Zoom sur les Méthodes des Services de Renseignements sénégalais
"...La Gendarmerie est un des outils les plus performants du système national de renseignement : son renseignement est très ouvert et concerne tous les domaines, pour assurer la bonne administration. Elle est collée au terroir et à la population et récolte partout, en tout temps et en tous lieux, les informations indispensables au gouvernement, pour conduire une action administrative efficace, sereine et maîtrisée pour le bonheur des populations. A titre d'exemple, la Gendarmerie, dans le cadre de son service, est obligée, deux fois de jour et une fois de nuit chaque mois, de visiter tous les villages du Sénégal. Ces visites, dites de secteurs, permettent de porter aux autorités administratives les problèmes que vivent les populations et leur état d'âme. Les problèmes que vivent les populations concernent tous les domaines et permettent à la Gendarmerie de prévenir des fléaux, comme certaines épidémies, certaines épizooties, les famines, les mauvaises récoltes, certains délits récurrents et beaucoup d'autres faits. L'action de la Gendarmerie permet de porter très vite, auprès des autorités responsables, ces informations pour que des me- sures appropriées soient prises dans les délais requis. Cette ac- tion représente 70% du travail de la Gendarmerie et est une police essentiellement préventive. La Gendarmerie est présente, et cette présence est une assu- rance pour les populations de recevoir dans les délais requis les moyens ou directives pour surmonter le problème. Le renseignement de la Gendarmerie assure 80% des besoins en information de l'état, il est un outil majeur de la bonne administration, de la bonne gouvernance, en portant à l'attention des autorités, les informations de toute nature, qui exigent une action ou une prise en compte par les services de l'état. Des sources plus ou moins fiables, selon une numérotation précise et un classement sans faille qui va de A à C selon la maîtrise du sujet par la source, fournissent toute sorte d'informations à la Gendarmerie, qui les recueille sans aucune énumération ou artifice. Les informations sont recueillies de façon claire, limpide et ouverte par les militaires durant l'exercice normal de leurs missions. Chaque tournée fait l'objet d'un compte rendu clair, concis et précis pour relater ce que les gendarmes ont vu, constaté ou entendu. Ces informations font l'objet d'un rapport, si les faits relatés sont précis, constants et constatés par la Gendarmerie elle- même.
Les gendarmes rédigent des rapports dûment signés et transmis à l'échelon supérieur, pour démontrer et porter à la connaissance des autorités, les faits qu'ils ont constatés, par exemple, une mauvaise récolte, une invasion de criquets ou encore la rupture d'une voie de communication. Ces rapports sont très intéressants pour les différentes autorités qui ont en charge le règlement de ces problèmes. Les autorités sont redevables à la Gendarmerie de savoir, à temps et de façon précise, les événements qui se passent et la nature des réponses attendues des populations. Les rapports représentent 60% des informations transmises et sont de la compétence exclusive des unités territoriales. Les autres informations, soit les 20% qui suivent sont des faits, évènements et mêmes rumeurs, portés à la connaissance de la Gendarmerie par diverses sources plus ou moins crédibles et intéressées. La source A est sûre, crédible et le renseignement ou information qu'elle donne est certain, crédible et à sa portée. La source B se trouve dans la périphérie de l'information qu'elle peut glaner du fait de sa proximité. La source C est moins sûre, loin de l'information qui n'est à sa portée que parce qu’une autre source le lui aura fait connaitre.
Des lettres de 1 à 4 permettent de qualifier chaque source pour renforcer le caractère certain jusqu'à aléatoire de l'information. Ces informations, non constatées par la Gendarmerie font l'objet de fiches de renseignement. Les fiches de renseignement font la réputation de la Gendarmerie et entraînent deux attitudes constantes envers les gendarmes, le respect et la peur. La Gendarmerie est respectée par la clarté et la qualité de ses fiches qui souvent après enquête sont véridiques et indispensables à la bonne connaissance des choses. La Gendarmerie fait peur parce que son système permet de lutter contre la plupart des dérapages, surtout dans les campagnes. C'est avec la peur du gendarme que commence la sagesse. Ces deux sentiments font redouter les fiches de la Gendarmerie, les sentiments et états d'âme de la partie saine de la population. Vivier de l'information gouvernementale, les gendarmes sont obligés de fournir un certain nombre de fiches et sont notés en conséquence. Le système d'information a permis à la Gendarmerie d'assurer, de façon préventive, la sécurité des personnes et des biens. C'est ce que rappelle l'adage, le service de la Gendarmerie est d'essence préventive, elle a pour objet de prévenir; la répression ne traduit que l'échec de la prévention. Ce système ne requiert aucune spécialisation, parce que le gendarme n'est pas un agent spécial, il agit en uniforme et conformément aux ordres de ses chefs, il n'a nul besoin de se cacher ou de manœuvrer pour obtenir des informations. Il cible des personnes saines et équilibrées, discutent avec elles sur des faits précis dont ils peuvent avoir connaissance par leurs fonctions, leur statut, leur vision, leur écoute et leur respectabilité. Des personnes qui ont conscience des enjeux et du service de la Gendarmerie, notamment les anciens gendarmes, les notables et autres personnalités, donnent des informations de façon volontaire et soutenue aux militaires de la Gendarmerie, pour préserver le bon ordre et la tranquillité publique. On peut citer l'exemple du maire qui entend que le directeur d'école est un pédophile, sans en avoir une preuve. On peut citer l'exemple de l'employé syndiqué qui participe à une réunion houleuse de son syndicat. On peut enfin prendre l'exemple de la dame qui tient un salon de coiffure et qui reçoit journellement les confidences de ses clientes et qui rapporte les ragots des mœurs du coin. Ces personnes, de bonne comme de mauvaise foi, donnent à la Gendarmerie la plupart des informations dont elle a besoin. Des gendarmes ont pu fricoter avec un Service Spécial en étant affectés, pour les besoins de l'état, dans ces services qui sont diversement établis par l'Etat. Moi-même, j'ai eu à servir comme beaucoup d'autres officiers et sous-officiers dans de telles structures. Ces gendarmes pour exercer plus efficacement et mettre en œuvre des méthodes précises, reçoivent la formation appropriée en suivant des cours à l'étranger, ou des stages nationaux organisés annuellement, avec l'appui de Services Spéciaux étrangers.
