À travers les époques, les amoureux du Prophète (PSL), champions de foi et de la vertu, ont rivalisé de talent pour lui exprimer, avec des poèmes d’une beauté indescriptible, leur reconnaissance en vue d’être digne de son intercession le jour de la Résurrection. Il est pratiquement indispensable de recenser l’ensemble des textes que les chantres du Prophète ont conçus et qui sont lus et chantés à l’occasion de la commémoration de sa Nativité. Un des compagnons du Prophète (PSL) Hassa Ibn Thabit (Qu’Allah l’agrée) l’avait ainsi apostrophé :
« Meilleur que vous, mes yeux ne l’ont point vu ! »
« Plus beau que vous, femme ne l’a point engendré ! »
« Tu as été créé parfait comme si tu avais été créé à ton goût ! ».
1- L’éloge du Prophète n’est pas constitutif du pêché du chirk ; il est au contraire inhérent au message islamique.
Ce qui semble ou devrait aller en soi est néanmoins contesté par certains esprits peu éclairés qui se sont permis de douter de la légitimité islamique de cette forme d’adoration. À l’appui de leur thèse, ils invoquent le hadith du Prophète (PSL) qui énonce : « Ne faites pas mon éloge comme l’ont fait les Nazaréens à l’endroit de Issa, Fils de Marie, Paix sur Lui ».
Sur la base de ce texte, ils ont prohibé toute forme d’éloge du Prophète en estimant que le fait de mettre l’accent sur sa supériorité par rapport aux autres créatures est une innovation (bida) qui conduit de surcroît au chirk (pêché qui consiste à associer à Allah une autre divinité).
Cette position est cependant fondée sur une interprétation erronée, car ce que le Prophète (PSL) a interdit c’est le discours élogieux qui verrait en lui un « fils de Dieu » et qui rappellerait celui des Nazaréens. En revanche, tout éloge qui, sans verser dans cet excès spécifique, décrit le Prophète comme la meilleure des créatures et par conséquent le reconnaît comme une créature et un serviteur du Créateur, est islamiquement fondé, mieux est obligatoire.
Le Créateur est d’ailleurs le premier à faire l’éloge de Son Messager en ces termes coraniques : « Et tu es certes d’une vertu éminente » (Sourate La Plume, verset 4).En outre, Il a recommandé la politesse et la discipline à son endroit : « Ô vous qui avez cru ! N’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte. Ceux qui auprès du Messager d’Allah baissent leurs voix sont ceux dont Allah a éprouvé les cœurs par la piété. Ils auront le pardon et une énorme récompense. Ceux qui t’appellent à haute voix de derrière les appartements, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas. » (Sourate Les appartements, versets 2, 3 et 4).
Dans le même ordre d’idées, le Prophète lui-même, a fait l’éloge de sa propre personne, non par prétention, mais pour rendre grâce à Son Seigneur en sa qualité de serviteur. Parmi les hadiths les plus célèbres, on peut citer :
« Je suis, sans prétention aucune, le plus pieux et le meilleur des descendants d’Adam au regard d’Allah » (Rapporté par Tabarani et Bayhaqi) ;
« Je suis le meilleur des gens de la droite et le meilleur des premiers », ceux-là mêmes que le Coran considère comme les premiers à suivre les ordres d’Allah sur terre et qui sont les premiers dans l’au-delà (Sourate L’évènement, versets 8 à 11).
« Je suis, sans prétention aucune, le chef des descendants d’Adam le Jour de la Résurrection ; sans prétention, je porte le drapeau de la reconnaissance (liwa al hamd) envers le Seigneur ; sans prétention, il n’y a pas un seul prophète, d’Adam et ceux qui le suivent, qui ne soit placé sous mon drapeau et je suis le premier à être ressuscité » (Rapporté par Tirmizî).
Boukhari et Mouslim ont également rapporté ce hadith raconté par Anas : « Lorsqu’on apporta Al Bouraq (le cheval saint) au Messager d’Allah pour effectuer le voyage nocturne (isrâ), il se montra difficile ». L’Archange Gabriel lui fit alors : « Tu fais cela à Mouhammed ! Meilleur que lui au regard d’Allah, ne t’a jamais monté ! Et il transpira fortement ».
