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Touba retrouve ses impressionnantes foules, quelques heures avant le Magal

Samedi 25 Septembre 2021

Des centaines de milliers de pèlerins sont arrivés dans la ville de Touba (centre) pour prendre part au Magal prévu dimanche, en commémoration de l’exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme.
 
Guide religieux et militant de la paix, Cheikh Ahmadou Bamba fut surtout un serviteur du prophète Mahomet. Il a été poussé par les colons français à s’exiler au Gabon de 1895 à 1902, puis déporté en Mauritanie de 1903 à 1907. Le fondateur du mouridisme fut ensuite placé en résidence surveillée à Diourbel, où il a rendu l’âme, le 19 juillet 1927.

‘’La cause de ma déportation vient du fait que Dieu voulait m’accorder (…) le pouvoir d’intercéder, le jour de la résurrection, en faveur de mon peuple (…)’’ a écrit Cheikh Ahmadou Bamba à son retour d’exil.
 
‘’Lorsque je suis monté dans ce navire qui m’amenait hors de mon pays pour m’emporter au Congo, je marchais avec les Élus (…) alors que l’ennemi me croyait son prisonnier’’, a-t-il ajouté.
 
Cheikh Ahmadou Bamba dit Serigne Touba, fondateur du mouridisme, l’une des plus importantes confréries musulmanes sénégalaises, a demandé à tous ses disciples de commémorer avec lui son ‘’itinéraire prodigieux et fécond sur le chemin de la clarté menant au royaume du Seigneur’’. Un appel qui trouve un large écho auprès des millions de fidèles musulmans venant chaque année des 14 régions du Sénégal et de nombreux autres pays pour le Magal.
 
‘’Je viens de me recueillir devant le mausolée de Serigne Touba, après avoir rendu grâce à Allah et prié pour que le salut éternel soit avec le prophète Mahomet’’, a dit l’avocat Madické Niang, ancien ministre. Il fait partie des milliers de pèlerins que l’APS a rencontrés à la grande mosquée, où sont inhumés Cheikh Ahmadou Bamba et nombre de ses descendants.
 
‘’Je considère ma présence à Touba comme une obligation. C’est l’occasion de dire merci [à Cheikh Ahmadou Bamba] de m’avoir soutenu dans toutes les épreuves…’’ a ajouté Madické Niang.
 
L’ancien ministre (Justice, Affaires étrangères, Energie, etc.) fait partie des nombreux fidèles venus prier dans la mosquée géante édifiée à Touba plus tard, à l’initiative de Cheikh Ahmadou Bamba en 1926. La construction de l’édifice sera l’œuvre de son fils et premier khalife, Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké. Mais le successeur de ce dernier à la tête de la communauté mouride, Mouhammadou Falilou M’Backé, aura le privilège de conduire à terme le projet du fondateur de la confrérie, vendredi 7 juin 1963.

L’auguste mosquée s’étend sur 8.790 mètres carrés. Ce samedi, les visiteurs y font la queue sous une chaleur d’étude, pour se recueillir devant les mausolées de Serigne Touba et de ses fils et successeurs : Serigne Moustapha, Mouhammadou Falilou M’Backé, Serigne Abdou Khadre, Serigne Abdoul Ahad, Serigne Mourtala et Serigne Saliou.
 
‘’Tout est grâce, tout est grâce !’’ s’exclame, tout souriant, Abdoul Ahad Ndiaye, un pèlerin âgé d’une trentaine d’années, vêtu d’un boubou en patchwork. ‘’Peu importe le temps qu’on passera ici, je ne me plaindrai jamais, car Serigne Touba nous a appris que nous n’avons pas à nous plaindre en ce bas monde’’, dit Abdoul Ahad Ndiaye.
 
Toutes les rues grouillent de monde à Touba, la deuxième ville du Sénégal par le poids démographique. La ville a été fondée en 1888 par Cheikh Ahmadou Bamba, dans la forêt de Mbaffar, à près de 200 km à l’est de Dakar.
 
A l’opposé de la dernière édition du Magal, les gestes barrières contre le Covid-19 ne sont pas respectés par les pèlerins. De nombreux fidèles se promènent et se frayent un passage au milieu d’impressionnantes foules, sans porter le masque. 
 
Serigne Soulèye Thioune, l’un des pèlerins, déplore le relâchement de la prévention du coronavirus. A son avis, certains ne portent plus de masque à cause de la canicule.

Cette année, le Magal coïncide avec les inondations à Touba. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une forte pluie a arrosé Ndamatou et Keur Niang, deux des quartiers en dehors des eaux de pluie. Certaines routes deviennent impraticables. Des voies de contournement sont aménagées par les pouvoirs publics pour rendre la circulation fluide à Touba, une ville à la merci des embouteillages.

APS
 


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