Dans mon cas, j'ai suivi une formation de spécialiste du renseignement en France, aux États unis, et en Israël. En outre j'ai participé à des stages nationaux et internationaux. Je suis spécialiste de la lutte antiterroriste pour avoir bénéficié de cours et avoir été certifié de cette compétence par la DGSE française et le FBI américain. A la différence du recueil d'information par la gendarmerie, le service spécial use de moyens techniques, comme les écoutes, ou de moyens humains, tels que la manipulation, pour obtenir des informations plus que protégées. Ce domaine concerne 5% des besoins en information de l'Etat. Ayant acquis dans le renseignement ouvert (Police, Gendarmerie, Presse, Diplomatie et toute autre source ouverte) les 95% d'informations dont il a besoin, l’Etat met en œuvre un ensemble de moyens, humains ou techniques, clandestins pour acquérir, contre vents et marées, la plupart des informations que ses amis comme ses ennemis lui cachent. La mise en œuvre de procédures clandestines, plus ou moins honnêtes et souvent illégales, est de facto entreprise pour acquérir ces informations. Chaque phase a son spécialiste qui doit simuler pour obtenir ces informations et dissimuler pour échapper aux contre- attaques adverses. Plusieurs spécialités couvrent cette gamme clandestine qui va du technicien de recueil, qui use de technologie d'avant- garde, à l'officier traitant, qui manipule et recrute des agents de renseignements, et à l'exploitant, qui filtre les informations pour les mettre à la disposition d'analystes qui donnent aux décideurs les informations. C'est un jeu de haute noblesse, où les pertes sont nombreuses, les résultats mitigés et les bilans jamais publiés. Ce métier nécessite abnégation totale, oubli personnel, engagement sans limites et compétence maitrisée. Un Officier de renseignement est un homme d'honneur, intelligent et disponible pour sa communauté. Son métier exclut l'apprentissage et l'amateurisme. L'amateurisme est grave en termes de renseignement et l'exemple qui suit en démontre le caractère pernicieux et dangereux pour un Etat.
En l'absence du Général FALL, Hautcomgend, en mission au Congo, j'ai participé à un fait grave et inimaginable pour la Sécurité nationale. Je me suis trouvé réveillé et convoqué à trois heures du matin par le Président de la République lui-même pour participer à une réunion urgente de Sécurité nationale. Le Président de la République avait reçu des renseignements faisant part d'une attaque imminente contre son régime. Des containers d'armes seraient déjà entreposés dans le port de Dakar et un commando de deux cents hommes devait débarquer à l'Aéroport LSS pour prendre ses armes et détruire son régime.
