On vous présente comme l’enfant de Saint-Louis. Comment vous définirez-vous ? Oui, je suis natif de Saint-Louis. Et j’ai un peu grandi dans cette ville jusqu’au début de ma carrière avec le groupe Wock. Là, j’ai sillonné les pays de l’Europe, de l’Afrique centrale, de l’Afrique de l’Ouest. On a beaucoup voyagé et depuis que je suis revenu au Sénégal, après l’aventure avec ce groupe, j’ai entamé ma carrière solo. Mais, je suis plus basé à Dakar pour les raisons du travail mais cela n’empêche que Saint-Louis est mon fief, parce que c’est ma terre natale. Que représente Saint-Louis pour vous ? (Avec assurance) C’est mon berceau, mon point de repère, mes valeurs, mon éducation, mes sentiments les plus chers car toute ma famille y est basée. Donc, je suis un vrai Saint-Louisien. Avez-vous fréquenté l’école française ? A quel niveau avez-vous arrêté ? Oui, je l’ai fréquenté pendant quelques temps seulement. D’abord, l’école Amadou Fara Mbodj quand j’étais enfant ; puis Abdoulaye Mar Diop ; ensuite Sankoré, une école qui se trouve dans la partie Sud de Saint-Louis. De plus, il y a l’école Charles de Gaulle réputée pour avoir abrité de très grandes figures dans ce pays et du continent africain. Sinon, j’ai continué l’école de la vie, et jusqu’à présent, j’apprends. Mais je dois dire que j’ai arrêté les études en classe de seconde. La raison de cet abandon, c’est la musique. Celle-ci m’avait pris beaucoup de temps et j’avoue qu’elle m’a plus passionnée. Mais également, elle a capté toute mon attention. Comment êtes-vous entré dans la musique ? Racontez-nous votre carrière musicale ? A travers des fibres transmises par ma famille. Je suis d’une famille griotte. Tout le monde sait que ma sœur Diabou Seck était une grande diva de la culture et de la musique sénégalaise. Mais je pense que dès fois, on peut ne pas être issu d’un tel milieu et faire de la musique. En ce qui me concerne, le bon Dieu a fait que très tôt, nous avons cette forte passion pour le chant, la musique au plus profond de nous-mêmes. Nous avons donc suivi notre intuition et nos sentiments. Et grâce à l’apport de notre famille, à la protection de nos parents et à leurs encouragements, nous nous sommes attelés à ce métier jusqu’ici. C’est dans ce sens, qu’on a pu créer le «Guité Club». De là, on a fait de nouvelles connaissances qui constituent une grande richesse pour nous. Pour ma carrière, elle se poursuit toujours. J’ai commencé dans l’association sportive et culturelle du quartier. Par la suite, j’ai fréquenté l’orchestre régional de Saint-Louis depuis que j’avais l’âge de 8-9 ans. J’ai été élu «Voix d’or» de ma ville au sein de l’ODCAV. Et après cela, j’ai fait la rencontre de blancs, qui étaient venus à Saint-Louis pour trouver une voix, qui allait interpréter leurs sentiments à l’égard de la musique. D’où la naissance du groupe «Wock». Le mot a été créé par la symbiose du mot «Wolof» et celui de «Rock». Et puis, nous nous sommes rendus à l’étranger car nous devions signer chez BMG. Mais à un moment donné, Sony a racheté BMG ; ce qui a fragilisé notre contrat. Mais, je n’ai pas perdu de temps parce que je suis né pour la musique. Du coup, je suis revenu au Sénégal et j’ai commencé à m’exprimer jusqu’à présent. Quelle étape vous a le plus marqué dans votre carrière ? Mon premier voyage à l’occident parce que c’était un enfant qui n’a jamais été loin de chez lui et qui partait à la découverte de nouvelles choses : réaliser ce que c’est que la terre et la vie et d’autres cultures. Ce qui n’est pas évident de se fondre dans cette masse à cet âge. Au cours de ce voyage, il n’a jamais été question de faire du « buzz » ou du « bad buzz ». Nous rendons grâce à Dieu pour nous avoir accompagnés