Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 23 novembre 2017 à Alger, lors d'élections locales. - Ryad Kramdi - AFP
Après plus d’un mois de manifestations populaires pour réclamer son départ du pouvoir, le président Abdelaziz Bouteflika s’apprêterait à démissionner en vertu de l’article 102 de la Constitution, ont rapporté dimanche soir les chaînes de télévision algériennes Ennahar et El Bilad. Cette démission pourrait intervenir dès mardi, selon Ennahar, qui a cité des sources politiques. El Bilad affirme pour sa part que Bouteflika pourrait renoncer au pouvoir dans la semaine. Pour rappel, l’expiration constitutionnelle de son mandat est prévue pour le 28 avril.
Ces informations interviennent près d’une semaine après que le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a appelé à l’application de l’article 102 de la Constitution algérienne. Il prévoit en effet que "lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement".
Si Abdelaziz Bouteflika démissionne dans les jours à venir, le Conseil constitutionnel devrait alors se réunir pour constater la vacance définitive de la présidence de la République. La presse officielle et la présidence n’ont pour l'instant fait aucun commentaire.
Un nouveau gouvernement
Plus tôt dans la soirée, dimanche, avant que les chaînes de télévision n'évoquent la possible démission du chef de l’État, ce dernier a nommé un nouveau gouvernement pour tenter d’apaiser la contestation populaire inédite à laquelle le pouvoir algérien est actuellement confronté.
Conduit par Noureddine Bedoui, qui avait été désigné Premier ministre le 11 mars, ce gouvernement est composé de 27 membres, dont seulement huit faisaient déjà partie de l’ancien. Le général Ahmed Gaïd Salah, qui avait appelé à démettre Abdelaziz Bouteflika de ses fonctions, conserve par ailleurs son portefeuille de vice-ministre de la Défense nationale.
Une manoeuvre du pouvoir?
Pas sûr, cependant, que ce nouveau gouvernement et, si elle se confirmait, la démission d’Abdelaziz Bouteflika, ne parviennent à calmer la grogne des Algériens qui manifestent depuis le 22 février. Si leur revendication première reste le départ du chef de l’État, les citoyens réclament également un changement de système politique en profondeur.
Mais ils sont nombreux à craindre une continuité du pouvoir après la possible démission du président de la République, avec un passage de témoin entre les cadres dirigeants du parti de Bouteflika. Beaucoup redoutent également que l'appel d’Ahmed Gaïd Salah au recours à l'article 102 de la Constitution ne soit qu'une manoeuvre du gouvernement et de l’armée pour préserver le pouvoir, même après la démission de Bouteflika.
L'utilisation de l'article 102 engendrerait en effet un intérim de 135 jours avant la tenue de nouvelles élections, contre 90 en cas de démission pure et simple. En cas d'empêchement pour raisons de santé, comme souhaité par l’armée, la Constitution prévoit, de plus, que l'intérim soit assuré par le Président du Conseil de la nation, qui n’est autre qu’Abdelkader Bensalah, qui a longtemps été en faveur d'un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.
BFMTV
Ces informations interviennent près d’une semaine après que le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a appelé à l’application de l’article 102 de la Constitution algérienne. Il prévoit en effet que "lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement".
Si Abdelaziz Bouteflika démissionne dans les jours à venir, le Conseil constitutionnel devrait alors se réunir pour constater la vacance définitive de la présidence de la République. La presse officielle et la présidence n’ont pour l'instant fait aucun commentaire.
Un nouveau gouvernement
Plus tôt dans la soirée, dimanche, avant que les chaînes de télévision n'évoquent la possible démission du chef de l’État, ce dernier a nommé un nouveau gouvernement pour tenter d’apaiser la contestation populaire inédite à laquelle le pouvoir algérien est actuellement confronté.
Conduit par Noureddine Bedoui, qui avait été désigné Premier ministre le 11 mars, ce gouvernement est composé de 27 membres, dont seulement huit faisaient déjà partie de l’ancien. Le général Ahmed Gaïd Salah, qui avait appelé à démettre Abdelaziz Bouteflika de ses fonctions, conserve par ailleurs son portefeuille de vice-ministre de la Défense nationale.
Une manoeuvre du pouvoir?
Pas sûr, cependant, que ce nouveau gouvernement et, si elle se confirmait, la démission d’Abdelaziz Bouteflika, ne parviennent à calmer la grogne des Algériens qui manifestent depuis le 22 février. Si leur revendication première reste le départ du chef de l’État, les citoyens réclament également un changement de système politique en profondeur.
Mais ils sont nombreux à craindre une continuité du pouvoir après la possible démission du président de la République, avec un passage de témoin entre les cadres dirigeants du parti de Bouteflika. Beaucoup redoutent également que l'appel d’Ahmed Gaïd Salah au recours à l'article 102 de la Constitution ne soit qu'une manoeuvre du gouvernement et de l’armée pour préserver le pouvoir, même après la démission de Bouteflika.
L'utilisation de l'article 102 engendrerait en effet un intérim de 135 jours avant la tenue de nouvelles élections, contre 90 en cas de démission pure et simple. En cas d'empêchement pour raisons de santé, comme souhaité par l’armée, la Constitution prévoit, de plus, que l'intérim soit assuré par le Président du Conseil de la nation, qui n’est autre qu’Abdelkader Bensalah, qui a longtemps été en faveur d'un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.
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