Il était demandé, dans l'urgence, aux Services de sécurité de prendre les mesures idoines et urgentes pour protéger les institutions de la République. A 3H30, nous retournâmes dans nos commandements pour prendre ces mesures. Nous étions de nouveau convoqués vers 10H30, pour faire le point et définir la meilleure stratégie à même de battre les soi- disant mercenaires qui en voulaient au régime. La réunion fut décevante par les laudateries dont avaient fait preuve la plupart des responsables de la République participant à la réunion, Officiers généraux comme Ministres. Leur discours militant se résumait dans «Dieu protège votre régime et vos ennemis ne peuvent rien contre vous». Seul le CEMGA fit preuve de retenue en disant clairement ne pas devoir s'affoler devant deux cents mercenaires. Mon tour de parole jeta l'émoi dans la salle et on entendait les mouches volées. Je posai au Président de la République la seule question qui valait : " Quelle est sa source, et quelle est la valeur de sa source ?". Le Président fut interloqué par cette question à laquelle, non seulement il ne s'attendait pas, mais plus grave, dont il ne maîtrisait pas la réponse. Le père WADE, l'homme le plus diplômé du Caire au cap, ne savait ni ce qu'était une source, encore moins les termes de classification. Enervé et hors de lui, il me demanda de préciser ma question en m'affirmant que cette réunion était sérieuse et qu'on ne m'y avait admis qu'à la place de mon chef, il pardonnait mes errements, du moment que je n'avais pas l'expérience de cette réunion. Je précisais ma question en lui demandant comment il avait reçu son renseignement, qui était la personne qui lui avait porté ce renseignement et quelle confiance pouvions-nous lui accorder. Il fit appeler par son aide de camp son petit-fils garde de corps Lamine FAYE et lui demanda sans autre civilité d'introduire dans le Conseil de Sécurité son agent. La personne fut introduite avec son costume de Colobane et sa mine patibulaire. J'eus la surprise de ma vie et je me suis demandé comment de telles personnes pouvaient accéder aussi facilement à un Président de la République et lui porter des informations aussi graves, aussi fallacieuses et aussi inadmissibles. WADE, contre toute attente, me livra son informateur, ou plus exactement l'informateur de son petit-fils et garde de corps. Je lui demandai d'emblée combien il avait reçu après avoir livré une telle information, il me répondit deux millions. Je lui demandai comment il avait eu cette information, était- il de la bande et combien les membres du commando allaient percevoir pour attaquer un pays comme le Sénégal. Le gars ne sut que répondre. Comme tout menteur, il se mit à bégayer et à trembloter. WADE mit fin à l'entretien, le traita de gros menteur et ordonna la restitution des deux millions. Lamine FAYE et son informateur m'en voudront à jamais et WADE leva la séance pour retourner à des tâches plus sérieuses.
En 2005, le renseignement dans la Gendarmerie va subir un duel qui opposera, dès le départ, le Haut Commandant et le Haut Commandant en second sur la conduite du renseignement Gendarmerie. Le HCS est un officier de renseignement qui a eu des responsabilités réelles et constatées à la DDSE où il a fait office d'officier Situation Synthèse, donc premier Analyste du Service, après avoir été Officier traitant dans plusieurs affaires. Le HCS a dirigé de façon experte une des cinq directions du Centre National de Coordination et d’Animation du Renseignement CENCAR, en qualité de chef de la cellule Subversion Terrorisme. A ces différents titres et fonctions, il est un Officier de renseignement avec plus de dix ans d'expérience au plus haut niveau. Le Haut Commandant, le Général Abdoulaye FALL, est un amateur qui a fricoté avec le renseignement dans deux cadres, en premier lieu comme support de l'antenne locale du CENCAR, en sa qualité de Commandant de légion sud, en second lieu en mentant au Président de la République sur sa fonction réelle dans la lutte contre le MFDC. Ayant acquis des capacités de manipulation hors pair dans la gestion du dossier Casamance, le Général entend conserver ce dossier et a besoin pour se faire d'orienter la Gendarmerie dans la recherche de renseignements de façon spéciale et clandestine. A ce titre, il entend outiller la Gendarmerie de moyens techniques et humains à utiliser clandestinement pour obtenir des informations, non seulement dans le cadre de la lutte contre le MFDC, mais aussi plus grave dans tous les domaines que la déontologie et l'éthique interdisent à la Gendarmerie. La Gendarmerie s'est interdite, en toutes circonstances, les missions occultes et rien ne saurait justifier son implication dans des méthodes illégales, équivoques et peu orthodoxes, comme l'information politique. Le Général détourne la Section de Recherche de sa principale mission judiciaire pour l'impliquer dans le renseignement. La Section de Recherche se vit octroyer deux missions et se vit rattacher contre la doctrine, les règles de compétence et la déontologie, toutes les Brigades de Recherches. La première mission des unités de recherche est effectivement leur mission première de police judiciaire spécialisée ; la deuxième mission, plus qu'équivoque, dangereuse pour l'institu- tion, est la recherche de renseignements, comme un service spécial, avec usage de moyens et de procédés clandestins.