2- La commémoration du Maouloud est une belle innovation qui a été initiée par le Prophète (PSL).
Souvent, on parle du bida en référence à une innovation partielle et partiale en ce sens qu’on ne retient pour toute signification à cette notion que la mauvaise. Pour bien comprendre la question, interrogeons les hadiths : « Toute innovation qui ne puisse s’intégrer à cette Règle-ci, la nôtre, doit être rejetée » (Boukhari et Mouslim) ; « Toute initiative qui ne soit point conforme à notre Règle est à rejeter » (Mouslim) ; « Veillez à suivre ma sounna et celle des califes bien guidés, attachez-vous résolument à l’observer. Méfiez-vous des innovations douteuses en matière de religion, car toute innovation risquée est hérésie, toute hérésie est égarement, tout égarement est passible de l’enfer » (Abou Daoud et Tirmizî).
Mais il a également dit : « Quiconque aura été l’auteur d’une bonne innovation en Islam, aura sa récompense ainsi que celle de toute personne l’ayant observée sans réduction de leurs récompenses respectives ; quiconque aura été l’auteur d’une innovation en Islam, supportera son pêché ainsi que celui de toute personne l’ayant observée sans réduction de leurs pêchés respectifs » (Mouslim).
De ces hadiths, il ressort qu’il existe deux formes de bida ou innovations : la bonne qui est récompensée et la mauvaise qui est condamnée en fonction de leur conformité ou non au Coran, à la sunna ou au consensus des musulmans. Par conséquent, condamner toute innovation sans raison, c’est aller à l’encontre de l’Islam et condamner par là-même toute évolution. Et pourtant, l’Islam s’est enrichi à travers les temps de plusieurs bonnes et belles innovations aux plans technologique, culturel, scientifique comme l’impression et la diffusion du Coran, la construction des écoles, hôpitaux, cimetières et sur le plan cultuel comme les prières de nafilas à l’occasion du ramadan considérées par le calife Oumar comme une « belle bida ».
Oui, la notion de belle bida existe ! Le Maouloud dans sa forme que nous connaissons et promu par Seydi Hadj Malick SY (Qu’Allah l’agrée) en est une car il s’agit de répondre à l’appel d’Allah en se souvenant du jour de la Nativité de la meilleure des créatures, en priant sur le Prophète et en lui adressant des salutations : « Et rappelle-leur les jours d’Allah » (Sourate Ibrahim, verset 5) ; « Certes Allah et Ses Anges prient sur le Prophète ; ô vous qui croyez, priez sui lui et adressez-lui vos salutations » (Sourate Les coalisés, verset 56).
Mieux à y regarder de près, il ne s’agit pas d’une innovation, mais d’une sounna initiée par le Prophète lui-même (PSL). L’on rapporte qu’il commémorait sa naissance chaque semaine en observant le jeûne tous les lundis. Et lorsqu’il fut interrogé sur la raison de son jeûne les lundis, il répondit : « C’est le jour de ma naissance et le jour où la révélation est descendue sur moi ».
De cette manière, il donnait l’exemple en instituant la célébration du Maouloud par des actes d’adoration. Seydi Hadj Malick était ainsi inspiré en estimant que tous les jours de l’année de la naissance du Prophète sont à célébrer, raison pour laquelle on organise des gamous à n’importe quel moment de l’année. On rapporte qu’à l’occasion de son dernier pèlerinage, le Prophète a immolé en sacrifice en chameaux un nombre équivalent au nombre d’années qu’il a vécues. De même, il a toujours exhorté au baptême du nouveau-né au septième jour pour montrer l’importance de la commémoration, car disait-il : « Si ce n’était le premier jour, il n’y aurait jamais eu de septième ».
Et le croyant de se dire, avec foi, en ces moments exceptionnels de miséricorde et de grâce : « si ce n’était le Jour de sa Nativité (PSL), l’humanité ne serait point sortie de l’obscurité du néant ».
« Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la puissance. Il est au-dessus de ce qu’ils décrivent ! Et paix sur les Messagers, et louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! » (Sourate Les rangées, versets 180-182).
