnaitre et suivre les bons chefs. Il y a de ces personnes qui ne méritent pas votre soutien. En dernier lieu, j’accuse les éternels-détracteurs à qui par la volonté populaire on a administré de cinglantes et cuisantes défaites en 2014 et en 2016. Ils lorgnent ton fauteuil avec machiavélisme et irresponsabilité.
Ils vous détestent parce que vous êtes à la place qu’ils pensent mériter. Conséquences : tout ce que vous faites n’est pas bon, tous vos désidératas illégitimes. Ils sont mauvais. Ils empêchent la communauté de jouir des fruits de vos combats parce qu’ils dénaturent et arrêtent vos combats. C’est regrettable ! Oui, je déconne, oui, je l’assume, je n’en peux plus !
Mais dites-moi comment voulez-vous qu’à l’issu d’un séminaire organisé par le CROUS au mois d’Aout 2015, qu’il ait été retenu l’achat de 2000 matelas pour renforcer la literie des étudiants, que le rapport dudit séminaire soit approuvé sans réserve par le Directeur Ibrahima DIAO et qu’un mouvement pour revendiquer le respect d’un tel engagement renié par son auteur soit illégitime.
Un campus qui, après 25 ans de transport Etudiant, se retrouve sans bus. Comment voulez-vous qu’on reste sans réagir à la disparition d’acquis que des générations d’étudiants ont obtenu et gardé jalousement ?
Mais c’est la quinzaine de l’hygiène et de l’entretien qui risque de disparaitre ! Elle est un moment fort pour le campus social de voir toutes les installations délabrées trouvées solutions en un délai très court de quinze jours. L’année dernière, le CROUS l’avait organisé à la même période. Mieux : elle ne nécessite pas de moyens supplémentaires si la quincaillerie est approvisionnée conformément au choix du Conseil d’Administration. Comment pouvons-nous admettre sans difficulté le refus de l’organiser si nous sommes cohérents avec nous-mêmes ?
Les modules et j’ai fini ! Séance tenante, le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait eu la générosité louable de nous offrir 100 modules « FESMAN » et par la même occasion le DG du CROUS prit l’engagement de les installer afin de pouvoir accueillir les nouveaux bacheliers. C’était au mois de novembre 2015. Premier échéancier raté, le mois de janvier 2016, qui coïncidait avec la rentrée universitaire. Deuxième échéancier manqué, le 20 février. Troisième date line non respecté, le 31 mars 2016. Et aujourd’hui, nous sommes à la fin de l’année. Mais comment pouvons-nous imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde un silence du délégué ? Si tout le monde s’était tu, moi je ne me tairais pas !
Par ailleurs, on peut accepter l’idée de leur non réalisation pour n’importe quelle raison. Mais il est inadmissible de voir le DG du CROUS renier ses propres engagements et se permettre d’engager un bras de fer sans raison. Oui, c’est lui qui a voulu la situation dans la mesure où depuis le 19 mai 2016, jour auquel nous avons porté la plateforme sur sa table, il n’a même pas appelé à la négociation pour proposer. Une semaine de JST sans coup de fil ne serait-ce que pour demander leur cessation. Une indifférence irresponsable ! Mais à la place, on a eu droit à un silence lugubre et suspect de la part de la personne qui devait être le premier à jouer aux sapeurs-pompiers.
A la place, il préfère retrouver les représentants d’étudiants à la prison, du bon côté des barreaux, pour les insulter, les menacer. A la place, il dépose une plainte pour filouterie d’aliments…Pire : au lieu de trouver des solutions aux problèmes des Etudiants, le pourquoi il est nommé, il déclenche une procédure de confiscation de boutiques des Etudiants gérées par la COMSOC.
Aujourd’hui, il est complice d’une procédure disciplinaire enclenchée par le Recteur contre vos représentants.
Mais qu’est-ce que vous voulez ? Si c’est qu’on vous défende lorsque vos intérêts sont menacés, nous sommes obligés de nous lever avec tout ce que cela comporte comme conséquences. Une autorité qui, au lieu de faire son travail, vous pousse derrière vos derniers retranchements, tente de vous humilier en vous trainant dans un cachot 72 heures de votre existence, ne mérite pas votre lassitude ou votre peur.
Mais, c’est très dommage quand les quatre catégories susmentionnées font fi de toutes les raisons qui présidaient à nos actes en tant que mandataire et entrainent dans leur lâche entreprise la part innocente et pure de notre communauté, à travers des appels à la désolidarisation, des post à révélations mensongères, des informations fallacieuses. Parfois même, c’est des insultes et des vœux d’emprisonnement ferme.