Je pris la résolution par conviction et par compétence de m'opposer à cette mission que je juge inadmissible, illégale et pleine de risques pour l'avenir de la Gendarmerie. Le mélange des genres dans une unité de recherche aura des conséquences graves pour le renseignement dans la Gendarmerie. Mon opposition au projet fut clairement exposée en pleine réunion de Commandement. Je donnais les arguments pour montrer que ce projet n'avait pas sa place, que le rattachement des unités de recherche à la Section est une hérésie, qui diminue les capacités opérationnelles des Commandants de légion, et que le renseignement est une affaire de spécialistes et devait concerner des Services spéciaux, et non la Gendarmerie. La plupart des officiers appuyèrent mon argumentation et démontrèrent que le projet ne ferait qu'apporter des dissensions et des difficultés dans son exécution. Ils participèrent à une démonstration sans faille de la mise en place d'une aventure risquée, pernicieuse et mortelle pour le renseignement Gendarmerie. Le Général et son Cabinet ne virent dans mon opposition qu'une haine viscérale contre le Commandant Moussa FALL, à qui on venait de confier les destinées de la Section de Recherche. Je connaissais les relations intimes de Moussa et du Général. Pour les justifier, ils se faisaient passer pour neveu et oncle alors qu'ils ne sont en rien parents. J'ai connu Moussa FALL en même temps que le Général, lorsqu'il a été nommé, en 96 peut- être, Commandant de Compagnie de Ziguinchor alors que le Général était Lieutenant-colonel, Commandant de légion Sud. Leurs magouilles et malversations les ont liés et justifient ce destin commun et cet esprit de prédation qui qualifie l'ensemble de leur action. Le Général a une confiance totale en Moussa FALL et Moussa est capable de tuer pour ses intérêts et les intérêts du Général. SOW, pourtant un puriste des unités de recherche, s'allia à eux par opportunisme et ambition démesurée. A mon humble avis, deux paramètres guidaient le Général dans sa décision de lier les unités de recherche à la section de recherche et de leur confier la police judiciaire et le renseignement. En premier lieu, il entendait continuer à manipuler l'Etat, notamment le Président de la République, en lui fournissant des renseignements de première main, surtout dans le domaine politique et ainsi garder la confiance totale et absolue du maître. En second lieu, il voulait donner à Moussa FALL un outil, libre et indépendant de toutes les structures de Commandement, un outil à leur disposition exclusive pour contrôler et conduire l'ensemble de la Gendarmerie.
Je n'avais contre ce dessein criminel que l'expression de mon indignation. Moussa FALL, en dehors de l'Etat-major, fit affecter dans la Section de Recherche une liste de gendarmes, et gradés sans états d'âme, malhonnêtes, indisciplinés et sans foi. Une bande de voyous était mise en place pour les basses besognes. Les scandales allaient s'installer et les enquêtes ouvertes contre des éléments de la section de recherche et des brigades de recherches qui allaient mettre en place un système véreux et abusif. Certains tomberont sous mon couperet tellement les fautes commises dépassaient l'entendement. Certains militaires ont été dénoncés par les parquets, comme le Commandant de la brigade de recherche de Thiès, qui avait été cité dans une affaire de blanchiment de la drogue saisie, comme ce fut le cas des policiers de Lyon. Je ne l'avais pas loupé, je l'avais fait relever et verser dans une unité mobile en attendant d'avoir les moyens de le faire passer en conseil d'enquête. Le Général demanda la clémence et il eut la chance de faire intervenir des amis dont il ira jusqu'à épouser une fille. Il voulut me servir d'agent contre les prédateurs, mais je n'en voulus pas et plus grave, ce sous-officier a été nommé, en 2010, Commandant de la plus prestigieuse de nos brigades, THIONCK. La section de recherche ne me lâcha pas non plus, comme elle ne lâcha pas certains officiers de l'Etat-major, les Colonels comme TINE et Ismaila SARR, qui furent suivis et espionnés. N'ayant aucune compétence clandestine, ces sous-officiers se faisaient repérer sur l'heure et les dénonciations faites au Général n'aboutissaient jamais, lui-même arguant de notre para- noïa contre la Section de Recherches. Ces militaires alimentèrent le Général et le gouvernement avec des fiches prétendant toute sorte de conduite dérivante de notre part comme alcoolisme, magouilles, corruption, femmes et même complot contre la sureté de l'Etat. Le Colonel TINE, qui les connaissait le mieux, voulut en défaire la Gendarmerie, mais je ne tenais pas à une confrontation avec le Général.
Je n'avais rien fait de mal et je devais m'en foutre de leurs racontars et manipulation, je les laissais me suivre, les coinçais de temps à autre et je m'en arrêtais là. Sur le renseignement, ce système fut fatal, les unités interprétèrent la directive comme leur exclusion du renseignement, qui ne concernait dès lors que les unités de recherche. Toutes mes tentatives pour relancer le système traditionnel furent un échec cuisant devant une interprétation restrictive des Commandants de légion qui, par révolte, avaient exclu le renseignement de leur domaine d'action. A jamais, le renseignement était mort dans la gendarmerie et la conséquence la plus visible est la prolifération des manifestations de toutes sortes, des populations qui se croient abandonnées pour des problèmes de survie comme l'eau, l'électricité, le manque de médicaments, de structures sanitaires ou d'infras- tructures. Les autorités administratives ne pouvaient plus anticiper et répondre de façon préparée aux attentes des populations. Encore un crime du Général FALL et de sa bande de prédateurs..."
