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Vol de ferraille du pont Faidherbe : Six mois avec sursis requis contre les trois prévenus

Vendredi 11 Février 2011

Alain Lecoustre, Rawane Diallo et Massamba Seck ont fait face hier au juge du tribunal correctionnel de Saint-Louis pour répondre respectivement des délits d’abus de confiance, de complicité d’abus de confiance et de recel suite à une plainte du maire de la ville, présent à la barre. Après un débat houleux, c’est une peine de 6 mois assortie de sursis qui a été requise par le procureur et une amende d’un million à payer par chacun. Rendez-vous est donné jeudi prochain pour la fin de l’histoire.


Vol de ferraille du pont Faidherbe : Six mois avec sursis requis contre les trois prévenus
Son seul tort, c’est d’avoir été une bonne poire. Du moins, si on se réfère aux propos du prévenu Alain Lecoustre. ‘Je voulais juste venir en aide à mes agents, des journaliers, c’est pourquoi j’ai fait dévier le camion de sa destination dans le but de vendre la ferraille’. Chef de l’équipe de démolition des vieilles travées, Alain Lecoustre n’a pas attendu d’être mis sur la sellette pour répondre du délit d’abus de confiance. Trempé comme une soupe dans cette affaire, il y est allé sans ambages. Afin de motiver ses neuf agents, le chargé d’organiser l’opération d’acheminement de la ferraille du lieu des travaux aux travaux publics de Khor a demandé à Rawane Diallo, le camionneur, de lui trouver un ferrailleur.
Ainsi, les fruits de la vente des dix tonnes de ferraille devaient revenir à A. Lecoustre, R. Diallo et neuf autres. Toutefois, à en croire leur responsable, ces neuf autres n’étaient guère au courant de cette manigance. ‘Cela devait rapporter environ 800 000 francs, avoue Lecoustre. Cette somme allait être partagée en onze parties’. ‘Mais, précise-t-il, seuls Diallo et moi étions au courant de cette opération. Je voulais faire la surprise aux neuf restants’.

Quant au polygame Rawane Diallo, il est poursuivi pour complicité d’abus de confiance. Devant le juge, il a déclaré qu’il savait que les travaux publics sont la destination classique de la ferraille du pont. Cependant, le prévenu a soutenu ignorer qu’il était en train de faire une opération frauduleuse avant son appréhension. Quid du receleur ? ‘ Je croyais que ce sont des chutes de ramassage (qui appartiennent à Eiffel) que Diallo venait m’apporter. N’empêche, j’ai exigé des documents attestant de la propriété du produit’, fait savoir Massamba Seck soutenant par ailleurs ignorer en ce moment la provenance de la ferraille.

La procédure de session de la ferraille n’étant pas effective, le débat s’est posé sur la recevabilité de la constitution de partie civile. ‘Ne pouvant attester d’aucun titre de propriété, la commune de Saint-Louis ne pouvait pas porter plainte’, soutient Me Alioune Badara Cissé. ’Ces ferrailles appartiennent jusqu’à présent à l’Etat du Sénégal’, ajoute l’avocat de la défense. De tels propos ont été soutenus à la barre par le maître d’ouvrage de l’Agéroute, Mor Gaye Guèye. ‘La ferraille est sous la responsabilité de l’Agéroute jusqu’à la fin de la procédure devant attester la propriété de la commune. C’est à la disposition du receveur des domaines que je mets ces matériels’, précise le maître d’ouvrage. Pour l’avocat de la partie civile qui a plaidé la recevabilité de la constitution de partie civile de la mairie, le débat n’a pas d’intérêt juridique. ‘Le problème, ce n’est pas le titre de propriété car les dispositions de l’article 2 du Code de procédure pénale permettent à toute personne qui se sent lésée par une infraction de se constituer partie civile. La constitution de la partie civile de la mairie ne peut pas être discutée’. En conséquence, la marie a réclamé le franc symbolique à titre de dommages et intérêts et la restitution du matériel.

Dans son réquisitoire, le procureur a demandé une peine de six mois assortie de sursis et d’une amende d’un million pour chacun. Un réquisitoire que récuse la défense car, selon Me Makhtar Diop et ses confrères, c’est la relaxe pure et simple qui doit être appliquée. ‘Le délit d’abus de confiance n’existe pas ici, car il n’y a pas eu de mise en demeure’, lance Me Guèye.

L’affaire a été mise en délibéré et un jugement sera rendu jeudi prochain.

Aïda Coumba DIOP
Walfadjri


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