Mais il y a encore pire dans ce que nous vivons dans notre CROUS. C’est les magouilles, les nominations par complaisance, les marchés de copinage, les recrutements abusifs pour satisfaire une clientèle politique. KOUKO WAKH NIOU SAGALA mais la maison du professeur Mary Teuw NIANE brule sans qu’il soit informé. Ici, pour tuer le syndicalisme, nous promettons des bourses aux délégués mais heureusement que nous ne sommes pas comme les autres. Ici, chez les trois délégués du personnel du CROUS, l’un est nommé Conseiller technique alors qu’il n’a jamais fait d’études. Le deuxième nommé Chef des services administratifs (CSA) et le troisième Président d’une commission sociale créée pour mettre à l’aise. Ici, l’assistant social qui vient d’être nommé est l’adjoint au maire de la commune de Fass. Les reformes de l’enseignement supérieur ce n’est pas cela ? La nouvelle politique de l’enseignement supérieur c’est la transparence avec la plateforme campus sen, les nouveaux critères objectifs d’attribution des bourses.
Mes très chers frères et sœurs, dans ces conditions comment voulez- vous que l’on soit passif et complice ? Nous devons réagir. Mais comment réagir ? C’est en puisant dans notre répertoire de moyens d’action, notamment en usant des journées sans tickets qui, jusqu’à preuve du contraire, sont le moyen le plus efficace pour poser des actes. L’histoire l’a suffisamment démontré.
Mais qu’en est-il quand notre communauté n’est plus prête à lutter contre les conséquences de ce moyen : repas mal préparés, fermeture des restaurants, entrée des forces de l’ordre ? Peut-être que l’on doit arrêter d’en user. Je ne serai jamais d’accord même si le risque de se retrouver entre quatre murs demeure. D’ailleurs pas plus tard que la semaine dernière, nous avons décrété 24h de JST pour réclamer le changement du transformateur défectueux qui avait entrainé une coupure d’électricité de 48h presque. Mais à ce jour, au restaurant numéro 2 un étudiant du nom de Mayel Seck nous a insultés et d’autres étudiants nous reprochèrent d’avoir décrété pour rien du tout alors que 24 h avant nous avions appelé qui de droit pour une solution parce que nos camarades souffraient de cette coupure. On nous promet un appel qui ne sera jamais reçu.
Personnellement, et je regrette de le dire, que je pense que nous sommes dépouillés de notre arme qu’est la communauté. Quand l’arme ne veut plus des conséquences qui peuvent découler de son usage, il y’a problème. REGLER NOS PROBLEMES MAIS N’ALLAIT PAS JUSQU’AU BOUT ! ALLEZ EN MOUVEMENT MAIS ARRETEZ QUAND LE RISQUE D’UNE SESSION UNIQUE NOUS GUETTE ! Nous avons peur parce que des personnes entretiennent la peur.
Dans cette université des mouvements nous ont valu des sessions uniques parce que la communauté était prête à payer le prix. Des communautés non moins intelligentes ont assumé pire que ce que nous ne voulons pas assumer aujourd’hui.
Dans cette université, quatre catégories de gens vous exterminent sous le regard silencieux de la part innocente. Oui, le silence des gens bien !
Dans cette université, des gens vous détestent parce qu’ils veulent être à votre place.
Dans cette université, un CROUS composé de 90% de tricheurs vous met en mal avec votre communauté à travers ses salariés étudiants pour asseoir ses magouilles et défendre ses intérêts.
Dans cette université, être délégué c’est commencé un combat et voir certains étudiants se désolidariser publiquement et parfois sans motivations. Parfois on se pose la question de savoir si ces gens méritent le risque d’être leur délégué.
Dans cette université, l’amélioration des conditions de vie et de travail n’est plus une priorité car pour beaucoup « chacun pour soi, Dieu pour tous ».
Dans cette université, les représentés creusent les tombes de leurs représentants.
Dans cette université, l’autorité ne respecte plus les représentants d’étudiants parce que les étudiants ne les respectent pas.
Moi, Alpha Mamadou SALL, je peux tout supporter sauf de ne pas faire correctement mon travail. Je ne peux plus accepter de me taire quand je dois parler. Je ne peux plus accepter de fuir quand je dois agir. Je suis élu pour revendiquer, et revendiquer c’est agir. Quand je ne peux plus agir je préfère quitter et laisser ma place à un autre qui pense qu’il pourra toujours agir ou qui pense que revendiquer c’est toujours négocier, ad vitam aeternam.