C’est le grand rush chez les binationaux au Consulat du Sénégal à Paris pour l’obtention du visa biométrique. Le centre de Paris a pu générer un chiffre d’affaires de plus 80 millions de FCfa en une semaine pour 731 visas délivrés.
Une semaine après l’entrée en vigueur des visas biométriques pour tout ressortissant d’un pays qui réclame un visa aux Sénégalais, la foule n’a pas désempli au Consulat du Sénégal à Paris. Le manque d’organisation et des moyens humains pour gérer l’afflux de demandeurs du précieux sésame a laissé place à une organisation perfectible mais qui fonctionne tant bien que mal privilégiant les départs de vacances imminents.
« Les pré-enrôlements et enrôlements de la première semaine se sont chiffrés, pour le centre de Paris, à 2.479 (soit environ 500 par jour). De même que 791 visas ont été imprimés soit environ plus de 150 visas produits par jour, comptabilise Amadou Diallo, le Consul général du Sénégal à Paris. Ainsi le centre de Paris a-t-il pu générer un chiffre d’affaires de plus 80 millions de FCfa en une semaine. Mais ce chiffre cache mal d’autres réalités : les difficultés de mise en place de la mesure. La formation des agents chargés de la fabrication des visas s’est faite tardivement. « Nous n’avons commencé le premier atelier pour nous familiariser avec les ordinateurs et machines que le jeudi 28 en fin d’après midi », confie un agent consulaire sous le sceau de l’anonymat. Soit seulement deux jours ouvrables avant le début du grand rush des demandeurs de visas.
Les ratées du début
Le chargé de la formation des agents, un nommé Sanogo, n’est arrivé à Paris via Abidjan qu’un jour plutôt. Le manque de coordination entre le consulat, les agents de l’ambassade du Sénégal et ceux de la représentation nationale à l’Unesco a été préjudiciable pour une meilleure présence d’agents les premiers jours.
Le tir a été corrigé entre temps avec des renforts venus des deux autres représentations nationales à Paris, mais la réputation d’une désorganisation a vite fait le tour de la région parisienne. Et même au-delà de l’agglomération francilienne. « Nous venons de Rennes pour la troisième fois, déclare Gorgui Ndoye accompagné de son épouse et de ses quatre enfants. C’est une mesure qui peut prendre sens dans notre entendement mais force est de reconnaître une forme d’incongruité en demandant un visa aux binationaux ». Pour être plus précis, tout binational ayant un passeport ou une carte nationale d’identité en cours de validité de six mois est exempté de visa pour se rendre au Sénégal.
Oublis de « sénégalité »
Et c’est là où le bât blesse. Il y a un bon nombre de binationaux qui avait « oublié » de renouveler leurs papiers sénégalais ou d’en acquérir tout simplement. Dans la file d’attente, les excuses sont multiples : « tracasseries administratives décourageantes inhérentes au service des passeports », « nous habitons loin de Paris », et même « je ne savais pas que mon passeport sénégalais avait expiré ». Une situation qu’utilise, à merveille, ce qui sont contre la mise en place du visa biométrique comme cette française qui pointe du doigt : « regardez, il y a plus de Sénégalais pour demander le visa que de potentiels touristes ».
En effet, cette masse de binationaux forme la plus grande partie des demandeurs de l’autorisation biométrique d’entrée au Sénégal, une semaine après son entrée en vigueur. Ce qui en dit long sur le rapport qu’ont certains avec leurs pays d’origine, une fois la nationalité française en poche. En revanche, on peut parler de généralisation dans la fréquentation des services du Consulat. En effet, avant la salle des visas, il y a le service des passeports. Tous les « binationaux » qui avaient « oublié » de renouveler leurs documents nationaux sénégalais se ruent vers le service des passeports pour les prolonger ou en refaire de nouveaux afin de se rendre au Sénégal. Ce qu’une vacancière se rendant à Oussouye résume malicieusement « la mesure vous (les Sénégalais : ndlr) touche plus que nous (les français : ndlr). Nous les touristes, si nous ne sommes pas contents, nous protestons en changeant de destination mais les Sénégalais ou les originaires du Sénégal passent en général leurs vacances au sein de la famille restée au pays ». Ce n’est pas faux. Ainsi la mise en place du visa ouvre une nouvelle ère de naturalisation sénégalaise. C’est une motivation supplémentaire pour beaucoup de personnes à acquérir la nationalité sénégalaise.
Et pour avoir la suite dans les idées, il faudrait une obligation de la carte consulaire pour tous les Sénégalais de la diaspora. Elle permettrait de connaître le nombre de Sénégalais de l’extérieur. Ce recensement est un préalable pour toute politique sérieuse de développement en leur faveur. D’autant plus que régir la diaspora en 15ème région du Sénégal fait partie des promesses du président Macky Sall.