jusqu’ici. On n’a pas commis des erreurs insurmontables. Parmi vos albums, lequel vous a le plus marqué ? C’est le premier avec le groupe Wock. Il s’agit d’une chanson intitulée « Kêmaan » (mystère), qui, je peux dire, fait partie de mes dix premières chansons, celles que j’ai moi-même composées. Mais après cela, mon premier album au Sénégal « Evolution » qui a été bien accueilli, « Coono Aduna » qui a eu un grand succès, «Deukalé» ainsi de suite. Donc, je pense que j’ai vécu des moments forts avec mes albums et j’espère qu’il y en aura plein d’autres. De toutes les façons, je fais de mon mieux, j’y travaille. Avez-vous rencontré des difficultés à vos débuts ? C’est sûr que c’est la loi de la vie, tout n’est pas rose, d’où l’inspiration du titre « Coono Aduna ». Parce que, dès fois on se posait la question relative aux péripéties que nous présente la vie. Ce qui fait que ce titre en est une parfaite illustration. C’est plein de philosophie, de profondeur et de sens. En gros, je n’ai pas à me plaindre (il touche du bois) car, j’ai connu certains qui ont vécu le pire. Donc, je rends encore grâce à Dieu. Il y avait un temps, vous aviez investi le secteur de l’agriculture. Pourquoi ce choix ? Parce que je pense qu’à un moment je voulais m’inspirer. Je voulais une ère nouvelle, m’ouvrir vraiment à d’autres choses parce que l’agriculture me tentait beaucoup et aussi j’aime beaucoup l’élevage. C’est dans cette optique, que je m’y suis investi pour être un acteur de développement dans ce pays. Car, il faut le dire, l’agriculture est un domaine prospère. Et je pense que l’Afrique en général, et que le Sénégal en particulier en a besoin pour émerger. Je l’ai fait et j’en ai tiré de l’expérience. Et aujourd’hui, je remercie M. le Président Macky Sall qui m’a offert un tracteur que je n’ai pas encore reçu, mais que je vais certainement recevoir. Etant donné que j’ai eu le coup de fil du Ministre de l’agriculture. Je lui suis reconnaissant parce que c’est un moyen de nous encourager en tant qu’acteur de développement. Mais notre premier crédo, c’est la musique. C’est là où je voudrai encore plus de soutien et de protection pour que nos enfants à l’avenir puissent vivre de cet art, qui représente une véritable industrie : le socle du développement de ce pays. Rien ne peut exister sans la culture. Et dans ce domaine, j’avoue qu’il n’y a pas eu des efforts remarquables. Vu que tous les jeunes talents sont, soit exploités, soit laissés à leur propre sort sans formation artistique et sans connaissance dans le monde du business. Dans ce secteur, on est livré à nous-mêmes quel que soit notre statut : producteur, manager, vendeur, négociateur etc., c’est la loi de la jungle. On se bouffe comme pas possible. Beaucoup de discours, de faux semblants mais personne n’aime l’autre et voudrait que tout le monde l’apprécie. C’est dommage ! Je pense qu’il est temps de témoigner plus de respect et de considération à ce secteur de l’industrie musicale, car il y a énormément de talents au Sénégal. On sait que les artistes font face à la piraterie surtout dans cette époque où la technologie est très avancée. Comment faites-vous pour vous en sortir ? Nous sommes en train de chercher parce qu’aujourd’hui, on ne peut pas faire face à cette problématique sachant que les choses les plus élémentaires même ne sont pas organisées. Ça veut dire ce que ça veut dire. C’est vrai que c’est très difficile avec les nouvelles technologies, mais je pense qu’il y a des issues possibles. Mais si toutefois l’Etat, nos aïeux, nos grands-frères se concentrent autour de l’essentiel pour voir comment aborder cette question, je pense que nous pourrions faire face. Mais les nouvelles technologies ne constituent pas