Si la ville de Saint-Louis était une religion, Abdoukarim Fall en serait le premier adepte et le plus fervent défenseur. Artiste-peintre autodidacte, il utilise le matériel de pêche, récupéré ici et là pour réaliser ses œuvres.
Dans le cadre de la 10è édition de la Biennale de l’art contemporain africain (Dak’art2012), Abdoukarim fait partie des 25 jeunes talents à qui, la Fondation Sonatel a donné un espace d’exposition en off. La particularité du jeune artiste demeure dans le fait qu’il intègre le tissage dans ses œuvres et aime faire des reliefs. En plus du tissage, les couleurs sont douces et sobres. On peut dire qu’Abdoukarim défend les bonnes causes avec son pinceau. En effet, le jeune peintre autodidacte a fait de l’environnement son thème favori. Et par la même occasion, il exprime la nécessité de la préservation de Saint-Louis.
Ses tableaux exposés parmi les dizaines d’autres œuvres dans les jardins de la Fondation Sonatel à stèle Mermoz, ne laissent pas le visiteur indifférent ; elles l’accrochent. Bien que distants de plusieurs mètres les uns des autres, dans l’exposition, un visiteur attentif peut facilement regrouper en échantillon, les tableaux d’Abdoukarim. Ils ont une identité propre de par leur éclat, leur douceur et couleur mais aussi des reliefs. Pêcheur et fils de pêcheurs, le natif de Guet-Ndar (quartier de pêcheur à Saint-Louis), a l’avenir devant lui. Dans la publication du tome 2 de l’ouvrage intitulé «A la rencontre de la jeune peinture sénégalaise », Abdoukarim Fall est présenté comme un jeune dynamique ayant le sens de partage. Le rêve du jeune peintre, c’est de parvenir à «fédérer toutes les énergies, tous les artistes qui œuvrent pour la conservation du patrimoine de la ville de Saint-Louis que nous avons en partage avec le monde».
Travaillant à domicile, l’artiste tisse d’abord sur la toile avant de peindre. Lissier, Abdoukarim n’a pas eu de métier à tisser après sa formation. C’est de là que lui est venue l’idée intégrer le tissage dans ses différentes toiles «J’ai commencé à faire des recherches, puis j’ai découvert cette technique. Donc, je tisse et en même temps, je peins». C’est de 1998-2001, Abdoukarim Fall a suivi une formation en tapisserie à Saint-Louis. Mais avant, il dessinait et peignait déjà. Utilisant, les matériaux de récupération comme le filet de pêche, le papier, Abdoukarim, n’a pas de soucis concernant les matières premières. «Ce qui est un peu difficile, c’est le travail», dit-il. Il est un peu difficile le travail parce que la finesse, l’adresse et la délicatesse que cela nécessite peut faire que la réalisation d’un tableau dure facilement un mois.
Ses œuvres
A travers un tableau intitulé «Les chemins de l’espoir», Abdoukarim prend parti contre l’émigration clandestine. Pour mémoire, Saint-Louis est une terre d’émigration, en l’occurrence, l’émigration clandestine via la mer, qui a endeuillé beaucoup de familles saint-louisiennes, et dont le pic des départs a été atteint entre 2005 et 2006. «Il faut cesser de prendre les pirogues pour se rendre en Europe. Il est nécessaire de rester chez nous pour faire des projets», soutient-t-il. Le deuxième tableau intitulé Abime montre le plus profond de l’océan : les roches, les petites plantes, etc.
«Variations», c’est l’intitulé de son troisième tableau qui forme une sorte de tourbillon en mouvement, fait toujours de tissage, de collage et de filet de pêche, et en rapport avec l’environnement. Alors que la mer est habituellement représentée en bleu, le peintre a délibérément choisi la couleur beige. Interpellé sur ce choix, il explique que «pendant l’hivernage à Saint-Louis, le fleuve change de couleur, c’est la couleur beige». Mais même si ce n’était pas le cas, «nous aussi, les artistes, on crée parfois», précise-t-il. Le jeune artiste a eu la chance d’exposer au plan international.