Le Soleil
Une semaine après l’entrée en vigueur des visas biométriques pour tout ressortissant d’un pays qui réclame un visa aux Sénégalais, la foule n’a pas désempli au Consulat du Sénégal à Paris. Le manque d’organisation et des moyens humains pour gérer l’afflux de demandeurs du précieux sésame a laissé place à une organisation perfectible mais qui fonctionne tant bien que mal privilégiant les départs de vacances imminents.
« Les pré-enrôlements et enrôlements de la première semaine se sont chiffrés, pour le centre de Paris, à 2.479 (soit environ 500 par jour). De même que 791 visas ont été imprimés soit environ plus de 150 visas produits par jour, comptabilise Amadou Diallo, le Consul général du Sénégal à Paris. Ainsi le centre de Paris a-t-il pu générer un chiffre d’affaires de plus 80 millions de FCfa en une semaine. Mais ce chiffre cache mal d’autres réalités : les difficultés de mise en place de la mesure. La formation des agents chargés de la fabrication des visas s’est faite tardivement. « Nous n’avons commencé le premier atelier pour nous familiariser avec les ordinateurs et machines que le jeudi 28 en fin d’après midi », confie un agent consulaire sous le sceau de l’anonymat. Soit seulement deux jours ouvrables avant le début du grand rush des demandeurs de visas.
Les ratées du début
Le chargé de la formation des agents, un nommé Sanogo, n’est arrivé à Paris via Abidjan qu’un jour plutôt. Le manque de coordination entre le consulat, les agents de l’ambassade du Sénégal et ceux de la représentation nationale à l’Unesco a été préjudiciable pour une meilleure présence d’agents les premiers jours.
Le tir a été corrigé entre temps avec des renforts venus des deux autres représentations nationales à Paris, mais la réputation d’une désorganisation a vite fait le tour de la région parisienne. Et même au-delà de l’agglomération francilienne. « Nous venons de Rennes pour la troisième fois, déclare Gorgui Ndoye accompagné de son épouse et de ses quatre enfants. C’est une mesure qui peut prendre sens dans notre entendement mais force est de reconnaître une forme d’incongruité en demandant un visa aux binationaux ». Pour être plus précis, tout binational ayant un passeport ou une carte nationale d’identité en cours de validité de six mois est exempté de visa pour se rendre au Sénégal.
Oublis de « sénégalité »
Et c’est là où le bât blesse. Il y a un bon nombre de binationaux qui avait « oublié » de renouveler leurs papiers sénégalais ou d’en acquérir tout simplement. Dans la file d’attente, les excuses sont multiples : « tracasseries administratives décourageantes inhérentes au service des passeports », « nous habitons loin de Paris », et même « je ne savais pas que mon passeport sénégalais avait expiré ». Une situation qu’utilise, à merveille, ce qui sont contre la mise en place du visa biométrique comme cette française qui pointe du doigt : « regardez, il y a plus de Sénégalais pour demander le visa que de potentiels touristes ».
En effet, cette masse de binationaux forme la plus grande partie des demandeurs de l’autorisation biométrique d’entrée au Sénégal, une semaine après son entrée en vigueur. Ce qui en dit long sur le rapport qu’ont certains avec leurs pays d’origine, une fois la nationalité française en poche. En revanche, on peut parler de généralisation dans la fréquentation des services du Consulat. En effet, avant la salle des visas, il y a le service des passeports. Tous les « binationaux » qui avaient « oublié » de renouveler leurs documents nationaux sénégalais se ruent vers le service des passeports pour les prolonger ou en refaire de nouveaux afin de se rendre au Sénégal. Ce qu’une vacancière se rendant à Oussouye résume malicieusement « la mesure vous (les Sénégalais : ndlr) touche plus que nous (les français : ndlr). Nous les touristes, si nous ne sommes pas contents, nous protestons en changeant de destination mais les Sénégalais ou les originaires du Sénégal passent en général leurs vacances au sein de la famille restée au pays ». Ce n’est pas faux. Ainsi la mise en place du visa ouvre une nouvelle ère de naturalisation sénégalaise. C’est une motivation supplémentaire pour beaucoup de personnes à acquérir la nationalité sénégalaise.
Et pour avoir la suite dans les idées, il faudrait une obligation de la carte consulaire pour tous les Sénégalais de la diaspora. Elle permettrait de connaître le nombre de Sénégalais de l’extérieur. Ce recensement est un préalable pour toute politique sérieuse de développement en leur faveur. D’autant plus que régir la diaspora en 15ème région du Sénégal fait partie des promesses du président Macky Sall.
Le Soleil