La volonté du gouvernement d'apartheid sud-africain d'imposer l'enseignement de l'Afrikaans a mis le feu au poudre: Soweto s'est embrasé le 16 juin 1976. © Getty/Bettmann
Tôt ce matin-là des milliers d'écoliers se déversent dans les rues de Soweto. Des gamins - la plupart en uniforme d'école - brandissent des slogans peints sur des bouts de carton : « Au diable l'afrikaans » ou alors « L'afrikaans pue ». Dan Montsitsi avait 17 ans et il se rappelle de l'euphorie et de la détermination. « On était en train de chanter et danser au niveau de l'école d'Orlando West High quand la police est arrivée. Elle nous a donné cinq minutes pour nous disperser. Bien sûr on a refusé ! Ils ont lâché un chien dans la foule. On leur a renvoyé la dépouille du chien. Ils étaient furieux et ont lancé des gaz lacrymogènes. On s'est mis à courir et c'est à ce moment que qu'ils ont commencé à tirer. »
Personne ne sait exactement combien d'élèves sont décédés ce jour-là.
« Aussitôt qu'ils ont commencé à tirer, nous avons riposté, nous avons commencé à les affronter en lançant des pierres et en nous protégeant avec des couvercles de poubelles. On attaquait même leurs véhicules de police, ils jetaient des bombes lacrymogènes et on les leur renvoyait. On les voyait sortir de leur véhicule en toussant... Et cela s'est transformé en bataille de rue qui a duré toute la nuit », raconte à RFI, Dee Mashinini, frère du leader étudiant de ce soulèvement.
Un tournant dans la lutte contre l'apartheid
Dee avait 15 ans ce jour-là et pour lui la marche contre l'Afrikaans a basculé dans la lutte contre l'apartheid. Les affrontements ont repris le lendemain, le surlendemain et en quelques jours les émeutes se sont propagées dans le pays. Le soulèvement de Soweto a duré près d'un an. Plus de 500 jeunes sont morts et des centaines ont été arrêtés ou sont partis en exil pour ne revenir que 15 ans plus tard, après la libération de Nelson Mandela.
« Après que ces leaders furent envoyés en prison sur Roben Island, tout est devenu mort politiquement. Il n'y avait pas d'autre campagne, il n'y avait pas de nouveau leader, l'ANC était interdit et en exil, poursuit Dee Mashinini. Et alors qu'on grandissait, il n'y avait rien pour nous dire ce qu'il s'était passé, ce qu'il fallait faire, aucune information ne circulait, car le gouvernement d'apartheid bloquait absolument tout. Vous ne pouviez même pas faire circuler le discours de Mandela à Soweto, il fallait que ce soit vraès juin 76, rien n'a arrêté la machine jusqu'aux élections de 1994. Cela a continué jusqu'en 94. Donc les écoliers de Soweto ont vraiment déclenché un mouvement qui a mené a cette liberté, cette démocratie que nous connaissons aujourdhui. »
Personne ne sait exactement combien d'élèves sont décédés ce jour-là.
« Aussitôt qu'ils ont commencé à tirer, nous avons riposté, nous avons commencé à les affronter en lançant des pierres et en nous protégeant avec des couvercles de poubelles. On attaquait même leurs véhicules de police, ils jetaient des bombes lacrymogènes et on les leur renvoyait. On les voyait sortir de leur véhicule en toussant... Et cela s'est transformé en bataille de rue qui a duré toute la nuit », raconte à RFI, Dee Mashinini, frère du leader étudiant de ce soulèvement.
Un tournant dans la lutte contre l'apartheid
Dee avait 15 ans ce jour-là et pour lui la marche contre l'Afrikaans a basculé dans la lutte contre l'apartheid. Les affrontements ont repris le lendemain, le surlendemain et en quelques jours les émeutes se sont propagées dans le pays. Le soulèvement de Soweto a duré près d'un an. Plus de 500 jeunes sont morts et des centaines ont été arrêtés ou sont partis en exil pour ne revenir que 15 ans plus tard, après la libération de Nelson Mandela.
« Après que ces leaders furent envoyés en prison sur Roben Island, tout est devenu mort politiquement. Il n'y avait pas d'autre campagne, il n'y avait pas de nouveau leader, l'ANC était interdit et en exil, poursuit Dee Mashinini. Et alors qu'on grandissait, il n'y avait rien pour nous dire ce qu'il s'était passé, ce qu'il fallait faire, aucune information ne circulait, car le gouvernement d'apartheid bloquait absolument tout. Vous ne pouviez même pas faire circuler le discours de Mandela à Soweto, il fallait que ce soit vraès juin 76, rien n'a arrêté la machine jusqu'aux élections de 1994. Cela a continué jusqu'en 94. Donc les écoliers de Soweto ont vraiment déclenché un mouvement qui a mené a cette liberté, cette démocratie que nous connaissons aujourdhui. »
Emeutes de Soweto le 16 juin 1976, garçons et filles, les collégiens sont dans la rue. © Bongani Mnguni/City Press/Gallo Images/Getty Images