uniquement un inconvénient pour les artistes car lorsqu’on sort un morceau, il peut se vendre à Tokyo, à Washington par le biais de l’internet. C’est le cas pour mon nouvel album, car j’ai plus vendu au Canada, en chine, en Taiwan qu’au Sénégal. Puisqu’avec le CD, la copie se fait directement grâce aux applications telles qu’ « Amazon », « Itunes », « Googleplay » etc., on continue à vendre dans le monde. Donc, avec un peu de soutien et un peu d’effort, je pense que la musique sénégalaise peut se positionner au devant de la scène mondiale à l’image de la musique nigérienne d’aujourd’hui. Aujourd’hui le sport et la musique sont les métiers qui rapportent le plus. Paradoxalement, la musique ne nourrit pas son homme au Sénégal. Comment expliquez-vous cela ? Comme je viens de l’évoquer, il n’y a pas d’organisation à la base. Parce que la répartition des ressources n’est pas équitable, et les plus méritants se retrouvent sans rien. Mais la musique en tant que telle, a le potentiel de nourrir son homme. Il faut juste être organisé. Il y a quand même de belles initiatives comme la Sodav, j’entends également parler de mutuelle des artistes dont j’ignore la procédure. En tout cas, ce sont des choses à encourager, que je ne critique pas mais que l’on en fasse du sérieux, c’est l’essentiel. Nous sommes dans un pays de l’oralité où nous pouvons parler des années sans qu’il n’y ait des actions concrètes, preuves de notre engagement. Youssou Ndour a offert aux acteurs culturels sa récompense japonaise estimée à 75 millions de FCFA. Quel commentaire pouvez-vous faire à ce sujet ? C’est une très bonne chose. Et en tant que grand-frère, je ne peux que le remercier. La seule chose que je déplore, et ce n’est pas à l’égard de Youssou Ndour, c’est qu’il faille attendre que les artistes tombent malades pour leur venir en aide. C’est là où le bas blesse. J’aurai bien aimé qu’au moment de nos activités que l’on puisse recevoir tous les soutiens nécessaires. C’est bien de poser des actes et de prévenir l’avenir. On a remarqué que vous êtes l’un des rares artistes dont on ne sait rien de la vie privée. En tant qu’homme public comment faites-vous pour rester discret ? (Rires) Oui, c’est vrai. (Une pause) je ne sais même pas. La seule chose que je peux dire, c’est parce que j’ai une famille très discrète aussi, qui franchement est pour moi, très noble car qui se contente de ce qu’elle a. A partir de là, je peux dire qu’ils ne sont pas des artistes ni des célébrités. Cela ne les intéresse pas de l’être, chacun a sa petite vie et la mène comme bon lui semble. Moi également, je ne mélange pas les choses. Je ne suis pas du genre à créer du buzz. Par exemple, si demain j’embrassai ma femme devant l’hôtel de la place, ce serait à la Une des journaux. Je trouve que cela n’a pas de sens. Le plus important, c’est cet art, c’est la musique. Je pense que nous faisons de notre mieux pour communiquer, pour promouvoir, pour bien écrire des textes qui vont servir à notre jeune génération. On peut dire qu’Abdou Guité est un parolier car vos textes sont riches en enseignements, surtout pour la jeunesse sénégalaise. Comment expliquez-vous cela ? En fait, c’est des options. Quand je compose cela dépend des cibles, de la direction que l’on veut donner au contenu des messages. Mais j’avoue qu’on a aussi une autre forme d’écriture qui ne va pas tarder à venir. Je compte me présenter sous une autre facette car j’ai envie d’embrasser toutes les générations. C’est la société qui m’importe. Peut-on savoir si vous en êtes l’auteur ou est-ce qu’on les compose pour vous ? Oui, c’est moi qui écris mes textes mais j’avoue que je suis très ouvert à tout apport. Et dès fois, au cours d’une discussion avec un