Ma grand-mère, a-t-elle précisé, «était elle-même métisse, ayant une mère peule qui venait du Macina, l’actuel Soudan, et un père français, elle a vécu avec François Valfroy, un militaire français, quand il est reparti, elle était enceinte et espérait son retour, mais il n’est jamais revenu».
C’était donc une Signare, a-t-elle souligné, «mon grand-père nous a légué son nom, la nationalité française et les biens qu’il avait acquis ici. Mon père en parlait peu, mais avait gardé la religion catholique ; il nous amenait à l’église. J’ai ainsi été élevée avec les deux religions, celle de mon père, le catholicisme, et celle de ma mère, l’Islam, et je célèbre toujours, bien que je sois musulmane, Noël comme la Tabaski».
Marie Madeleine, bien inspirée, a eu le réflexe et le mérite, en tant que descendante de Signare, d’organiser depuis une trentaine d’années, le 30 décembre, le défilé du Fanal sur la place Faidherbe.
Instauré à l’époque coloniale par les Signares se rendant à la messe de minuit, le Fanal est considéré comme l’une des fêtes les plus populaires de Saint-Louis du Sénégal. Au-delà de son caractère festif, la manifestation porte l’identité d’une ville réputée pour son bouillonnement culturel.
La tradition du Fanal a grandi dans le sud de l’île, dans le quartier Sindoné appelé encore Kertian. Un quartier dont les maisons gardent encore tout leur charme avec leur petit balcon en fer forgé à l’allure tropicale.
Le Soleil