(Extrait du Livre Pour l'honneur de la gendarmerie nationale)
"...La Gendarmerie est un des outils les plus performants du système national de renseignement : son renseignement est très ouvert et concerne tous les domaines, pour assurer la bonne administration. Elle est collée au terroir et à la population et récolte partout, en tout temps et en tous lieux, les informations indispensables au gouvernement, pour conduire une action administrative efficace, sereine et maîtrisée pour le bonheur des populations. A titre d'exemple, la Gendarmerie, dans le cadre de son service, est obligée, deux fois de jour et une fois de nuit chaque mois, de visiter tous les villages du Sénégal. Ces visites, dites de secteurs, permettent de porter aux autorités administratives les problèmes que vivent les populations et leur état d'âme. Les problèmes que vivent les populations concernent tous les domaines et permettent à la Gendarmerie de prévenir des fléaux, comme certaines épidémies, certaines épizooties, les famines, les mauvaises récoltes, certains délits récurrents et beaucoup d'autres faits. L'action de la Gendarmerie permet de porter très vite, auprès des autorités responsables, ces informations pour que des me- sures appropriées soient prises dans les délais requis. Cette ac- tion représente 70% du travail de la Gendarmerie et est une police essentiellement préventive. La Gendarmerie est présente, et cette présence est une assu- rance pour les populations de recevoir dans les délais requis les moyens ou directives pour surmonter le problème. Le renseignement de la Gendarmerie assure 80% des besoins en information de l'état, il est un outil majeur de la bonne administration, de la bonne gouvernance, en portant à l'attention des autorités, les informations de toute nature, qui exigent une action ou une prise en compte par les services de l'état. Des sources plus ou moins fiables, selon une numérotation précise et un classement sans faille qui va de A à C selon la maîtrise du sujet par la source, fournissent toute sorte d'informations à la Gendarmerie, qui les recueille sans aucune énumération ou artifice. Les informations sont recueillies de façon claire, limpide et ouverte par les militaires durant l'exercice normal de leurs missions. Chaque tournée fait l'objet d'un compte rendu clair, concis et précis pour relater ce que les gendarmes ont vu, constaté ou entendu. Ces informations font l'objet d'un rapport, si les faits relatés sont précis, constants et constatés par la Gendarmerie elle- même.
Les gendarmes rédigent des rapports dûment signés et transmis à l'échelon supérieur, pour démontrer et porter à la connaissance des autorités, les faits qu'ils ont constatés, par exemple, une mauvaise récolte, une invasion de criquets ou encore la rupture d'une voie de communication. Ces rapports sont très intéressants pour les différentes autorités qui ont en charge le règlement de ces problèmes. Les autorités sont redevables à la Gendarmerie de savoir, à temps et de façon précise, les événements qui se passent et la nature des réponses attendues des populations. Les rapports représentent 60% des informations transmises et sont de la compétence exclusive des unités territoriales. Les autres informations, soit les 20% qui suivent sont des faits, évènements et mêmes rumeurs, portés à la connaissance de la Gendarmerie par diverses sources plus ou moins crédibles et intéressées. La source A est sûre, crédible et le renseignement ou information qu'elle donne est certain, crédible et à sa portée. La source B se trouve dans la périphérie de l'information qu'elle peut glaner du fait de sa proximité. La source C est moins sûre, loin de l'information qui n'est à sa portée que parce qu’une autre source le lui aura fait connaitre.
Des lettres de 1 à 4 permettent de qualifier chaque source pour renforcer le caractère certain jusqu'à aléatoire de l'information. Ces informations, non constatées par la Gendarmerie font l'objet de fiches de renseignement. Les fiches de renseignement font la réputation de la Gendarmerie et entraînent deux attitudes constantes envers les gendarmes, le respect et la peur. La Gendarmerie est respectée par la clarté et la qualité de ses fiches qui souvent après enquête sont véridiques et indispensables à la bonne connaissance des choses. La Gendarmerie fait peur parce que son système permet de lutter contre la plupart des dérapages, surtout dans les campagnes. C'est avec la peur du gendarme que commence la sagesse. Ces deux sentiments font redouter les fiches de la Gendarmerie, les sentiments et états d'âme de la partie saine de la population. Vivier de l'information gouvernementale, les gendarmes sont obligés de fournir un certain nombre de fiches et sont notés en conséquence. Le système d'information a permis à la Gendarmerie d'assurer, de façon préventive, la sécurité des personnes et des biens. C'est ce que rappelle l'adage, le service de la Gendarmerie est d'essence préventive, elle a pour objet de prévenir; la répression ne traduit que l'échec de la prévention. Ce système ne requiert aucune spécialisation, parce que le gendarme n'est pas un agent spécial, il agit en uniforme et conformément aux ordres de ses chefs, il n'a nul besoin de se cacher ou de manœuvrer pour obtenir des informations. Il cible des personnes saines et équilibrées, discutent avec elles sur des faits précis dont ils peuvent avoir connaissance par leurs fonctions, leur statut, leur vision, leur écoute et leur respectabilité. Des personnes qui ont conscience des enjeux et du service de la Gendarmerie, notamment les anciens gendarmes, les notables et autres personnalités, donnent des informations de façon volontaire et soutenue aux militaires de la Gendarmerie, pour préserver le bon ordre et la tranquillité publique. On peut citer l'exemple du maire qui entend que le directeur d'école est un pédophile, sans en avoir une preuve. On peut citer l'exemple de l'employé syndiqué qui participe à une réunion houleuse de son syndicat. On peut enfin prendre l'exemple de la dame qui tient un salon de coiffure et qui reçoit journellement les confidences de ses clientes et qui rapporte les ragots des mœurs du coin. Ces personnes, de bonne comme de mauvaise foi, donnent à la Gendarmerie la plupart des informations dont elle a besoin. Des gendarmes ont pu fricoter avec un Service Spécial en étant affectés, pour les besoins de l'état, dans ces services qui sont diversement établis par l'Etat. Moi-même, j'ai eu à servir comme beaucoup d'autres officiers et sous-officiers dans de telles structures. Ces gendarmes pour exercer plus efficacement et mettre en œuvre des méthodes précises, reçoivent la formation appropriée en suivant des cours à l'étranger, ou des stages nationaux organisés annuellement, avec l'appui de Services Spéciaux étrangers.
