Gilad Dobrecky a emmené le public du Festival de Jazz de Saint-Louis en voyage du Moyen-Orient jusqu’aux forêts tropicales grâce à ses percussions. Au menu, des instruments toujours plus intrigants les uns que les autres pour les non-initiés aux percussions du Moyen-Orient.
Gilad a entamé le concert seul, avec pour instruments deux maracas, auxquels il a ajouté sa voix. Les rudiments rythmiques se sont succédés et accumulés pour devenir une masse sonore de plus en plus dense.
Ici, tout peut servir d'instrument, c’est l’imagination qui dicte le possible. Gilad a su se servir aussi bien d’un djembé que de sa voix, de ses pieds, d’un triangle, d’une flûte ou même… d’un sifflet imitant le chant des oiseaux!
Sa musique, composée de patrons rythmiques superposés les un par-dessus les autres, possédait quelque chose de circulaire et d’envoûtant. Elle n’était cependant pas entièrement statique puisque de nouveaux éléments étaient constamment ajoutés. Au spectacle se sont joints, le temps de quelques pièces, huit danseurs pour accompagner les rythmes de Gilad.
Éventuellement, le groupe local Ndar Afro Jazz, qui avait rencontré le célèbre percussionniste pour la première fois à peine quelques heures avant la performance, est venu rejoindre Gilad sur scène. Ils ont joué leurs compositions, sur lesquelles Gilad a ajouté une saveur exotique.
Gilad Dobrecky est un grand percussionniste israélien ayant joué entre autres avec Mike Stern, Toots Teilman, Dennis Chamber, Cornelius Bampus, Ornette Coleman, pour ne nommer que ceux-là.
New Cool Collective : Électrisant
Sur la scène, une transformation bien éloquente s’est opérée. Le piano à queue a été remplacé par un clavier et les huit musiciens de New Cool Collective (NCC) se sont installés. Quand on dit que le jazz peut faire danser, c’est particulièrement vrai avec eux. Leur musique fait du bien à entendre de par sa grande énergie.
Le charismatique saxophoniste Benjamin Herman a lancé un ‘’Na nga def Ndar?’’ à la foule. ‘’Thank you very much for this invitation!’’ Et les musiciens avaient l’air sincèrement contents de pouvoir faire la fête au pays de la teranga. Tout au long de la performance, ils ont gardé un bon contact avec le public, que ce soit en parlant wolof ou en encourageant les gens à taper des mains.
NCC s’est chargé du côté festif de la soirée. Des mélodies enlevantes, des harmonies éclatées et des rythmes rapides étaient au programme. Il ne faut pas croire que cela a affecté la qualité de la musique! Si NCC peut plaire aux gens pour qui le jazz semble être un univers incompréhensible, le groupe a de quoi intéresser les connaisseurs aussi. Des citations de grands standards étaient glissées dans les pièces, et l’intelligence en plus de la virtuosité était au rendez-vous.
À noter que ces musiciens, originaires des Pays-Bas, se sont réunis pour la première fois il y a 19 ans, ce qui n’est pas rien! Surtout que, depuis, ils n’ont pas perdu de leur énergie! Ils ont carrément électrisé Saint-Louis hier soir avec ce qui fut une performance explosive.
Denise Reis : Vers la diversité
Après les percussions du Moyen-Orient de Gilad et les rythmes enlevants de New Cool Collective, Denise Reis a élargi la palette de la diversité du festival en ajoutant une touche latine à la soirée. La chanteuse et guitariste brésilienne possède une belle voix douce et posée, presque timide au premier abord. On aura tôt fait de se laisser emporter par ses mélodies car il est indéniable qu’elle sait charmer un public.
Elle rallie à merveille les rythmes sud-américains et les langues latines avec le jazz. Elle est aussi reconnue pour son imitation vocale du son chaleureux de la trompette. Il est vrai qu’à certains moments, il y avait lieu de se demander s’il n’y avait pas un trompettiste caché derrière la scène, tant l’effet était réussi.
Elle aussi a enchaîné des pièces plus calmes et des pièces plus rapides, et ses jolies compositions ont ravi le public. Pour clore la soirée en beauté, elle a invité Gilad à la rejoindre dans une pièce rythmée.
La musique de Denise Reis l’a emmenée à faire des concerts tout autour du globe. En 2009, elle a reçu le grand honneur de chanter pour Sa Sainteté le Dalaï Lama. L’artiste brésilienne est une habituée de Saint-Louis, puisqu’elle était présente en 2010 à la 18e édition du Festival de Jazz.
Caroline Beauchamp (stagiaire)