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Une rentrée sous pression

Mardi 22 Octobre 2024

La rentrée universitaire 2024-2025 qui avait lieu hier, lundi 21 octobre 2024, s’est effectuée dans la tension. Les étudiants de Master 1 de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ont affronté les forces de l’ordre pour réclamer le paiement intégral de leurs bourses. Dans le même temps, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) lançait un mot d’ordre de grève pour demain, mercredi 23 octobre, et jeudi prochain.


Une rentrée sous pression
La rentrée universitaire 2024-2025 s’annonce mal. Alors que le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a ouvert ses portes, le samedi 19 octobre, et que la reprise des activités pédagogiques était prévue pour hier, des mouvements de protestation ont été lancés. Les étudiants de Master 1 de la Faculté de Sciences juridiques et politiques (Fsjp), de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh), de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (Faseg) se sont affrontés aux forces de l’ordre pour réclamer le paiement intégral des bourses qui leur avaient été octroyées pour l’année universitaire 2023- 2024. C’était dans la matinée d’hier, lundi 21 octobre. Ils ont brûlé des pneus et les forces de l’ordre ont répliqué avec des jets de gaz lacrymogènes. Depuis quelques jours, les étudiants dénoncent le retard du paiement de leurs bourses. A cela, la Direction des bourses a réagi : « La vérité est que le paiement est progressif pour ce mois-ci, eu égard au montant global des paiements des bourses très élevé dans un contexte très particulier de fin de gestion des budgets. Cette hausse du montant global de l’enveloppe des bourses est due au retard des inscriptions dans les universités. C’est pourquoi, beaucoup d’étudiants percevront le mois courant un rappel couvrant octobre 2023 et septembre 2024», indiquait un communiqué en date du 17 octobre dernier. Toutefois, les étudiants se disent déterminés à poursuivre la lutte pour la satisfaction de leurs revendications.

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) manifeste également son mécontentement. C’est dans ce sens qu’il a annoncé une grève de 48 heures pour les mercredi 23 et jeudi 24 octobre prochains pour exiger, entre autres, la publication d’un décret concernant les dispositions relatives à la retraite des enseignants-chercheurs.

La rentrée universitaire 2024- 2025 démarre ainsi sous hypothèque. Ce, alors que la stabilisation de l’année universitaire demeure une priorité pour les nouvelles autorités. Des perturbations de cours organisées par les enseignants vacataires de l’Université Alioune Diop de Bambey ont été notées au début de ce mois. Ils dénoncent le non-paiement de leurs salaires et les lenteurs dans le traitement des heures de vacation. Les enseignants-vacataires exigent également le paiement de trois semestres d’heures de vacation.

«Les bourses seront progressivement payées d’ici deux à trois semaines», dit le ministre

« Nous avons commencé à payer la première vague la semaine dernière et la deuxième vague sera payée cette semaine. (…). L’intégralité du paiement se fera progressivement d’ici deux ou trois semaines », a-t-il promis. S’exprimant lors de l’ouverture de l’atelier de Saly, le ministre a signalé que ses services ont « travaillé avec la banque chargée d’assurer le paiement sur ce point ». Il dit espérer qu’ « il n’y aura pas de rupture » dans le paiement de l’intégralité des bourses. « En fin septembre, début octobre, là où nous payions en moyenne pour les bourses 6, 8 milliards, nous payons 15 milliards en un mois », a-t-il avancé, pourjustifier les retards de paiement des bourses des étudiants. Abdourahmane Diouf explique que « la somme de 15 milliards n’étant pas disponible pour payer d’un coup toutes les bourses », son département avait deux options : « soit attendre la totalité de l’argent, soit démarrer avec le montant disponible et payer les bourses ». Il a précisé que son ministère a « choisi la deuxième option ».

Publication du décret concernant la retraite des enseignants - chercheurs : Abdourahmane Diouf rassure le Saes

En marge du séminaire sur l’évaluation du système LMD qui regroupe l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur à Saly, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf a réagi sur les revendications du Saes. «Nous comprenons la situation du Saes et nous ne sommes pas en contentieux avec le Saes. Au contraire, nous sommes régulièrement en discussion avec eux pour trouver des solutions sur l’enseignement supérieur», reconnaît Dr Abdourahmane Diouf. Et d’ajouter : « Le Conseil des ministres avait adopté ce décret. Mais comme nous sommes dans un pays un peu particulier et qu’il s’est passé des choses pas catholiques avec l’ancien régime, ce décret qui consacre les droits du Saes a été perdu. On n’a nulle trace du décret. Le gouvernement actuel ne remet pas en cause le contenu du décret mais voilà 3 ou 4 mois que nous cherchons le décret. Le Saes a aussi cherché mais ne l’a pas trouvé. C’est pour cela qu’on a jugé utile de réintroduire le décret. C’est ce que nous sommes en train de faire. On a entamé le processus depuis le mois de juillet mais la situation est un peu compliquée parce que le décret au lieu d’être introduit par le Mesri a été introduit par le ministère des Finances».

Mieux, dira Dr Abdourahmane Diouf: « Le décret est entre les mains du ministère des Finances qui est en train de prendre les diligences nécessaires. Je rassure le Saes et la communauté universitaire. Nous ne sommes pas en contentieux sur le décret. C’est un décret qui doit être réintroduit. S’ils nous accompagnent dans ce dernier processus en nous donnant les éléments qu’ils ont par devers eux pour qu’on puisse confronter les différentes versions existantes, le Saes aura son décret et on aura la paix dans les universités ».

SUD QUOTIDIEN 


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