Dans mon cas, j'ai suivi une formation de spécialiste du renseignement en France, aux États unis, et en Israël. En outre j'ai participé à des stages nationaux et internationaux. Je suis spécialiste de la lutte antiterroriste pour avoir bénéficié de cours et avoir été certifié de cette compétence par la DGSE française et le FBI américain. A la différence du recueil d'information par la gendarmerie, le service spécial use de moyens techniques, comme les écoutes, ou de moyens humains, tels que la manipulation, pour obtenir des informations plus que protégées. Ce domaine concerne 5% des besoins en information de l'Etat. Ayant acquis dans le renseignement ouvert (Police, Gendarmerie, Presse, Diplomatie et toute autre source ouverte) les 95% d'informations dont il a besoin, l’Etat met en œuvre un ensemble de moyens, humains ou techniques, clandestins pour acquérir, contre vents et marées, la plupart des informations que ses amis comme ses ennemis lui cachent. La mise en œuvre de procédures clandestines, plus ou moins honnêtes et souvent illégales, est de facto entreprise pour acquérir ces informations. Chaque phase a son spécialiste qui doit simuler pour obtenir ces informations et dissimuler pour échapper aux contre- attaques adverses. Plusieurs spécialités couvrent cette gamme clandestine qui va du technicien de recueil, qui use de technologie d'avant- garde, à l'officier traitant, qui manipule et recrute des agents de renseignements, et à l'exploitant, qui filtre les informations pour les mettre à la disposition d'analystes qui donnent aux décideurs les informations. C'est un jeu de haute noblesse, où les pertes sont nombreuses, les résultats mitigés et les bilans jamais publiés. Ce métier nécessite abnégation totale, oubli personnel, engagement sans limites et compétence maitrisée. Un Officier de renseignement est un homme d'honneur, intelligent et disponible pour sa communauté. Son métier exclut l'apprentissage et l'amateurisme. L'amateurisme est grave en termes de renseignement et l'exemple qui suit en démontre le caractère pernicieux et dangereux pour un Etat.
En l'absence du Général FALL, Hautcomgend, en mission au Congo, j'ai participé à un fait grave et inimaginable pour la Sécurité nationale. Je me suis trouvé réveillé et convoqué à trois heures du matin par le Président de la République lui-même pour participer à une réunion urgente de Sécurité nationale. Le Président de la République avait reçu des renseignements faisant part d'une attaque imminente contre son régime. Des containers d'armes seraient déjà entreposés dans le port de Dakar et un commando de deux cents hommes devait débarquer à l'Aéroport LSS pour prendre ses armes et détruire son régime.