Extraits traduits des enseignements en arabe et en wolof, sur l’islam et la tariqa tidjaniya, du guide spirituel Serigne El Hadj Madior CISSE, responsable de la dahira Moutahabina Fillahi et disciple de Khalifa Ababacar SY (RTA).
« Meilleur que vous, mes yeux ne l’ont point vu ! »
« Plus beau que vous, femme ne l’a point engendré ! »
« Tu as été créé parfait comme si tu avais été créé à ton goût ! ».
1- L’éloge du Prophète n’est pas constitutif du pêché du chirk ; il est au contraire inhérent au message islamique.
Ce qui semble ou devrait aller en soi est néanmoins contesté par certains esprits peu éclairés qui se sont permis de douter de la légitimité islamique de cette forme d’adoration. À l’appui de leur thèse, ils invoquent le hadith du Prophète (PSL) qui énonce : « Ne faites pas mon éloge comme l’ont fait les Nazaréens à l’endroit de Issa, Fils de Marie, Paix sur Lui ».
Sur la base de ce texte, ils ont prohibé toute forme d’éloge du Prophète en estimant que le fait de mettre l’accent sur sa supériorité par rapport aux autres créatures est une innovation (bida) qui conduit de surcroît au chirk (pêché qui consiste à associer à Allah une autre divinité).
Cette position est cependant fondée sur une interprétation erronée, car ce que le Prophète (PSL) a interdit c’est le discours élogieux qui verrait en lui un « fils de Dieu » et qui rappellerait celui des Nazaréens. En revanche, tout éloge qui, sans verser dans cet excès spécifique, décrit le Prophète comme la meilleure des créatures et par conséquent le reconnaît comme une créature et un serviteur du Créateur, est islamiquement fondé, mieux est obligatoire.
Le Créateur est d’ailleurs le premier à faire l’éloge de Son Messager en ces termes coraniques : « Et tu es certes d’une vertu éminente » (Sourate La Plume, verset 4).En outre, Il a recommandé la politesse et la discipline à son endroit : « Ô vous qui avez cru ! N’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte. Ceux qui auprès du Messager d’Allah baissent leurs voix sont ceux dont Allah a éprouvé les cœurs par la piété. Ils auront le pardon et une énorme récompense. Ceux qui t’appellent à haute voix de derrière les appartements, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas. » (Sourate Les appartements, versets 2, 3 et 4).
Dans le même ordre d’idées, le Prophète lui-même, a fait l’éloge de sa propre personne, non par prétention, mais pour rendre grâce à Son Seigneur en sa qualité de serviteur. Parmi les hadiths les plus célèbres, on peut citer :
« Je suis, sans prétention aucune, le plus pieux et le meilleur des descendants d’Adam au regard d’Allah » (Rapporté par Tabarani et Bayhaqi) ;
« Je suis le meilleur des gens de la droite et le meilleur des premiers », ceux-là mêmes que le Coran considère comme les premiers à suivre les ordres d’Allah sur terre et qui sont les premiers dans l’au-delà (Sourate L’évènement, versets 8 à 11).
« Je suis, sans prétention aucune, le chef des descendants d’Adam le Jour de la Résurrection ; sans prétention, je porte le drapeau de la reconnaissance (liwa al hamd) envers le Seigneur ; sans prétention, il n’y a pas un seul prophète, d’Adam et ceux qui le suivent, qui ne soit placé sous mon drapeau et je suis le premier à être ressuscité » (Rapporté par Tirmizî).
Boukhari et Mouslim ont également rapporté ce hadith raconté par Anas : « Lorsqu’on apporta Al Bouraq (le cheval saint) au Messager d’Allah pour effectuer le voyage nocturne (isrâ), il se montra difficile ». L’Archange Gabriel lui fit alors : « Tu fais cela à Mouhammed ! Meilleur que lui au regard d’Allah, ne t’a jamais monté ! Et il transpira fortement ».
2- La commémoration du Maouloud est une belle innovation qui a été initiée par le Prophète (PSL).
