Il reste le seul Français médaillé olympique en sprint individuel masculin et n’aura même pas vu, jeudi soir, Christophe Lemaitre tenter en vain de lui succéder. Abdou Sèye est décédé en octobre dernier, à l’âge de 77 ans, dans ce Sénégal dont il avait bâti l’athlétisme à partir de 1961.
Né à Saint-Louis en juillet1934, Adboulaye Sèye monte en métropole en 1954 pour effectuer son service militaire à Toulon. Bon footballeur, il est repéré par des clubs locaux qui veulent s’offrir ses services, mais ses officiers remarquent également son exceptionnelle pointe de vitesse. Ils souhaitent monter une équipe d’athlétisme. Le voilà enrôlé en 1956 au Centre sportif des forces armées, le futur bataillon de Joinville. Et là, les records pleuvent. Adbou Seye brille du sprint court au sprint long et collectionne les titres du 100 m au 400 m tout en devenant l’élément clef des relais français.
Arrivent les Jeux olympiques de Rome, en 1960, où celui qui est alors l’un des tout meilleurs sprinters du monde cohabite avec Alain Mimoun ou le futur Premier ministre sénégalais Habib Thiam au sein d’une équipe de France à forte teneur coloniale. Depuis le 20 août de cette même année, le Sénégal est indépendant, mais ne dispose pas de Comité olympique. C’est pour la France qu’Abdou Sèye va aller chercher une médaille de bronze du 200 m, alors qu’il avait largement les moyens de faire mieux encore.
À partir de 1961, à la demande de Mamadou Dia, le premier Premier ministre sénégalais, Abdou Sèye passe de l’autre côté du manche en prenant en main les destinées du sport dans son pays : premier entraîneur national d’athlétisme africain, il repère, détecte, forme et structure, jetant les bases du sport de haut niveau de son continent. Malgré des disgrâces et des fâcheries politiques, il était resté jusqu’à sa mort une personnalité de premier plan du sport sénégalais et un proche de Lamine Diack, son ami d’enfance, devenu président de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme).
Premier sprinter africain médaillé olympique, Abdou Sèye évoquait ce 200 mètres avec des regrets : battu par l’Italien Livio Berruti et par l’Américain Lester Carney, il attribuait sa défaite à une visite de son idole Jesse Owens la veille de la finale qui, en le désignant comme le favori de l’épreuve, l’avait déstabilisé.
Trois ans avant sa mort, le Sénégalais confiait au Quotidien de Dakar qu’il ne se reconnaissait que dans un seul athlète, Usain Bolt : « Je vois en lui un Abdou Sèye bis. Quand je l’ai vu courir à Pékin, je me voyais moi-même. On a le même style. On a la même décontraction. Il s’amuse quand il court. Bolt, c’est Abdou Sèye. »
WebNews
Né à Saint-Louis en juillet1934, Adboulaye Sèye monte en métropole en 1954 pour effectuer son service militaire à Toulon. Bon footballeur, il est repéré par des clubs locaux qui veulent s’offrir ses services, mais ses officiers remarquent également son exceptionnelle pointe de vitesse. Ils souhaitent monter une équipe d’athlétisme. Le voilà enrôlé en 1956 au Centre sportif des forces armées, le futur bataillon de Joinville. Et là, les records pleuvent. Adbou Seye brille du sprint court au sprint long et collectionne les titres du 100 m au 400 m tout en devenant l’élément clef des relais français.
Arrivent les Jeux olympiques de Rome, en 1960, où celui qui est alors l’un des tout meilleurs sprinters du monde cohabite avec Alain Mimoun ou le futur Premier ministre sénégalais Habib Thiam au sein d’une équipe de France à forte teneur coloniale. Depuis le 20 août de cette même année, le Sénégal est indépendant, mais ne dispose pas de Comité olympique. C’est pour la France qu’Abdou Sèye va aller chercher une médaille de bronze du 200 m, alors qu’il avait largement les moyens de faire mieux encore.
À partir de 1961, à la demande de Mamadou Dia, le premier Premier ministre sénégalais, Abdou Sèye passe de l’autre côté du manche en prenant en main les destinées du sport dans son pays : premier entraîneur national d’athlétisme africain, il repère, détecte, forme et structure, jetant les bases du sport de haut niveau de son continent. Malgré des disgrâces et des fâcheries politiques, il était resté jusqu’à sa mort une personnalité de premier plan du sport sénégalais et un proche de Lamine Diack, son ami d’enfance, devenu président de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme).
Premier sprinter africain médaillé olympique, Abdou Sèye évoquait ce 200 mètres avec des regrets : battu par l’Italien Livio Berruti et par l’Américain Lester Carney, il attribuait sa défaite à une visite de son idole Jesse Owens la veille de la finale qui, en le désignant comme le favori de l’épreuve, l’avait déstabilisé.
Trois ans avant sa mort, le Sénégalais confiait au Quotidien de Dakar qu’il ne se reconnaissait que dans un seul athlète, Usain Bolt : « Je vois en lui un Abdou Sèye bis. Quand je l’ai vu courir à Pékin, je me voyais moi-même. On a le même style. On a la même décontraction. Il s’amuse quand il court. Bolt, c’est Abdou Sèye. »
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