Il était demandé, dans l'urgence, aux Services de sécurité de prendre les mesures idoines et urgentes pour protéger les institutions de la République. A 3H30, nous retournâmes dans nos commandements pour prendre ces mesures. Nous étions de nouveau convoqués vers 10H30, pour faire le point et définir la meilleure stratégie à même de battre les soi- disant mercenaires qui en voulaient au régime. La réunion fut décevante par les laudateries dont avaient fait preuve la plupart des responsables de la République participant à la réunion, Officiers généraux comme Ministres. Leur discours militant se résumait dans «Dieu protège votre régime et vos ennemis ne peuvent rien contre vous». Seul le CEMGA fit preuve de retenue en disant clairement ne pas devoir s'affoler devant deux cents mercenaires. Mon tour de parole jeta l'émoi dans la salle et on entendait les mouches volées. Je posai au Président de la République la seule question qui valait : " Quelle est sa source, et quelle est la valeur de sa source ?". Le Président fut interloqué par cette question à laquelle, non seulement il ne s'attendait pas, mais plus grave, dont il ne maîtrisait pas la réponse. Le père WADE, l'homme le plus diplômé du Caire au cap, ne savait ni ce qu'était une source, encore moins les termes de classification. Enervé et hors de lui, il me demanda de préciser ma question en m'affirmant que cette réunion était sérieuse et qu'on ne m'y avait admis qu'à la place de mon chef, il pardonnait mes errements, du moment que je n'avais pas l'expérience de cette réunion. Je précisais ma question en lui demandant comment il avait reçu son renseignement, qui était la personne qui lui avait porté ce renseignement et quelle confiance pouvions-nous lui accorder. Il fit appeler par son aide de camp son petit-fils garde de corps Lamine FAYE et lui demanda sans autre civilité d'introduire dans le Conseil de Sécurité son agent. La personne fut introduite avec son costume de Colobane et sa mine patibulaire. J'eus la surprise de ma vie et je me suis demandé comment de telles personnes pouvaient accéder aussi facilement à un Président de la République et lui porter des informations aussi graves, aussi fallacieuses et aussi inadmissibles. WADE, contre toute attente, me livra son informateur, ou plus exactement l'informateur de son petit-fils et garde de corps. Je lui demandai d'emblée combien il avait reçu après avoir livré une telle information, il me répondit deux millions. Je lui demandai comment il avait eu cette information, était- il de la bande et combien les membres du commando allaient percevoir pour attaquer un pays comme le Sénégal. Le gars ne sut que répondre. Comme tout menteur, il se mit à bégayer et à trembloter. WADE mit fin à l'entretien, le traita de gros menteur et ordonna la restitution des deux millions. Lamine FAYE et son informateur m'en voudront à jamais et WADE leva la séance pour retourner à des tâches plus sérieuses.
En 2005, le renseignement dans la Gendarmerie va subir un duel qui opposera, dès le départ, le Haut Commandant et le Haut Commandant en second sur la conduite du renseignement Gendarmerie. Le HCS est un officier de renseignement qui a eu des responsabilités réelles et constatées à la DDSE où il a fait office d'officier Situation Synthèse, donc premier Analyste du Service, après avoir été Officier traitant dans plusieurs affaires. Le HCS a dirigé de façon experte une des cinq directions du Centre National de Coordination et d’Animation du Renseignement CENCAR, en qualité de chef de la cellule Subversion Terrorisme. A ces différents titres et fonctions, il est un Officier de renseignement avec plus de dix ans d'expérience au plus haut niveau. Le Haut Commandant, le Général Abdoulaye FALL, est un amateur qui a fricoté avec le renseignement dans deux cadres, en premier lieu comme support de l'antenne locale du CENCAR, en sa qualité de Commandant de légion sud, en second lieu en mentant au Président de la République sur sa fonction réelle dans la lutte contre le MFDC. Ayant acquis des capacités de manipulation hors pair dans la gestion du dossier Casamance, le Général entend conserver ce dossier et a besoin pour se faire d'orienter la Gendarmerie dans la recherche de renseignements de façon spéciale et clandestine. A ce titre, il entend outiller la Gendarmerie de moyens techniques et humains à utiliser clandestinement pour obtenir des informations, non seulement dans le cadre de la lutte contre le MFDC, mais aussi plus grave dans tous les domaines que la déontologie et l'éthique interdisent à la Gendarmerie. La Gendarmerie s'est interdite, en toutes circonstances, les missions occultes et rien ne saurait justifier son implication dans des méthodes illégales, équivoques et peu orthodoxes, comme l'information politique. Le Général détourne la Section de Recherche de sa principale mission judiciaire pour l'impliquer dans le renseignement. La Section de Recherche se vit octroyer deux missions et se vit rattacher contre la doctrine, les règles de compétence et la déontologie, toutes les Brigades de Recherches. La première mission des unités de recherche est effectivement leur mission première de police judiciaire spécialisée ; la deuxième mission, plus qu'équivoque, dangereuse pour l'institu- tion, est la recherche de renseignements, comme un service spécial, avec usage de moyens et de procédés clandestins.