Souvent, on parle du bida en référence à une innovation partielle et partiale en ce sens qu’on ne retient pour toute signification à cette notion que la mauvaise. Pour bien comprendre la question, interrogeons les hadiths : « Toute innovation qui ne puisse s’intégrer à cette Règle-ci, la nôtre, doit être rejetée » (Boukhari et Mouslim) ; « Toute initiative qui ne soit point conforme à notre Règle est à rejeter » (Mouslim) ; « Veillez à suivre ma sounna et celle des califes bien guidés, attachez-vous résolument à l’observer. Méfiez-vous des innovations douteuses en matière de religion, car toute innovation risquée est hérésie, toute hérésie est égarement, tout égarement est passible de l’enfer » (Abou Daoud et Tirmizî).
Mais il a également dit : « Quiconque aura été l’auteur d’une bonne innovation en Islam, aura sa récompense ainsi que celle de toute personne l’ayant observée sans réduction de leurs récompenses respectives ; quiconque aura été l’auteur d’une innovation en Islam, supportera son pêché ainsi que celui de toute personne l’ayant observée sans réduction de leurs pêchés respectifs » (Mouslim).
De ces hadiths, il ressort qu’il existe deux formes de bida ou innovations : la bonne qui est récompensée et la mauvaise qui est condamnée en fonction de leur conformité ou non au Coran, à la sunna ou au consensus des musulmans. Par conséquent, condamner toute innovation sans raison, c’est aller à l’encontre de l’Islam et condamner par là-même toute évolution. Et pourtant, l’Islam s’est enrichi à travers les temps de plusieurs bonnes et belles innovations aux plans technologique, culturel, scientifique comme l’impression et la diffusion du Coran, la construction des écoles, hôpitaux, cimetières et sur le plan cultuel comme les prières de nafilas à l’occasion du ramadan considérées par le calife Oumar comme une « belle bida ».
Oui, la notion de belle bida existe ! Le Maouloud dans sa forme que nous connaissons et promu par Seydi Hadj Malick SY (Qu’Allah l’agrée) en est une car il s’agit de répondre à l’appel d’Allah en se souvenant du jour de la Nativité de la meilleure des créatures, en priant sur le Prophète et en lui adressant des salutations : « Et rappelle-leur les jours d’Allah » (Sourate Ibrahim, verset 5) ; « Certes Allah et Ses Anges prient sur le Prophète ; ô vous qui croyez, priez sui lui et adressez-lui vos salutations » (Sourate Les coalisés, verset 56).
Mieux à y regarder de près, il ne s’agit pas d’une innovation, mais d’une sounna initiée par le Prophète lui-même (PSL). L’on rapporte qu’il commémorait sa naissance chaque semaine en observant le jeûne tous les lundis. Et lorsqu’il fut interrogé sur la raison de son jeûne les lundis, il répondit : « C’est le jour de ma naissance et le jour où la révélation est descendue sur moi ».
De cette manière, il donnait l’exemple en instituant la célébration du Maouloud par des actes d’adoration. Seydi Hadj Malick était ainsi inspiré en estimant que tous les jours de l’année de la naissance du Prophète sont à célébrer, raison pour laquelle on organise des gamous à n’importe quel moment de l’année. On rapporte qu’à l’occasion de son dernier pèlerinage, le Prophète a immolé en sacrifice en chameaux un nombre équivalent au nombre d’années qu’il a vécues. De même, il a toujours exhorté au baptême du nouveau-né au septième jour pour montrer l’importance de la commémoration, car disait-il : « Si ce n’était le premier jour, il n’y aurait jamais eu de septième ».
Et le croyant de se dire, avec foi, en ces moments exceptionnels de miséricorde et de grâce : « si ce n’était le Jour de sa Nativité (PSL), l’humanité ne serait point sortie de l’obscurité du néant ».
« Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la puissance. Il est au-dessus de ce qu’ils décrivent ! Et paix sur les Messagers, et louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! » (Sourate Les rangées, versets 180-182).
Extraits traduits des enseignements en arabe et en wolof, sur l’islam et la tariqa tidjaniya, du guide spirituel Serigne El Hadj Madior CISSE, responsable de la dahira Moutahabina Fillahi et disciple de Khalifa Ababacar SY (RTA).