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8 Décembre 2012 - 8 Décembre 2016 - Il y'a 4 ans s'éloignait Borom Daara Ji, Un Pole Du Savoir au Service de la Tijanya

Mercredi 7 Décembre 2016

8 Décembre 2012 - 8 Décembre 2016 - Il y'a 4 ans s'éloignait Borom Daara Ji, Un Pole Du Savoir au Service de la Tijanya
Le patrimoine intellectuel faisant office de legs pour la communauté musulmane peut avoir pour crédo cette assertion prophétique : « L’encre du savant est aussi précieuse que le sang des martyrs. » Elle justifie le fait que la plupart des compagnons du Prophète (psl) ont considéré comme un impératif l’acquisition du savoir. Et de là parti la nécessité, dans l’œuvre des saints de la Tariqa Tijanya en propagateurs de la doctrine mahométane, de faire du savoir un pilier fort de l’éducation spirituelle du disciple. Parmi eux, figure un homme dont la dimension intellectuelle n’a cessé de fasciner plus d’un, au moins qu’on le considère comme le dépositaire du cadre intellectuel du fief de Mawdo (« Borom daara dji »).

Serigne Mansour Sy, Khalfe Général des Tidianes du 14 septembre 1997 au 8 décembre 2012, est l’un des plus grands érudits du Sénégal. Son acuité d’esprit et sa maitrise des textes font de lui un mufti hors pair. A cela s’ajoute un sens de l’humour décapant faisant que ses disciples ne bronchent jamais quelque soit la durée de son discours. Il est le second fils de Serigne Babacar Sy (rta) et à pour mère Sokhna Astou Seck, et naquit le 15 août 1925.

Il eut pour maitre coranique Serigne Cheybatou Fall, grand érudit de Tivaouane dont la pertinence fit qu’il devint un homme d’action à l’influence remarquable et remarquée dans la cour de Maodo. Il fut surtout considéré comme un professeur qui était passé maitre dans l’art de faire de ses apprenants des personnes dont la modestie surpassait le moi de plus d’un. Pour lui, c’était la meilleure voie pour acquérir du savoir. Ce qui laisse comprendre, en effet, que le caractère humain, avec tout ce que cela implique en termes de vertus, doit reposer sur l’humilité. « L’homme n’est autre qu’élément de synthèse, et l’humilité reste non seulement le fondement, mais aussi la signification de sa grandeur», professe Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum.

Ayant contribué à l’implantation de nombreuses écoles coraniques dans la ville sainte de Tivaouane et de villages, il s’est également distingué dans un rôle de régulateur socio-politique notamment en intervenant assez souvent pour une harmonie entre leaders politiques et acteurs sociaux. Hormis cela, il a jugé nécessaire de rester inerte face aux choses politiques, bien qu’étant obligé, avec sa posture de Khalife Général, de recevoir régulièrement les délégations œuvrant dans ce sens.
Sur le plan religieux, en défenseur de la cause islamique, il s’était fait distingué par son engagement à publier une lettre ouverte il y’a une décennie, suite à la sortie du film « l’innocence des musulmans » s’attaquant aux principes islamiques, mais aussi des caricatures sur le Prophète Mouhammad (psl). Ce texte de 52 pages, prônant un respect de la liberté de culte, visait un combat contre les attaques faites aux religions révélées. Et ce qui demeure crucial à une époque où l’occident, en système basé sur l’impérialisme et animé par un désir de dominer les religions, traite d’intégristes tous ceux qui ne se joignent guère à cette logique. Et en acteur de la cause islamique convaincu de la nécessité de remédier à cette situation, « Borom Daara Dji » improvisa la nécessité de voter une loi dont l’intérêt s’apparente à ces propos du saint homme : « Il s’agira de mettre en œuvre des mesures d’ordre constitutionnel et institutionnel, pour la sécurité, la paix, la confiance et le respect mutuel pour plus de respect à l’égard des religions révélées. » Il ajoute : « Le savoir demeure le seul catalyseur de la défense du Prophète et non une bombe déposée dans une ambassade. »

Sur le plan économique, Serigne Mansour Sy était un agriculteur disposant de terres partout au Sénégal. Son entourage proche raconte que les revenus de cette activité contribuaient à l’entretien des daaras.

Le samedi 8 décembre 2012, disparaissait celui dont les capacités à mémoriser firent dire à Serigne Abdoul Aziz Dabakh (rta) qu’il était apte à réécrire de mémoire l’intégralité des écrits de Tivaouane, au cas où le feu les consumait. Le commun des disciples tidianes perdait ce jour un guide religieux charismatique et généreux au point que sa cour refusait constamment du monde, parce que vieux, femmes, étudiants, chômeurs, jeunes animés par le désir de voyager, nécessiteux entre autres n’hésitaient guère à solliciter ses prières ou son soutien.
 


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