Les élections locales, reportées une première fois, devront se tenir le 1er décembre prochain, à moins qu’un nouvel report n’intervienne.
Mais, pour ce faire, le Ministre de l’Intérieur vient de prendre un arrêté fixant le montant de la caution dont le montant s’élève à 20 millions de francs CFA (10 millions pour le scrutin municipal et 10 millions pour le scrutin départemental). Une somme faramineuse pour un rendez-vous électoral particulier.
En effet, les locales de 2014, avec ses 2.700 listes, ont occasionné des dépenses énormes pour les autorités publiques. Des millions de bulletins ont été confectionnés avec un tohu-bohu qui avait fait réagir le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Abdoulaye Daouda Diallo, qui avait promis que des mesures seront prises lors des prochaines élections.
Aujourd’hui, c’est chose faite. Avec 20 millions de cautions, peu seront ceux qui oseront franchir le rubicond.
En dehors des grands partis et des grandes coalitions, ce sont la Société civile, les syndicats, les personnalités indépendantes qui risquent d’être pénalisés.
Car, nous savons qu’ils étaient déjà nombreux ceux qui avaient, publiquement, annoncé leur intention de participer aux élections dans leurs localités. Ces personnalités, souvent hors des cercles politiques, ressentaient ce qu’ils appréhendent comme une forme de diktat des hommes politiques qui, une fois élus, ne restent même pas dans leurs localités pour s’occuper de leurs populations.
Une préoccupation qui se vérifie souvent car beaucoup de Maires désertent leurs bureaux pour Dakar et pour d’autres responsabilités en qui ils accordent plus de crédit.
C’est pourquoi, les locales, c’est un rendez-vous intéressant où les fils du terroir rivalisent d’ardeur pour se disputer la gestion de leurs Mairies perçues comme des palais présidentiels locaux.
C’était cela le charme. Si tout doit être ramené aux partis politiques et aux hommes et femmes qui les animent, les locales vont perdre de leur charme.
Et ce qui est plus grave, c’est que l’esprit de la décentralisation va être trahi par des ‘’garde-fous’’ qui ne feront que rétablir la prééminence des hommes politiques sur la chose électorale et instaurer une forme de démocratie censitaire où pour être élu, il faut être ‘’riche’’.
Car, si l’on n’y prend garde, il va s’instaurer, dans ce pays, le règne d’une forme de bourgeoisie nationale qui, à elle seule, va détenir les rênes du pouvoir.
La raison, c’est que pour être élu, il faut être riche. Et ceux qui sont riches sont, pour la plupart, ceux qui étaient naguère élus. Il s’instaure un cercle vicieux autour du pouvoir et de l’argent avec, à la clef, une autarcie imposée à un peuple de plus en plus impuissant.
En conséquence, il serait important que, dans le cadre du dialogue politique, que cette caution soit largement revue à la baisse. 5 millions auraient suffi, surtout que le parrainage, imposé, sera très compliqué pour l’administration et les futurs candidats.
Déjà, les maires, une fois élus, sont mal payés et doivent, quotidiennement, consentir à de nombreux sacrifices pour travailler à satisfaire leurs électeurs, ne serait-ce que sur le plan social.
Une situation qui risque de dissuader de nombreux postulants car, si en plus, il faudra casquer une telle somme, le jeu ne vaudra pas la chandelle.
Car, en plus, il faudra penser aux frais de campagne, à entretenir une clientèle politique, ne serait-ce que pour cette période-là.
Dans tous les cas, ce seront les maires sortants qui seront beaucoup plus favorisés face à de nouveaux candidats qui, s’ils ne peuvent pas convaincre par le portefeuille, devront, dans de nombreuses localités du pays, revoir leurs ambitions à la baisse.
Car, pour réussir aux locales, il faudra avoir à ses côtés les associations féminines, les jeunes en priorité. Des mouvements qui ont besoin de soutiens immédiats qui demandent une bonne santé financière.
Tout pour dire que les candidats aux locales payaient déjà une forme de caution aux populations s’ils voulaient se faire élire.