animateur ou un journaliste, au cours d’un rendez-vous avec une personne de renom, il y a des mots magnifiques qui sortent et je m’en inspire. Du coup, lorsque je compose des mélodies, je ne fais qu’associer ces mots. De toute façon, tout ce que je dis c’est parce que je l’ai une fois entendu. Quels rapports entretenez-vous avec les artistes sénégalais ? J’entretiens de bons rapports avec les artistes sénégalais en tout cas. Quand je dis «bons rapports», c’est parce que nous n’avons jamais eu de heurts. Mais pour ce qui est de la fréquentation, malheureusement, je ne pense pas que les artistes sénégalais se fréquentent. Ils ont tous peur de l’autre, on dirait des chiens de faïence (rires). En tout cas, j’ai plein d’amis que je fréquente et qui ne sont pas que des artistes. Pour les célébrités, il y a par exemple Malick Gakou, qui, indépendamment du fait qu’il est un homme politique, est un vrai frère, on se voit souvent et il m’apporte son savoir faire, sa bonne pensée. Aujourd’hui si vous devez faire un duo avec un artiste sénégalais, ce serait avec qui? Je ne saurai vous dire mais ce dont je suis sûr c’est que je peux faire un duo avec n’importe quel artiste sénégalais. Partant de Youssou Ndour à Thione Seck, Ismaila Lô jusqu’au plus petit par rapport à l’âge. Partant de Momo Dieng à Pape Diouf, Wally Seck. Viviane, Coumba Gawlo Seck (d’ailleurs avec elle c’est déjà fait), Amy Collé, Titi etc. ces gens là représentent des voix que j’adore. Et je sais qu’ils ont quelque chose que je n’ai pas et vice versa. En conséquence, un duo ne saurait qu’être magnifique aux yeux des sénégalais. En tout cas, j’espère qu’on aura l’occasion de le faire. Est-ce que le ministre de la culture vous prête l’attention que vous méritez en tant qu’artiste ? (Visiblement surpris) je pense qu’on est un peu oublié dans notre art. Et aujourd’hui je ne peux pas jeter des fleurs au Ministre de la Culture alors qu’il y a tellement de choses qui nous manquent. Il y a du pain sur la planche, il reste beaucoup à faire et nous n’attendons que des résultats. Ne pensez-vous que la concurrence entre les artistes est malsaine ? Chez certains, oui et d’autres pas. Elle est bien quelque part. Mais ce qui est bien, c’est la concurrence dans l’excellence. Par contre, ce qui est mal, c’est la concurrence allant dans le sens du maraboutage, c’est cela qui est gravissime. Mais sinon, la concurrence musicale est une chose qui a toujours été là, c’est bien. Mais les critères d’appréciation de la valeur artistique ne figurent pas sur un papier, cela n’existe pas. J’ai beau voir des organisations au Méridien (actuel King Fahd Palace, Ndlr) telles que les Cauris d’or, mais c’est vide de sens lorsque cela concerne la culture. Aujourd’hui, en France on a les victoires de la musique (meilleurs compositeurs, meilleurs textes, meilleures danses etc.) tandis qu’au Sénégal, ce n’est pas le cas. Nous savons que vous êtes un musicien talentueux. Alors pensez-vous comme certains que Wally Seck est meilleure que vous ? Non je n’ai pas encore entendu cela. Mais c’est bien ! Qu’ils le disent ! Le jour où je ferai une chanson et que toutes les personnes qui l’écoutent me disent, que c’est la meilleure, je dirai que: j’ai tout raté. Cela voudrait dire que des personnes à l’extérieur vont la trouver nulle. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais, franchement cela m’importe peu, qu’il soit meilleur, c’est bien, moi j’aime bien sa musique et je l’écoute. Pour moi, c’est un petit frère. Donc, je ne suis pas dans cet état d’esprit. Mais ceux qui le disent sont libres de le dire et qu’ils le chantent haut et fort. Vous avez un peu duré dans la musique. Alors quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes désireux de suivre cette voie ? (Il souffle). C’est d’essayer d’apprendre en tout cas. Mais le problème qui se pose c’est le manque d’école de formation de musique. Car ici, on a l’école des beaux-arts et encore il y a les critères pour y être. Alors où apprendre la musique ? Donc, il n’y a pas les outils pour que je puisse leur donner des conseils. Ils ne peuvent compter que sur leurs talents et sur le don que Dieu leur a offert. C’est dommage ! Et les frontières sont fermées pour aller à l’extérieur apprendre. Nous savons tous qu’il y a le problème du visa alors que les meilleures écoles sont à l’étranger. C’est trop compliqué. Je reste optimiste car je suis persuadé que le meilleur reste à venir et que l’Afrique regorge de potentiels. Vous accordez une place prépondérante à l’éducation des enfants dans vos chansons. Pourquoi ce choix ? Les enfants sont le socle du développement. Tout est enfant. Les enfants sont brillants et talentueux dans leur domaine. Et dès le bas âge, on peut détecter cela. En ce qui me concerne, les chansons que j’ai écrites à l’âge de 6 à 13 ans sont celles qui ont forgées ma carrière. On parle de « kêman », qui a été composé lorsque j’avais 7-8 ans quand j’apprenais à écrire. On parle aussi « Sama doom bou djiguene », je l’avais écrit avant 10 ans, et « Coono Aduna » que j’avais écrit avant 12-13 ans. Donc, l’enfant mérite beaucoup plus de respect et de considération. Quand on rate son enfance, on ne peut la rattraper. Il faut aussi éduquer, c’est pourquoi, je leur accorde mon attention. Qu’on leur donne leurs droits pour qu’ils puissent remplir leurs devoirs. Le Grand théâtre apparaît comme un endroit difficile d’accès sur le plan financier. Alors que c’est un don du gouvernement chinois. Ne pensez-vous pas que vous devriez trouver un accord avec les responsables pour faciliter l’accès aux artistes sénégalais ? Oui, je pense qu’à travers l’AIM (Acteurs de l’Industrie Musicale), on a beaucoup parlé. Son président Zeynoul Sow s’est exprimé à ce sujet. J’ai entendu beaucoup d’artistes se plaindre. Pour moi, tel n’est pas encore le cas parce que j’ai joué plusieurs fois au Grand Théâtre mais il ne s’agissait pas de mon organisation. J’avais fait mon premier concept Guitare à Sorano et je compte le renouveler puisqu’il est question du grand rendez-vous de la culture et pas seulement de la musique. Si je pouvais en faire dix éditions, j’en serai heureux, Dieu est grand. Je suggère au Directeur du Grand Théâtre de faciliter l’accès à tous les artistes. A Dakar, c’est plus facile de trouver un lieu pour jouer vos chansons (discothèque, plages, Bars, hôtels). Y a-t-il suffisamment d’infrastructures à Saint-Louis pour vous éviter les déplacements ? Au fait, on peut produire à Saint-Louis mais il n’y a pas assez d’infrastructures pour qu’on puisse y siéger. Parce que quand on parle d’infrastructures, on parle des télévisions, des organes de presse et même sur le plan administratif. Comme vous pouvez le constater, tout est concentré au niveau de Dakar. La décentralisation serait un atout. Le 06 Mai 2017, vous avez déclaré « Il n’y a que les sourds qui nous gouvernent ». Pouvez-vous être plus explicite ? Oui. Je ne me permettrai pas de dire qu’il n’y a que des sourds qui nous gouvernent. Donc, je pense que c’était un titre attractif utilisé par les média, comme à leur habitude pour attirer l’attention du public afin de vendre leurs produits. Mais je pense que, un mot n’a de sens que dans son contexte. Ce que j’avais dit la dernière fois, c’est ce que je redis aujourd’hui. C’est parce qu’il y a des choses qui ne vont pas et j’ai l’impression qu’il n’y a pas eu beaucoup d’efforts en ce sens. Mais je dis qu’il est temps que vous