FRÉDÉRIC ATAYODI
Lenegalais.net
Dans le cadre de la 10è édition de la Biennale de l’art contemporain africain (Dak’art2012), Abdoukarim fait partie des 25 jeunes talents à qui, la Fondation Sonatel a donné un espace d’exposition en off. La particularité du jeune artiste demeure dans le fait qu’il intègre le tissage dans ses œuvres et aime faire des reliefs. En plus du tissage, les couleurs sont douces et sobres. On peut dire qu’Abdoukarim défend les bonnes causes avec son pinceau. En effet, le jeune peintre autodidacte a fait de l’environnement son thème favori. Et par la même occasion, il exprime la nécessité de la préservation de Saint-Louis.
Ses tableaux exposés parmi les dizaines d’autres œuvres dans les jardins de la Fondation Sonatel à stèle Mermoz, ne laissent pas le visiteur indifférent ; elles l’accrochent. Bien que distants de plusieurs mètres les uns des autres, dans l’exposition, un visiteur attentif peut facilement regrouper en échantillon, les tableaux d’Abdoukarim. Ils ont une identité propre de par leur éclat, leur douceur et couleur mais aussi des reliefs. Pêcheur et fils de pêcheurs, le natif de Guet-Ndar (quartier de pêcheur à Saint-Louis), a l’avenir devant lui. Dans la publication du tome 2 de l’ouvrage intitulé «A la rencontre de la jeune peinture sénégalaise », Abdoukarim Fall est présenté comme un jeune dynamique ayant le sens de partage. Le rêve du jeune peintre, c’est de parvenir à «fédérer toutes les énergies, tous les artistes qui œuvrent pour la conservation du patrimoine de la ville de Saint-Louis que nous avons en partage avec le monde».
Travaillant à domicile, l’artiste tisse d’abord sur la toile avant de peindre. Lissier, Abdoukarim n’a pas eu de métier à tisser après sa formation. C’est de là que lui est venue l’idée intégrer le tissage dans ses différentes toiles «J’ai commencé à faire des recherches, puis j’ai découvert cette technique. Donc, je tisse et en même temps, je peins». C’est de 1998-2001, Abdoukarim Fall a suivi une formation en tapisserie à Saint-Louis. Mais avant, il dessinait et peignait déjà. Utilisant, les matériaux de récupération comme le filet de pêche, le papier, Abdoukarim, n’a pas de soucis concernant les matières premières. «Ce qui est un peu difficile, c’est le travail», dit-il. Il est un peu difficile le travail parce que la finesse, l’adresse et la délicatesse que cela nécessite peut faire que la réalisation d’un tableau dure facilement un mois.
Ses œuvres
A travers un tableau intitulé «Les chemins de l’espoir», Abdoukarim prend parti contre l’émigration clandestine. Pour mémoire, Saint-Louis est une terre d’émigration, en l’occurrence, l’émigration clandestine via la mer, qui a endeuillé beaucoup de familles saint-louisiennes, et dont le pic des départs a été atteint entre 2005 et 2006. «Il faut cesser de prendre les pirogues pour se rendre en Europe. Il est nécessaire de rester chez nous pour faire des projets», soutient-t-il. Le deuxième tableau intitulé Abime montre le plus profond de l’océan : les roches, les petites plantes, etc.
«Variations», c’est l’intitulé de son troisième tableau qui forme une sorte de tourbillon en mouvement, fait toujours de tissage, de collage et de filet de pêche, et en rapport avec l’environnement. Alors que la mer est habituellement représentée en bleu, le peintre a délibérément choisi la couleur beige. Interpellé sur ce choix, il explique que «pendant l’hivernage à Saint-Louis, le fleuve change de couleur, c’est la couleur beige». Mais même si ce n’était pas le cas, «nous aussi, les artistes, on crée parfois», précise-t-il. Le jeune artiste a eu la chance d’exposer au plan international.
FRÉDÉRIC ATAYODI
Lenegalais.net