Assane Samb
Mais, pour ce faire, le Ministre de l’Intérieur vient de prendre un arrêté fixant le montant de la caution dont le montant s’élève à 20 millions de francs CFA (10 millions pour le scrutin municipal et 10 millions pour le scrutin départemental). Une somme faramineuse pour un rendez-vous électoral particulier.
En effet, les locales de 2014, avec ses 2.700 listes, ont occasionné des dépenses énormes pour les autorités publiques. Des millions de bulletins ont été confectionnés avec un tohu-bohu qui avait fait réagir le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Abdoulaye Daouda Diallo, qui avait promis que des mesures seront prises lors des prochaines élections.
Aujourd’hui, c’est chose faite. Avec 20 millions de cautions, peu seront ceux qui oseront franchir le rubicond.
En dehors des grands partis et des grandes coalitions, ce sont la Société civile, les syndicats, les personnalités indépendantes qui risquent d’être pénalisés.
Car, nous savons qu’ils étaient déjà nombreux ceux qui avaient, publiquement, annoncé leur intention de participer aux élections dans leurs localités. Ces personnalités, souvent hors des cercles politiques, ressentaient ce qu’ils appréhendent comme une forme de diktat des hommes politiques qui, une fois élus, ne restent même pas dans leurs localités pour s’occuper de leurs populations.
Une préoccupation qui se vérifie souvent car beaucoup de Maires désertent leurs bureaux pour Dakar et pour d’autres responsabilités en qui ils accordent plus de crédit.
C’est pourquoi, les locales, c’est un rendez-vous intéressant où les fils du terroir rivalisent d’ardeur pour se disputer la gestion de leurs Mairies perçues comme des palais présidentiels locaux.
C’était cela le charme. Si tout doit être ramené aux partis politiques et aux hommes et femmes qui les animent, les locales vont perdre de leur charme.
Et ce qui est plus grave, c’est que l’esprit de la décentralisation va être trahi par des ‘’garde-fous’’ qui ne feront que rétablir la prééminence des hommes politiques sur la chose électorale et instaurer une forme de démocratie censitaire où pour être élu, il faut être ‘’riche’’.
Car, si l’on n’y prend garde, il va s’instaurer, dans ce pays, le règne d’une forme de bourgeoisie nationale qui, à elle seule, va détenir les rênes du pouvoir.
La raison, c’est que pour être élu, il faut être riche. Et ceux qui sont riches sont, pour la plupart, ceux qui étaient naguère élus. Il s’instaure un cercle vicieux autour du pouvoir et de l’argent avec, à la clef, une autarcie imposée à un peuple de plus en plus impuissant.
En conséquence, il serait important que, dans le cadre du dialogue politique, que cette caution soit largement revue à la baisse. 5 millions auraient suffi, surtout que le parrainage, imposé, sera très compliqué pour l’administration et les futurs candidats.
Déjà, les maires, une fois élus, sont mal payés et doivent, quotidiennement, consentir à de nombreux sacrifices pour travailler à satisfaire leurs électeurs, ne serait-ce que sur le plan social.
Une situation qui risque de dissuader de nombreux postulants car, si en plus, il faudra casquer une telle somme, le jeu ne vaudra pas la chandelle.
Car, en plus, il faudra penser aux frais de campagne, à entretenir une clientèle politique, ne serait-ce que pour cette période-là.
Dans tous les cas, ce seront les maires sortants qui seront beaucoup plus favorisés face à de nouveaux candidats qui, s’ils ne peuvent pas convaincre par le portefeuille, devront, dans de nombreuses localités du pays, revoir leurs ambitions à la baisse.
Car, pour réussir aux locales, il faudra avoir à ses côtés les associations féminines, les jeunes en priorité. Des mouvements qui ont besoin de soutiens immédiats qui demandent une bonne santé financière.
Tout pour dire que les candidats aux locales payaient déjà une forme de caution aux populations s’ils voulaient se faire élire.
Assane Samb