nous écoutiez. Sauf que je ne permettrai pas de leur dire qu’ils sont des sourds dans tous les domaines. Cependant, j’ai le droit en tant que citoyen de leur dire à haute voix que ça ne va pas. Et depuis le temps qu’on le dit, j’ai l’impression que vous ne nous entendez pas. M. Seck, le public ne vous entendait plus depuis un bon moment. Après vous réapparaissez avec « Ndioukeul. » Pouvez-vous nous expliquer ? Oui, je viens de sortir un nouvel album « Ndioukeul ». Il y a eu trois vidéos clips qui sont présentées. La dernière fois, on a donné un concert au Grand Théâtre. Nous nous préparons le 18 novembre à Madisson, le 9 décembre au Ravin. C’est dans le but aussi de rendre visite à notre public de la banlieue, des boîtes de nuit. Il y a des tournées en vue et nous continuons de composer notre musique et nous comptons présenter très prochainement Abdou Guité sous un autre angle. Car, c’est bien de changer de couleur musicale pour enrichir notre palmarès. PORTRAIT D’un premier abord, Abdou Guité Seck, le digne fils de Saint-Louis affiche un sourire béat, révélateur de son sens de l’accueil. A « Cinekap », un monde pour les réalisateurs de cinéma, il reçoit chaleureusement ses hôtes. L’impression qu’il donne est dessinée dans les sillages de ses traits physiques. Un nez épaté, qui fait son charme particulier et celui de tout africain, des dents blanches qu’il se plaît à exhiber à travers un sourire captivant, reflètent sa bonhomie et son air de bon Samaritain. Vêtu d’un pantalon de couleur écarlate et d’une chemise blanche assortie à ses sandales, il donne l’air d’un séducteur, collier en or jaune et noir et lunettes aux contours noirs. Mais ce qui résume sa personne, c’est son amour pour la musique. Il est aussi attaché aux valeurs familiales, en atteste un cadran photo où son enfant lui exprime sa gratitude et son affection. D’une taille moyenne se mariant bien à son poids à 38 ans, il reste ouvert à toutes questions par sa voix suave et son tempérament calme. Sa musique enchanteresse est tout aussi ancrée dans la réalité sociale de son temps. Il apparaît comme un homme conscient des avatars de l’existence. Tout comme lui, réveillez-vous à la sonnette de l’alarme du weekend : c’est l’heure de la détente. CONSEILS DE L’INVITE A QUI : Aux artistes, aux jeunes et à moi. SUR QUOI : D’une part, j’encourage chacun dans son domaine, j’exhorte tout le monde à persévérer, d’avoir foi en soi car l’avenir de l’Afrique repose sur nos mains en tant que jeunes. Et aux musiciens également. D’autre part, je peux prendre ce profil, qu’on me donne des conseils pour aller de l’avant avec notre art. Abdou Guité Seck PAR FATIMA FALL ET AMINATA SARR (Stagiaires) avec Théodora SY SAMBOU et Sidy BADJI (Photos) SUDONLINE.SN |
Abdou Guité SECK : " je suis un vrai Saint-Louisien "
Dimanche 29 Octobre 2017
La trentaine révolue, Abdou Guité Seck a toujours su quel était son destin : la musique. Prématurément, il entame sa carrière musicale comme touché par sa muse ancestrale, la cantatrice Diabou Seck. Après le Groupe Wock, il entreprend une longue série de parcours, qu’il ne doit qu’à sa persévérance, en atteste son label du même nom, qui apparaît sous le sigle AGS. Très engagé dans le développement de son pays, il évoque son intérêt dans le secteur de l’agriculture afin de s’ouvrir à d’autres horizons. Humble, serein, très avenant, il reste ouvert à toute discussion. En hibernation depuis quelque temps, il revient avec son nouvel album « Ndioukeul ». Avec un verbe agréable, il crée une atmosphère de détente pour séduire nos lecteurs. A ces derniers d’apprécier la couleur du week-end, en lisant ce troisième numéro de Sud Détente.
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