Aussi efficace, aussi spectaculaire soit-il, le coup de gueule exceptionnel du chef du gouvernement sénégalais, servi aux téléspectateurs, mercredi 25 septembre, à une heure de grande écoute, rassemble à s’y méprendre à une séance de rattrapage.
Une opération de communication publique qui intervient plus de 14 jours après la première coupure d’eau, plus d’une semaine après que le directeur général de la SDE, Mamadou Dia, visiblement dépassé, ait promis, en vain, le retour à la normale et trois jours après que le gouvernement ait essuyé les premiers mouvements d’humeur des populations de Dakar depuis l’élection de Macky Sall en mars 2012.
Ces pneus et troncs d’arbres calcinés le long des routes sont plus révélateurs que les sondages d’opinion commandités en ce moment sur la popularité du chef de l’Etat auprès de la diaspora. Il a fallu donc 14 jours pour que ce problème grave, à la base de toutes les infrastructures sanitaires urbaines, arrive enfin au sommet de l’Etat. 14 jours!
Est-ce le temps nécessaire pour que l’information sur la portée d’un incident aussi gravissime, passe par tous les rouages bureaucratiques, tous les tuyaux de fractionnement de pouvoirs, déjouant les intérêts parfois égoistes, les trafics d’influence et les carences en communication, pour parvenir enfin au sommet de l’Etat?
Apparemment, le président de la République (rentré jeudi 26 janvier dare-dare de son séjour New Yorkais dans le cadre des assemblées générales de l’ONU), n’était pas informé sur la portée réelle du problème.
Pourvu que la recherche du bouc émissaire idéal ne prive le Sénégal d’un diagnostic nécessaire: celui d’abord de la responsabilité suprême de l’Etat et de ses rouages dans la continuité du service public. Celui de la bonne gouvernance, de la modernisation et de l’efficacité de ce service public.
Un contrat de concession, de délégation ou d’affermage ne dédouane pas la puissance publique de sa mission régalienne de protéger les sénégalais, de défendre leurs intérêts et de veiller sur leur sécurité et leur santé. C’est à ce niveau qu’il y a eu une grosse panne. Quant au tuyau du lac de Guiers ou d’ailleurs, il relève de l’anecdotique et rappelle les fréquentes coupures d’électricité, les ruptures en gaz butane et, in finé, la faiblesse quasi-structurelle d’un pays, fut-il le plus démocratique de la région.
L’Etat, dans sa mission de garant de la continuité des services publics, devrait se pencher, en dehors des lobbys et des groupes de pression, sur le contrat d’affermage qui le lie la filiale de Bouygues. Un contrat sensé durer dix ans (1996-2006), qui a été prolongé de 5 ans et qui ferait l’objet actuellement d’une tentative de prolongation. Sur le dos du consommateur sénégalais?
A tous le moins, cette grosse panne qui prend les dakarois en otage illustre bien le retard pris dans les investissements et le peu de sérieux, tant de la SDE (Sénégalaise des Eaux) que de la SONES (Société nationale des eaux du Sénégal) , dans l’entretien des installations existantes. Qu’il intervienne au moment même de la commémoration de la castastrophe du bateau le Djola (due par une série de défaillances dans le contrôle et la gestion d’un service public) ne peut que pousser à un véritable diagnostic de l’appareil public. En tirera-t-on toutes les conséquences?
FinancialAfrik
Une opération de communication publique qui intervient plus de 14 jours après la première coupure d’eau, plus d’une semaine après que le directeur général de la SDE, Mamadou Dia, visiblement dépassé, ait promis, en vain, le retour à la normale et trois jours après que le gouvernement ait essuyé les premiers mouvements d’humeur des populations de Dakar depuis l’élection de Macky Sall en mars 2012.
Ces pneus et troncs d’arbres calcinés le long des routes sont plus révélateurs que les sondages d’opinion commandités en ce moment sur la popularité du chef de l’Etat auprès de la diaspora. Il a fallu donc 14 jours pour que ce problème grave, à la base de toutes les infrastructures sanitaires urbaines, arrive enfin au sommet de l’Etat. 14 jours!
Est-ce le temps nécessaire pour que l’information sur la portée d’un incident aussi gravissime, passe par tous les rouages bureaucratiques, tous les tuyaux de fractionnement de pouvoirs, déjouant les intérêts parfois égoistes, les trafics d’influence et les carences en communication, pour parvenir enfin au sommet de l’Etat?
Apparemment, le président de la République (rentré jeudi 26 janvier dare-dare de son séjour New Yorkais dans le cadre des assemblées générales de l’ONU), n’était pas informé sur la portée réelle du problème.
Pourvu que la recherche du bouc émissaire idéal ne prive le Sénégal d’un diagnostic nécessaire: celui d’abord de la responsabilité suprême de l’Etat et de ses rouages dans la continuité du service public. Celui de la bonne gouvernance, de la modernisation et de l’efficacité de ce service public.
Un contrat de concession, de délégation ou d’affermage ne dédouane pas la puissance publique de sa mission régalienne de protéger les sénégalais, de défendre leurs intérêts et de veiller sur leur sécurité et leur santé. C’est à ce niveau qu’il y a eu une grosse panne. Quant au tuyau du lac de Guiers ou d’ailleurs, il relève de l’anecdotique et rappelle les fréquentes coupures d’électricité, les ruptures en gaz butane et, in finé, la faiblesse quasi-structurelle d’un pays, fut-il le plus démocratique de la région.
L’Etat, dans sa mission de garant de la continuité des services publics, devrait se pencher, en dehors des lobbys et des groupes de pression, sur le contrat d’affermage qui le lie la filiale de Bouygues. Un contrat sensé durer dix ans (1996-2006), qui a été prolongé de 5 ans et qui ferait l’objet actuellement d’une tentative de prolongation. Sur le dos du consommateur sénégalais?
A tous le moins, cette grosse panne qui prend les dakarois en otage illustre bien le retard pris dans les investissements et le peu de sérieux, tant de la SDE (Sénégalaise des Eaux) que de la SONES (Société nationale des eaux du Sénégal) , dans l’entretien des installations existantes. Qu’il intervienne au moment même de la commémoration de la castastrophe du bateau le Djola (due par une série de défaillances dans le contrôle et la gestion d’un service public) ne peut que pousser à un véritable diagnostic de l’appareil public. En tirera-t-on toutes les conséquences?
FinancialAfrik