Je pris la résolution par conviction et par compétence de m'opposer à cette mission que je juge inadmissible, illégale et pleine de risques pour l'avenir de la Gendarmerie. Le mélange des genres dans une unité de recherche aura des conséquences graves pour le renseignement dans la Gendarmerie. Mon opposition au projet fut clairement exposée en pleine réunion de Commandement. Je donnais les arguments pour montrer que ce projet n'avait pas sa place, que le rattachement des unités de recherche à la Section est une hérésie, qui diminue les capacités opérationnelles des Commandants de légion, et que le renseignement est une affaire de spécialistes et devait concerner des Services spéciaux, et non la Gendarmerie. La plupart des officiers appuyèrent mon argumentation et démontrèrent que le projet ne ferait qu'apporter des dissensions et des difficultés dans son exécution. Ils participèrent à une démonstration sans faille de la mise en place d'une aventure risquée, pernicieuse et mortelle pour le renseignement Gendarmerie. Le Général et son Cabinet ne virent dans mon opposition qu'une haine viscérale contre le Commandant Moussa FALL, à qui on venait de confier les destinées de la Section de Recherche. Je connaissais les relations intimes de Moussa et du Général. Pour les justifier, ils se faisaient passer pour neveu et oncle alors qu'ils ne sont en rien parents. J'ai connu Moussa FALL en même temps que le Général, lorsqu'il a été nommé, en 96 peut- être, Commandant de Compagnie de Ziguinchor alors que le Général était Lieutenant-colonel, Commandant de légion Sud. Leurs magouilles et malversations les ont liés et justifient ce destin commun et cet esprit de prédation qui qualifie l'ensemble de leur action. Le Général a une confiance totale en Moussa FALL et Moussa est capable de tuer pour ses intérêts et les intérêts du Général. SOW, pourtant un puriste des unités de recherche, s'allia à eux par opportunisme et ambition démesurée. A mon humble avis, deux paramètres guidaient le Général dans sa décision de lier les unités de recherche à la section de recherche et de leur confier la police judiciaire et le renseignement. En premier lieu, il entendait continuer à manipuler l'Etat, notamment le Président de la République, en lui fournissant des renseignements de première main, surtout dans le domaine politique et ainsi garder la confiance totale et absolue du maître. En second lieu, il voulait donner à Moussa FALL un outil, libre et indépendant de toutes les structures de Commandement, un outil à leur disposition exclusive pour contrôler et conduire l'ensemble de la Gendarmerie.
Je n'avais contre ce dessein criminel que l'expression de mon indignation. Moussa FALL, en dehors de l'Etat-major, fit affecter dans la Section de Recherche une liste de gendarmes, et gradés sans états d'âme, malhonnêtes, indisciplinés et sans foi. Une bande de voyous était mise en place pour les basses besognes. Les scandales allaient s'installer et les enquêtes ouvertes contre des éléments de la section de recherche et des brigades de recherches qui allaient mettre en place un système véreux et abusif. Certains tomberont sous mon couperet tellement les fautes commises dépassaient l'entendement. Certains militaires ont été dénoncés par les parquets, comme le Commandant de la brigade de recherche de Thiès, qui avait été cité dans une affaire de blanchiment de la drogue saisie, comme ce fut le cas des policiers de Lyon. Je ne l'avais pas loupé, je l'avais fait relever et verser dans une unité mobile en attendant d'avoir les moyens de le faire passer en conseil d'enquête. Le Général demanda la clémence et il eut la chance de faire intervenir des amis dont il ira jusqu'à épouser une fille. Il voulut me servir d'agent contre les prédateurs, mais je n'en voulus pas et plus grave, ce sous-officier a été nommé, en 2010, Commandant de la plus prestigieuse de nos brigades, THIONCK. La section de recherche ne me lâcha pas non plus, comme elle ne lâcha pas certains officiers de l'Etat-major, les Colonels comme TINE et Ismaila SARR, qui furent suivis et espionnés. N'ayant aucune compétence clandestine, ces sous-officiers se faisaient repérer sur l'heure et les dénonciations faites au Général n'aboutissaient jamais, lui-même arguant de notre para- noïa contre la Section de Recherches. Ces militaires alimentèrent le Général et le gouvernement avec des fiches prétendant toute sorte de conduite dérivante de notre part comme alcoolisme, magouilles, corruption, femmes et même complot contre la sureté de l'Etat. Le Colonel TINE, qui les connaissait le mieux, voulut en défaire la Gendarmerie, mais je ne tenais pas à une confrontation avec le Général.
Je n'avais rien fait de mal et je devais m'en foutre de leurs racontars et manipulation, je les laissais me suivre, les coinçais de temps à autre et je m'en arrêtais là. Sur le renseignement, ce système fut fatal, les unités interprétèrent la directive comme leur exclusion du renseignement, qui ne concernait dès lors que les unités de recherche. Toutes mes tentatives pour relancer le système traditionnel furent un échec cuisant devant une interprétation restrictive des Commandants de légion qui, par révolte, avaient exclu le renseignement de leur domaine d'action. A jamais, le renseignement était mort dans la gendarmerie et la conséquence la plus visible est la prolifération des manifestations de toutes sortes, des populations qui se croient abandonnées pour des problèmes de survie comme l'eau, l'électricité, le manque de médicaments, de structures sanitaires ou d'infras- tructures. Les autorités administratives ne pouvaient plus anticiper et répondre de façon préparée aux attentes des populations. Encore un crime du Général FALL et de sa bande de prédateurs..."
(Extrait du Livre Pour l'honneur de la gendarmerie nationale)