« Comme matériaux de construction, le Typha va permettre de nous sortir du tout béton dans lequel la quête de modernité a plongé le bâtiment africain en la coupant malheureusement de sa tradition bioclimatique séculaire », a expliqué le secrétaire général du MEDD, Amadou Lamine Guissé, précisant lors de la cérémonie de lancement que ce projet est élaboré en partenariat avec l’Agence française de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME).
La valorisation du typha en matériaux de construction est « une voie bien indiquée » pour promouvoir les matériaux locaux de construction, « éminemment renouvelables et vecteurs de développement local » afin de permettre au plus grand nombre de personnes de se loger plus confortablement et à moindre coût, a poursuivi M. Guissé.
Selon lui, le charbon typha produit est une alternative efficace et économiquement viable au charbon de bois obtenu au prix d’une déforestation qui prive la planète d’importants puits de carbone. La production et la consommation de ce charbon typha, aurait, d’après M. Guissé, un bilan bien meilleur que celui du charbon de bois.
Pour sa part, la directrice de l’action internationale de l’ADEME, Dominique Campana, la valorisation de cette plante tant redoutée par les riverains du fleuve Sénégal devrait participer à la matérialisation des accords de Paris sur le climat.
« 75% des bâtiments africains ne sont pas encore construits et on a un potentiel énorme d’amélioration », a-t-elle ajouté, soulignant que le bâtiment est le premier secteur consommateur d’énergie dans le monde et l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre en particulier dans les zones tropicales.
Le projet TyCCAO est le prolongement d’initiatives développées autour du Typha depuis 2013, à travers le projet de transfert de technologies de production de matériaux bio-sourcés, et en Mauritanie depuis 2011, à travers le projet de développement d’une alternative au charbon de bois.
APA